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Irak - Page 10

  • La guerre turque en Irak

    D’intenses combats font rage dans la région de Hakurk, et autour du camp du PKK de Zap.

    Le « gouvernement » irakien a condamné « l’incursion de l’armée turque qui est considérée comme une violation de la souveraineté de l’Irak ».

    Le Premier ministre turc venait au contraire de déclarer que cette opération de la Turquie est « le résultat de son droit légitime à l’autodéfense ».

  • Kurdistan : c’est une vraie guerre

    Contrairement aux premières incursions de l’armée turque au Kurdistan irakien, l’offensive menée depuis jeudi dernier est une véritable guerre.

    Selon l’état-major de l’armée turque, les opérations ont déjà fait 112 morts parmi les « rebelles » (le PKK), compte non tenu des personnes tuées par les bombardements, et 15 soldats turcs. Le PKK annonce 3 morts de son côté, et 47 chez les soldats turcs. Samedi, le PKK a annoncé avoir abattu un hélicoptère turc. Dimanche, l’armée turque a indiqué qu’un de ses hélicoptères a été « détruit pour une raison inconnue ».

    L’armée turque pilonne des localités kurdes depuis le territoire turc et envoie des troupes par hélicoptère. Les peshmerga (qui ne sont plus aujourd’hui des « rebelles » mais des forces régulières kurdes...) font état de combats dans la région d’Harkuk. Un correspondant de l’AFP a vu plus d’une dizaine d’avions de chasse se diriger vers cette région. L’agence Firat News, proche du PKK, signale des raids aériens et des combats dans la région de Zap.

    Le chef de l’aile militaire du PKK, Bahoz Erdal, a appelé les jeunes Kurdes de Turquie à « rendre la vie insupportable dans les grandes métropoles » et à... « brûler chaque soir des centaines de voitures »... L’organisation de jeunesse du PKK a appelé à des actes de violence dans tous les pays où se trouve une minorité kurde...

    Le « gouvernement » irakien, assurant comprendre les « préoccupations légitimes » de la Turquie, appelle le gouvernement turc à « retirer ses troupes du sol irakien au plus vite », car, dit-il, « l’opération est une menace pour la souveraineté de l’Irak » (sic), et pour « la sécurité et la stabilité de la région ».

    Le « gouvernement » irakien ne peut que gémir tout doucement. Il n’a aucune autorité sur le Kurdistan, que les Américains ont rendu pleinement autonome depuis la première guerre du Golfe, et les Turcs sont ouvertement appuyés par les Américains dans cette opération, notamment en fournissant le travail de renseignement sur la localisation et les déplacements des hommes du PKK.

    Ceux qui sont dans une situation délicate sont les chefs du Kurdistan : le « président » irakien Talabani, et surtout le président de la région autonome, son frère ennemi Barzani, qui est le chef dynastique de la partie du Kurdistan frontalière avec la Turquie, ouvertement protégé par les Etats-Unis et protecteur occulte du PKK...

    Sans doute les Turcs ont-ils de bonnes raisons de vouloir éradiquer le PKK. Sans doute aussi vaudrait-il mieux qu’ils commencent par reconnaître l’identité kurde et donner des droits aux Kurdes de Turquie, plutôt que de se lancer dans une guerre qui ne peut qu’accroître la déstabilisation de cette région poudrière. Une fois encore, les Etats-Unis jouent un très mauvais jeu.

  • Chrétiens d’irak : un exode

    « La situation de la population chrétienne irakienne est celle d'une communauté qui a perdu foi dans son propre pays. C'est pourquoi l'émigration s'est transformée en un exode, une fuite. La peur domine chaque aspect de la vie et tout épisode de violence devient une menace mortelle », déclare l’archevêque latin de Bagdad, Mgr Sleiman, dans la revue Terra Santa de la Custodie franciscaine de Jérusalem.

    Mgr Sleiman souligne les « difficultés économiques » de ces familles, les « menaces des fondamentalistes de se venger sur qui travaille pour les alliés ou même pour l'Etat ou des compagnies étrangères » ayant fait perdre à beaucoup leur poste de travail, et « tant d'autres l'ont perdu parce que des factions dominantes le voulaient ».

    « Enfin, il faut signaler que l'exode vers le Nord offre une plus grande sécurité mais pas nécessairement du travail. Les villages chrétiens du Nord manquent terriblement d'infrastructures, d'entreprises artisanales, industrielles, commerciales ».

    Quant au rôle des chrétiens pour l'avenir du pays, Mgr Sleiman souligne que « hélas, le nouvel Irak semble ignorer les minorités, même si la constitution mentionne les chrétiens ».

    « Le pays, explique-t-il, serait divisé entre  les trois grandes majorités, sunnite, chiite, et kurde. Dans ce contexte, il y a un espace important pour les Eglises chrétiennes d'Occident qi peuvent avant tout rappeler à l'esprit de tous, spécialement les gouvernants, que l'Orient chrétien existe et peut jouer un rôle très positif au service de la paix, de la coexistence et des rapports culturels. La présence chrétienne dans les pays arabo-musulmans doit être protégée aussi pour le bien même de ces sociétés arabo-musulmanes : elle les aide à ne pas se fermer à ne pas s'isoler dans des fondamentalismes narcissiquement violents ».

