Roselyne Bachelot a déclaré hier sur Radio J que lors de la présentation du projet de loi de bioéthique au conseil des ministres, mercredi dernier, elle a émis le souhait "qu'en aucun cas un texte comme celui de la bioéthique" ne fasse "l'objet d'une quelconque consigne de vote de la part des partis politiques" : "Il n'y en aura pas à l'UMP mais je souhaite qu'il n'y en ait pas dans les autres partis politiques. On touche à l'intime, on touche à des convictions qui vous ont construit, des convictions religieuses. Le parti politique qui donnerait sur les lois de bioéthiques une consigne de vote n'aurait précisément pas une démarche éthique."
On pourrait être tenté de saluer cette attitude. Mais elle est profondément perverse, et indique le degré de confusion mentale auquel nous sommes parvenus.
Il ne s’agit ni de convictions religieuses, ni de quelconques autres convictions intimes. Il s’agit du respect de la vie humaine, du respect de l’embryon humain, du respect du mariage (non pas comme sacrement, mais comme institution naturelle de la société). La seule « démarche éthique » qui vaille est celle qui consiste à rejeter toute aggravation des lois dites de bioéthique. Dans ce domaine, la consigne de vote et l’absence de consigne de vote sont une égale imposture.