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Benoît XVI - Page 4

  • La "lettre de Benoît XVI" à Andrea Tornielli

    « Ratzinger », que François appelle « Sa Sainteté le Pape Benoît XVI », et qui lui-même signe « Benoît XVI », a écrit au grand pontife vaticaniste Andrea Tornielli. C’est ce Tornielli qui dit que « Ratzinger » lui a écrit.

    Or donc « Ratzinger » lui a écrit, dit-il, pour dénoncer les rumeurs sur sa renonciation (comme pape, pas comme Ratzinger) :

    « Il n’y a pas le moindre doute sur la validité de ma renonciation au ministère pétrinien. L’unique condition de la validité est la pleine liberté de la décision. Les spéculations sur l’invalidité de la renonciation sont simplement absurdes. »

    Le problème est que tous les indices sont contraires à une « pleine liberté de décision », donc à la liberté même du propos actuel. L’indice visible le plus spectaculaire restant le fait que les paiements par carte bancaire étaient bloqués au Vatican, et furent débloqués le lendemain même de la renonciation, sans que soit donnée la moindre raison. (Et à propos du ministère pétrinien on rappellera le « pour toujours ».)

    Andrea Tornielli cite une autre phrase de la lettre de « Ratzinger », et là on a quand même l’impression qu’il s’agit d’un gag (ce qui étend comme un nuage de doute sur le propos précédent destiné à évacuer tous les doutes...).

    « Ratzinger » écrit en effet à Tornielli :

    « Le fait de garder l’habit blanc et le nom de Benoît est une question simplement pratique. Au moment de la renonciation je ne disposais pas d’autres vêtements. »

    Entre le 11 et le 28 février, le pape ne pouvait pas se procurer de vêtements… Ni d’ailleurs se trouver un autre nom que Benoît…

    Ben voyons…

  • Les deux papes

    Une nouvelle réflexion fort intéressante d’Antonio Socci sur "les deux papes" (alors qu'il ne peut y en avoir qu'un): chez Benoît et moi.

    Il rappelle que Benoît XVI a décidé de continuer à s’appeler Benoît XVI, Sa Sainteté Benoît XVI, avec ses armoiries qui ont les clefs de saint Pierre (tandis que celles de François n’ont pas le pallium…), qu’il a choisi le titre de « pape émérite », ce qui est une nouveauté absolue (y compris pour les canonistes qui en perdent leur latin), et il souligne un propos dont on n’avait pas (non plus) remarqué la portée dans le discours du 27 février 2013. Benoît XVI revenait sur le moment où il avait accepté d’être pape : « La gravité de la décision a été vraiment aussi dans le fait qu’à partir de ce moment, j’étais engagé sans cesse et pour toujours envers le Seigneur. Toujours – celui qui assume le ministère pétrinien n’a plus aucune vie privée. Il appartient toujours et totalement à tous, à toute l’Église. (...) Le "toujours" est aussi un "pour toujours"- il n’y a plus de retour dans le privé. Ma décision de renoncer à l’exercice actif du ministère ne supprime pas cela. »

    Et il laissait entendre ensuite qu’il y avait bien un exercice passif du ministère pétrinien

    Le plus stupéfiant, si l’on y réfléchit bien, étant peut-être le tweet de François, le 11 février : « Aujourd'hui, je vous invite à prier pour Sa Sainteté le Pape Benoît XVI, un homme de grand courage et humilité. »

  • Le 11 février apocalyptique

    Dans un article de la Nuova Bussola traduit par Benoît et moi, Massimo Introvigne revient sur la renonciation de Benoît XVI, « l'un des événements les plus bouleversants de l'histoire de l'Eglise ». Après avoir souligné que l’on doit accepter l’explication donnée par le pape, il ajoute :

    D'autre part, le geste était objectivement - et je crois même qu'il voulait l'être - techniquement «apocalyptique»: un mot qui ne se réfère pas à la manie de prévoir des dates pour la fin du monde, certes étrangère à Benoît XVI, mais à une «révélation», à un choc positif destiné à mettre les catholiques du monde entier en face d'une réalité dramatique du temps présent, à un long Vendredi saint de l'Église attaqué par des ennemis internes et externes.

