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Liturgie - Page 19

  • Samedi in albis

    La leçon du saint Évangile que vous venez d’entendre, frères, est claire quant à l’histoire des faits extérieurs ; mais il nous faut chercher brièvement le sens de ces mystères. Marie- Madeleine, alors qu'il faisait encore nuit, est venue au tombeau. L’histoire note l ’heure, mais au sens mystique, cette heure figure l’état d’esprit de celle qui cherche, Marie en effet cherchait, dans le tombeau, l’Auteur de toutes choses, qu’elle avait vu mort dans sa chair ; et parce qu’elle ne l’y avait pas trouvé, elle le crut volé. Il faisait donc encore nuit, quand elle vint au tombeau. Elle courut bien vite porter la nouvelle aux disciples ; et ceux-là coururent avant les autres, qui aimèrent plus que les autres, à savoir Pierre et Jean.

    Ils couraient tous deux ensemble, mais Jean courut plus vite que Pierre. Il arriva le premier au tombeau et n’osa pas entrer. Pierre arriva donc le second, et il entra. Que signifie cette course, mes frères ? Faut-il croire que ce récit si nuancé de l’Évangéliste soit sans mystère ? Pas du tout. Et Jean ne nous dirait pas qu’il est arrivé le premier et qu’il n’est pas entré, s’il avait cru que, dans son hésitation, il n’y avait pas de mystère. Que figure donc Jean si ce n’est la synagogue, et que figure Pierre si ce n’est l’Eglise ?

    Ne trouvons pas étrange que le plus jeune nous soit donné comme figurant la synagogue et le plus vieux, l’Église ; car bien que la synagogue soit arrivée au culte de Dieu avant l’Église des Gentils, la multitude des Gentils a précédé la synagogue dans la pratique des choses temporelles, ainsi que Paul en témoigne quand il dit : Car ce n'est pas le spirituel qui est au début, mais l'animal. Par Pierre, le plus vieux, c’est donc l’Église des Gentils qui est figurée, et par Jean, le plus jeune, c’est la synagogue des Juifs. Ils courent tous deux ensemble parce que, depuis le temps de leur origine jusqu’à la fin, la Gentilité court en même temps que la synagogue, dans une voie pareille et commune, mais non dans la communauté d’un même sentiment. La synagogue est venue la première au tombeau, parce qu’elle a connu les commandements de la loi et entendu les prophéties de l’incarnation et de la passion du Seigneur ; mais elle n’a pas voulu croire en un mort.

    Saint Grégoire le Grand, leçon des matines.

  • Vendredi de Pâques

    Aux vêpres byzantines de ce jour il y a un seul apostiche propre :

    Ἀνῆλθες ἐπὶ Σταυροῦ, Ἰησοῦ, ὁ καταβὰς ἐξ οὐρανοῦ, ἦλθες ἐπὶ θάνατον, ἡ ζωὴ ἡ ἀθάνατος, πρὸς τοὺς ἐν σκότει, τὸ φῶς τὸ ἀληθινόν, πρὸς τοὺς πεσόντας, ἡ πάντων ἀνάστασις, ὁ φωτισμὸς καὶ ὁ Σωτὴρ ἡμῶν, δόξα σοι.

    Tu es monté sur la croix, ô Jésus,
    toi qui du ciel étais descendu,
    tu es allé vers la mort, toi l’immortelle Vie,
    vers les ténèbres, Lumière véritable,
    vers les mortels, ô notre Résurrection:
    Sauveur qui nous illumines, gloire à toi.

    Chanté par les hiéropsaltes de Vólos.

     

  • Jeudi de Pâques

    L'antienne de communion.

    Pópulus acquisitiónis, annuntiáte virtútes eius, allelúia : qui vos de ténebris vocávit in admirábile lumen suum, allelúia.

    Peuple que Dieu s’est acquis, annonce les grandeurs, alléluia : de Celui qui vous a appelés des ténèbres à son admirable lumière, alléluia.

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  • Mercredi de Pâques

    Premier répons des matines.

    ℟. Ecce vicit leo de tribu Juda, radix David, aperíre librum, et sólvere septem signácula ejus : * Allelúia, allelúia, allelúia.
    ℣. Dignus est Agnus, qui occísus est, accípere virtútem, et divinitátem, et sapiéntiam, et fortitúdinem, et honórem, et glóriam, et benedictiónem.
    ℟. Allelúia, allelúia, allelúia.

    Voici qu’il a vaincu, le Lion de la tribu de Juda, rejeton de David, pour ouvrir le Livre et rompre ses sept sceaux : Alléluia, alléluia, alléluia.
    Il est digne, l’Agneau qui a été immolé, de recevoir puissance, divinité, sagesse, force, honneur, gloire et bénédiction.
    Alléluia, alléluia, alléluia.

  • Mardi de Pâques

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    Si consurrexístis cum Christo, quæ sursum sunt quǽrite, ubi Christus est in déxtera Dei sedens, allelúia : quæ sursum sunt sápite, allelúia.

    Si donc vous êtes ressuscités avec le Christ, recherchez les choses qui sont en haut, où le Christ est assis à la droite de Dieu, Alléluia. Ayez du goût pour les choses d’en haut. Alléluia.

    La mélodie de l’antienne de communion insiste sur sursum, ce qui est en haut, en faisant monter « ce qui est en haut » jusqu’au sommet du mode de sol, et les deux « sursum » ont la même configuration. Ce sont même les propositions entières quæ sursum sunt quǽrite et quæ sursum sunt sápite qui ont la même mélodie, la deuxième plongeant sur le sol pour rebondir sur l’alléluia final.

