Le gouvernement de Malte a refusé d’accueillir sur l’île des clandestins repêchés au large de ses côtes, réfugiés sur la partie émergée d’une cage d’élevage de thons. La Commission européenne s’en est émue. « Il y a toujours une obligation de sauver la vie humaine », a déclaré le porte-parole de Franco Frattini, se refusant toutefois à condamner l’attitude de Malte : quand il s’agit de naufrages dans les eaux internationales, « ce n’est pas une situation politiquement et juridiquement facile », a-t-il dit, avant d’annoncer une « étude sur l’analyse des lois maritimes applicables » dans ces cas.
On peut faire deux commentaires, qui découlent l’un de l’autre.
Le premier est que, contrairement à ce que dit le porte-parole du commissaire Frattini, la situation politique et juridique est très facile. Les clandestins, venant de Libye, ont été récupérés dans la zone de recherche libyenne par un bateau espagnol. Cela concerne donc la Libye , éventuellement l’Espagne, en aucun cas Malte. Et Malte n’avait pas à sauver des vies humaines, puisque ces vies ont été sauvées par des Espagnols.
Mais si l’incident a provoqué une réaction de la Commission , et cette réaction-là, c’est qu’il doit servir de prétexte pour une nouvelle « avancée » du « droit » européen : l’obligation pour tout pays méditerranéen membre de l’Union européenne d’accueillir sur son sol tout clandestin, quel que soit le lieu où il a été repêché... Une nouvelle pompe aspirante se met en place.