    (Zenit)

  • Les 935 mensonges de Bush & Co

    Le Centre pour l’intégrité publique et le Fonds pour l’indépendance dans le journalisme ont passé au crible les déclarations publiques de George Bush, Dick Cheney, Colin Powell, Condoleezza Rice et Donald Rumsfeld entre le 11 septembre 2001 et l’invasion de l’Irak.

    Ces deux organisations ont recensé « au moins 935 fausses déclarations sur la menace que présentait l’Irak de Saddam Hussein pour la sécurité nationale ».

    Conclusion : « Une étude complète des archives montre que les déclarations ont fait partie d’une campagne orchestrée qui a effectivement galvanisé l’opinion publique et conduit le pays à la guerre sur la base de prétextes résolument faux. »

    Un exemple particulier : en septembre 2002, George Bush assure que « le régime irakien possède des armes biologiques et chimiques, reconstruit des installations pour en fabriquer encore plus, cherche à avoir a bombe nucléaire et avec des matériaux fissiles pourrait en fabriquer une en un an ». Ces affirmations sont reprises quelques jours plus tard dans un rapport des agences de renseignement (NIE), alors qu’« aucune analyse n’avait été faite à ce sujet depuis des années car la communauté du renseignement ne l’avait pas estimée nécessaire et la Maison Blanche pas demandée ».

  • Nouvel attentat antichrétien à Mossoul

    Un nouvel attentat à la voiture piégée a visé hier soir une église chaldéenne, au centre de Mossoul. La voiture ayant été repérée, la rue a pu être évacuée avant l’explosion, qui a soufflé les vitres, la porte d’entrée et le mur d’enceinte. Cette église avait déjà été la cible d’un attentat il y a deux ans et était fermée depuis lors.

  • Irak : la décomposition se poursuit

    La journée de l’Epiphanie a été marquée à Mossoul, la grande ville du nord de l’Irak, par une vague d’attentats antichrétiens. Une voiture piégée a explosé devant l’église chaldéenne Saint-Paul, puis une autre voiture piégée a explosé devant une église assyrienne. Une bombe a explosé devant un monastère, et deux autres bombes ont explosé devant l’ancien évêché chaldéen, près d’une église. L’un des attentats a blessé quatre passants, les autres n’ont fait que des dégâts matériels... et psychologiques : on imagine l’état d’esprit des chrétiens après une telle vague de terreur, le jour d’une grande fête religieuse.

    Mossoul est une ville majoritairement sunnite, et selon l’armée américaine l’une des plus dangereuses d’Irak aujourd’hui, car les partisans d’Al Qaïda s’y seraient concentrés.

    Les informations qui proviennent d’Irak semblent montrer que les Arabes sunnites, qui sont minoritaires sur l’ensemble du territoire, et qui ne sont plus représentés au gouvernement, sont déchirés entre trois groupes principaux. Il y a « Al Qaïda », les autres groupes de résistance anti-américaine, et les groupes ralliés aux Américains.

    Le principal groupe de résistance serait actuellement l’Armée islamique, qui est en conflit ouvert et violent avec Al Qaïda. Les deux factions tentent de prendre le contrôle de l’insurrection sunnite.

    L’armée américaine semble avoir concentré son action contre Al Qaïda, dont elle a repris plusieurs bastions. Chaque fois, elle recrute des hommes, dont de nombreux anciens membres d’Al Qaïda (et aussi de l’Armée islamique), pour assurer la sécurité...  Autrement dit elle met en place des milices à sa solde. Dans la localité de Hadid, près de Baqouba, il y a ainsi depuis fin décembre des milices pro-américaines portant les doux noms de Hamas, Brigades de Salaheddine, Armée des moujahidine et Brigades de la révolution de 1920, qui se partagent le contrôle des quartiers sunnites, non sans heurts entre elles, naturellement, et théoriquement sous la coupe des policiers, qui sont quant à eux chiites, avec lesquels elles sont en très mauvais termes... Chaque volontaire touche environ 300 dollars par mois, versés par l’armée américaine. Mais ces miliciens se plaignent de ne pas recevoir d’armes et de munitions, et la majorité d’entre eux menace de « partir », tandis que d’autres, qui veulent entrer dans la police, constatent que leurs candidatures sont barrées, parce que la police veut rester chiite...

    Les Américains appellent ces milices les forces du Réveil. Mais elles peuvent aussi bien se réveiller contre eux...

    A priori la situation est « meilleure » dans les régions chiites. Mais le retrait des Britanniques de Bassorah n’a fait que souligner que diverses factions chiites, munies chacune de sa milice, se disputent le contrôle de la grande ville du sud.

    C’est une situation de multiple guerre civile larvée, que les Américains tentent de contenir par des dollars. Pour l’heure il y a un peu moins d’attentats... mais on ne peut en aucun cas parler de succès de la « nouvelle stratégie », quand on voit à quel point tous les ingrédients sont réunis pour de nouvelles explosions.

