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Liturgie - Page 499

  • De la Sainte Vierge le samedi

    Embrassons, mes frères, les pas de Marie et prosternons-nous à ses pieds dans une instante supplication. Retenons-la, empêchons-la de s'éloigner avant de nous avoir bénis (1), car elle est puissante. Elle est la toison interposée entre le ciel et l’aire (2), la femme entre le soleil et la lune (3) : Marie établie entre le Christ et l'Église. Mais une toison imprégnée de rosée étonne moins vos esprits qu'une femme vêtue de soleil (3). C'est en effet une union très étroite, et ce rapprochement entre le soleil et une femme a bien de quoi nous surprendre. Comment une nature aussi frêle peut-elle subsister dans une pareille fournaise ? C’est à juste titre que tu t’étonnes, ô saint Moïse, et que tu désires voir cela de plus près. Mais quitte tes chaussures et débarrasse-toi de toute pensée charnelle, si tu désires t’approcher (4).

    1. Genèse 32, 26.
    2. Juges 6, 36-40.
    3. Apocalypse 12, 1.
    4. Exode 3, 2-5.

    (Extrait du sermon de saint Bernard pour le dimanche dans l'octave de l'Assomption. Lecture des matines pour les samedis d’octobre)

  • Saint Hilarion

    Il était dans la solitude et âgé de vingt-deux ans sans être connu de personne que par sa réputation, qui le rendait célèbre en toutes les villes de la Palestine, lorsqu'une femme d'Eleuteropolis qui, ayant demeuré quinze ans sans avoir des enfants, se voyait méprisée de son mari à cause de sa stérilité, osa la première l'aborder, et, comme il ne pensait à rien moins, se jeta à ses genoux et lui dit : « Pardonnez à ma hardiesse, pardonnez à mon besoin. Pourquoi détournez-vous vos yeux de moi? pourquoi fuyez-vous celle qui vous prie? Ne me regardez pas comme femme, mais regardez-moi comme misérable. Mon sexe a porté le sauveur du monde, et « ce ne sont pas les sains mais les malades qui ont besoin de médecin.» Il s'arrêta à ces paroles, et, y ayant si longtemps qu'il n'avait vu de femme, lui demanda la cause de sa venue et de ses pleurs, laquelle ayant apprise, il leva les yeux au ciel, lui dit d'avoir bonne espérance, l'accompagna de ses larmes lorsqu'elle l'eut quitté, et au bout d'un an la revit avec un fils que Dieu lui donna.

    Ce fut là le commencement de ses miracles; mais un autre beaucoup plus grand le rendit encore plus célèbre. Aristenète, femme d'Elpide qui fut depuis grand-maître du palais de l'empereur, fort recommandable entre ceux de sa nation mais beaucoup plus entre les chrétiens, retournant avec son mari et trois de ses enfants de visiter saint Antoine, fut obligée de s'arrêter à Gaza à cause de leur indisposition; mais soit par la corruption de l'air ou (comme il parut ensuite) pour la gloire d'Hilarion, serviteur de Dieu, ses trois enfants étant tombés dans une violente fièvre, ils furent abandonnés des médecins. Cette pauvre mère, criant et hurlant, courait au milieu de ses trois fils qui étaient comme autant de corps morts, allant tantôt vers l'un et tantôt vers l'autre sans savoir lequel elle devait pleurer le premier. Enfin ayant appris qu'il y avait un solitaire dans un désert assez proche, oubliant la pompe des personnes de sa condition et se souvenant seulement qu'elle était mère, elle part accompagnée de quelques servantes et de quelques eunuques, son mari lui ayant à peine persuadé de monter sur un âne. Etant arrivée vers Hilarion, elle lui dit : « Je vous conjure par le Dieu que nous adorons, par notre seigneur Jésus-Christ qui est la clémence même, et par sa croix et par son sang, de me rendre mes trois fils, et de venir à Gaza afin que le nom de notre Sauveur et de notre maître soit glorifié dans une ville païenne, et que l'idole de Marnas tombe par terre. Hilarion, ne pouvant se résoudre à lui accorder sa demande, et disant qu'il n'était jamais sorti de sa cellule et qu'il n'avait point coutume, non seulement d'aller dans les villes, mais d'entrer même dans les moindres villages, Aristenète se jeta par terre en criant par diverses fois : « Hilarion, serviteur de Dieu, rendez-moi mes enfants, et que ceux qu'Antoine a embrassés en Egypte soient conservés par vous en Syrie! » Tous ceux qui étaient présents fondaient en larmes, et lui-même pleurait en lui refusant sa prière. Que dirai-je plus? cette dame ne s'en voulut jamais aller qu'après qu'il lui eût promis que le soleil ne serait pas plus tôt couché qu'il entrerait dans Gaza. Etant arrivé, et ayant considéré l'un après l'autre dans leurs lits ces jeunes enfants que l'ardeur de la fièvre dévorait, il invoqua le nom de Jésus-Christ. O effet admirable de la souveraine puissance de ce nom! on vit soudain d'une même manière sortir une sueur de ces trois corps ainsi que de trois fontaines; et en même temps ces malades, prenant de la nourriture, reconnaissant leur mère éplorée et rendant des actions de grâces à Dieu, baisèrent les mains du saint. Ce miracle ayant été su et s'étant répandu de tous côtés, on voyait comme à l'envi les peuples de Syrie et d'Égypte aller vers lui à grandes troupes ; en sorte que plusieurs embrassaient la foi de Jésus-Christ et faisaient profession de la vie solitaire, car il n'y avait point encore jusqu'alors de monastères dans la Palestine, et avant saint Hilarion on n'avait point vu de solitaires dans la Syrie. Il fut le premier fondateur en ce pays de cette manière de vivre ; il fut le premier qui en donna les instructions; et, comme notre seigneur Jésus-Christ avait le vieillard Antoine dans l'Égypte, il avait le jeune Hilarion dans la Palestine.

