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Au-then-ti-que

Vendredi prochain au festival d’Ambronnay va être donnée la Passion selon saint Marc de Bach. Avec toutes les garanties d’authenticité : les soi-disant instruments d’époque, le soi-disant diapason baroque, les soi-disant techniques vocales et instrumentales d’époque, et tout et tout.

— Mais ça n’existe pas, la Passion selon saint Marc de Bach.

— Eh non. Ça n’existe pas. On n’en a que le livret (qui n’est pas de Bach). C’est pourtant la cinquième (sic) version, c’est-à-dire invention, de cette Passion qui n’existe pas. Car les baroqueux en sont à ce point de perfection dans l’authenticité qu’ils en viennent à inventer carrément les œuvres…

Et puisqu’on est sur les sommets de l’imposture, il n’y a pas de raison d’en rester là. Cerise en toc sur la fausse tarte à la crème, on nous précise que, « une fois n’est pas coutume, la Passion selon saint Marc sera replacée dans son cadre liturgique ».

Parce que, à Ambronnay, le vendredi saint, c’est le 25 septembre.

Mais on ne nous dit pas le nom du pasteur qui fera le sermon…

Commentaires

  • ça me fait penser que la semaine où le faux mariage pour certains a été annoncé, le scandale des lasagnes de boeuf à base de cheval a éclaté. Cherchez les erreurs. Tout bien réfléchi, je crois que Dieu a le sens de l'humour.

  • L'absolutisme sectaire des néo-baroqueux a encore frappé. Si au départ, le mouvement historicisant baroque a eu de belles trouvailles et a beaucoup apporté à l'interprétation de la musique ancienne, il s'est depuis enferré dans un dogmatisme insupportable. Les grands prêtres de l'interprétation "historiquement renseignée" ont enfermé la musique ancienne dans un carcan rigide. Hors de leur docte savoir, point de salut. Il est devenu moralement interdit sou peine d'excommunication de sortir des canons esthétiques imposés : instruments "anciens" et, pour la musique française, prononciation du latin à la mode gallicane, prononciation du français "restitué" qui est un non-sens ridicule, la plupart des chanteurs ne sachant pas rouler correctement les r, c'est complétement surfait et laid. Ils devraient s'abstenir ou écouter les derniers paysans qui savent encore prononcer les r comme Louis XIV. Quand au latin, si la prononciation à la française a été jetée dans les oubliettes à partir de la fin du XIXème siècle pour la prononciation à l'italienne, il y a des raisons, c'est que c'est moche et pédant.
    On tombe dans les travers de ce que Pie XII avait nommé l'archéologisme, qui sous couvert de retour aux sources, impose les grands changements.
    Qu'il est agaçant d'entendre un Te Deum de Lully ou de Charpentier joué au pas de charge !, je ne suis pas spécialiste, mais je ne suis pas sûr que c'était joué ainsi à l'époque.
    Cet historicisme a ses limites. Dans ce cas, les musiciens devraient aussi se vêtir en costume d'époque au lieu de costard-cravates et de robes en papier cadeau, ils devraient être catholiques pratiquants et jouer ces oeuvres dans les conditions originales de leur création. Mais bon, il n'y a plus de roi en France, cela risque d'être difficile...

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