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Pakistan - Page 3

  • Au Pakistan

    Comme on pouvait le prévoir, le PPP (parti du peuple pakistanais) a perdu les élections, n’arrivant qu’en troisième position derrière la Ligue musulmane du Pakistan (N), qui aura la majorité absolue au Parlement avec l’aide de quelques alliés, et le parti de l’ancien champion de cricket Imran Khan.

    Le (N) qui suit Ligue musulmane du Pakistan est plus important que le mot “musulmane”. Il signifie qu’il s’agit du parti de Nawaz (Sharif), pour le distinguer de l’autre Ligue musulmane du Pakistan, dotée d’un (Q), comme Quaid-e-Azzam, le « grand chef », autrement dit Ali Jinnah, fondateur du Pakistan et du parti.

    Or Ali Jinnah voulait un Pakistan « laïque ». Son parti est donc un parti musulman favorable à la laïcité, et il en est de même de la Ligue de Nawaz Sharif, dont le (N) indique surtout qu’il s’agit du parti personnel de Nawaz Sharif, l’un des plus riches entrepreneurs du Pakistan, qui a été déjà deux fois Premier ministre.

    Le Pakistan est en effet un de ces curieux pays officiellement « laïques » où la Constitution stipule tout aussi officiellement que l’islam est religion d’Etat…

    On sait que Nawaz Sharif, qui va donc être Premier ministre pour la troisième fois, n’est guère différent des autres politiciens pakistanais. Ce qui, dans un sens, est rassurant pour les chrétiens. Toutefois, on peut être inquiet du fait que son parti, contrairement au PPP, n’est pas imperméable à l’islamisme.

    D’autre part, les chrétiens avaient fini par obtenir des postes au gouvernement fédéral, qui, même s’ils n’étaient que symboliques, étaient, précisément, des symboles. La défaite du triste et inefficace gouvernement PPP (qui n’était plus que l’ombre de la famille Bhutto) est aussi la défaite de Paul Bhatti, qui était héroïquement revenu au Pakistan continuer la mission de son frère le martyr Shahbaz.

    Y aura-t-il encore un ministre de l’Harmonie, et un conseiller spécial pour les minorités ? Affaire à suivre…

  • Au Pakistan

    C’était le 4 avril dernier, dans un village à 30 km de Lahore, la capitale du Pendjab, au Pakistan. Un groupe de jeunes musulmans pénètre dans le quartier chrétien pour embêter les jeunes filles. Ils insultent au passage une jeune handicapée. Son frère qui est là, Allah Ditta, les écarte. « Un chrétien ne doit pas se permettre cela, parce que les musulmans sont supérieurs et que les chrétiens sont nos esclaves », dit un musulman, et s’ensuit une bagarre. Au cours de laquelle l’un des musulmans tire un pistolet de sa poche et tire sur Ditta, qu’il tue d’une balle dans la tête.

    La police arrivée une heure plus tard a conclu à un « incident » : « le coup est parti accidentellement ».

    Les avocats chrétiens qui suivent l’affaire ont déposé plainte. L’un d’eux déclare à Fides : "Les chrétiens vivent dans la peur et sous une constante menace de mort. Ils peuvent être assassinés à tout moment. La police, au lieu de faire respecter la loi, accepte des pots-de-vin de la part des auteurs des crimes : c’est épouvantable."

  • Musharraf non grata…

    L’ancien président pakistanais Pervez Musharraf était parti en exil en 2008, alors qu’une procédure de destitution allait être engagée contre lui par le Parlement. En 2010, il a créé un nouveau parti, la Ligue musulmane de tout le Pakistan, comme machine électorale destinée à lui faire reprendre le pouvoir. En janvier dernier, il annonçait son retour au Pakistan. Face aux menaces de se faire arrêter dès son arrivée, en raison de ses divers démêlés avec la justice (dont une plainte pour trahison devant la Haute Cour et un mandat d’arrêt dans l’affaire de l’assassinat de Benazir Bhutto), il a reporté son retour. Finalement il est rentré le 24 mars (malgré les menaces de mort des talibans), assurant qu’il venait pour sauver le Pakistan. Mais, mardi dernier, les autorités électorales ont rejeté sa candidature pour les législatives du 11 mai.

    Hier, il était convoqué par la justice dans une vieille affaire de limogeage de magistrats. Ce devait être une formalité : une nouvelle prolongation de sa liberté conditionnelle. Mais le tribunal a annulé sa liberté conditionnelle et ordonné son arrestation. Musharraf est sorti précipitamment du tribunal et s’est enfui dans son 4x4 noir avec ses gardes du corps…

    Le favori des prochaines élections est l’ancien Premier ministre Nawas Sharif. C’est l’homme qui en 1998 avait nommé le général Musharraf chef de l’armée pakistanaise avant que celui-ci le renverse, juste un an après, par un coup d’Etat…

    Addendum 19 avril

    Musharraf s'est présenté vendredi matin au tribunal, où il s'est vu notifier sa mise en détention préventive, mais il est retourné dans son ranch où il est de facto en résidence surveillée...

