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Sarkozy - Page 10

  • Sarkozy fait risette aux jeunes des banlieues

    Le ministre de l'Intérieur, Nicolas Sarkzoy, a réuni mercredi place Beauvau quelques centaines de « jeunes des quartiers populaires » pour montrer que la République veut leur « tendre la main »…

    Il n'a pas attendu de clôturer les débats, comme prévu à 16 h 30, pour faire une apparition, alors que six tables rondes sur l'égalité des chances, l'Education, l'urbanisme, les médias ou les femmes étaient organisées dans la salle des fêtes du ministère de l'Intérieur en présence d'un aréopage de personnalités.

    S’il est venu dès la mi-journée, c’était notamment pour démentir toute « volonté de récupération politique », tout lien avec la présidentielle.

    Bien sûr. Sauf que les thèmes des tables rondes n’ont rien à voir avec les missions du ministère de l’Intérieur, ce qui montre à l’évidence qu’il s’agit d’une opération publicitaire du candidat Sarkozy.  Financée par l’Etat.

  • Sarkoblabla

    Nicolas Sarkozy a tenu hier une conférence de presse sur l’immigration. On en a retenu premièrement qu’il proposait un ministère de l’Immigration, deuxièmement l’élaboration d’une traité international sur la question, troisièmement qu’il était vraiment très efficace contre l’immigration clandestine puisqu’il avait réalisé 24.000 reconduites à la frontière cette année.

    C'est repompage et pipeau.

    En ce qui concerne le ministère de l’Immigration, Jean-François Touzé fait remarquer dans son blog que Sarkozy « ne fait que reprendre un vieux projet du Front national ». De même, interrogée sur la question, Marine Le Pen a répondu que c’était un bon projet, « puisque c’est depuis longtemps celui du Front national ».

    « En appelant de ses vœux la constitution d’un grand chantier en vue d’un traité  international, il reprend à son compte la proposition que j’avais faite le mois dernier, à l’occasion de la Convention BBR , d’organiser à l’initiative de la France une conférence, dans un premier temps euro-africaine puis planétaire, sur les flux migratoires », constate d’autre part Jean-François Touzé.

     Et en se félicitant du triplement des reconduites à la frontière, Sarkozy « accélère le pas dans la course à l’échalote qu’il croit devoir mener contre Jean-Marie Le Pen ». Mais les Français voient bien que le chiffre de 24.000 est « d’autant plus dérisoire qu’ils pressentent l’énormité du nombre réel de clandestins présents sur le sol national et qu’ils n’ignorent pas que plus de 30% des expulsés sont des Roumains ne bénéficiant pas du même lobbying politique de la part de “associations“ que les ressortissants africains ». En outre les Roumains (et les Bulgares) seront membres de l’Union européenne à partir du 1er janvier, et les restrictions à la libre circulation ne dureront pas longtemps.
  • Un mensonge de Sarkozy

    Au congrès de l’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie (l’UMIH, qui regroupe les cafetiers, restaurateurs et hôteliers), Nicolas Sarkozy a promis que s’il était élu il baisserait la TVA sur la restauration. « Ce n’est pas moi qui ai promis et pourtant c’est moi qui vais tenir », a-t-il claironné, faisant référence à la promesse de Chirac.

    Lorsque Jacques Chirac a fait cette promesse, il savait qu’il ne pourrait pas la tenir. Car il savait, lui, à la différence de la plupart des Français, que pour obtenir le droit de baisser cette TVA il faut l’unanimité des pays membres de l’Union européenne, et que plusieurs d’entre eux sont opposés à cette mesure, à commencer par l’Allemagne.

    Sarkozy le sait aussi, et il le sait forcément, ayant participé aux gouvernements qui se sont heurtés à cette réalité. Donc il ment. Car la situation n’a pas changé. Et il le dit lui-même, quand il ose utiliser comme argument que si l’Allemagne a le droit de ne pas vouloir augmenter sa TVA, la France doit avoir le droit de la baisser. Tant que l’Allemagne voudra augmenter sa TVA, la France ne pourra pas la baisser. Pour cela, il faudrait abandonner la règle de l’unanimité. A savoir changer les traités européens. Or on a cru comprendre que le processus était un peu en panne…

  • Les escrocs

    Dans son « discours d’investiture », Ségolène Royal a beaucoup parlé de la France et des Français qui doivent se rassembler. Elle a lancé un appel « à tous les Français, hommes et femmes de notre pays : rassemblons-nous, mobilisons-nous, aidons-nous les uns les autres à servir la France ».

