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Benoît XVI - Page 8

  • @Pontifex_ln

    Benoît XVI a ouvert son compte Twitter en latin : Il s’agit de la neuvième langue active, après le français, l'arabe, l’anglais, l’allemand, l’italien, l’espagnol, le portugais et le polonais.

    Il n’y a pas encore de message au moment où j’écris, en dehors du message de bienvenue adressé aux visiteurs :

    « Tuus adventus in paginam publicam Summi Pontificis Benedicti XVI breviloquentis optatissimus est ».

    Littéralement : « Ta venue sur la page publique du Souverain Pontife Benoît XVI parlant brièvement est très appréciée ». « Parlant brièvement » étant la traduction de « sur Twitter »…

    Parmi les derniers tweets du pape dans les autres langues, on remarquera celui sur le baptême :

    « Que se passe-t-il dans le baptême ? Nous sommes unis pour toujours à Jésus, renés à une nouvelle vie ».

    Eh oui, le baptême, ce n’est pas seulement l’entrée dans la communauté des chrétiens… On voit qu’en quelques mots le pape rétablit la doctrine authentique. On ne peut que s’en féliciter, tout en remarquant, d’après les commentaires, que beaucoup ne comprennent pas ce qui est dit en si peu de mots et qui est si « nouveau » pour eux…

  • La confusion sur les droits de l’homme

    Extrait du discours des vœux de Benoît XVI au corps diplomatique:

    Malheureusement, surtout en Occident, on trouve beaucoup d’équivoques sur la signification des droits de l’homme et des devoirs qui leur sont liés. Les droits sont souvent confondus avec des manifestations exacerbées d’autonomie de la personne, qui devient autoréférentielle, n’est plus ouverte à la rencontre avec Dieu et avec les autres et se replie sur elle-même en ne cherchant à ne satisfaire que ses propres besoins. Pour être authentique, la défense des droits doit, au contraire, considérer l’homme dans son intégralité personnelle et communautaire.

  • L’islam est une falsification de la religion

    Extrait du discours des vœux de Benoît XVI au corps diplomatique :

    Aux manifestations de l’oubli de Dieu on peut associer celles dues à l’ignorance de son vrai visage, qui est la cause d’un fanatisme pernicieux de matrice religieuse, qui, en 2012 aussi, a fait des victimes dans certains pays, ici représentés. Comme je l’ai déjà dit, il s’agit d’une falsification de la religion elle-même, alors que celle-ci, au contraire, vise à réconcilier l’homme avec Dieu, à éclairer et à purifier les consciences et à rendre clair que chaque homme est image du Créateur.

  • C’est l’oubli de Dieu qui engendre la violence

    Extrait du discours des vœux de Benoît XVI au corps diplomatique accrédité près le Saint-Siège.

    L’Évangile de Luc relate que, dans la nuit de Noël, les bergers entendent les chœurs angéliques qui glorifient Dieu et invoquent la paix sur l’humanité. L’Évangéliste souligne ainsi l’étroite relation entre Dieu et le désir ardent de l’homme de tous les temps de connaître la vérité, de pratiquer la justice et de vivre dans la paix. Aujourd’hui, on est quelquefois amené à penser que la vérité, la justice et la paix sont des utopies et qu’elles s’excluent mutuellement. Connaître la vérité semble impossible et les efforts pour l’affirmer semblent souvent aboutir à la violence. D’autre part, selon une conception désormais diffuse, l’engagement pour la paix ne consiste que dans la recherche de compromis qui garantissent la cohabitation entre les peuples ou entre les citoyens à l’intérieur d’une Nation. Dans l’optique chrétienne, au contraire, il existe un lien intime entre la glorification de Dieu et la paix des hommes sur la terre, si bien que la paix ne vient pas d’un simple effort humain, mais participe de l’amour même de Dieu. Et c’est justement l’oubli de Dieu, et non pas sa glorification, qui engendre la violence. En effet, quand on cesse de se référer à une vérité objective et transcendante, comment est-il possible de réaliser un dialogue authentique ? Dans ce cas, comment peut-on éviter que la violence, déclarée ou cachée, ne devienne la règle dernière des rapports humains ? En réalité, sans une ouverture transcendante, l’homme devient facilement la proie du relativisme et, ensuite, il réussit difficilement à agir selon la justice et à s’engager pour la paix.

