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Europe - Page 47

  • La Macédoine pédale dans la choucroute

    Les gazettes bien-pensantes saluent le référendum macédonien par lequel, comme dit Euronews, les Macédoniens ont voté à plus de 90% pour le changement de nom de leur pays, ce qui ouvre la voie à son adhésion à l’UE et à l’OTAN.

    De fait, l’UE et l’OTAN – et le Département d’Etat américain - ont chaleureusement salué le résultat de ce référendum et ont appelé toutes les parties à respecter la démocratie qui s’est exprimée.

    On constate toutefois des fausses notes, même chez les européistes. Par exemple EUoberver a titré : « L’avenir de la Macédoine dans l’UE incertain après le flop du référendum ».

    En effet, pour qu’un référendum soit contraignant, il faut 50% de participation. Or la participation a été de 36,5%. C’est d’ailleurs devenu le gros problème de ces consultations, comme on l’a déjà vu en Hongrie sur l’immigration et comme on risque de le voir prochainement en Roumanie sur le mariage : comme la victoire écrasante du oui ne fait aucun doute, l’opposition appelle au boycott, qui ajouté à la faible participation habituelle à ces scrutins le fait capoter.

    Donc les 91% de oui ne changent rien dans l’immédiat. (On notera au passage le très curieux intitulé de la question, qui ne portait pas directement sur le nom du pays : « Etes-vous en faveur de l’adhésion à l’UE et à l’OTAN en acceptant l’accord entre la République de Macédoine et la République de Grèce ? »)

    La question est donc renvoyée au Parlement, où il faudra une majorité des deux tiers. Or le gouvernement n’a pas une majorité des deux tiers…

    Pour ce qui est du fond de l’affaire, je n’ai aucune opinion sur le nom du pays. Sauf que c’est évidemment absurde de l’appeler « Ancienne République yougoslave de Macédoine », selon l’acronyme anglais FYROM. Et que les Grecs ont évidemment tort de refuser absolument que le pays s’appelle Macédoine. Quant à « Macédoine du Nord » c’est idiot tant qu’il n’y a pas une « Macédoine du Sud ».

  • Routine

    La Commission européenne a saisi aujourd'hui la Cour de Justice de l’UE contre la réforme de la Cour suprême de Pologne.

    Parce que cette réforme abaisse l'âge de départ de ses juges de 70 à 65 ans, ce qui est « incompatible avec le droit de l'Union ». Ah bon…

    La Commission a assorti sa saisine d'une demande de « mesures provisoires, consistant à rétablir la Cour suprême polonaise dans sa situation antérieure », et d’une demande de « procédure accélérée » permettant une « décision définitive dans les plus brefs délais ».

    En effet, il n’y a rien de plus urgent…

  • Soros s’énerve

    La branche juridique de l’Open Society Foundation de George Soros porte plainte devant la Cour européenne des droits de l’homme contre le paquet de mesures législatives et constitutionnelles connues sous le nom de « Stop Soros » récemment adoptées par le Parlement hongrois.

    Soros ne supporte pas d’avoir dû fermer sa représentation hongroise parce que la loi désormais taxe à 25% les ONG étrangères qui œuvrent en faveur de l’invasion migratoire.

    On ne voit pas la Cour européenne des droits de l’homme condamner une loi nationale encadrant des organisations étrangères, votée par 80% des députés…

  • La Bulgarie soutient la Hongrie

    Le ministre bulgare de la Défense et vice-Premier ministre Krasimir Karakachanov a déclaré hier à l’issue du conseil des ministres que le gouvernement bulgare est unanime pour s’opposer à toute sanction contre la Hongrie. Il a ajouté : « Aujourd'hui c'est la Hongrie, demain ça pourrait être la Pologne, et un jour ce pourrait être la Bulgarie qui se retrouve sur le banc des accusés. Les pays d'Europe centrale et orientale doivent agir de manière solidaire et s'entraider. »

    Addendum. Extrait d'un article d'Euractiv:

    Valeri Simeonov [l'autre vice-Premier ministre] n’a pas hésité à clamer que l’UE avait déclenché une « répression » « justifiée par aucun fait » contre la Hongrie.

    Krassimir Karakachanov est allé plus loin, ajoutant que la procédure de l’article 7 équivalait à l’invasion de la Tchécoslovaquie par le Pacte de Varsovie en 1968.

    Le ministre de l’Écologie Neno Dimov, négationniste du changement climatique, a pour sa part déclaré que les pays d’Europe centrale et orientale étaient ciblés par ces mesures injustes et devaient s’organiser pour mieux se défendre.