    (Saint Jérôme, Vie de saint Hilarion, IV-V)

  • Saint Jean de Kenty

    Du professeur de l’université de Cracovie, la liturgie a essentiellement retenu son héroïque charité :

    La miséricorde de l’homme s’exerce envers le prochain ; mais la miséricorde de Dieu s’étend sur toute chair. Celui qui a la miséricorde enseigne et corrige, comme un pasteur fait de son troupeau.

    Qu’ils célèbrent le Seigneur pour sa miséricorde, et pour ses merveilles en faveur des enfants des hommes. Car il a rassasié l’âme épuisée, et il a rempli de biens l’âme affamée. Alléluia, alléluia. Il a ouvert sa main à l’indigent, et il a étendu ses bras vers le pauvre.

    Je me suis revêtu de la justice, et l’équité me servit comme d’un manteau et d’un diadème. J’ai été l’œil de l’aveugle, et le pied du boiteux : j’étais le père des pauvres.

  • Saint Pierre d’Alcantara

    Ô Dieu de mon cœur, toute mon espérance, toute ma gloire, tout mon refuge, mon allégresse ! Ô Bien-Aimé des bien-aimés ! Ô mon glorieux et ravissant Époux, Époux suave, Époux qui fais savourer à mon âme un miel si pur ! Ô délices de mon cœur ! Ô vie de mon âme ! Ô joyeux repos de mon esprit ! Ô beau jour, ô jour pur de l'éternité, ô lumière sereine des plus intimes profondeurs de mon être, ô paradis verdoyant et fleuri de mon cœur ! Ô aimable principe de mes joies, et suprême rassasiement de mon âme ! Prépare, Dieu que j'aime, prépare en moi, ô tendre Maître, une demeure agréable à tes yeux, afin que, selon la promesse de ta sainte parole, tu viennes vers moi, tu viennes prendre en moi ton repos. Fais mourir en moi tout ce qui déplaît à tes yeux, et daigne m'accorder d'être en tout selon ton cœur. Blesse, Seigneur, le plus intime de mon âme avec les flèches de ton amour, et enivre-la avec le vin de ta parfaite charité. Oh ! Quand viendra ce fortuné moment ? Quand me sera-t-il donné de te plaire en toutes choses ? Quand sera mort en moi tout ce qui t'est contraire ? Quand serai-je entièrement à toi ? Quand cesserai-je d'être à moi ? Quand, ô mon Bien-Aimé, seras-tu mon unique vie ? Quand t'aimerai-je du cœur le plus enflammé ? Quand m'embrasera toute la flamme de ton amour ? Quand serai-je tout liquéfié, tout transformé en toi par ta toute puissante suavité ? Quand ouvriras-tu à ce pauvre mendiant ? Quand lui découvriras-tu ton royaume, ce beau royaume qui est au dedans de moi, et qui n'est autre que toi-même avec toutes tes richesses, quand me raviras-tu, quand, ô mon Bien-Aimé, m'enlevant, me transportant tout entier en toi, me cacheras-tu dans ton cœur de manière que je ne paraisse plus jamais ? Quand, brisant tous les obstacles et toutes les chaînes, me feras-tu un esprit avec toi, de manière que je ne puisse plus me séparer de toi ?

