Les gazettes bien-pensantes saluent le référendum macédonien par lequel, comme dit Euronews, les Macédoniens ont voté à plus de 90% pour le changement de nom de leur pays, ce qui ouvre la voie à son adhésion à l’UE et à l’OTAN.
De fait, l’UE et l’OTAN – et le Département d’Etat américain - ont chaleureusement salué le résultat de ce référendum et ont appelé toutes les parties à respecter la démocratie qui s’est exprimée.
On constate toutefois des fausses notes, même chez les européistes. Par exemple EUoberver a titré : « L’avenir de la Macédoine dans l’UE incertain après le flop du référendum ».
En effet, pour qu’un référendum soit contraignant, il faut 50% de participation. Or la participation a été de 36,5%. C’est d’ailleurs devenu le gros problème de ces consultations, comme on l’a déjà vu en Hongrie sur l’immigration et comme on risque de le voir prochainement en Roumanie sur le mariage : comme la victoire écrasante du oui ne fait aucun doute, l’opposition appelle au boycott, qui ajouté à la faible participation habituelle à ces scrutins le fait capoter.
Donc les 91% de oui ne changent rien dans l’immédiat. (On notera au passage le très curieux intitulé de la question, qui ne portait pas directement sur le nom du pays : « Etes-vous en faveur de l’adhésion à l’UE et à l’OTAN en acceptant l’accord entre la République de Macédoine et la République de Grèce ? »)
La question est donc renvoyée au Parlement, où il faudra une majorité des deux tiers. Or le gouvernement n’a pas une majorité des deux tiers…
Pour ce qui est du fond de l’affaire, je n’ai aucune opinion sur le nom du pays. Sauf que c’est évidemment absurde de l’appeler « Ancienne République yougoslave de Macédoine », selon l’acronyme anglais FYROM. Et que les Grecs ont évidemment tort de refuser absolument que le pays s’appelle Macédoine. Quant à « Macédoine du Nord » c’est idiot tant qu’il n’y a pas une « Macédoine du Sud ».