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social

  • Salaire parental ?

    Le Bundestag a approuvé le projet de loi instituant un « salaire parental », afin d’enrayer la chute de la natalité (qui en est au point que la population allemande diminue). C’est la première loi sociale votée par la « grande coalition », et ce vote est « un moment historique », selon Ursula van der Leyen, ministre de la Famille et mère de sept enfants.

    Qu’en est-il ? Le père ou la mère qui s’arrêtera de travailler pour élever son bébé recevra 67 % de son salaire (jusqu’à un plafond de 1 800 euros) pendant un an, indemnité augmentée de 10 % pour chaque enfant supplémentaire âgé de moins de six ans et vivant au foyer.

    Quel que soit l’intérêt, évident, de cette mesure, il est quelque peu exagéré de parler de « salaire parental », à moins de considérer que désormais tout le monde est en CDD et que l’éducation d’un enfant est un CDD d’un an.

    On comprend bien qu’il s’agit d’échapper à l’accusation qui tue de vouloir renvoyer les femmes à la maison, mais la limitation à un an de ce « salaire » montre aussi la limite des effets qu’on en peut attendre.

    En France, l’idée de salaire parental est essentiellement portée par le Front national. Non pas d’ailleurs sous ce nom, mais sous celui, plus précis, de « revenu parental ». Mais le Front national ne considère pas qu’élever un enfant soit un CDD d’un an. Voici la proposition telle qu’elle figure dans le programme du mouvement :

    « Il convient d’offrir aux mères ou aux pères de famille la possibilité de choisir librement, sans contraintes financières, entre l’exercice d’une activité professionnelle et l’éducation de leurs enfants à laquelle ils souhaiteraient se consacrer à plein temps. C’est le but de la création du Revenu parental d’éducation. Ce revenu, équivalant à une fois et demi le SMIC, serait indexé sur lui et versé de la façon suivante :
    - pendant trois ans pour le premier et le second enfant ;
    - pour les familles de trois enfants et plus, jusqu’aux dix-huit ans révolus du dernier enfant. Le père ou la mère de famille pourront y renoncer s’ils reprennent un emploi et en bénéficier à nouveau s’ils cessent leur activité professionnelle. »

    L’idée est qu’il faut soutenir les familles de trois enfants, puisque c’est à partir du troisième enfant que la natalité progresse. Et celles-là bénéficient du revenu parental d’éducation jusqu’à la majorité des enfants. On note que cela se produit dès le premier enfant s’il est suivi d’un deuxième dans les trois ans, puis d’un troisième dans les trois ans suivants.

  • L’explication foireuse

    Le nombre de demandeurs d’emploi à l’ANPE est resté stable au mois d’août. Ainsi, nous disent les médias, la baisse du chômage marque une « pause » pour la première fois depuis le début de l’année, et le taux de chômage calculé selon les modalités du BIT remonte à 9 %.

    « Ce n’est pas brillant », a reconnu Dominique de Villepin, donnant toutefois aussitôt aux Français une explication à cette contre-performance, qui contredit l’annonce maintes fois répétée que le chômage n’allait pas s’arrêter de baisser. Ce sont des « raisons conjoncturelles » qui expliquent la « pause », affirme-t-il. Au premier rang desquelles l’arrivée de jeunes sur le marché du travail à la fin de l’été. Le ministre Borloo avait lui aussi avancé cette explication, dès la publication des chiffres.

    Mais, comme le souligne Jean-Marie Le Pen dans un communiqué, « c’est du pipeau ».

    En effet, les chiffres qui sont communiqués par le gouvernement, ces chiffres dont on parle, sont « corrigés des variations saisonnières ». Les « sautes d’humeur » du marché de l’emploi, quand elles se produisent chaque année au même moment, ne sont pas visibles dans les statistiques : elles sont « corrigées », de façon à obtenir une courbe lisse et non en dents de scie. C’est ce que remarque Jean-Marie Le Pen : « Les “raisons conjoncturelles“ qui se reproduisent chaque année, comme l’arrivée de jeunes sur le marché du travail à la fin de l’été, sont déjà prises en compte dans la courbe statistique, elles ne peuvent pas influer sur le résultat d’un mois donné. »

    Ainsi, « les combines permettant de faire baisser statistiquement le chômage ont marqué le pas au mois d’août », et l’explication officielle de la « pause » ne tient pas la route. Il va falloir s’activer, au ministère de M. Borloo, pour trouver autre chose.

  • « Sécurité sociale » : ça suffit

    Dans son rapport annuel sur la sécurité sociale, la Cour des comptes juge que les besoins de financement s’élèveront à 39 milliards d’euros (sic) à l’horizon 2009, ce qui « conduira inévitablement à une hausse des prélèvements et à de nouveaux plans d’économie ».

    La Cour des comptes note même que si le déficit du régime général s’est légèrement réduit en 2005, passant de 13,2 à 11,6 milliards d’euros (grâce à la réforme de l’assurance maladie de Douste-Blazy, annoncée comme mirifique mais dont l’effet est plus que limité), il s’agit d’une « amélioration en trompe l’œil », du fait de la situation des branches vieillesse et famille, « confrontées à un déficit structurel sans perspective de rétablissement à court terme ».

    Il n’y a donc rien de nouveau. Chaque année la Cour des comptes fait le constat de mort clinique de la sécurité sociale, et chaque année on relance l’acharnement thérapeutique, en diminuant encore les prestations, et en augmentant encore les cotisations (jusqu’à payer très cher pour ne plus être remboursé du tout, ce qui est déjà le cas pour certains malades). Tout en continuant de prétendre que nous avons le meilleur système de protection sociale du monde.

    Si ce système est moribond c’est qu’il est de nature soviétique et fondé sur l’irresponsabilité. Il ne peut fonctionner qu’en période de très forte croissance (quand on peut gaspiller sans compter), et cette période est sans doute révolue à jamais. La seule vraie solution est donc de changer de système.

    Contrairement à ce qu’on veut à toute force nous faire croire, l’alternative n’est pas entre notre sécurité sociale soviétique et la loi de la jungle des compagnies privées d’assurances.

    Il suffirait de revenir à l’esprit qui a présidé à l’instauration des premières caisses de prévoyance, par des militants sociaux catholiques à la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle, en application de la doctrine sociale de l’Eglise et particulièrement du principe de subsidiarité. A savoir d’authentiques mutuelles, au niveau de l’entreprise et du métier, gérées par les gens qui y cotisent. Il ne faut jamais oublier que la sécurité sociale a été créée sur les dépouilles des mutuelles organisées par les syndicalistes chrétiens. Elles étaient bénéficiaires, et leurs fonds ont été volés pour constituer une sécurité sociale organisée et gérée par le parti communiste. Tel est le péché originel de notre prétendu meilleur système au monde, et qui est à l’agonie depuis des années.