  • Pakistan : condamner les accusateurs comme des blasphémateurs

    La commission permanente du Sénat du Pakistan sur l’Harmonie nationale s’est réunie et s’est penchée sur les récentes attaques de quartiers chrétiens suite à des accusations de blasphème. Ces attaques, souligne la commission, portent atteinte à l’image du Pakistan, et il est donc urgent d’adopter des mesures pour éviter de tels incidents.

    Le sénateur chrétien Kamran Michael a ajouté que les accusations de blasphème conduisent des gens en prison et qu’il se passe des années avant que l’accusé soit blanchi par la justice, ce qui ne l’empêche pas de courir le risque d’être abattu par un fanatique : « Actuellement, environ une centaine de chrétiens et quelques centaines de musulmans sont en prison parce qu’impliqués dans des cas de blasphème mais pas un n’a été condamné [définitivement]. Il devrait exister une parité de sanction pour la personne qui formule de fausses accusations de blasphème. »

    Prévoir la réclusion à perpétuité ou la peine capitale comme sanction à l’encontre des faux accusateurs, a conclu la Commission, constituerait un moyen de dissuasion en ce qui concerne l’abus et l’instrumentalisation de la loi sur le blasphème.

    (Fides)

  • Au Pakistan

    Hier il y avait la bonne nouvelle de l’acquittement d’un chrétien préalablement condamné à mort pour blasphème.

    Mais il y a eu, juste après, de mauvaises nouvelles…

    La nuit de Pâques, un chrétien de Lahore, Siddiq Masih, 38 ans, père de quatre enfants, a été enlevé et torturé par une bande de voyous musulmans conduits par son ancien employeur, Shahid Khan. Siddiq Masih travaillait comme chauffeur pour ce riche musulman, jusqu’à ce qu’il découvre que c’était un voleur et un assassin. Il a alors donné sa démission, ce qui a été ressenti comme une trahison. La nuit de Pâques, avec son beau-frère et un bandit local bien connu, Shahid Khan a enlevé Siddiq Masih. Le chrétien, sévèrement blessé, n’a eu la vie sauve que parce qu’il a réussi à s’enfuir, après deux nuits de tortures diverses, en se jetant par la fenêtre du troisième étage…

    Les habitants de la région ont dit à l’agence Asianews que « des centaines de plaintes » ont été déposées contre Shahid Khan et sa bande, mais qu’ils ont toujours pu échapper à la police en raison de leurs liens avec des personnes influentes au sein des autorités provinciales…

    D’autre part, à Gujranwala, à 80 km de Lahore, une dispute entre jeunes chrétiens et musulmans, dégénérant en rixe, a entraîné mercredi une attaque du quartier chrétien par une foule de musulmans (à l’appel de l’imam) qui ont incendié des magasins et des véhicules, et endommagé l’église catholique. Il y a eu dix blessés, dont un des policiers qui ont mis fin aux troubles. La veille, un musulman était entré dans une église et avait brûlé des imprimés.

  • Après sept ans et demi de prison…

    Younis Masih a été acquitté hier par la Haute Cour de Lahore, à l’issue de son procès en appel.

    Younis Masih était en prison depuis… 2005.

    A la suite d’un différent avec un musulman, il avait été accusé de blasphème, et les imams avaient demandé de punir les chrétiens. Quelque 400 musulmans avaient alors mis à sac le quartier chrétien, contraignant une centaine de familles à fuir. Pour calmer le jeu, la police avait arrêté Younis Masih, le 10 septembre. Le 30 mai 2007, il était condamné à mort.

    A l’issue du procès en appel, la Haute Cour a entièrement avalisé les requêtes de la défense et a réformé la sentence rendue en première instance, annulant la condamnation à mort et l’amende de 100.000 roupies.

    « Nous rendons grâce à Dieu parce qu’après de nombreuses années, la justice a triomphé pour Younis Masih. Nous sommes confiants dans le fait que cela puisse également être le cas pour Asia Bibi », a indiqué à l’agence Fides l’un des avocats de Younis, Me Mushtaq Gill.

    Les condamnations à mort pour blasphème sont généralement annulées en appel. Mais après des années de prison, et le risque qui demeure pour l’ancien condamné de se faire tuer par un fanatique.