    En ce sens, à la lumière de la renonciation au ministère pétrinien, nous pouvons relire les fréquentes références à Benoît XVI à Fatima, aux prophéties sur la crise qui allait frapper le sacerdoce, et à la bonne doctrine de sainte Hildegarde de Bingen (1098-1179), par lui proclamée Docteur de l'Eglise, et aussi au caractère ultime et vraiment «apocalyptique» du défi de l'idéologie du gender, définie comme le plus grand danger pour l'Eglise et l'humanité lors du dernier discours de Noël à la Curie romaine, le 21 décembre 2012.

  • Il y a un an

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  • Un an après : prier pour et avec Benoît XVI

    Il y a un an, le 11 février 2013, Benoît XVI annonçait qu'il renonçait au pontificat, décision qui prendrait effet le 28 février à 20h.

    Pour cet anniversaire, le blog La Vigna del Signore a lancé l’idée d’une « journée de prière pour le pape Benoît, avec Benoît », le 28 février. Chacun peut s’y associer à sa façon. Le blog recommande de dire le Te Deum à 20h « en action de grâces pour le don de Benoît ».

    Un autre blog, Il Papa emerito, a rebondi en proposant une neuvaine préparatoire à cette journée, du 19 au 27 février.

    Benoît et moi a traduit le (beau) livret de cette « neuvaine à Marie Mère de l’Eglise pour le pape émérite Benoît XVI ».

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  • Lauren Green et Benoît XVI

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    Lauren Green est la « chief religion correspondent » de Fox News. Elle est aussi pianiste, titulaire d’un diplôme de musicien professionnel. Elle a été invitée à participer au concert privé donné au Vatican pour le 90e anniversaire de Mgr Georg Ratzinger.

    Elle a répondu à des questions de Rome Reports, sur une vidéo où elle dit à propos de Benoît XVI (qui assistait évidemment au concert) : « Une des choses que j'ai remarquées, c'est qu'il semble moins fragile qu'avant sa démission. C'est presque comme si le poids de l'Eglise catholique avait enfin cessé de peser sur ses épaules, mais il prie constamment pour l'Eglise. »

    Oui, un poids a cessé de peser sur ses épaules. Mais non, ce n’est pas le poids de l’Eglise catholique… (Mon joug est doux et mon fardeau léger, a dit le Maître…)

    Ce que j’ai remarqué quant à moi sur cette vidéo, c’est que si personne, m’a-t-on dit, ne fait plus la génuflexion devant le pape depuis longtemps, Lauren Green le fait devant le pape émérite.

    Lauren Green a également raconté son aventure dans un article publié sur le site de Fox News. On en trouvera la traduction chez Benoît et moi. Extraits :

    « Le pape Benoît XVI est un homme un peu oublié, ces temps-ci. A présent, quand on parle du pape émérite, qui a bouleversé le monde quand il a démissionné au printemps dernier, c'est dans des histoires au sujet de son successeur, le pape François, qui est devenu le chouchou de la presse, en particulier en Occident.

    « Mais dans la Cité du Vatican cloîtrée, le pape Benoît XVI est encore très vénéré et respecté. Je le sais parce que j'ai eu le privilège d'être invitée à me produire dans un concert privé, le mercredi 15 Janvier en l'honneur du 90e anniversaire du frère de Benoît. » (…)

    « Quand François a émergé de la loggia de Saint-Pierre, par une froide et pluvieuse soirée de mars, il a aussi immédiatement éclipsé l'image du pape Benoît. Mais même si le pape Benoît XVI s'est retiré à l'arrière-plan il est toujours au premier plan pour ceux qui vivent au Vatican. » (…)

    « La salle était si intime que nous jouions à moins de 5 mètres du monsignore et de Benoît, que beaucoup appellent encore le Saint-Père. »

  • A propos du cardinal Maradiaga

    Le site Benoît et moi a traduit deux articles fort intéressants sur la charge du cardinal Rodriguez Maradiaga, chef du « G8 » du pape, contre le « théologien allemand » Mgr Müller, préfet de la congrégation pour la doctrine de la foi.

    Le deuxième article remarque :

    « Ce pourrait être une revanche pour la façon dont l'administration de Benoît XVI a puni le cardinal Rodriguez quand il était président de Caritas Internationalis. »

    J’avais moi-même raconté dans Daoudal Hebdo comment Benoît XVI avait proprement viré la secrétaire générale de Caritas, qui était soutenue par le cardinal Maradiaga, pour redonner à cette organisation un aspect quelque peu… catholique. C'était en 2011.

