Le 12 mai dernier, les archevêques syro-catholique et syro-orthodoxe de Mossoul et l’archevêque syro-orthodoxe de Bartellah ont signé un texte par lequel ils demandent la création d’une zone protégée réservée aux chrétiens dans la plaine de Ninive, à placer sous protection de l’ONU, et jouissant d’une autonomie administrative. Une revendication déjà formulée plusieurs fois par tel ou tel responsable chrétien depuis la prise de la plaine par l’Etat islamique.
Dès le lendemain, l’Eglise chaldéenne a publié un communiqué pour souligner que cette prise de position ne reflète pas la position du patriarcat de Babylone des Chaldéens. Le communiqué renvoie à une déclaration récente du patriarche, S.B. Louis Raphaël I Sako, indiquant que la priorité est que les chrétiens puissent rentrer chez eux, et que l’urgence est donc de reconstruire les infrastructures. C’est seulement après la réinstallation des chrétiens qu’on pourra éventuellement envisager de demander la création de nouvelles unités administratives autonomes.
En fait le patriarche chaldéen est depuis toujours opposé à un tel projet, qu’il appelait déjà le « piège » d’un « ghetto chrétien » quand il était archevêque de Kirkouk. L’Eglise chaldéenne considère qu’elle est l’Eglise d’Irak, de tout l’Irak, et de fait elle a des fidèles un peu partout dans le pays, même si ces dernières années la majorité a fui au Kurdistan ou à l’étranger (alors que les Eglises syro-catholique et syro-orthodoxe sont, en Irak, essentiellement présentes dans la plaine de Ninive).