Une fois de plus, Jean-Marie Le Pen a été condamné, hier, pour délit d’opinion et procès d’intention. La justice française s’enfonce dans le totalitarisme et le non-droit.
En avril 2004, Jean-Marie Le Pen avait été condamné pour avoir dit dans Le Monde : « Le jour où nous aurons en France, non plus 5 millions mais 25 millions de musulmans, ce sont eux qui commanderont. Et les Français raseront les murs, descendront des trottoirs en baissant les yeux. Quand ils ne le font pas, on leur dit : Qu'est-ce que tu as à me regarder comme ça, tu cherches la bagarre ? Et vous n'avez plus qu'à filer, sinon vous prenez une trempe. »
Commentant ce jugement dans Rivarol, quelques semaines plus tard, il estimait n’avoir dit que la vérité, et il ajoutait : « D'autant que quand je dis qu'avec 25 millions de musulmans chez nous, les Français raseront les murs, des gens dans la salle me disaient, non sans raison : Mais M. Le Pen, c'est déjà le cas maintenant. »
Et il était de nouveau poursuivi... En première instance, le tribunal correctionnel a annulé les poursuites. Bien entendu, le parquet de Dominique Perben et la Ligue des droits de l’homme ont fait appel. Et les magistrats de la cour d’appel ont vertueusement condamné Jean-Marie Le Pen à 10.000 euros d’amende pour « provocation à la discrimination, à la haine ou à la violence raciales ». Et à verser 5.000 euros de dommages et intérêts à la Ligue des droits de l'Homme.
Dans leurs attendus, les magistrats soulignent qu’ils ne condamnent pas ce que dit le président du Front national, mais, comme c’est désormais leur habitude, ce qu’il ne dit pas. Leur rôle n’est plus de juger les faits, mais de débusquer des non-dits, des intentions cachées, des pensées secrètes, forcément inavouables, donc coupables.
Le prévenu, disent-ils, « tend à susciter un sentiment de rejet et d'hostilité envers la communauté musulmane ». Son propos « instille dans l'esprit du public la conviction que la sécurité des Français passe par le rejet des musulmans et que l'inquiétude et la peur, liées à leur présence croissante en France, cesseront si leur nombre décroît et s'ils disparaissent ».
On peut ainsi condamner n’importe qui pour n’importe quel propos, à partir du moment où l’auteur est dénoncé à la justice par les puissances du moment. Les magistrats le proclament, en affirmant que par ses propos Jean-Marie Le Pen « instille dans l’esprit du public » que les Français ne seront tranquilles que si les musulmans « disparaissent ». Non seulement Jean-Marie Le Pen n’instille rien de la sorte, mais son comportement constant et ses propos réels disent le contraire. S’il voulait que les musulmans « disparaissent », il n’accueillerait pas des musulmans au Front national, il n’aurait pas été le premier à présenter un musulman à la députation, il n’aurait pas été le premier à faire élire une musulmane à un conseil régional.
Ce « disparaissent » est véritablement la signature de la subversion judiciaire.