    La veille, à Versailles, Nicolas Sarkozy parlait de la France et des Français qu’il veut rassembler : « Ce que vous attendez de moi, c’est que je rassemble tout le monde, que je ne déçoive pas, que dans les cinq mois qui viennent vous soyez de nouveau fiers de la France, de notre patrie et de notre nation. »

    Les observateurs constatent le grand retour, dans les discours des uns et des autres, de la fibre patriotique, et voient que la question de l’identité française sera au cœur de la présidentielle. C’est un aspect de la lepénisation des esprits. Là aussi, les uns et les autres sont conduits à se placer sur le terrain de Jean-Marie Le Pen.

    Mais là, peut-être plus encore que sur d’autres terrains, les Sarkozy et les Royal apparaissent non seulement comme des récupérateurs mais comme des escrocs. Car ils sapent la nation des deux côtés à la fois : par la « lutte contre les discriminations » qui instaure la préférence étrangère, et par la « construction européenne »  qui réduit la France à n’être qu’une province du magma européen. Les deux opérations étant du reste étroitement liées, car la « lutte contre les discriminations » s’appuie explicitement sur les traités européens et les directives de Bruxelles : c’est une des machines de destruction de la souveraineté.

    En réalité, non seulement Jean-Marie Le Pen est le seul à pouvoir évoquer honnêtement, et de façon crédible, la défense des Français et de la France, mais il est aussi le seul à être vraiment candidat à la présidence de la République française, et non à un poste de gouverneur de la portion française de l’Euroland.

    La seule présence de Jean-Marie Le Pen fait sonner faux les couplets « nationaux » des Sarkozy et des Royal. Il ne s’agit plus ici de préférer l’original à la copie, mais de constater que seul l’original est vrai et réel. Dans cette élection présidentielle, Jean-Marie Le Pen va incarner plus que jamais la substance française face aux faussaires.

  • Sarkozy et les parrainages

    La démocratie, c’est « la possibilité donnée à chaque courant de pensée de défendre loyalement ses idées », a dit Nicolas Sarkozy devant les maires de France. Et d’ajouter : « On ne gagne pas en empêchant les gens de s’exprimer. » Voir l’excellent commentaire du Chouan de Vox Galliae.

  • Sarkozy, les régularisations et le FN

    Le propos qui suit est de Valérie Pécresse, porte-parole de l’UMP, lors de l’émission « A l'air libre » sur Europe 1. C’était le 4 octobre dernier. Le Salon Beige en avait remarqué l’incongruité, et Vox Galliae en avait diffusé l’enregistrement sans commentaires. Le blog immigration-démographie l’a récemment repris et commenté. Il n’est pas inutile d’y revenir, en soulignant que Valérie Pécresse, malgré le « moi » initial, dit explicitement exprimer la position de Nicolas Sarkozy.

    « Moi, je comprends les partisans de la régularisation massive qui  disent "il faut donner des papiers à tous ceux qui sont sur le territoire français", je les comprends. Il y a un certain nombre de pays voisins qui ont fait ça, je pense ; mais je partage l'analyse de Nicolas Sarkozy, la société française est trop fragile, on a un Front national qui est à 15%, on a des élections présidentielles qui sont dans trois mois, la société française est fragile, elle est xénophobe, on a un taux de chômage de masse qui ne nous permet pas, qui ne nous permet pas... Il y a une très forte tendance, il y a une très très forte tendance... Non mais, à 15% de vote Front national, on ne peut pas nier qu'il y a une fragilité de la société française. »

    Ainsi, le seul motif de ne pas régulariser tout de suite les clandestins, c’est la présence du Front national. On voudrait bien le faire, mais on ne le peut pas, parce qu’il y a le Front national à 15%. Il faut donc se taire sur la question et attendre que Sarkozy soit élu. Après on pourra régulariser tout le monde. En adoptant un tel point de vue, on conclut forcément que ce n’est pas l’immigration qui fragilise la société française, mais… le Front national.