    (Traité de l’oraison, XI)

     

  • Saint Luc

    Converti (et peut-être proche du judaïsme avant de rencontrer Paul ?) il est nourri de la Septante, il la savoure mieux que personne, il a pris le goût de ses sémitismes, et il se plaira, surtout dans les récits de l’enfance, à faire ce que nous appellerions un « à la manière de », donnant ainsi une saveur toute spéciale à ce morceau. Tout se passe comme si la langue de Luc reflétait le progrès même de l’Evangile, né dans un coin perdu d’une province reculée pour accéder bientôt au centre de l’Empire - Rome – où s’achève son œuvre*.

    Sœur Jeanne d’Arc

    * C’est-à-dire les Actes des apôtres.

  • Sainte Marguerite-Marie

    Entrée dans l’ordre de la Visitation (1671), elle commença aussitôt à briller du resplendissement de la vie religieuse. Dieu la gratifia d’un don supérieur d’oraison et d’autres faveurs spirituelles, ainsi que de fréquentes visions. La plus célèbre de toutes fut celle-ci: Jésus s’offrit lui-même à ses regards, pendant qu’elle priait devant le Saint-Sacrement exposé, lui montra, dans sa poitrine ouverte, son divin Cœur tout enflammé et entouré d’épines, et lui prescrivit, par égard pour son immense amour et pour expier les injures des hommes ingrats, de s’appliquer à faire établir un culte public à son Cœur, lui promettant en retour les abondantes largesses du trésor divin (1675). Comme son humilité la rendait hésitante et qu’elle s’avouait incapable d’une si grande œuvre, le Sauveur très aimant la réconforta et lui désigna en même temps Claude de la Colombière, homme d’une sainteté éminente, pour être son guide et son soutien (1675). Puis il l’encouragea par l’espérance de la souveraine utilité que l’Église a retirée dans la suite, en effet, du culte du divin Cœur.

    Marguerite s’efforça, avec tout son zèle, de réaliser les ordres du divin Rédempteur. Et cependant les épreuves nombreuses ne lui manquèrent pas, ni les âpres critiques de ceux qui répétaient qu’elle était victime d’une vaine imagination. Elle supporta tout cela avec égalité d’âme; bien plus, elle le regardait comme un gain, estimant que par les opprobres et les souffrances, elle serait une hostie agréable à Dieu et en retirerait de plus grands secours pour accomplir son œuvre. Toute florissante de perfection religieuse et, par la contemplation des vérités éternelles, chaque jour plus unie au céleste époux, elle s’envola vers lui, âgée de quarante-trois ans, l’an de la Rédemption 1690. Des miracles la rendirent célèbre; Benoît XV l’inscrivit au nombre des Saints (1920), et le Pape Pie XI étendit sa fête à l’Église universelle (1929).

    (Bréviaire)

  • 18e dimanche après la Pentecôte

    A l’Évangile, nous voyons le paralytique devant le Christ qui prouve, par le miracle, qu’il “a puissance de pardonner sur terre les péchés”. Mais ce paralytique est notre image ; à nous aussi appartient une semblable guérison : comme ce malade, nous fûmes jadis paralysés dans notre âme ; mais le Seigneur nous a guéris. Ce fut notre baptême. Chaque dimanche, celui-ci comme les autres, rappelle la grâce du baptême et veut lui donner son épanouissement et sa maturité. La messe d’aujourd’hui est donc en premier lieu un prolongement du baptême. Nous sommes encore bien paralysés dans notre âme : le monde, le moi, les bas instincts de la nature sont comme un poids de plomb qui tient notre âme abattue sur le sol, ce qui fait que nous pouvons si difficilement nous relever. Le Christ a institué l’Eucharistie pour nous donner sans cesse de nouvelles forces et pour guérir la paralysie de notre âme. L’Eucharistie doit nous tenir prêts à partir pour notre patrie céleste. Ainsi l’Evangile unit le passé (le baptême), le présent (l’Eucharistie) et l’avenir (le second avènement). Au jugement dernier, se réalisera pleinement pour nous la parole du Christ : “Il se leva (surrexit) et partit dans sa demeure (céleste)”.

    Dom Pius Parsch

  • Sainte Thérèse (d’Avila)

    Prier, dit-elle, «signifie fréquenter avec amitié, car nous fréquentons en tête à tête Celui qui, nous le savons, nous aime» (Vie 8, 5). L’idée de sainte Thérèse coïncide avec la définition que saint Thomas d’Aquin donne de la charité théologale, comme amicitia quaedam hominis ad Deum, un type d’amitié de l’homme avec Dieu, qui le premier a offert son amitié à l’homme; l’initiative vient de Dieu (cf. Summa Theologiae -II, 21, 1). La prière est vie et se développe graduellement en même temps que la croissance de la vie chrétienne: elle commence par la prière vocale, elle passe par l’intériorisation à travers la méditation et le recueillement, jusqu’à parvenir à l’union d’amour avec le Christ et avec la Très Sainte Trinité. Il ne s’agit évidemment pas d’un développement dans lequel gravir les plus hautes marches signifie abandonner le type de prière précédent, mais c’est plutôt un approfondissement graduel de la relation avec Dieu qui enveloppe toute la vie. Plus qu’une pédagogie de la prière, celle de Thérèse est une véritable «mystagogie»: elle enseigne au lecteur de ses œuvres à prier en priant elle-même avec lui; en effet, elle interrompt fréquemment le récit ou l’exposé pour se lancer dans une prière.

    Benoît XVI

  • Saint Calixte Ier

    Calixte, Romain d’origine, gouverna l’Église, Antonin Héliogabale étant empereur. Ce fut ce Pape qui établit les Quatre-Temps et qui ordonna qu’en ces jours, le jeûne reçu dans l’Église de tradition apostolique, serait obligatoire pour tous. Il construisit la basilique de Sainte Marie du Transtévère et agrandit un ancien cimetière sur la voie Appienne, où beaucoup de saints Prêtres et Martyrs avaient été ensevelis, et qu’on appela depuis cimetière de Calixte.

    Ce fut aussi par une inspiration de sa piété, qu’il eut soin de faire rechercher le corps du Prêtre et Martyr Callépode, qui avait été jeté dans le Tibre, et, quand on l’eut trouvé, de le faire ensevelir avec honneur. Ayant baptisé Palmatius, personnage consulaire, et Simplicius, illustre sénateur, ainsi que Félix et Blanda, qui, plus tard, subirent tous le martyre, il fut incarcéré, et, dans sa prison, guérit d’une manière merveilleuse le soldat Privatus, qui était couvert d’ulcères, et le gagna au Christ. Bientôt après, ce soldat frappé jusqu’à la mort à coups de fouets plombés, succomba pour Celui dont il venait de recevoir la foi.

    Calixte occupa le Saint-Siège cinq ans, un mois et douze jours. En cinq ordinations, au mois de décembre, il ordonna seize Prêtres, quatre Diacres et sacra huit Évêques. Après lui avoir fait endurer la faim et subir de nombreuses fustigations, on le précipita dans un puits. Ainsi couronné du martyre, sous l’empereur Alexandre, il fut déposé, le premier jour des ides d’octobre, dans le cimetière de Callépode, sur la voie Aurélia, au troisième mille au sortir de Rome. Plus tard, on transporta son corps dans la basilique de Sainte-Marie du Transtévère, bâtie par lui, et on le plaça sous le maître autel, où il est l’objet d’une très grande vénération.

    (bréviaire)

  • Saint Edouard le Confesseur

    Deus, qui beatum regem Eduardum Confessorem tuum æternitatis gloria coronasti : fac nos, quæsumus ; ita eum venerari in terris, ut cum eo regnare possimus in cælis. Per Dominum…

    O Dieu, qui avez couronné de la gloire éternelle le roi Édouard, votre bienheureux Confesseur ; faites, s’il vous plaît, que nous l’honorions sur la terre de manière à mériter de régner avec lui dans les cieux.