Heva mortis causa facta est homínibus; per ipsam enim mors ingréssa est in mundum: María vero causa vitæ, per quam génita est nobis vita, et per hanc Fílius Dei advénit in mundum: et ubi abundávit peccátum, ibi superabundávit et grátia: et unde illáta est mors, illinc procéssit et vita, ut vita pro morte fíeret: et qui per mulíerem nobis vita factus est, mortem ex mulíere indúctam exclúderet. Et quóniam illic Heva, cum adhuc esset virgo, per inobediéntiam transgréssa est: e contrário per Vírginem obediéntia grátia facta est, annuntiáto advéntu in carne de cælo, et vita ætérna.
Ève devint cause de mort pour les hommes, car par elle la mort est entrée dans le monde. Marie, par contre ; fut cause de vie : par elle la vie fut engendrée pour nous et par elle le Fils de Dieu vint dans le monde. « Là où le péché a proliféré la grâce a surabondé » (Ro 5, 20). Par où la mort s’était introduite, de là jaillit la vie afin que la vie prenne la place de la mort. Ainsi celui qui, par une femme, était devenu Vie pour nous, bannirait la mort introduite par une femme. Et alors qu’Ève, encore vierge, avait péché par désobéissance, c’est au contraire par la Vierge que l’obéissance devint source de grâce, lorsque fut annoncé l’avènement dans la chair de celui qui venait du ciel ; c’est par elle que vint la vie éternelle.
Du livre de saint Epiphane (de Chypre) contre les hérésies.
(Manipulé par Théophile d’Alexandrie, Epiphane participa au « concile du chêne » qui condamna saint Jean Chrysostome, et il mourut dans un naufrage en rentrant chez lui…)