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Musique - Page 4

  • Le pape critique musical

    Cette fois c’est après un concert Bruckner.

    Aussi pertinent sur le plan technique :

    « La 9e Symphonie se détache du modèle classique, son discours musical se développe par grands blocs acoustiques, sections élaborées et complexes qui ne sont pas clairement définies, mais souvent séparés par de simples épisodes de liaison, ainsi que par des pauses »

    que sur le plan religieux :

    Bruckner avait dédié cette symphonie « au Bon Dieu » parce qu’il avait voulu « dédier et confier le fruit ultime et mûr de son art à Celui en qui il avait toujours cru, désormais le seul et véritable interlocuteur vers qui se tourner, arrivé à la dernière partie de l'existence ».

  • Vivaldi et Bach

    Selon… Benoît XVI :

    Le traitement sonore, la couleur orchestrale, la dynamique du discours musical, les mélanges harmoniques, l'art du contrepoint et des imitations, font des concertos de Vivaldi un exemple de luminosité et de beauté qui transmet la sérénité et la joie. Je pense que cela venait aussi de sa foi.

    Bach est un splendide "architecte de la musique", avec une utilisation inégalée du contrepoint, un architecte dirigé par un tenace "esprit de géométrie" (en français dans le texte), symbole d'ordre et de sagesse, reflet de Dieu, et la rationalité pure devient musique dans le sens le plus élevé et le plus pur, beauté radieuse.

  • Gorecki est mort

    Le compositeur polonais Henryk Mikolaj Gorecki est mort dans le service de cardiologie d'un hôpital de Katowice. Il avait 76 ans.

    Les enregistrements de sa sublime 3e Symphonie ont été vendus à plus d’un million d’exemplaires : il a été le seul compositeur contemporain à figurer dans le Top 50 des meilleures ventes de disques.

    Gorecki était un fervent catholique et a composé nombre d’œuvres religieuses, notamment Beatus vir, pour la visite de Jean-Paul II en Pologne en 1979 (ce qui lui coûta son poste de directeur du Conservatoire de Katowice), Miserere (dédié à Solidarité en 1981 et interprété pour la première fois en 1987), ou Totus Tuus pour la troisième visite de Jean-Paul II en Pologne, en 1987. Il est connu également pour son concerto pour clavecin, et ses trois quatuors à cordes.

    Que Dieu le prenne en son royaume.

  • Le critique musical Benoît XVI parle du Requiem de Verdi

    Mon critique musical préféré a écouté samedi le Requiem de Verdi, sous la direction « excellente », a-t-il dit, d’Enoch Zu Guttenberg (on veut bien le croire, car Guttenberg, qui ne dirige que l’orchestre qu’il s’est constitué à Munich, est un très grand chef, qui excelle particulièrement dans les oratorios).

    Quelques extraits de ses propos :

    « Dans l'esprit du grand compositeur, cette œuvre devait être le sommet, le moment final de sa production musicale. Ce n'était pas seulement un hommage à un grand écrivain, mais aussi la réponse à une exigence artistique intérieure et spirituelle que la confrontation avec la stature humaine et chrétienne de Manzoni avait suscitée en lui ».

    « Libéré des éléments de la scène, Verdi exprime, avec les seules paroles de la liturgie catholique et avec la musique, la gamme des sentiments humains devant le terme de la vie, l'angoisse de l'homme face à sa nature fragile, le sentiment de rébellion devant la mort, l'effarement au seuil de l'éternité ».

    Le pape cite cette lettre de Verdi à l'éditeur musical Ricordi dans laquelle il se définit comme « un peu athée ». Mais lorsqu'il écrit cette messe, fait observer le pape, c'est comme « un grand appel au Père, dans une tentative de dépasser le cri du désespoir devant la mort, pour retrouver l'aspiration à la vie qui se fait prière silencieuse et du cœur : Libera me Domine. »

    Verdi décrit ainsi, souligne le pape, « le drame spirituel » de l'homme face à Dieu, auquel il aspire du plus profond de lui-même, et qui seul peut lui faire trouver la paix et le repos.

