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Famille - Page 27

  • L’art du raccomodage

    L’agence Zenit publie chaque semaine l’homélie dominicale du père Raniero Cantalamessa OFM Cap, prédicateur de la Maison pontificale. Elles sont généralement tout à fait remarquables, tant sur le plan spirituel que « pratique ». Voici par exemple quelques extraits de ce qu’il dit du mariage, qui est le thème de la liturgie de demain selon le nouveau calendrier. Je n’en garde que le côté « pratique », qui l’est d’autant plus que le P. Cantalamessa (quel joli nom) en traite toujours avec un langage familier qui le rend compréhensible par tous. Pour le côté plus proprement spirituel, on se reportera à l’intégralité de son texte (qui est toujours bref et concis, ce qui est une autre qualité).

    « Le mariage souffre des conséquences de la mentalité actuelle du « jetable ». Si un appareil ou un outil est endommagé ou légèrement éraflé, on ne pense pas à le réparer (ceux qui faisaient ces métiers n’existent plus désormais), on ne pense qu’à le remplacer. Appliquée au mariage, cette mentalité fait des ravages.

    « Que peut-on faire pour endiguer cette dérive, cause de tant de mal pour la société et de tant de tristesse pour les enfants ? J’aurais bien une suggestion à faire : redécouvrir l’art du raccommodage ! Remplacer la mentalité du « jetable » par celle du « raccommodage ». Désormais presque plus personne ne pratique le raccommodage. Mais même s’il ne se pratique plus sur les vêtements, il faut pratiquer cet art du raccommodage sur le mariage. Repriser les accrocs, et les repriser tout de suite. »

    « Ce qu’il est important de comprendre, c’est qu’à travers ce processus d’accrocs et de raccommodages, de crises et de dépassements de crise, le mariage ne se fane pas mais s’affine et s’améliore. »

    « Si avec de la bonne volonté, et l’aide d’une autre personne, on arrive à surmonter ces crises, on se rend compte que l’élan, l’enthousiasme des premiers jours étaient vraiment peu de chose comparé à l’amour stable et la communion qui ont mûri au fil des années. Si au début les époux s’aimaient pour la satisfaction que cela leur procurait, aujourd’hui ils s’aiment peut-être un peu plus d’un amour de tendresse, libéré de l’égoïsme et capable de compassion ; ils s’aiment pour ce qu’ils ont réalisé et souffert ensemble. »

  • Salaire parental ?

    Le Bundestag a approuvé le projet de loi instituant un « salaire parental », afin d’enrayer la chute de la natalité (qui en est au point que la population allemande diminue). C’est la première loi sociale votée par la « grande coalition », et ce vote est « un moment historique », selon Ursula van der Leyen, ministre de la Famille et mère de sept enfants.

    Qu’en est-il ? Le père ou la mère qui s’arrêtera de travailler pour élever son bébé recevra 67 % de son salaire (jusqu’à un plafond de 1 800 euros) pendant un an, indemnité augmentée de 10 % pour chaque enfant supplémentaire âgé de moins de six ans et vivant au foyer.

    Quel que soit l’intérêt, évident, de cette mesure, il est quelque peu exagéré de parler de « salaire parental », à moins de considérer que désormais tout le monde est en CDD et que l’éducation d’un enfant est un CDD d’un an.

    On comprend bien qu’il s’agit d’échapper à l’accusation qui tue de vouloir renvoyer les femmes à la maison, mais la limitation à un an de ce « salaire » montre aussi la limite des effets qu’on en peut attendre.

    En France, l’idée de salaire parental est essentiellement portée par le Front national. Non pas d’ailleurs sous ce nom, mais sous celui, plus précis, de « revenu parental ». Mais le Front national ne considère pas qu’élever un enfant soit un CDD d’un an. Voici la proposition telle qu’elle figure dans le programme du mouvement :

    « Il convient d’offrir aux mères ou aux pères de famille la possibilité de choisir librement, sans contraintes financières, entre l’exercice d’une activité professionnelle et l’éducation de leurs enfants à laquelle ils souhaiteraient se consacrer à plein temps. C’est le but de la création du Revenu parental d’éducation. Ce revenu, équivalant à une fois et demi le SMIC, serait indexé sur lui et versé de la façon suivante :
    - pendant trois ans pour le premier et le second enfant ;
    - pour les familles de trois enfants et plus, jusqu’aux dix-huit ans révolus du dernier enfant. Le père ou la mère de famille pourront y renoncer s’ils reprennent un emploi et en bénéficier à nouveau s’ils cessent leur activité professionnelle. »

    L’idée est qu’il faut soutenir les familles de trois enfants, puisque c’est à partir du troisième enfant que la natalité progresse. Et celles-là bénéficient du revenu parental d’éducation jusqu’à la majorité des enfants. On note que cela se produit dès le premier enfant s’il est suivi d’un deuxième dans les trois ans, puis d’un troisième dans les trois ans suivants.