  • « … prie l’Église dans le Dies irae » ?

    Dans l’homélie de Benoît XVI pour l’Epiphanie, on relève ce propos :

    « Puisque Dieu est inquiet de nous, il nous suit jusque dans la mangeoire, jusqu’à la Croix. “En me cherchant, tu as peiné ; tu m’as sauvé par ta passion : qu’un tel effort ne soit pas vain”, prie l’Église dans le Dies irae. »

    De temps en temps, le pape cite ainsi, manifestement à dessein, des références liturgiques qui sont davantage de la « forme extraordinaire » que de la « forme ordinaire ».

    Il n’est pas absolument inexact de dire que l’Eglise prie ainsi dans le Dies irae, dans la mesure où le Dies irae figure quelque part, une fois, dans l’hymnaire de l’office de lecture, dans la seule version latine du nouvel office.

    Mais en fait et en pratique il a totalement disparu de la néo-liturgie, et n’existe que dans la messe de Requiem de la forme extraordinaire.

    On relèvera donc avec gratitude ce clin d’œil pontifical.

  • Ce n’est donc pas encore le temps d’appliquer le concile…

    Le pape Benoît XVI a ordonné quatre évêques, et même archevêques, le jour de l’Epiphanie. Certes le pape fait ce qu’il veut. Mais force est de constater que ces quatre nouveaux archevêques sont des fonctionnaires du Vatican, ce qui ne correspond en rien à ce qu’est un évêque selon la tradition de l’Eglise, fortement réaffirmée au concile Vatican II dans la constitution dogmatique Lumen gentium et dans le décret qui concerne précisément « la charge pastorale des évêques ». A savoir la triple charge qui leur est confiée par le Christ et qu’ils doivent exercer sur la portion du peuple de Dieu qui leur est confiée et qui s’appelle un diocèse. Aucun des quatre archevêques ordonnés par le pape n’aura de diocèse. Autrement dit on continue d’ignorer l’enseignement du concile, et l’on fait du sacrement qui est « la plénitude du sacrement de l’ordre », « la réalité totale du ministère sacré », un colifichet pour honorer de bons serviteurs. Car la collégialité, également fortement affirmée par le concile, ne suffit assurément pas à justifier la consécration d’évêques sans diocèses.

    Ceci concerne les quatre nouveaux archevêques, mais tout particulièrement Mgr Georg Gänswein.

    Car si le pape, dans son homélie, a, forcément, zappé l’essentiel de ce qui concerne les trois charges qui caractérisent vraiment l’évêque, il a eu cependant de fortes paroles sur le fait que l’évêque est amené à se trouver en conflit avec les opinions dominantes, et que l’évêque doit avoir le courage de contredire ces opinions. Et de rappeler l’exemple des apôtres qui flagellés sur ordre du sanhédrin, « repartaient tout joyeux d’avoir été jugés dignes de subir des humiliations pour le nom de Jésus ». Or si cela peut plus ou moins concerner un chef de dicastère ou (plutôt moins que plus) un nonce apostolique, le secrétaire particulier du pape échappe totalement aux critiques du monde, et sa mission, qui est la plus confidentielle qui soit dans l’Eglise, n’est pas de contredire quelque opinion que ce soit.

    Donc, je ne comprends pas…

     

  • Les quatre personnes de l’Incarnation

    Extrait de la catéchèse de Benoît XVI, hier.

    Si nous considérons attentivement l’expression « par l’Esprit-Saint, il est né de la Vierge Marie », nous voyons qu’elle inclut quatre sujets agissants. De manière explicite, sont mentionnés l’Esprit-Saint et Marie, mais « il » est sous-entendu, c’est-à-dire le Fils qui a pris chair dans le sein de la Vierge. Dans la profession de foi, le Credo, Jésus est défini à travers des dénominations diverses : « Seigneur… Christ, Fils unique de Dieu… Dieu né de Dieu, Lumière née de la lumière, vrai Dieu né du vrai Dieu… consubstantiel* au Père » (Credo de Nicée-Constantinople). Nous voyons alors que « il » renvoie à une autre personne, celle du Père. Le premier sujet de cette phrase est donc le Père qui, avec le Fils et l’Esprit-Saint, est le Dieu unique.