    Addendum. L'un des chefs de la milice Le Réveil d'Adhamiyah, le colonel Riyad al-Samarrai, a été tué dans les locaux de la Fondation sunnite, à Bagdad, par un kamikaze venu lui donner l'accolade. Peu après, une voiture a explosé au passage du convoi transportant les blessés. 14 morts en tout. Dans l'est de Bagdad, un engin piégé a fait trois morts et huit blessés devant l'université de technologie. Un autre a fait un mort et quatre blessés près de l'Université de Bagdad. La veille, trois attentats avaient fait 19 morts, surtout des policiers et des soldats irakiens. Les milices du "Réveil" sont la cible d'attaques quasi quotidiennes.

  • Problème kurde...

    L’aviation turque a massivement bombardé hier des villages kurdes irakiens dans le secteur du massif du Qandil, aux confins de la Turquie et de l’Iran, avec l’aide des Américains. L’objectif visé était le commandement du PKK. Le gouvernement irakien a dénoncé cette opération qui a « détruit des hôpitaux, des écoles et des ponts ». La présidence de la région autonome kurde a « fermement condamné » une opération qui « viole la souveraineté irakienne et semble soutenue par les Etats-Unis ».

    Les Kurdes d’Irak sont dans une situation délicate. Ils sont les grands alliés des Américains qui leur ont octroyé une quasi indépendance déjà sous le règne de Saddam Hussein, et désormais les voilà bombardés par leurs ennemis turcs avec l’appui des Américains parce qu’ils ferment les yeux sur le PKK...

  • Bassorah : le bilan britannique

    La commission de la défense de la Chambre des Communes a rendu son rapport sur le bilan de l’occupation de la région de Bassorah par les troupes britanniques : « L’objectif initial des forces britanniques dans les sud-est de l’Irak était d’établir la sécurité nécessaire au développement d’institutions politiques représentatives et à la reconstruction de l’économie. Bien qu’un progrès ait été réalisé, cet objectif n’est pas satisfait. » Le rapport précise que les violences contre les civils n’ont pas diminué, et que Bassorah (dont le contingent britannique s’est retiré) est aujourd’hui sous le contrôle de milices et d’organisations criminelles.

  • Irak : record battu

    Cinq soldats américains ont été tués hier en Irak, ce qui fait d’ores et déjà de l’année 2007 la plus meurtrière pour l’armée américaine depuis l’invasion du pays.

    Sinon, tout continue d’aller de mieux en mieux.

  • Les diplomates américains ne veulent plus aller à Bagdad...

    Comme s’il n’avait pas assez de problèmes comme cela avec l’Irak, le gouvernement américain se trouve désormais confronté à une fronde de ses diplomates, qui ne veulent plus aller à Bagdad...

    Mercredi dernier, une réunion de plusieurs centaines de fonctionnaires des Affaires étrangères au département d’Etat a été très houleuse. Ils protestent contre une directive qui les menace d’affectation d’office s’il n’y a pas 48 volontaires pour l’ambassade de Bagdad. L’un d’eux a qualifié de « peine de mort potentielle » l’envoi forcé de diplomates en Irak.

    L’ambassade des Etats-Unis à Bagdad est la plus importante du monde. Il ne s’agit pas seulement de diplomatie, mais d’œuvrer à la « reconstruction » du pays qu’on a démoli. Les diplomates n’apprécient pas non plus d’avoir comme tâche de superviser la reconstruction. Car les « équipes provinciales de reconstruction » (PRT) étant également en manque d’experts, ce sont les fonctionnaires des Affaires étrangères qui sont censés jouer ce rôle, pour lequel ils ne sont pas formés (il y a belle lurette que les fonctionnaires des ministères de l’Agriculture ou du Commerce ne veulent pas non plus aller en Irak...).

    D’autre part, un rapport publié hier par le Pentagone montre que l’explosion du nombre de sous-traitants travaillant pour l’armée américaine a créé les conditions d’une augmentation des gaspillages et des fraudes, tant en Afghanistan qu’au Koweit et en Irak. Le nombre de personnes affectées à la surveillance des contrats a baissé d’un quart au cours des années 90, alors que la sous-traitance a augmenté de 600%. En outre, seulement 36% de ces personnes sont qualifiées pour ce travail en Irak. La commission qui a rédigé ce rapport recommande de renforcer le personnel par 500 fonctionnaires supplémentaires...

    A la suite de la réunion houleuse au département d’Etat, Condoleezza Rice a indiqué qu’elle allait envoyer un câble aux diplomates américains partout dans le monde pour parler de la directive et les encourager à servir en Irak. Le directeur des ressources humaines du ministère a précisé que désormais chaque diplomate devrait assurer un poste difficile lors d’une affectation sur trois...

    Lors d’une escale à Shannon, ce matin, Condoleezza Rice a tenté de minimiser le problème, mais a fermement rappelé les diplomates à leur devoir : « Vu que tant de monde a déjà servi volontairement en Irak, je souhaiterais que les autres pensent à leurs obligations non seulement envers leur pays, mais aussi envers ceux qui ont déjà servi »,  et elle a ajouté : « L’Irak est la priorité numéro 1 des Etats-Unis et nous remplirons nos obligations. »