Samedi soir, les coptes d’Imbaba, un quartier du Caire, ont été attaqués par des centaines de salafistes. Les musulmans s’étaient regroupés devant l’église Saint Mina, qu’ils voulaient fouiller, parce que, selon eux, une jeune femme, Abir, y était détenue. Abir, ancienne chrétienne mariée à un salafiste, avait téléphoné à son mari pour lui dire qu’elle était torturée dans cette église. Le gouverneur de Gizeh eut beau dire qu’il n’y avait aucune femme retenue dans cette église, cela ne changea rien à la détermination des musulmans (c’est devenu le prétexte habituel). Les prêtres de l’église appelèrent la police, mais il ne se passa rien. Alors les coptes décidèrent de défendre leur église. Les affrontements durèrent plus de quatre heures avant que l’armée arrive. Entre temps, les musulmans avaient incendié deux autres églises, et un immeuble d’habitation copte.
Il y a eu 12 morts et 232 blessés.
Pour le ministre de la Justice, les troubles sont dus à la « contre-révolution ». Il a annoncé que 190 personnes ont été arrêtées et qu’elles seraient déférées devant des tribunaux militaires.
Un porte-parole des salafistes, Abdel-Moniem El-Shahhat, a déclaré qu’aucun salafiste n’était mêlé aux violences et que d’ailleurs aucun d’eux n’avait été arrêté… Il a ajouté que si le gouvernement appliquait la loi rien de tout cela n’arriverait. Car ces troubles sont dus à l’inaction du gouvernement face au kidnapping de femmes par le clergé copte et à la présence illégale d’armes dans les églises…