    Au passage, on note l’aveu sur le « chômage de masse », à un tel niveau que toute régularisation des clandestins serait perçue comme une provocation par les salauds de pauvres qui votent Front national ou seraient alors tentés de le faire.

    Le blog immigration-démographie décrypte ainsi la dernière phrase : « Ces salauds du FN, ils nous empêchent d'exaucer tous les voeux de nos amis immigrationnistes du MEDEF. C'est quand même dingue qu'il y ait encore un parti qui relaie les aspirations du peuple. Il va vraiment falloir tout faire pour qu'il n'ait pas ses signatures. »

  • Sarkoflika

    Nicolas Sarkozy a annoncé à Alger un assouplissement des procédures de délivrance des visas de séjour en France des Algériens, ayant obtenu de l'Union européenne la suppression de la consultation préalable à la délivrance d'un visa. Cette « mesure clientéliste », constate Louis Aliot, est « un appel à une immigration supplémentaire dans une France déjà lourdement pénalisée par trente ans de politique irresponsable en la matière et un danger potentiel pour sa sécurité ».

    En faisant droit à cette revendication du gouvernement Bouteflika, Nicolas Sarkozy « flatte une nouvelle fois les sentiments ethniques ou communautaristes en espérant cyniquement en retour, l’appui de millions d’électeurs d’origine algérienne », ajoute le secrétaire général du Front national, qui stigmatise la poignée de mains « Sarkoflika-Bouteflizy ».

    De plus, le Front national « regrette que le ministre de l’intérieur ait déposé une gerbe au monument aux martyrs de la guerre d'indépendance, véritable insulte aux anciens combattants et aux civils, métropolitains, pieds-noirs ou harkis martyrisés par le FLN ».

  • Clément sabote Sarko

    Le garde des Sceaux Pascal Clément a quelque peu surpris son auditoire, hier, en affirmant au Grand Jury RTL Le Figaro LCI que le nombre d’affaires de guet-apens contre les policiers, gendarmes ou pompiers, passibles d’un renvoi en cour d‘assises, ne devrait pas dépasser « une dizaine ou une vingtaine par an ».

    Son collègue Sarkozy avait annoncé la création de ce crime spécifique (par le biais d’un amendement au projet de loi sur la délinquance », en affirmant qu’il s’agissait de renvoyer devant les assises « toute personne qui portera atteinte à l’intégrité physique des policiers, des gendarmes ou des sapeurs pompiers ».

    C’était un bel effet d’annonce, à destination des électeurs, particulièrement ceux qui seraient tentés de voter Le Pen. Car c’est l’obsession de Sarkozy. Une annonce accueillie cependant par un concert de protestation des syndicats de magistrats voyant déjà déferler dans des cours d’assise engorgées des masses de « jeunes » accusés d’avoir tendu un piège à des policiers ou à des pompiers.

    Mais, fait remarquer Pascal Clément, « il ne s’agit pas simplement de s’attaquer aux forces de l’ordre pour qu’il y ait crime ». Sarkozy avait oublié que si l’on parle de cour d’assises on parle de crime et non de délit, et que le crime répond à une définition précise (que l’on peut modifier, mais il faudrait alors commencer par là). Pour que ce soit un crime dans l’état actuel du droit, précise Pascal Clément, « il faut que ce soit une bande organisée, c’est-à-dire que le crime soit préalablement préparé par des hommes ou des femmes qui ont envie d’attenter à la sécurité », il faut aussi « qu’il y ait une arme et que ça provoque une incapacité totale de travail de plus de huit jours ».

    De ce fait la plupart des embuscades tendues aux policiers ou aux pompiers dans les banlieues ne peuvent être qualifiées de crimes, et le coup de pub de Sarkozy tombe à plat.

