Samedi était organisé dans le cadre de l’année de la foi un concert au Vatican : la 9e symphonie de Beethoven, par le chœur de l’Académie nationale Sainte-Cécile et l’Orchestre symphonique de la RAI sous la direction de son chef actuel Juraj Valcuha : sans aucun doute une grande interprétation d’un évident chef-d’œuvre de la musique.
Bien sûr cela avait été programmé pour le musicien et mélomane qu’est Benoît XVI. Mais le nouveau pape allait en bénéficier tout naturellement.
Eh bien non. Au dernier moment il a fait dire qu’il ne viendrait pas. « Je ne suis pas un prince du temps de la Renaissance qui écoute de la musique au lieu de travailler », aurait-il dit. En fait la musique ne l’intéresse pas du tout (cf. sa « liturgie »). C’est donc l’occasion pour ce grand humble de montrer que lui il travaille et qu’il n’a pas le temps de s’amuser, lui ; et pour ce grand pauvre qui fuit les « mondanités » de montrer que la musique n’est qu’un divertissement de riches…
Or c’est à l’évidence un triple affront :
1. à Benoît XVI, qui se servait de ces concerts pour faire une petite catéchèse (et réjouir les mélomanes chrétiens…) et montrait que la vraie musique élève l’âme ;
2. à l’orchestre, à son chef, aux solistes, au chœur ;
3. aux personnes qui étaient venues pour entendre, outre la musique, l’allocution du pape en relation avec l’année de la foi (par l’« Ode à la joie », bien sûr).
La grande chaise blanche est donc restée vide.
Au fait, ça se dit comment, en latin, chaise vide ?
Mais non, ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit.