Dans le calendrier liturgique, quand il n’y a pas de fête proprement dite d’un saint, comme aujourd’hui, le jour est dit « de la férie ». Cette expression, qui paraît toujours exister officiellement, a disparu de nombreux calendriers (y compris ceux auxquels on a accès par Le Salon Beige ou par Eucharistie miséricordieuse, qui ne sont pourtant pas des sites "progressistes"), où ce jour est indiqué comme le « jeudi de la 22e semaine du temps ordinaire ».
L'effacement de la "férie" est regrettable. L’emploi du mot férie veut dire que ce jour, même en l’absence d’un saint particulier à fêter, est quand même un jour de fête. Parce qu’en vérité l’Eglise, dans son martyrologe, commémore un grand nombre de saints chaque jour, et surtout parce que pour le chrétien tous les jours sont des jours de fête : tous les jours sont des jours du temps de la Résurrection.
Le mot férie vient du latin feriæ, un pluriel qui désignait à l’origine les jours… fériés, à savoir ceux où l’on chômait en l’honneur des dieux. Certes le chrétien ne fait pas de chaque jour un jour férié en l’honneur de Dieu, mais il doit prendre du repos, dans la prière, chaque jour, en l’honneur de Dieu. Car ce n’est qu’en Dieu qu’on trouve le repos.
Le mot feriæ vient du verbe ferire, immoler des victimes. Or chaque jour, dans le monde entier, l’Eglise immole la Victime.
Ce jour est donc bien une férie.
Commentaires
Bonjour,
Je pensais que chaque jour de l'année était dédié à un saint. Aujourd'hui par exemple c'est sainte Rosalie. Rosalie n(est pas une sainte reconnue par l'Eglise ? Comment puis-je me procurer le calendrier traditionnel ?
Cordialement
Si vous acheter un missel Vespéral, vous comprendrez le système.
Y a bien des saints pour chaque jour sauf que la messe du jour est dite de la férie.
C'est pas si facile à comprendre pour les novices même moi au début que je participais à la messe traditionnelle en latin. J'avais un peu de mal.
Oui, Thibault chaque jours on fête plusieurs saints et saintes (les calendriers laïcs n'en retiennent qu'un, pour simplifier).
Mais le calendrier des messes, le calendrier liturgique ne les mentionne pas, il n'existe pas de liturgie spéciale en leur honneur dans l'église universelle (parlois les églises locales ont une messe pour un saint local).
D'accord avec vous monsieur Daoudal, le calendrier de Paul VI est un calendrier laïciste autant qu'il était possible à l'Eglise de le supporter.
Il faut réformer la réforme et resanctifier tous les temps, les consacrer tous et chacun à un mystère de notre sainte religion.
@ Lassalle
Oui, sainte Rosalie est fêtée le 4 septembre en certains endroits. Mais elle ne figure pas sur le calendrier liturgique de l'Egiise universelle.
Il y a de nombreux saints pour chaque jour de l'année. Mais seuls certains d'entre eux ont une fête liturgique. Et certains ont une fête liturgique seulement dans leur pays, ou là où l'église leur est dédiée.
Voici un calendrier traditionnel, celui de la Fraternité Saint Pierre:
http://www.fssp.fr/ordo.html
Moi non plus, cher Yves, je « ne comprends pas » bien votre nouvel accès de bile contre la forme ordinaire :
1) Tous les calendriers qui suivent la « forme ordinaire » que j’ai pu consulter parlent bien de « féries » : non seulement les ordos diocésains, mais encore le calendrier du « portail de la liturgie catholique » (http://www.liturgiecatholique.fr/-Calendriers-.html) ou encore le calendrier du mensuel si répandu « Magnificat ».
2) L’étymologie d’un mot nous renseigne sur son origine, sa filiation, PAS sur le sens qu’il a actuellement. Des mots aux sens aussi divers que « poison » et « potion », « tôle » et « table », « chance » et « cadence », « écouter » et « ausculter », « hôtel » et « hôpital » ont la même étymologie.
3) Tant pis pour l’étymologie, donc : dans le langage rubrical, le terme « feria » (au singulier) désigne exactement un jour « non festif », que l’on suive la forme ordinaire ou la forme extraordinaire de l’unique rite romain.
4) Voici très précisément ce que les Normes universelles de l’Année liturgique et du Calendrier nous disent des féries (cf. http://www.ceremoniaire.net/depuis1969/missel_2002/nual_1.html) : « On appelle féries les jours de la semaine qui suivent le dimanche ; on les célèbre de diverses manières, selon leur importance propre :
a) le mercredi des Cendres et les féries de la Semaine sainte, du Lundi saint jusqu’au Jeudi saint inclusivement, ont la préséance sur toutes les autres célébrations ;
b) les féries de l’Avent, du 17 au 24 décembre inclusivement, et toutes les féries de Carême, ont la préséance sur les mémoires obligatoires ;
c) les autres féries le cèdent à toutes les solennités et fêtes et se combinent avec les mémoires. »
(On a gardé en substance l’ancienne distinction entre Féries majeures privilégiées, Féries majeures mais non privilégiées, et Féries mineures.)
[Vous avez raison: le site des évêques de France indique toujours "de la férie" (toutefois le mot ne figure pas dans le lexique). Je modifie donc mon texte.
Pour le reste je maintiens ce que j'ai écrit. Si vous ne voulez pas que tous les jours soient des jours de fête pour le chrétien, c'est votre affaire. Le mot férie n'est pas un mot de rubrique vide de sens. Ou alors, il faut le supprimer. Ce que de nombreux calendriers ont fait, en suivant votre raisonnement...
YD]
Bien sûr, cher Yves, il faut veiller à ce que les mots ne soient pas « vidés » de leur sens. Mais ne craignez-vous pas précisément qu’en soutenant que « tous les jours sont des jours des fêtes », ce soit le mot « fête » que l’on vide de son contenu ? Que sera devenu le concept de « fête » lorsque l’ensemble du peuple chrétien sera convaincu que le Mercredi des Cendres, le Vendredi Saint, le Samedi Saint sont des « jours de fêtes » ?!
Et puis, après avoir soutenu que « tous les jours sont des jours de fête », vous concluez en expliquant que « tous les jours sont des féries » (puisque « chaque jour, dans le monde entier, on immole la Victime »). Reconnaissez que l’on peut avoir du mal à vous suivre !
Bref, ne convient-il pas plutôt de protéger, de défendre et expliquer la belle diversité traditionnelle de notre calendrier liturgique (non seulement les trois « degrés » de féries mentionnés dans mon précédent message, mais aussi les trois degrés de célébrations festives, qu’on les appelle fêtes de 1ère, 2e ou 3e classe, dans la forme extraordinaire, ou solennités, fêtes et mémoires obligatoires, dans la forme ordinaire ?)
Dernières remarques :
1) Historiquement, il semble établi que les expressions « feria secunda », « feria tertia », etc. ont été élaborées par les chrétiens pour concurrencer les dénominations païennes des jours de la semaine (« jour de la lune », « jour de mars », etc.) : il ne s’agissait donc pas de désigner des jours « fériés ». Mais il n’y a qu’en Lusitanie (Portugal) que ces efforts des chrétiens ont été couronnés de succès (à l’exception du « jour du soleil », qui est heureusement devenu le « jour du Seigneur »).
2) J’ai pu constater que le mensuel « Prions en Église », lui aussi largement répandu parmi les fidèles, N’OMET PAS de mentionner les « féries » dans son calendrier.
3) Il n’est pas exact de soutenir que « chaque jour, dans le monde entier, on immole la Victime » : l’Église s’abstient de cette immolation les Vendredi et Samedi Saints, – jours qu’elle considère pourtant comme des « féries », qu’elle compte même parmi les plus importantes des féries.
En tout cas, merci encore pour vos réflexions, même lorsqu’elles ont un caractère un peu provoquant : cela nous invite à réagir, et donc à travailler.
JRK
Bonjour,
Merci pour votre explication.
Quels sont les textes qui sont lus les jours "de la férie"?
Merci
Les jours de férie, on lit les textes prévus par le lectionnaire "férial". (Comme il y a encore un lectionnaire pour les dimanches et solennités, un lectionnaire pour la célébration des saints, un lectionnaire pour la célébration des sacrements et sacramentaux - mariage, funérailles, etc. - un lectionnaire pour les messes votives.)