    Cette affirmation du Credo ne concerne pas l’être éternel de Dieu, mais nous parle plutôt d’une action à laquelle prennent part les trois personnes divines et qui se réalise « ex Maria Virgine ». Sans elle, l’entrée de Dieu dans l’histoire de l’humanité n’aurait pas atteint son but et ce qui est central dans notre profession de foi n’aurait pas eu lieu : Dieu est un Dieu avec nous. Ainsi Marie appartient de manière indispensable à notre foi dans le Dieu qui agit, qui entre dans l’histoire. Elle met à disposition toute sa personne, elle « accepte » de devenir le lieu de l’habitation de Dieu.

    (Contrairement à ce que l’on voit dans la traduction de Zenit, le pape n’a pas dit « de même nature », mais « della stessa sostanza del Padre ». La traduction liturgique italienne du Credo est plus orthodoxe que la traduction française.)

     

  • Saint Etienne et la nouvelle évangélisation

    Extrait de l’allocution de Benoît XVI à l’Angélus d’hier :

    Saint Etienne est un modèle pour tous ceux qui veulent se mettre au service de la nouvelle évangélisation. Il montre que la nouveauté de l’annonce ne dépend pas tout d’abord de l’usage de méthodes ou de techniques originales, qui ont certes leur utilité, mais consiste à être rempli de l’Esprit Saint et à se laisser guider par lui. La nouveauté de l’annonce se trouve dans la profondeur de l’immersion dans le mystère du Christ, de l’assimilation de sa parole et de sa présence dans l’Eucharistie, afin que Jésus vivant lui-même puisse parler et agir en celui qu’il envoie. Au fond, l’évangélisateur devient capable de porter le Christ aux autres de manière efficace quand il vit du Christ, quand la nouveauté de l’Evangile se manifeste dans sa vie.

  • Dans nos mains ?

    Il y a de très belles choses dans l’homélie de notre pape en la nuit de Noël. Mais je suis bien triste d’y trouver ceci :

    « Nous voulons prier le Seigneur (…) afin qu’il nous aide à le rencontrer, particulièrement au moment où lui-même, dans la Sainte Eucharistie, se pose dans nos mains et dans notre cœur. »

     

  • "L’Église représente la mémoire de l’humain face à une civilisation de l’oubli"

    Extrait du discours de Benoît XVI à la Curie.

    Pour l’Église de notre temps, je vois surtout trois domaines de dialogue dans lesquels elle doit être présente, dans la lutte pour la personne humaine et pour ce que signifie être une personne humaine : le dialogue avec les États, le dialogue avec la société – qui inclut le dialogue avec les cultures et la science – et, enfin, le dialogue avec les religions. Dans tous ces dialogues, l’Église parle à partir de la lumière que lui offre la foi. Toutefois, elle incarne en même temps la mémoire de l’humanité qui, depuis les origines et à travers les temps, est la mémoire des expériences et des souffrances de l’humanité, dans laquelle l’Église a appris ce que signifie être humains, en en expérimentant la limite et la grandeur, les possibilités et les limitations. La culture de l’Humain, dont elle se fait la garante, est née et s’est développée à partir de la rencontre entre la révélation de Dieu et l’existence humaine. L’Église représente la mémoire de l’humain face à une civilisation de l’oubli, qui désormais connaît seulement elle-même et son propre critère de mesure. Mais, de même qu’une personne sans mémoire a perdu sa propre identité, de même une humanité sans mémoire perdrait sa propre identité. Ce qui a été montré à l’Église, dans la rencontre entre la révélation et l’expérience humaine, va, certes, au-delà du domaine de la raison, mais ne constitue pas un monde particulier qui serait sans aucun intérêt pour le non croyant. Si l’être humain, par sa pensée, entre dans la réflexion et dans la compréhension de ces connaissances, celles-ci élargissent l’horizon de la raison et ceci concerne aussi ceux qui ne réussissent pas à partager la foi de l’Église.