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Vigile de saint Laurent

Notre Seigneur et Rédempteur, l’homme nouveau, étant venu en ce monde, a donné au monde des commandements nouveaux. A notre ancienne vie, toute alimentée de vices, il a imposé le devoir de se transformer en une vie nouvelle. Le vieil homme, l’homme charnel, savait-il faire autre chose que garder pour lui-même ses biens ; s’emparer, s’il le pouvait, de ceux d’autrui ou les convoiter s’il ne pouvait les prendre ? Mais le médecin céleste oppose à chacun de nos vices les remèdes qui lui conviennent. De même que l’art de la médecine guérit le froid par le chaud et le chaud par le froid, ainsi notre Seigneur oppose-t-il à nos péchés des médicaments contraires : par exemple aux impudiques, il prescrit la continence ; aux avares, la libéralité ; aux hommes colères, la douceur ; aux orgueilleux, l’humilité.

II est certain qu’en proposant à ceux qui le suivent de nouveaux préceptes, Jésus-Christ a dit : « Quiconque d’entre vous ne renonce point à tout ce qu’il possède, ne peut être mon disciple. » Comme s’il eût dit : Vous qui, durant votre vie passée, convoitiez les biens d’autrui ; si vous avez à cœur de vivre d’une vie nouvelle, donnez vos propres biens. Mais écoutons ce qu’il nous enseigne dans le passage de l’Évangile que nous avons lu aujourd’hui : « Que celui qui veut venir après moi renonce à lui-même. » Ailleurs il est prescrit que nous renoncions à nos biens, et ici que nous renoncions à nous-mêmes. Peut-être n’est-il pas difficile à un homme d’abandonner ses biens ; mais ce qui exige un bien grand travail, c’est de renoncer à soi-même. En effet, c’est peu de chose que de se détacher de ce qu’on possède ; mais c’est beaucoup de faire abnégation de ce que l’on est.

Notre Seigneur nous commande, à nous qui venons à lui, de renoncer à ce que nous avons, parce que tous ceux qui entrent dans la lice de la foi chrétienne entreprennent de combattre les malins esprits. Or les malins esprits n’ont en ce monde rien qu’ils possèdent en propre : c’est donc dépouillés de tout, que nous devons lutter contre ceux qui sont dénués de tout. Si quelqu’un, sans ôter ses vêtements engage une lutte avec un ennemi qui n’en ait point, il est bientôt jeté à terre parce qu’il donne prise à son adversaire. Tous les biens terrestres ne sont-ils pas, en effet, comme une sorte de vêtements superflus de notre corps ? Que celui qui entreprend de combattre le diable s’en dépouille donc pour ne point succomber.

Saint Grégoire le Grand, leçon des matines (homélie 32 sur les Evangiles).

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