    Par les moniales d’Argentan :

    podcast

  • Lundi de Pâques

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    Ivoire carolingien, vers 850-900.

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    Duccio, retable de la Maesta, vers 1310.

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    Notre-Dame de Paris, XIVe siècle.

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    Caravage, 1606.

  • Pâques

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    Allelúia, allelúia. Pascha nostrum immolátus est Christus.
    Alléluia, alléluia. Le Christ, notre Pâque, a été immolé.

    « La plus frappante pensée de l’épître de ce jour a été appelée à devenir l’une des plus belles créations du chant choral », comme dit dom Dominic Johner. C’est le pendant de l’introït, qui est aussi « une des plus belles créations du chant choral », et peut-être la plus belle. L’introït est la contemplation divine du huitième jour, des retrouvailles éternelles du Père et du Fils dans le Saint-Esprit, l’alléluia est le chant de victoire du Fils de l’Homme immolé pour être notre Pâque (non exempt de très haute contemplation).

    A la fin on ne reprend pas l’alléluia parce qu’on poursuit aussitôt avec la séquence.

    Víctimæ pascháli laudes ímmolent Christiáni.
    A la victime pascale, que les Chrétiens immolent des louanges.

    Agnus rédemit oves : Christus ínnocens Patri reconciliávit peccatóres.
    L’Agneau a racheté les brebis : le Christ innocent a réconcilié les pécheurs avec son Père.

    Mors et vita duéllo conflixére mirándo : dux vitæ mórtuus regnat vivus.
    La vie et la mort se sont affronté en un duel prodigieux : l’Auteur de la vie était mort, il règne vivant.

    Dic nobis, María, quid vidísti in via ?
    Dis-nous, Marie, qu’as-tu vu en chemin ?

    Sepúlcrum Christi vivéntis et glóriam vidi
    resurgéntis,
    J’ai vu le tombeau du Christ vivant, et la gloire du ressuscité,

    Angélicos testes, sudárium et vestes.
    les témoins angéliques, le suaire et les linceuls.

    Surréxit Christus, spes mea : præcédet vos in Galilǽam.
    Il est ressuscité, le Christ, mon espérance : il vous précèdera en Galilée.

    Scimus Christum surrexísse a mórtuis vere : tu nobis, victor Rex, miserére.
    Nous le savons : le Christ est ressuscité des morts : ô Vous, Roi vainqueur, ayez pitié de nous.

  • Samedi Saint

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    Que fasse silence toute chair mortelle, quelle se tienne immobile, avec crainte et tremblement, et que rien de terrestre n’occupe sa pensée, car le Roi des rois, le Seigneur des seigneurs, s’avance pour être immolé et donné en nourriture aux fidèles, précédé des chœurs angéliques, avec toutes les Principautés et les Puissances des Cieux, les chérubins aux yeux innombrables et les séraphins aux six ailes, qui se couvrent la face, et qui chantent l’hymne : Alléluia, Alléluia, Alléluia.

    C'est le chant qui remplace l'hymne des chérubins lors de la célébration de la divine liturgie de saint Basile pendant la vigile pascale (généralement célébrée le samedi matin). Par le chœur des moniales de Minsk, et par le chœur du monastère Stretenski de Moscou.

    Cf. Zacharie 2,17 : "Que toute chair craigne devant la face du Seigneur, car il s'éveille depuis ses nuées saintes." (Avec le verbe que le Nouveau Testament utilise pour la résurrection.)

    Au XVIe siècle, cette hymne a fait l’objet d’une icône illustrant ce moment de la liturgie, avec tous les participants, des anges aux fidèles en passant par les saints. Avec sur les portes royales le tsar et le patriarche. A l’autel sont les « trois hiérarques » : saint Basile, saint Jean Chrysostome et saint Grégoire le Théologien.

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    Celle-ci est du XVIIe siècle. Les anges déposent sur l’autel l’enfant Jésus qui a été porté en procession.

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  • Vendredi Saint

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    Dionisius, 1500. Pour les deux groupes de personnages il s'était manifestement inspiré de l'icône du monastère de la Trinité Saint Serge, attribuée à André Roublev, et pour le Christ de celle de Prokhor de Gorodetz, à la cathédrale de l'Annonciation de Moscou.

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    La Passion selon saint Jean.

  • Jeudi Saint

    ℟. Una hora non potuístis vigiláre mecum, qui exhortabámini mori pro me ? * Vel Judam non vidétis, quómodo non dormit, sed festínat trádere me Iudǽis.
    ℣. Quid dormítis ? súrgite, et oráte, ne intrétis in tentatiónem.
    ℟. Vel Judam non vidétis, quómodo non dormit, sed festínat trádere me Iudǽis.

    Vous n'avez pu veiller une heure avec Moi, vous qui vous exhortiez à mourir avec Moi ? Ne voyez-vous donc pas Judas, comment il ne dort pas mais se hâte de Me livrer aux Juifs ?
    Pourquoi dormez-vous ? Levez-vous et prier de peur d'entrer en tentation.
    Ne voyez-vous donc pas Judas, comment il ne dort pas mais se hâte de Me livrer aux Juifs ?

    Le 8e répons des matines, par les moines de Solesmes, direction dom Gajard.