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Benoît XVI - Page 42

  • Des croyants honteux de leur foi

    Extrait du discours de Benoît XVI aux évêques du Portugal.

    En vérité, les temps dans lesquels nous vivons exigent un nouveau dynamisme missionnaire des chrétiens, appelés à former un laïcat mûr qui s'identifie à l'Église et solidaire de la transformation complexe du monde. Il faut d'authentiques témoins de Jésus Christ, surtout dans ces milieux humains où le silence de la foi est plus grand et plus profond : les hommes politiques, les intellectuels, les professionnels de la communication qui professent et promeuvent une orientation culturelle unique, en méprisant la dimension religieuse et contemplative de la vie. Dans ces milieux, il y a des croyants honteux de leur foi qui prêtent leur concours au sécularisme, qui fait obstacle à l'inspiration chrétienne. Dans le même temps, Frères bien-aimés, combien, dans ces milieux, défendent avec courage une pensée catholique vigoureuse, fidèle au Magistère ; qu'ils continuent à bénéficier de vos encouragements et de votre parole éclairante pour vivre, en fidèles laïcs, dans la liberté chrétienne.

  • La phrase qui fait polémique…

    Extrait du discours de Benoît XVI aux organisations de la pastorale sociale. A en croire les médias, il s'y trouve une phrase qui fait polémique (on a même entendu parler de "dérapage")...

    Que vos activités d'assistance, d'éducation ou de charité soient complétées par des projets de liberté qui promeuvent l'être humain, dans la recherche de la fraternité universelle. Se situe ici l'engagement urgent des chrétiens dans la défense des droits humains, attentifs à la totalité de la personne humaine dans ses diverses dimensions. J'exprime ma profonde appréciation pour toutes ces initiatives sociales et pastorales qui cherchent à lutter contre les mécanismes socio-économiques et culturels conduisant à l'avortement et qui tiennent clairement compte de la défense de la vie, de la réconciliation, et de la guérison des personnes blessées par le drame de l'avortement. Les initiatives qui ont pour but de sauvegarder les valeurs essentielles et premières de la vie, dès sa conception, et de la famille, fondée sur le mariage indissoluble entre un homme et une femme, aident à répondre à certains des défis les plus insidieux et les plus dangereux qui aujourd'hui s'opposent au bien commun. Ces initiatives constituent, avec beaucoup d'autres formes d'engagement, des éléments essentiels pour la construction de la civilisation de l'amour.

  • Le buisson ardent

    Extrait du discours de Benoît XVI avant la marche aux flambeaux.

    Tous ensemble, avec en main votre cierge allumé, vous semblez un océan de lumière autour de cette simple chapelle, érigée avec empressement en l'honneur de la Mère de Dieu et notre Mère, elle dont le chemin de retour de la terre au ciel était apparu aux jeunes bergers comme un faisceau de lumière. Cependant, comme Marie, nous ne jouissons pas d'une lumière propre : nous la recevons de Jésus. Sa présence en nous renouvelle le mystère et le rappel du buisson ardent, celui qui, un temps, sur le mont Sinaï a attiré Moïse et n'arrête pas de fasciner tous ceux qui se rendent compte qu'une lumière spéciale brûle en nous mais sans se consumer (cf. Ex 3, 2-5). Par nous-mêmes, nous ne sommes qu'un misérable buisson, sur lequel pourtant est descendue la gloire de Dieu. À lui, donc, toute gloire, à nous l'humble confession de notre néant et l'adoration déférente des desseins de Dieu, qui seront accomplis quand « Dieu sera tout en tous » (cf. 1 Co 15, 28). La Vierge, pleine de grâce, est la servante incomparable de tels desseins : « Voici la servante du Seigneur : que tout se passe pour moi selon ta parole » (Lc 1, 38).