  • Salvini, Asselborn et les migrants

    L’entourage de Matteo Salvini a diffusé une vidéo d’un bref extrait du sommet des ministres des Affaires étrangères de l’UE, où l’on voit le dirigeant italien déclarer, en réponse à ce que venait de dire le ministre luxembourgeois Jean Asselborn :

    J’entends certains de mes collègues dire que l’Europe a besoin d’immigrants parce que sa population vieillit, mais j’ai une perspective complètement différente. Je pense être au gouvernement, payé par mes concitoyens, pour aider nos jeunes à recommencer à faire des enfants, comme ils le faisaient il y a quelques années, et non pour extirper le meilleur de la jeunesse africaine pour remplacer les Européens qui n’ont plus d’enfants pour des raisons économiques. Ce sont deux visions du monde complètement différentes. Peut-être qu’au Luxembourg il y a ce besoin, mais en Italie nous ressentons l’exigence d’aider nos enfants à faire d’autres enfants, et pas à avoir de nouveaux esclaves pour remplacer les enfants que nous ne faisons plus.

    Asselborn l’interrompt, rouge de colère :

    - Oh là ! C’est abuser, là !

    Salvini :

    - Je réponds calmement à votre point de vue qui est différent du mien. Si au Luxembourg vous avez besoin d’une nouvelle immigration, moi je préfère garder l’Italie pour les Italiens et recommencer à faire des enfants.

    Asselborn, toujours rouge de colère :

    - Au Luxembourg, cher Monsieur, on avait des dizaines de milliers d’Italiens, il sont venus comme migrants, ils ont travaillé au Luxembourg, pour que vous en Italie vous ayez l’argent pour vos enfants, merde alors !

    Salvini, imperturbable :

    - Quelqu’un de bien élevé m’aurait laissé terminer mon intervention.

    Samedi, dans une interview au site du Spiegel, Asselborn a accusé Salvini d'« utiliser des méthodes et le ton des fascistes des années 30 ».

    Réplique de Salvini sur Twitter, hier :

    « Le ministre socialiste du paradis fiscal du Luxembourg, après avoir comparé nos grands-pères émigrés italiens aux clandestins d'aujourd'hui, après avoir interrompu mon discours en hurlant 'merde', me donne du 'fasciste' aujourd'hui. Mais c'est quoi leur problème au Luxembourg ? Aucun fascisme, juste le respect des règles. S'il aime tant que ça les immigrés, qu'il les accueille tous au Luxembourg, en Italie on en a déjà trop accueilli. »

  • Evénement

    Selon l’agence Reuters, du moins, c’est un événement, puisqu’elle en a fait une dépêche, et un titre :

    Un millier de Hongrois défilent contre Orban

    C’est historique : « Un millier de Hongrois ont manifesté ce dimanche contre le premier ministre Viktor Orban lors d'un rassemblement pro-européen organisé par des partis de gauche. »

    Ce qui donne une idée de la représentativité de ces partis de gauche. C’est peut-être cela, l’information, finalement.

  • Essaie encore…

    Dans son grandiloquent « discours sur l’état de l’Union » (européenne), hier, Jean-Claude Juncker (qui se prend toujours pour le président des Etats-Unis sans avoir la moindre conscience du grotesque de la chose) a réitéré avec force sa proposition de l’an dernier de « passer au vote à la majorité qualifiée dans certains domaines de nos relations extérieures ». (« Pas dans tous les domaines, mais dans des domaines précis: droits de l'homme, missions civiles et autres. » Sic.)

    Il a précisé que le traité européen le permet, grâce à la clause passerelle, « qui est la beauté oubliée du traité ».

    Effectivement la clause passerelle est celle qui permet au Conseil européen de passer de l’unanimité à la majorité dans tel ou tel domaine, donc de supprimer les souverainetés nationales (s’exprimant par le veto) et de faire de l’UE une fédération, ce qui est toujours l’objectif des eurocrates.

    La bonne nouvelle est que, de fait, cette clause passerelle n’a toujours pas été mise en œuvre, pour quoi que ce soit. Parce qu’il faut l’unanimité pour la mettre en œuvre. Et qu’on n’est certainement pas près de trouver une telle unanimité pour la politique étrangère.

    Le premier pays à avoir dit non à Juncker est, cette fois, la Slovaquie.

