Les chaînes de télévision nous ont montré avec insistance et complaisance des entrées d’églises gardées par des soldats en armes (en tout 120.000, nous dit-on, policiers et militaires confondus) pour les messes de Noël. Et l’on nous montrait les fidèles tout heureux d’être ainsi « protégés ».
Donc, l’histoire retiendra que Noël 2015, en France, fut le premier Noël où les églises furent gardées par crainte des attentats. Comme au Caire. Comme à Bagdad. Comme dans un pays musulman.
Avec cette énorme différence que dans les pays musulmans les chrétiens déplorent cet état de fait, s’en désolent, et non s’en réjouissent.
Pus fort encore, en divers lieux, de Béziers à Lens, il y avait une garde musulmane à l’entrée de l’église. Et le ministre de l’Intérieur en personne, Bernard Cazeneuve, au lieu de condamner la formation de milices confessionnelles, de s’émerveiller de cette initiative : « Respect pour les musulmans qui ont protégé les églises pour Noël. Concorde et fraternité dans la République. »
« Les musulmans qui ont protégé les églises », dit-il. C’est une autre première que l’histoire pourra retenir : la première fois qu’un ministre de l’Intérieur de la République française s’exprime officiellement en ministre de la dhimmitude.
Dans les pays musulmans, quand on veut humilier les chrétiens, on les appelle « nazaréens », d’où le désormais célèbre noun. Quand on veut leur donner leur nom selon le droit musulman (comme le fait toujours l’imam d’al-Azhar, par exemple), on les appelle « ahl al dhimma », littéralement « les gens de la protection », ceux que l’on protège. Une protection analogue à celle de la mafia. C’est-à-dire que d’une part elle est arbitraire, pouvant cesser à tout moment, d’autre part elle n’est pas gratuite. Cette protection qu’assurent les musulmans contre des musulmans ne peut exister que moyennant une contrepartie, appelée jizya (strictement appliquée dans l’Etat islamique, de façon plus ou moins déguisée ailleurs).
En bref, les musulmans qui ont fait mine de garder des églises, et dont on sait que ce sont, bien sûr, des salafistes et des proches des Frères musulmans, ne l’ont pas fait pour les beaux yeux des chrétiens, mais pour affirmer que la France est un pays islamique, et que si la jizya n’a pas été payée d’avance on saura présenter la facture, d’une façon ou d’une autre.
En d’autres termes, c’est affirmer que la France est un pays islamique. Et dans ce contexte, le tweet de Cazeneuve en est une confirmation.