    Chers pèlerins, imitons Marie, en faisant résonner dans notre vie son « que tout se fasse pour moi » ! À Moïse, Dieu avait ordonné : « Retire tes sandales, car le lieu que foulent tes pieds est une terre sainte » (Ex 3, 5). C'est ce qu'il fit ; il enfilera à nouveau ses sandales pour aller libérer son peuple de l'esclavage de l'Égypte et le conduire vers la terre promise. Il ne s'agit pas ici simplement de la possession d'une parcelle de terre ou de ce territoire national auquel chaque peuple a droit ; en effet, dans la lutte pour la libération d'Israël et durant son exode de l'Égypte, ce qui est mis en évidence c'est surtout le droit à la liberté d'adoration, à la liberté d'un culte propre. Par conséquent, tout au long de l'histoire du peuple élu, la promesse de la terre assume toujours plus cette signification : la terre est donnée pour qu'il y ait un lieu de l'obéissance, afin qu'il y ait un espace ouvert à Dieu.

    À notre époque, où la foi dans de vastes régions de la terre, risque de s'éteindre comme une flamme qui n'est plus alimentée, la première de toutes les priorités est celle de rendre Dieu présent dans ce monde et d'ouvrir aux hommes l'accès à Dieu. Pas à un dieu quelconque, mais à ce Dieu qui a parlé sur le Sinaï ; ce Dieu dont nous reconnaissons le visage dans l'amour vécu jusqu'au bout (cf. Jn 13, 1), en Jésus Christ crucifié et ressuscité. Chers frères et sœurs, adorez le Christ Seigneur dans vos cœurs (cf. 1 P 3, 15) ! N'ayez pas peur de parler de Dieu et de manifester sans honte les signes de la foi, en faisant resplendir aux yeux de vos contemporains la lumière du Christ, comme le chante l'Église durant la nuit de la Veillée pascale, qui engendre l'humanité comme famille de Dieu.

  • Le prêtre

    Extrait de la prière de Benoît XVI lors de l'acte de consécration au Cœur immaculé de Marie pour les prêtres. Dédié à ces prêtres qui disent la messe quand ils ont le temps et ne confessent jamais.

    Guidés par toi,
    nous voulons être des Apôtres
    de la Miséricorde Divine,
    heureux de célébrer chaque jour
    le Saint Sacrifice de l'Autel
    et d'offrir à tous ceux qui nous le demandent
    le Sacrement de la Réconciliation.

  • Le témoignage

    Extrait de l'homélie de Benoît XVI aux vêpres avec les prêtres et les religieux.

    Eh bien, chers frères et sœurs consacrés, par votre engagement dans la prière, dans l'ascèse, dans le développement de la vie spirituelle, dans l'action apostolique et dans la mission, tendez vers la Jérusalem céleste, anticipez l'Église eschatologique, fermes dans la possession et la contemplation amoureuse du Dieu Amour ! Combien est grande aujourd'hui la nécessité de ce témoignage ! Beaucoup de nos frères vivent comme s'il n'y avait pas d'Au-delà, sans se préoccuper de leur salut éternel. Les hommes sont appelés à adhérer à la connaissance et à l'amour de Dieu, et l'Église a la mission de les aider dans cette vocation. Nous savons bien que Dieu est maître de ses dons ; et la conversion des hommes est une grâce. Mais nous sommes responsables de l'annonce de la foi, de la totalité de la foi et de ses exigences.

  • Benoît XVI explique Vatican II

    Extraits de son allocution au monde de la culture portugaise

    L'Église apparaît comme le grand défenseur d'une saine et haute tradition, dont la riche contribution se met au service de la société ; celle-ci continue à en respecter et à en apprécier le service en faveur du bien commun, mais elle s'est éloignée de la dite 'sagesse' qui fait partie de son patrimoine. Ce 'conflit' entre la tradition et le présent s'exprime dans la crise de la vérité, mais c'est seulement celle-ci qui peut orienter et tracer le chemin d'une existence réussie, aussi bien en tant que personne que comme peuple. En effet, un peuple qui cesse de savoir quelle est sa vérité propre, finit par se perdre dans le labyrinthe du temps et de l'histoire, privé des valeurs clairement établies et sans grands buts clairement énoncés. Chers amis, il y a tout un effort de compréhension à faire autour de la forme dans laquelle l'Église se situe dans le monde, en aidant la société à comprendre que l'annonce de la vérité est un service qu'Elle offre à la société, ouvrant de nouveaux horizons d'avenir, de grandeur et de dignité. En effet, l'Église a « une mission de vérité à remplir, en tout temps et en toutes circonstances, en faveur d'une société à la mesure de l'homme, de sa dignité et de sa vocation. (...)