  • Une bonne nouvelle au Pakistan

    Rafia Mansha, jeune chrétienne fille d’ouvriers agricoles du Pendjab, avait été enlevée en décembre 2012, par deux musulmans, puis contrainte à contracter un mariage islamique avec Muhammad Imran après s’être « convertie ». Sa famille s’est adressée à une ONG évangélique qui a présenté un recours devant le tribunal de Pattoki. Rafia a témoigné avoir été enlevée et avoir subi un mariage et une conversion forcés. Malgré l’opposition de la contrepartie musulmane, la cour a déclaré la nullité du mariage et rendu Rafia à sa famille. La famille de Rafia a également déposé plainte pour enlèvement de personne, demandant à ce que les coupables soient punis. Une source de Fides remarque que « ce cas devrait être un paradigme et servir d’exemple ». Au Pakistan, en effet, au cours de ces dernières années, ont été enregistrés environ 1.000 cas par an de jeunes chrétiennes et hindoues enlevées par des musulmans et contraintes à se convertir à l’islam et à se marier.

    D’autre part, une ONG chrétienne a réussi à expatrier discrètement mais légalement l’adolescent (avec sa famille) qui avait été accusé d’avoir envoyé des textos blasphématoires. (Ce sont ses copains musulmans qui avaient emprunté son téléphone…) Il y a deux ans, un chrétien avait été condamné à la prison à vie pour le même « crime ».

  • Ils incendient 178 maisons de chrétiens

    Quelque 178 maisons de chrétiens ont été incendiées samedi par une foule islamique à Lahore au Pakistan. Plus de 120 chrétiens brûlés ont dû être soignés à l’hôpital, les autres ont dû fuir leur quartier.

    A l’origine de cette explosion de violence antichrétienne, une altercation entre un chrétien, Sawan Masih, et un barbier musulman, Imran Shahid, vendredi. Celui-ci refusait de couper les cheveux de celui-là. S’ensuivit une dispute au cours de laquelle le barbier proféra des insultes envers le christianisme ; puis il se rendit au commissariat et porta plainte contre le chrétien pour blasphème envers le Prophète, l’accusant en outre d’être ivre. Sawan Masih fut arrêté et incarcéré.

    Le lendemain matin les musulmans passèrent donc à l’attaque du quartier chrétien, sous les encouragements de l’imam local qui promettait de tuer Sawan Masih dès qu’on le retrouverait.

    Une manifestation spontanée de chrétiens, et de fidèles d’autres religions, a eu lieu hier à Lahore. La police l’a violemment dispersée, au motif qu’elle n’était pas autorisée. Deux chrétiens ont eu les jambes brisées. Dans la soirée a eu lieu une veillée de prière devant le siège de l’Association de presse, en présence de l’archevêque de Karachi et président de la conférence épiscopale, Mgr Joseph Coutts, l’administrateur apostolique de Lahore Mgr Sebastian Francis Shaw, et le ministre d’Etat chargé de l’Harmonie, le chrétien Akram Masih Gill.

    Plusieurs groupes et partis musulmans, et le ministre de la Justice du Pendjab, ont condamné cette violence. Ce matin, la Cour suprême s’est autosaisie de l’affaire afin de déterminer ce qui s’est exactement passé.

    On remarquera la dépêche surréaliste de l’AFP qui raconte, et fait donc raconter aux journaux, qu’« une dispute sur la religion entre un chrétien et un musulman ivres a déclenché l’émeute », et que « ce saccage est un signe supplémentaire des tensions religieuses qui agitent ce pays à plus de 95 % musulman, marquées par une vague d'attentats contre la minorité chiite ». Sic.

  • Pakistan : un « blasphémateur » libéré

    Le pasteur protestant Karma Patras, arrêté en octobre 2012 suite à une accusation de blasphème, a été remis en liberté sous caution le 28 février, son accusateur ayant admis l’avoir accusé « de manière erronée »…

    Toute l'histoire sur Fides.

  • La Cour suprême du Pakistan sous influence islamiste

    La Cour suprême du Pakistan a autorisé l’ouverture d’une enquête pour blasphème à l’encontre de Sherry Rehman, ambassadeur du Pakistan aux Etats-Unis.

    L’affaire remonte à l’automne 2010, après la condamnation à mort d’Asia Bibi, quand Sherry Rehman, alors député, avait déposé une proposition de loi modifiant les lois contre le blasphème. Un musulman avait porté plainte contre elle après une émission où elle défendait sa proposition de loi, car quiconque critique les lois contre le blasphème est un blasphémateur… Un tribunal de Lahore avait classé la plainte, mais l’homme s’était adressé à la Haute Cour et à la Cour suprême. Celle-ci, dont on pouvait penser qu’elle a autre chose à faire, a jugé la plainte recevable il y a un mois, et vient donc de statuer qu’on peut ouvrir une enquête.