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Le blog d'Yves Daoudal - Page 627

  • Saint François Xavier

    Il est étonnant de voir comment les plus grands peintres classiques ne cherchent même pas à rendre vraisemblables leurs scènes d’art « sacré ». Ainsi en est-il par exemple de ces deux tableaux, l’un de Rubens, intitulé « Les miracles de saint François Xavier », l’autre de Poussin intitulé « Saint François-Xavier rappelant à la vie la fille d'un habitant de Cangoxima » (Kagoshima). Dans le premier il n’y a guère que le chapeau orangé, au milieu, qui peut laisser entendre que nous serions quelque part en Orient (mais le temple est gréco-romain) ; dans le second il n’y a strictement rien qui évoque le Japon… Et rien non plus ne caractérise le saint représenté.

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    Poussin_Miracle_de_saint_François_Xavier_Louvre.jpg

    En revanche la peinture de Jacques-Emile Lafon qui orne un mur de Saint-Sulpice (1859) montre des personnages… exotiques (même si le temple à gauche ressemble à celui de Rubens). Et à vrai dire, dans sa simplicité presque fruste et sa composition basique, il me touche bien plus que les deux autres.

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  • Puisque le pape a donné l’exemple

    Screenshot_2019-12-02 Inaugurata ad Albenga «Mater Matuta», la statua della storia dell’Agricoltura - La Stampa.png

    Screenshot_2019-12-02 Tutto pronto per l'inaugurazione di Mater Matuta, il monumento dedicato alla storia dell’agricoltura [...].png

    Samedi, le chanoine Ivo Raimondo, vicaire général du diocèse d’Albenga-Imperia, en Ialie, a béni une effigie de la déesse Mater Matuta, la déesse mère de l’aurore dans la mythologie romaine, réalisée par les élèves de deux classes de l'institut de scénographie de l'école d'art Giordano Bruno (sic).

    Nous sommes donc bel et bien revenus au temps où les prophètes d’Israël tempêtaient contre le culte des idoles. Et au temps où saint Paul mettait en garde les fidèles contre l’idolâtrie. Avec cette différence que ce sont aujourd’hui les autorités de l’Eglise qui se livrent à la bénédiction des simulacres.

    Et c’est un cadeau de plus aux sectes protestantes qui remplacent peu à peu l’Eglise catholique en de nombreux endroits (en Amazonie, par exemple…) en soulignant que les catholiques ne cachent même plus leur idolâtrie…

  • Au Burkina Faso

    Nouvelle tuerie jihadiste au Burkina Faso, au premier jour de la nouvelle année liturgique : 14 personnes, dont le pasteur et des enfants, ont été massacrés dans une église protestante à Hantoukoura, près du Niger, par une dizaine d’hommes lourdement armés. Il y a également de nombreux blessés.

  • Sainte Bibiane

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    Le martyre de sainte Bibiane par Pascual Pérez, dit El mixtequito (1663-1731), église Saint-Joseph de Puebla (Mexique)

    Au temps de l’Avent, l’Église célèbre entre autres la mémoire de cinq illustres Vierges. La première, sainte Bibiane, que nous fêtons aujourd’hui, est romaine ; la seconde, sainte Barbe, est l’honneur des Églises de l’Orient ; la troisième, sainte Eulalie de Mérida, est l’une des principales gloires de l’Église d’Espagne ; la quatrième, sainte Lucie, appartient à l’heureuse Sicile ; la cinquième enfin, sainte Odile, est réclamée parla France. Ces cinq Vierges prudentes ont allumé leur lampe et ont veillé, attendant l’arrivée de l’Époux ; et si grande a été leur constance et leur fidélité, que quatre d’entre elles ont versé leur sang pour l’amour de Celui qu’elles attendaient. Fortifions-nous par un si grand exemple ; et puisque, comme parle l’Apôtre, nous n’avons pas encore résisté jusqu’au sang ; n’allons pas plaindre notre peine et nos fatigues durant les veilles du Seigneur, que nous poursuivons dans l’espoir de le voir bientôt.