    On trouvera ce texte ci après.

    Lire la suite

  • L’étoile

    « On a beaucoup discuté sur le genre d’étoile qu’était celle qui avait guidé les Mages. On pense à une conjonction de planètes, à une Super nova, c’est-à-dire à une de ces étoiles au départ très faible en qui une explosion interne libère pendant un certain temps une immense splendeur, à une comète, etc. Que les savants continuent de discuter ! La grande étoile, la véritable Super nova qui nous guide, c’est le Christ lui-même. Il est, pour ainsi dire, l’explosion de l’amour de Dieu, qui fait resplendir sur le monde le grand éclat de son cœur. Et nous pouvons ajouter : les Mages d’Orient dont parle l’Évangile d’aujourd’hui, de même que les saints en général, sont devenus eux-mêmes petit à petit des constellations de Dieu, qui nous indiquent la route. En toutes ces personnes, le contact avec la Parole de Dieu a, pour ainsi dire, provoqué une explosion de lumière, à travers laquelle la splendeur de Dieu illumine notre monde et nous indique la route. Les saints sont des étoiles de Dieu, par lesquelles nous nous laissons guider vers Celui auquel notre cœur aspire. »

    Benoît XVI, le 6 janvier 2012

    (Merci à Benoît et moi de nous rappeler ce texte sublime.)

  • La pensée de Joseph Ratzinger

    Selon Francesco Boezi, c’est « la pensée de celui qui a essayé de définir la rationalité comme ce domaine où la vérité est représentée par l'amour et où l'amour tend à se présenter comme la véritable raison ».

    Une bien belle définition.

  • « Nihil operi Dei praeponatur »…

    On lira chez Benoît et moi une très émouvante et instructive interview de Mgr Alfred Xuereb.

    Je retiens ici le propos significatif d’un prêtre disant à Benoît XVI qu’il n’a pas toujours le temps de dire le bréviaire parce qu’il doit s’occuper de beaucoup de fidèles.

    La réponse de Benoît XVI est évidemment excellente : « Ton soin pastoral est très louable, mais rappelle-toi que quand tu pries le bréviaire aussi, tu fais un acte pastoral, parce que tu pries pour tes paroissiens. Tout comme il est important d'aider une personne en l'écoutant et en faisant des choses concrètes pour venir à sa rencontre, il est tout aussi important de l'aider et de la soutenir avec ta prière. Cela, les paroissiens l'apprécient beaucoup, s'ils viennent à l'apprendre. »

    Mais il convient d’ajouter une précision. Conformément à ce qui est pour moi le seul élément antitraditionnel (et anti-œcuménique) de Vatican II, ce que certains appellent encore le « bréviaire » et qui n’est plus que la « liturgie des heures » a été globalement divisé par quatre : les 150 psaumes qu’on disait dans la semaine sont répartis sur quatre semaines. On a fait cela parce que les prêtres disaient qu’ils n’avaient pas le temps.

    On a divisé par quatre et des prêtres disent encore qu’ils n’ont pas le temps…

    Ces prêtres n’ont pas le temps pour la prière… et ils s’imaginent pouvoir avoir un apostolat fécond… alors que c’est la première explication de leur stérilité.

    Au XVIe siècle déjà des prêtres avaient fait valoir qu’ils n’avaient pas le temps, et l’on avait fabriqué un bréviaire plus court. Et saint François Xavier, rapporte son biographe Tursellini, « fournit un grand exemple de religion au sujet de l'office divin, si l'on considère la licence de ces temps. On venait de publier un nouveau bréviaire à trois leçons, appelé le bréviaire de Sainte-Croix, et destiné au soulagement des gens occupés. On en avait dès le commencement concédé l'usage à François, à cause de ses travaux : mais il ne voulut jamais user de cette permission, malgré ses soins immenses et ses affaires si compliquées ; il récita constamment l'ancien bréviaire à neuf leçons, quoiqu'il fût beaucoup plus long ».

    La règle de saint Benoît dit : « Nihil operi Dei praeponatur ». Ne rien préférer à l’œuvre de Dieu, ne rien trouver de plus urgent et de plus important que l’office divin. Et cela ne vaut pas que pour les moines.