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Præparate corda vestra

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Antiphonaire du couvent des cordeliers de Fribourg, vers 1300

℟. Præparáte corda vestra Dómino, et servíte illi soli:
* Et liberábit vos de mánibus inimicórum vestrórum.
. Convertímini ad eum in toto corde vestro, et auférte deos aliénos de médio vestri.
℟.Et liberábit vos de mánibus inimicórum vestrórum.

Préparez vos cœurs pour le Seigneur, et servez-le, lui seul : et il vous délivrera des mains de vos ennemis. Convertissez-vous à lui de tout votre cœur, et ôtez les dieux étrangers du milieu de vous. Et il vous délivrera des mains de vos ennemis.

Ce répons des matines est extrait, comme il se doit, de la lecture biblique du moment, c’est-à-dire du premier livre des Rois (appelé premier livre de Samuel dans la Bible juive). C’est un propos de Samuel appelant les israélites, une fois de plus, et comme le feront inlassablement les prophètes, à se tourner vers le seul vrai Dieu et à rejeter les idoles.

Le texte liturgique a été modifié par rapport au texte biblique afin de devenir universel.

Voici ce que dit la Vulgate :

Si in toto corde vestro revertimini ad Dominum, auferte deos alienos de medio vestri, Baalim et Astaroth : et præparate corda vestra Domino, et servite ei soli, et eruet vos de manu Philisthiim.

Si vous revenez de tout votre cœur au Seigneur, ôtez les dieux étrangers du milieu de vous, les Baals et Astaroth ; et préparez vos cœurs pour le Seigneur, et servez-le lui seul, et il vous sauvera de la main des Philistins.

On remarque que l’ordre des phrases a été inversé, afin de commencer par « Praeparate », qui dans le langage de la Bible veut dire édifiez, disposez, arrangez, ordonnancez votre cœur pour le Seigneur.

Le « si » a été supprimé et le verbe de la conditionnelle mis à l'impératif (ce qui ne change rien au sens, car c’est bien ce que veut dire Samuel). Les noms des dieux des Philistins ont été enlevés, et le nom même des Philistins a été remplacé par « ennemis ». Ainsi le propos de Samuel devient-il une prière chrétienne. Et ce seul répons, parmi tant d’autres prières liturgiques, est une réponse définitive à ceux qui sont gênés par la mention des ennemis et de la guerre impitoyable contre les ennemis qu’on rencontre si souvent dans les psaumes : celui qui chante ce répons comprend immédiatement que l’ennemi, c’est le diable, et aussi son propre penchant au péché, et que les dieux étrangers sont toutes les choses auxquelles il donne une trop grande importance, auxquelles il « sacrifie » au lieu de sacrifier au seul vrai Dieu…

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