    Pascal Clément a été plusieurs fois humilié par Nicolas Sarkozy, qui empiète plus souvent qu’à son tour sur les plates-bandes du ministre de la Justice. Celui-ci a trouvé une belle occasion de se venger. Alors qu’on lui demandait s’il « nuançait » le propos du ministre de l’Intérieur, il a répondu : « Chacun son métier, le ministre de l’Intérieur fait passer un message aux banlieues, moi je mets en forme la loi »… Et il casse le message aux banlieues.

    Et c’est ainsi que de rivalités en effets d’annonce, rien ne se fait…

  • Ça c’est Sarkozy

    Les quelque 90 clandestins réunis par RESF, la Ligue des droits de l’homme, la Cimade et autres lobbies devant la mairie de Toulouse ont déjà été relogés. Par l’Etat. Ils avaient vocation à être reconduits à la frontière, disait la préfecture. On voit ce qu’il en est. Et cette vocation va s’évanouir, car bien entendu ils seront régularisés, « au cas par cas », selon la formule consacrée.

    C’est un conseiller municipal Vert qui avait ouvert la porte d’un bâtiment communal pour y faire pénétrer les clandestins qui venaient de passer la nuit sur la place du Capitole. Il se mettait dans l’illégalité pour aider des illégaux. Mais il serait inutile de stigmatiser ce conseiller municipal. L’exemple vient de haut. De la préfecture. Du ministère de l’Intérieur. De Sarkozy.

    Non seulement les clandestins qui ont vocation à être reconduits à la frontière ne sont pas reconduits à la frontière, mais on leur donne des chambres d’hôtel. L’Etat finance le logement en hôtel de gens qui sont hors la loi. L’Etat, c’est-à-dire chacun d’entre nous. De notre poche.

    On précise que c’est seulement jusqu’au 2 novembre. Mais que se passera-t-il le 2 novembre ? Rien. C’est le début de la « trêve hivernale », pendant laquelle toute expulsion est interdite.

    Comme le souligne Jean-Marie Le Pen dans un communiqué, « on voit à Toulouse, une fois de plus, la véritable politique de Nicolas Sarkozy en matière d’immigration » : « Le ministre de l’Intérieur donne raison aux groupuscules d’extrême gauche qui manipulent les clandestins. Et il fait savoir à tous les candidats à l’immigration illégale qu’en France il suffit de manifester pour obtenir un logement et espérer une régularisation. »
  • Tous contre Sarkozy

    Hier sur Canal Plus, Jean-Marie Le Pen a de nouveau comparé Nicolas Sarkozy et Ségolène Royal à des « vedettes américaines », et il a ainsi précisé leur rôle : « On sait très bien que, comme dans les spectacles, les vedettes américaines sont chargées de faire patienter la foule pendant que les chaises grincent et qu’il y a du bruit dans la salle. »

    A l’approche du début du spectacle, on constate en effet que les chaises grincent de plus en plus et que le bruit se renforce de tous côtés. Ce ne sont pas les fans des vedettes qui en sont responsables, mais ceux qui sont venus pour les sortir. A gauche c’est tout sauf Royal, et à droite tout sauf Sarkozy.

    Contre Sarkozy, Jean-Louis Debré a pris le relais de Dominique de Villepin. Dans le Journal du Dimanche, il a fustigé « les provocations et les attaques incessantes » du ministre de l’Intérieur contre le gouvernement et le président de la République, et a jugé « insupportable » ce « dénigrement continu ». Et lui aussi a condamné les propos de Sarkozy aux Etats-Unis sur l’arrogance et la grandiloquence de la politique étrangère de la France.

    Bien entendu, cette charge va de pair avec le refus de considérer que le président de l’UMP soit le seul candidat possible : « Au nom de quoi empêcher Michèle Alliot-Marie, Dominique de Villepin ou qui que ce soit d’autre d’être eux aussi candidats ? N’excluons rien ni personne. Tout est ouvert et devra le rester encore un bon moment. »

    La garde rapprochée de Sarkozy est aussitôt montée au créneau. Christian Estrosi a déclaré que l’ambition de Jean-Louis Debré était de « devenir mécanicien en chef de la machine à faire perdre ». Eric Woerth a dénoncé la « guerilla que mènent certains » au sein de l’UMP contre Sarkozy, soulignant que « les snipers ne font pas une armée mais peuvent la faire perdre ».

