Krzysztof Penderecki est mort. Il avait 86 ans. Il restera comme l’un des compositeurs majeurs du XXe siècle et du début du XXIe. Profondément croyant, il a composé une bonne partie de son œuvre sur des textes liturgiques. Sa musique était d'essence tragique, et il est mort le dimanche de la Passion...
Il fut l’une des têtes de file de l’avant-garde musicale d’après-guerre, avant d’évoluer peu à peu vers une musique plus compréhensible, volontairement plus accessible et plus sensible. Ce qui lui fut reproché par la mafia boulezienne qui régnait dictatorialement sur la vie musicale d’Europe occidentale. Il fut voué aux gémonies dès sa Passion selon saint Luc (1965), pourtant pleine encore d’éclats d’avant-garde, parce qu’il reprenait les codes traditionnels de la Passion et que la partition n’était pas uniment atonale.
Parmi ses œuvres majeures il y a cette Passion, son Requiem (dont l’Agnus Dei fut écrit la nuit de la mort du cardinal Wyszynski et interprété lors de ses funérailles) et son Credo. Et aussi ses concertos pour violon, pour alto (ou clarinette) et pour violoncelle. Et plusieurs de ses Symphonies. Il avait composé un Te Deum pour l’élection de Jean-Paul II.
C’est bien, bon et fidèle serviteur, entre dans la joie de ton maître.
Il était aussi passionné de dendrologie, et avait créé dans le parc de sa maison près de Cracovie un important arboretum. Sa très belle et quelque peu impressionniste 8e symphonie est une suite de lieder sur des textes de grands poètes chantant les arbres et les jardins.