    O vierge très prudente, Bibiane ! Vous avez traversé sans faiblir la longue veille de cette vie ; et l’huile ne manquait pas à votre lampe, quand soudain l’Époux est arrivé. Vous voici maintenant, pour l’éternité, dans le séjour des noces éternelles, où le Bien-Aimé paît au milieu des lis. Du lieu de votre repos, souvenez-vous de ceux qui vivent encore dans l’attente de ce même Époux dont les embrassements éternels vous sont réservés pour les siècles des siècles. Nous attendons la Naissance du Sauveur du monde, qui doit être la fin du péché et le commencement de la justice ; nous attendons la venue de ce Sauveur dans nos âmes, afin qu’il les vivifie et qu’il se les unisse par son amour ; nous attendons enfin le Juge des vivants et des morts. Vierge très sage, fléchissez, par vos tendres prières, ce Sauveur, cet Époux, ce Juge ; afin que sa triple visite, opérée successivement en nous, soit pour nous le principe et la consommation de cette union divine à laquelle nous devons tous aspirer. Priez aussi, Vierge très fidèle, pour l’Église de la terre qui vous a enfantée à l’Église du ciel, et qui garde si religieusement vos précieuses dépouilles Obtenez-lui cette fidélité parfaite qui la rende toujours digne de Celui qui est son Époux aussi bien que le vôtre, et qui, l’ayant enrichie de ses dons les plus magnifiques et fortifiée des promesses les plus inviolables, veut cependant qu’elle demande et que nous demandions pour elle les grâces qui doivent la conduire au terme glorieux vers lequel elle aspire.

    Dom Guéranger

  • Il y a 50 ans (6) : l’Avent (3)

    Dans son livre sans équivalent « The collects of the Roman Missals » (muni du Nihil obstat et de l’Imprimatur), Lauren Pristas, professeur émérite de théologie à l’Université Caldwell (New-Jersey), analyse de façon très précise les différences entre les collectes des dimanches de l’Avent dans le missel traditionnel et dans le néo-missel. Voici l’essentiel de sa conclusion.

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  • Il y a 50 ans (5) : l’Avent (2)

    La nouvelle postcommunion du premier dimanche de l’Avent a été fabriquée à partir d’une collecte de l’Ascension (sic) et d’une secrète du mois de septembre du sacramentaire de Vérone. L’un des grands principes de la « restauration » (le troisième) était de respecter la fonction des oraisons : ici on a pris une collecte et une secrète pour faire une postcommunion

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  • Il y a 50 ans (4) : l’Avent (1)

    Pour détruire rationnellement la liturgie, la commission ad hoc devait être assistée de sous-commissions. Dont une sur le calendrier, et une sur les collectes (les oraisons de la messe). La première question que se posa la sous-commission du calendrier fut celle-ci : doit-on laisser l’Avent comme premier temps de l’année liturgique, ou doit-on en faire le denier temps ? Sic. Ce n’est pas une blague. Le prétexte était que l’Avent annonce aussi le retour du Christ… Finalement on décida de garder l’Avent au début de l’Année liturgique…

    Pendant ce temps, la sous-commission des collectes élaborait les grands principes qui allaient commander son dur travail :

    1. Ne pas répéter.
    2. Corriger les textes corrompus.
    3. Supprimer ce qui ne correspond pas à la vie de l’Eglise aujourd’hui, et les adapter aux besoins de la vie chrétienne de nos jours. (Cela deviendra ensuite : les rendre conformes aux « aspirations contemporaines » et adaptées à « la mentalité contemporaine ». Sic !)
    4. Respecter les genres littéraires et les fonctions liturgiques (collectes, offertoire, postcommunion).
    5. Toutes les oraisons sont adressées au Père.
    6. Créer de nouvelles oraisons par centonisation, des oraisons entièrement nouvelles ne sont pas exclues.

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  • Premier dimanche de l’Avent

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    Graduel prémontré, XIIe siècle.

