En la vigile de Noël a lieu une cérémonie particulière et émouvante, à la fin de l’office de prime : le chant, sur un ton solennel, du martyrologe du jour. Lequel annonce la naissance du Christ à la fin d’un résumé de l’histoire du monde depuis la création.
La suppression de l’office de prime par les massacreurs de la liturgie a supprimé ipso facto cette antique particularité de la vigile de la Nativité.
Jugeant à juste titre que c’était une perte dommageable, Jean-Paul II a exhumé cette proclamation en 1980. Comme prime n’existait plus, il l’a assignée au début de la « messe de la nuit ». Malheureusement, il a laissé les saboteurs, toujours actifs, la saboter. Au lieu de garder avec le respect religieux qui s’impose une chronologie qui fait débuter l’histoire du monde « il y a 5.199 ans » (d’autant plus intéressante que c’est le comput d’Eusèbe de Césarée selon la Septante grecque, donc adopté par Rome avant la Vulgate), on a mis le texte au goût du jour en supprimant ce qu’on considérait comme une obsolète naïveté, et en supprimant d’autres dates, non sans remplacer certaines par d’autres naïvetés, celles des historiens rationalistes d’aujourd’hui : la datation de l’Exode est arbitrairement celle de la stèle égyptienne de Mérenptah au lieu de celle de la Bible, alors que cette stèle ne parle pas de l’Exode mais d’une victoire sur Israël qui est « détruit ».
Et l’on a bêtement supprimé la mention que la Nativité eut lieu au « sixième âge du monde », puisqu’on ne veut plus rien comprendre au symbolisme, même expliqué par les docteurs de l’Eglise…