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Saint François Xavier

Il est étonnant de voir comment les plus grands peintres classiques ne cherchent même pas à rendre vraisemblables leurs scènes d’art « sacré ». Ainsi en est-il par exemple de ces deux tableaux, l’un de Rubens, intitulé « Les miracles de saint François Xavier », l’autre de Poussin intitulé « Saint François-Xavier rappelant à la vie la fille d'un habitant de Cangoxima » (Kagoshima). Dans le premier il n’y a guère que le chapeau orangé, au milieu, qui peut laisser entendre que nous serions quelque part en Orient (mais le temple est gréco-romain) ; dans le second il n’y a strictement rien qui évoque le Japon… Et rien non plus ne caractérise le saint représenté.

800px-Peter_Paul_Rubens_-_The_miracles_of_St._Francis_Xavier_-_Google_Art_Project.jpg

Poussin_Miracle_de_saint_François_Xavier_Louvre.jpg

En revanche la peinture de Jacques-Emile Lafon qui orne un mur de Saint-Sulpice (1859) montre des personnages… exotiques (même si le temple à gauche ressemble à celui de Rubens). Et à vrai dire, dans sa simplicité presque fruste et sa composition basique, il me touche bien plus que les deux autres.

JE.Lafon-StSulpice-MiraclesStFrXavier-entier_2.jpg

Commentaires

  • Merci pour cet hommage à Lafon, le peintre.
    Veuillot l'avait connu à Périgueux quand tous deux étaient jeunes, et l'entraîna peu après dans sa conversion (1838). Il lui fit épouser une jeune fille que lui-même avait récusée (milieu trop bourgeois, "je ne pourrai pas leur présenter ma mère"), lui procura beaucoup de commandes, notamment le portrait de Dom Guéranger qui est à Solesmes. Les Lafon se firent construire une "villa" à Solesmes où on la montre encore, un de leurs fils s'y étant fait bénédictin.

  • Merci pour ces intéressantes précisions. Je ne connaissais pas du tout ce peintre jusqu'à hier...

  • Lafon eut même un atelier à Rome où Pie IX vint le voir (peut-être le jour où il le décora de l'ordre de S Grégoire le Grand)
    Mais je crois que, pour assurer la matérielle, la dot de sa femme l'aida plus que sa peinture.
    En juin 1874 il retrouve Veuillot à Saint-Pern (ille et Vilaine) au noviciat des Petites Soeurs des Pauvres ; ils portent le dais pour la Fête-Dieu. (Autres anecdotes sur Lafon et ses fils dans L. Veuillot, VOYAGES ET LECTURES, éd. Via Romana, 2013).

  • Donc j'avais déjà lu quelque chose sur lui. Et j'avais complètement oublié... Il faut dire que ce n'est pas un nom qu'on retient, quand on n'a rien vu de lui.

  • A titre très anecdotique, ce bel artiste logeait, selon l'Almanach-Bottin de 1842, au 8, rue du Pot de Fer à Paris.

  • Je me suis toujours demandé comment on en vient à donner des noms aux rues, sur quels critères on se base, surtout quand il s'agit de noms improbables ou inattendus !!!

    Je ne m'étonnerais pas du tout d'apprendre qu'il existe une " rue du Pot de Terre " quelque part dans notre beau pays...

  • Que l'esprit Xavérien (Ignatien) revienne dans son Ordre.

  • Kagoshima n'est pas très éloignée de Nagasaki, ville fondée par les jésuites portugais et atomisée par Harry Truman (il existe une interview filmée où il a l'air de trouver ça très rigolo). Je crois que les catholiques étaient également nombreux à Hiroshima. Je pense qu'il serait intéressant de creuser un peu l'origine des conseillers du cow-boy de Kansas City...
    Je suis parfois allé au Japon et, que ce soit dans la banlieue de Nagoya ou à Okinawa, j'ai trouvé une église catholique à deux pas de l'endroit où je logeais. Les Japonaises portent presque toujours une mantille à l'office.

  • Lien intéressant, venant de l'(Im)Monde
    https://www.lemonde.fr/asie-pacifique/article/2005/08/08/nagasaki-la-ville-catholique-atomisee_678410_3216.html
    Nagasaki ne figurait pas dans la listte initiale des cibles
    http://dannen.com/decision/targets.html

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