    Ad te levávi ánimam meam : Deus meus, in te confído, non erubéscam : neque irrídeant me inimíci mei : étenim univérsi, qui te exspéctant, non confundéntur.
    Vias tuas, Dómine, demónstra mihi : et sémitas tuas édoce me.

    Vers toi j’élève mon âme, mon Dieu, j’ai confiance en toi : que je ne rougisse pas, et que mes ennemis ne se moquent pas de moi ; car tous ceux qui t'attendent ne seront pas confondus.

    Par les moines de Ligugé, sans doute dans les années 60 :


    podcast

    Excellent commentaire musical ici.

  • Il y a 50 ans (3) : Le lectionnaire

    « C’est destiné, à long terme mais inévitablement, à changer la mentalité théologique et la spiritualité même du peuple catholique. » Dom Adrien Nocent, l’un des principaux auteurs de la nouvelle liturgie, et particulièrement du nouveau lectionnaire.

     

    Parmi ceux qui critiquent la nouvelle « liturgie », un certain nombre concèdent que le nouveau lectionnaire est une réussite, parce qu’il permet de faire connaître aux fidèles une beaucoup plus grande quantité de textes de la Sainte Ecriture : le nouveau missel est ainsi beaucoup plus riche que celui de la liturgie traditionnelle.

    C’est une grave erreur. La liturgie n’est pas un office de lectures, mais un sacrifice de louange. Multiplier les lectures dans la liturgie, c’est confondre la liturgie et la lectio divina. Deux choses qui ont toujours été soigneusement distinguées.

    Or le nouveau lectionnaire a une fonction quasi indépendante de l’offrande du sacrifice. D’où les expressions « liturgie de la parole » et « liturgie eucharistique » : deux liturgies mises bout à bout.

    Et pour multiplier les lectures on a inventé un système d’une complication inouïe. La plupart des fidèles ne connaissent que les lectures des dimanches, qui sont sur trois ans – ce qui affaiblit considérablement la notion d’année liturgique, une année qui doit recommencer toujours avec la même liturgie, donc les mêmes textes, comme la nature reprend le rythme immuable des saisons.

    Mais en semaine il y a deux cycles : la première lecture sur deux ans, l’évangile sur un an. Et pour la « liturgie des heures » il y a un cycle sur un an et, en complément, un cycle sur deux ans…

    Cet amoncellement et cette complication ne peuvent cacher que, s’il y a effectivement beaucoup plus de lectures que dans la liturgie traditionnelle, il manque un certain nombre de textes, et que ces absences sont très significatives de la nouvelle orientation qu’on veut donner. De même, de nombreux textes sont au choix en version complète ou en version abrégée, et naturellement tout le monde choisit la version abrégée, celle qui omet des versets gênants…

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  • Il y a 50 ans (2) : le bréviaire

    « Bien que la Liturgia Horarum soit, juridiquement parlant, l’Office autorisé de l’Eglise romaine, elle n’appartient pas à l’Office romain en ce qui concerne son contenu » Laszlo Dobszay, La liturgie Bugnini et la réforme de la réforme, livre dédié au cardinal Ratzinger avec son accord.

    La destruction de la liturgie impliquait la destruction non seulement de la messe, mais aussi de l’office divin.

    Plusieurs innovations venaient directement du texte du concile, hélas : la suppression de l’heure de prime, la « permission » de supprimer deux des trois petites heures, l’« adaptation » des matines afin qu’elles puissent être récitées « à n’importe quelle heure du jour », la répartition du psautier « sur un laps de temps plus long ». Bugnini et sa clique avaient glissé cela dans leur « schéma », et personne n’avait bronché… Au contraire, même, ce sont les pères conciliaires qui ajoutèrent, à propos des matines, qu’elles devaient comporter « un moins grand nombre de psaumes et des lectures plus étendues ».

    C’était la porte ouverte à une destruction de tout l’édifice. Comme disait Bugnini : « Un principe d’évolution progressive s’imposa immédiatement dans la mise en pratique du document conciliaire. »

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