    Il est amusant de remarquer que Ségolène Royal a dit la même chose de son côté, à Dakar, en se demandant si « la machine à perdre » n’était pas « enclenchée » au sein du parti socialiste.

    Naturellement, chacun ponctue ses diatribes d’un vibrant appel à l’unité. Et voici que Jean-Pierre Raffarin est même revenu, pour jouer un rôle, dit-il, de « pacificateur ». « Ne comptez pas sur moi pour mettre de l’huile sur le feu », affirme-t-il, avec ce sens de la formule qui nous le fait regretter (quoiqu’il soit concurrencé par Debré qui a lancé : « Attention à ceux qui sèment le vent, ils pourraient récolter la tempête »).

    Au Grand Jury RTL Le Figaro LCI, Raffarin a donc chanté sur tous les tons l’air de l’union, qui seule peut permettre la victoire, etc. Et, a-t-il martelé, « ce serait avoir une attitude de division que d’envisager des candidatures à la présidentielle qui passeraient en dehors du parti ». Quoique… Quoique la règle souffre déjà une exception, selon lui : le président de la République en exercice.

    En ce qui concerne son éventuel soutien (et de son club Dialogue et Initiative) à Sarkozy, Raffarin a défini quatre « points clefs », autrement dit quatre conditions impératives. Or on remarque aussitôt que l’un de ses points est en contradiction frontale avec les propositions de Sarkozy. Car il a une vision du gouvernement « qui n’est pas celle du Premier ministre directeur de cabinet », et préconise au contraire que le Premier ministre puisse « nommer les ministres et les démissionner », et soit donc investi d’un vrai pouvoir qui lui permette de protéger le président de la République. C’est exactement le contraire du fonctionnement des institutions que souhaite Sarkozy. Après cela il est inutile d’examiner les autres « points clefs ». On retiendra tout de même que Raffarin veut « plus de continuité que de rupture » en matière de politique étrangère, ce qui est aussi une belle pierre de taille dans le jardin du président de l’UMP.

    Cela étant dit, il s’est lancé dans un couplet… à la gloire de Michèle Alliot-Marie, qui « est une femme d’Etat », qui a « des qualités importantes : du talent, de l’autorité, de la rigueur », qui « correspond à l’aspiration très forte des femmes dans notre pays », et sans qui on ne peut pas gagner…

    Le leitmotiv des uns et des autres, quel que soit leur poulain, est l’unité de l’UMP derrière un seul candidat, ce qui est présenté par tous (y compris Villepin et Alliot-Marie) comme une condition absolument nécessaire pour la victoire. Au regard de l’histoire des élections, cette insistance est étrange : c’est comme si la présidentielle de 1995 n’avait pas existé, où Balladur était candidat, favori des sondages, face à Chirac (sans parler de celle de 1974, où Chaban était candidat, favori des sondages, face à Giscard).

    Il n’est donc pas du tout incongru d’imaginer qu’il y ait deux candidats du même camp, et du même parti. En outre c’est la situation la plus conforme à la tradition gaullienne de la Ve République, selon laquelle le candidat à la présidentielle n’est pas le candidat d’un parti, mais un homme qui se présente devant le peuple. La procédure de désignation d’un candidat au sein du parti « gaulliste » montre que ce parti n’est définitivement plus gaulliste.

    Il doit pourtant y avoir une raison à ce que ce qui était possible en 1995 ne le soit plus en 2007. Bien sûr, la raison s’appelle Le Pen. On le dit le moins possible, et même on ne le dit pas du tout dans les grandes déclarations publiques. Mais c’est la seule raison. Autrement dit les stratèges de l’UMP, qui font semblant d’ignorer la candidature Le Pen, en sont obsédés. Ils font comme si elle était négligeable, mais ils ne pensent qu’à ça : s’il y a deux candidats de l’UMP, tous les deux seront derrière Le Pen. Ce n’est pas dans les sondages, mais ils savent que c’est la réalité. D’où la lutte à mort pour être le seul candidat. Une lutte qui pourrait bien se solder dans un premier temps par une telle division qu’il y ait deux candidats. Et le jour du scrutin par la mort des deux. C’est tout ce que l’on souhaite.