    NB. A propos du Verdi « un peu athée », rappelons que le compositeur, qui avait minutieusement organisé ses propres obsèques, avait demandé qu’on plaçât sous sa tête la partition de son Te Deum, qui est sa dernière œuvre.

  • La musique et le silence : Benoît XVI inspiré par Arvo Pärt

    Le pape a assisté samedi à un concert qui lui était offert par le groupe pétrolier ENI (qui participe comme sponsor aux travaux de rénovation des murs latéraux extérieurs de la Basilique Saint-Pierre). Il a notamment déclaré, à propos de Cecilia vergine romana d’Arvo Pärt :

    Le texte du martyre de la sainte, et le style particulier qui en donne une clé d'interprétation musicale, semblent représenter la place et le rôle de la foi dans l'univers : au milieu des forces vitales de la nature, qui sont autour de l'homme, et aussi en lui , la foi est une force différente, qui répond à une parole profonde , "sortie du silence " , comme disait saint Ignace d'Antioche. La parole de la foi a besoin d'un grand silence intérieur, pour écouter et obéir à une voix qui est au-delà du visible et du tangible. Cette voix parle aussi à travers les phénomènes de la nature, parce que c'est la puissance qui a créé et régit l'univers; mais pour la reconnaître, il faut un cœur humble et obéissant - comme nous l'enseigne aussi la sainte dont nous faisons aujourd'hui mémoire : Sainte Thérèse de l'Enfant-Jésus. La foi suit cette voix profonde, là où l'art à lui seul ne peut pas atteindre : elle la suit dans le chemin du témoignage , de l'offrande de soi-même par amour , comme l'a fait Cécile . Alors, l'œuvre d'art la plus belle, le chef-d'œuvre de l'être humain, est chacun de ses actes d'amour vrai, du plus petit - dans le martyre quotidien - au sacrifice suprême. Ici, la vie elle-même se fait chant : une anticipation de cette symphonie que nous chanterons ensemble au paradis.

  • Jean Guillou refuse la Légion d’honneur

    L'organiste et compositeur Jean Guillou, 80 ans, a fait savoir lundi qu'il refusait la Légion d'honneur, "à l'heure où la musique dite savante ou classique voit sa place diminuée par toutes les instances officielles".

    "Découvrant avec stupeur son nom parmi la promotion du 14 juillet de la Légion d'honneur", le musicien, nommé chevalier, "a pris la décision de refuser cette distinction qu'il n'a jamais sollicitée", écrit dans un communiqué l'association "AUGURE-Autour de Jean Guillou", porte-parole de l'artiste.

    "Il lui apparaît que sa dignité de musicien impose de repousser cet accessoire honorifique", poursuit cette association assurant la promotion de l'oeuvre et des activités de Jean Guillou, titulaire depuis 1963 du grand orgue de l'église Saint-Eustache à Paris.

    "Son indépendance viscérale l'a toujours maintenu hors des circuits officiels, et l'ironie veut que l'Etat lui confère un brevet de reconnaissance à l'occasion de ses 80 ans, comme si son talent se trouvait majoré par ce chiffre rond", ajoute le texte signé par la présidente de l'association, la musicologue Sylviane Falcinelli.

    "Mais la seule consécration qui vaille pour un artiste est la diffusion publique des fruits les plus innovants de son imagination : or on continue d'ignorer dans les cités françaises ses compétences organologiques - alors que l'Europe se couvre d'instruments originaux conçus par lui -, et les programmations des scènes nationales tardent à reconnaître la diversité de son oeuvre de compositeur, pourtant accueillie dans les grandes salles de concert étrangères", poursuit-on de même source.

    Organiste mondialement connu, compositeur prolixe, inventeur d'instruments, longtemps pédagogue, Jean Guillou a fêté ses 80 ans en avril sans le moindre concert organisé en France en son honneur.

    AFP

  • José Van Dam

    José Van Dam, qui a 70 ans, fait ses adieux à l'opéra, par une série de représentations du "Don Quichotte" de Massenet à Bruxelles. Un rôle qu'il rend véritablement bouleversant, comme la plupart des rôles qu'il a interprétés, auxquels il a donné une profondeur humaine, voire spirituelle, exceptionnelle.