    Décidément, les pays du Groupe de Visegrád ne faiblissent pas…

  • Ça n’a pas traîné

    Dès hier soir, le ministère polonais des Affaires étrangères a publié cette déclaration :

    Le ministère des Affaires étrangères observe avec inquiétude la décision prise aujourd'hui par le Parlement européen de soutenir la proposition de lancer l'art. 7.1 du traité sur l'Union européenne contre la Hongrie.

    Chaque État membre de l'UE a le droit souverain de poursuivre les réformes internes qu'il juge appropriées.

    Les actions dirigées contre des États membres ne font qu'aggraver les divisions au sein de l'Union européenne, renforçant le manque de confiance actuel des citoyens dans les institutions européennes.

    La Pologne votera contre d'éventuelles sanctions contre la Hongrie dans les instances des institutions européennes.

  • Les chiens aboient

    Quelque 448 députés européens se sont déshonorés aujourd’hui en votant une résolution rédigée par une gauchiste néerlandaise (la « gauche verte » Judith Sargentini) estimant « qu’il existe un risque grave de violation des valeurs fondatrices de l’UE en Hongrie » et demandant le déclenchement de l’article 7 contre la Hongrie. La résolution est valide parce qu’elle a recueilli plus des deux tiers des suffrages exprimés.

    C’est une première. La procédure de l’article 7 a déjà été déclenchée, contre la Pologne, mais par la Commission européenne, le 20 décembre 2017.

    Et après ?

    Et après rien. Il faut que le Conseil se saisisse de la question, et pour que la procédure continue il doit l’adopter à une majorité des quatre cinquièmes. Ce qui n’a toujours pas été fait à l’encontre de la Pologne. Et finalement pour que la procédure aboutisse à la sanction finale (suspension du droit de vote du méchant), il faut l’unanimité…

    *

    Se sont particulièrement honorés les cinq députés européens qui ont demandé l’inscription, en annexe du texte, de leur « opinion minoritaire » : Marek Jurek, Beata Gosiewska, Mylène Troszczynski, Auke Zijlstra, Barbara Kappel :

    La proposition visant à déclencher l’article 7 du traité contre la Hongrie est une mesure visant directement à diviser l’Union européenne et à aggraver la crise dans laquelle elle se trouve. Les différends politiques devraient faire l’objet d’un dialogue et non de sanctions. Passer outre ce principe, c’est agir contre la coopération entre nos pays.

    Mais il convient avant tout de relever que cette proposition ne repose aucunement sur des faits. Dans bien des cas, elle attaque de manière frontale des procédures démocratiques, telles que les modifications de la Constitution et les consultations publiques. Elle accuse la Hongrie pour les solutions que cette dernière a apportées à des problèmes sociaux – tels que l’intégration de la minorité rom – qui affectent de nombreux pays européens et que la Hongrie gère mieux que d’autres.

    La résolution fait abstraction complète de l’intention première de la politique des autorités hongroises : la nécessité d’une reconstruction de la société visant à éliminer les effets d’un demi-siècle de domination soviétique et d’un régime totalitaire de collaboration. La résolution ne prétend pas que cette tâche est accomplie de manière incorrecte ou exagérée, mais elle ne tient aucun compte de sa nécessité. En ce sens, il s’agit d’un acte de mépris à l’égard du peuple hongrois et des motifs qui sous-tendent ses décisions démocratiques.

    Le rapport repose sur l’hypothèse que les Hongrois n’ont pas le droit de prendre des décisions que prennent d’autres États membres de l’Union européenne. Cette hypothèse a été formulée de manière on ne plus directe lors de l’élaboration du rapport («nous ne comparerons pas les lois hongroises avec celles d’autres pays européens»). Pour toutes ces raisons, nous estimons que le présent projet de résolution et, en particulier, la principale proposition qu’il avance, est extrêmement préjudiciable.

  • Justice européenne

    Un médecin-chef d’un hôpital catholique allemand a été licencié parce qu’il a divorcé et s’est remarié civilement. Le médecin a contesté son licenciement, au nom du principe de non-discrimination. La Cour fédérale allemande du travail a demandé son avis à la Cour de Justice de l’UE. Celle-ci déclare qu’un tel licenciement peut en effet constituer une discrimination interdite fondée sur la religion, et que cela semble être le cas en l’espèce.

    Le texte de l’arrêt souligne qu’il y a un principe de non-discrimination général et impératif, qu’il peut y avoir des exceptions dans tel ou tel Etat pour raisons religieuses reconnues par le droit national, mais il laisse entendre que dès qu’une personne se dira victime de cette discrimination religieuse la Cour européenne prendra son parti…