    L'AFP rappelle que ce rôle « s'ajoute à une longue liste de rôles titres interprétés par le baryton-basse tout au long de sa carrière: "Boris Goudounov", "Falstaff", "Wozzeck", "Don Giovanni"... »

    L'agence omet soigneusement de mentionner saint François d'Assise, rôle titre de l'opéra de Messiaen. Un rôle pourtant écrasant et qu'il a exalté, qu'il a fait sien de façon suréminente, et qu'il a marqué de son empreinte, de sa voix extraordinaire, de sa personnalité musicale, dès la création de l'œuvre et jusqu'à ce jour.

  • Dans le Christ, Dieu a suivi la loi de l’art

    Dans l'après-midi du 19 mars, Benoît XVI a assisté à un concert donné à l'occasion de sa fête. Il s'agissait d'une nouvelle version des Sept paroles du Christ en Croix de Joseph Haydn. On connaît les versions pour quatuor à cordes, pour orchestre à cordes, oratorio, et pour piano. Cette nouvelle version est pour mezzo-soprano et quatuor à cordes, et elle a été réalisée par José Peris Lacasa, organiste honoraire de la Chapelle du palais royal de Madrid.

    Après le concert, le Saint-Père a félicité les interprètes et fait l'éloge de la "beauté austère" de l'œuvre, "digne de la fête de saint Joseph" et "tout à fait adaptée au temps quadragésimal qui nous prépare à vivre le mystère central de la foi chrétienne". Dans l'œuvre de Haydn "se cache une loi universelle de l'expression artistique: savoir communiquer le beau qui est aussi le bien et la vérité, par un moyen sensible... A bien y regarder, Dieu a suivi la même loi pour se faire connaître à nous et nous faire  connaître son amour: il s'est incarné dans notre chair humaine et a réalisé le plus grand chef-d'œuvre de toute la création, l'unique médiateur entre Dieu et les hommes, l'homme Christ Jésus. Plus la matière est dure, plus les liens de l'expression sont étroits et plus ressort le génie de l'artiste. Ainsi, sur la dure croix, Dieu a prononcé à travers le Christ, la Parole d'amour la plus belle et la plus vraie : Jésus qui se donne pleinement et définitivement... Ce lien à l'histoire est le signe de fidélité par excellence, le signe d'un amour tellement libre qu'il n'a pas peur de se lier pour toujours, d'exprimer l'infini du fini, le tout du fragment. Cette loi qui est la loi de l'amour, est aussi la loi de l'art dans sa plus grande  expression."

  • « Chopin. Interdit de cathédrale de Quimper ! »

    Telle est l'exclamation indignée du Télégramme, qui titre ainsi un article sur le refus de l'évêque de Quimper, Mgr Le Vert, d'accueillir en sa cathédrale un concert du pianiste Didier Squiban (très connu en Bretagne pour son "jazz celtique") dans le cadre d'une semaine d'hommage à Frédéric Chopin.

    L'article est vengeur, à l'image de l'émotion que suscite cet attentat contre la culture...

    Mgr Le Vert a répondu : « Chopin est un artiste majeur mais la vocation première d'une église est d'être un lieu de prières et de louanges. »

    Il est vrai que la décision de l'évêque paraît très insolite, alors que l'on voit partout des concerts dans les églises. Elle est pourtant simplement conforme aux instructions du Saint-Siège, comme le souligne le blog Perepiscopus :

    « Après avoir obtenu l'autorisation donnée par le Curé, l'église pourra être utilisée selon les conditions suivantes : l'entrée de l'église demeure libre et gratuite. On adoptera une tenue et un comportement convenant au caractère sacré du lieu. On n'occupera jamais le choeur de l'église et on respectera en toute circonstance l'autel, l'ambon et le siège du célébrant. Le concert (toujours de musique sacrée) sera assorti de commentaires permettant de le situer dans la tradition spirituelle. » (Note de la Congrégation pour le Culte divin du 5 novembre 1987.)