    C'est justement dans le but de « mettre le monde moderne en contact avec les énergies vivifiantes et pérennes de l'Évangile » (Jean XXIII, Const. Ap. Humanae salutis, n.3), qu'a eu lieu le Concile Vatican II, au cours duquel l'Église, partant d'un conscience renouvelée de la tradition catholique, prend au sérieux et discerne, transfigure et dépasse les critiques qui sont à la base des courants qui ont caractérisé la modernité, c'est-à-dire la Réforme et les Lumières. Ainsi, d'elle-même, l'Église accueille et régénère le meilleur des exigences de la modernité, d'une part en les assumant et en les dépassant et d'autre part en évitant ses erreurs et les chemins sans issues. L'événement conciliaire a posé les prémisses d'un authentique renouveau catholique et d'une nouvelle civilisation - la « civilisation de l'amour » - comme service évangélique à l'homme et à la société.

    Chers amis, l'Église considère comme sa mission prioritaire, dans la culture actuelle, de tenir éveillé la recherche de la vérité et, en conséquence, de Dieu ; de porter les personnes à regarder au-delà des choses qui passent et à se mettre à la recherche des choses qui demeurent. Je vous invite à approfondir la connaissance de Dieu tel qu'Il s'est révélé en Jésus-Christ pour notre plein accomplissement. Faites des choses belles, mais par dessus tout faites que vos vies deviennent des lieux de beauté. Qu'intercède pour vous Sainte Marie de Bethléem, vénérée depuis des siècles par les navigateurs de l'océan, et aujourd'hui par les navigateurs du Bien, de la Vérité et de la Beauté.
    http://www.vatican.va/holy_father/benedict_xvi/speeches/2010/may/documents/hf_ben-xvi_spe_20100512_incontro-cultura_fr.html

  • La plus grande persécution

    Extrait des propos de Benoît XVI dans l'avion qui le menait au Portugal, en réponse à une question sur le secret de Fatima.

    Un  autre fait nouveau se dégage du message: les attaques contre l'Eglise et le Pape ne viennent pas simplement de l'extérieur. Ces souffrances viennent de  l'intérieur de l'Eglise, du péché qui réside au sein de l'Eglise. Si on l'a toujours su, aujourd'hui c'est visible de manière terrifiante. La plus grande  persécution ne vient pas d'ennemis extérieurs à l'Eglise mais naît de péchés  internes. L'Eglise a donc le plus grand besoin de pénitence, d'accepter de se purifier, de pratiquer le pardon mais aussi d'apprendre que la justice est indispensable. Le pardon ne saurait remplacer la justice. Nous devons apprendre ce qui est essentiel: la conversion, la prière, la pénitence, les vertus théologales, et que le mal attaque aussi de l'intérieur, mais que toujours et encore, les forces du bien sont présentes, et que finalement, le Seigneur est plus fort que le mal, et la Sainte Vierge nous en est garante. La bonté de Dieu est toujours la réponse ultime de l'histoire.

  • La laïcité et la vraie façon de la vivre

    Extrait de l'allocution de Benoît XVI à son arrivée au Portugal :

    Une vision sage de la vie et du monde engendre un juste ordonnancement de la société. Placée dans l'histoire, l'Eglise est disposée à collaborer avec celui qui ne marginalise pas ou ne réduit pas au domaine privé la considération essentielle du sens humain de la vie. Il ne s'agit pas d'une opposition éthique entre un système laïc et un système religieux, mais bien d'une question de sens auquel se confie la liberté de chacun, ce qui distingue la valeur attribuée à la problématique du sens et son implication dans la vie publique. Le passage au régime républicain, qui s'est produit voici un siècle au Portugal, a ouvert, dans la distinction entre l'Eglise et l'Etat, un nouvel espace de liberté pour l'Eglise, espace auquel les deux Concordats de 1940 et 2004 ont pu donner forme, dans des cadres culturels et dans des perspectives ecclésiales très marquées par des changements rapides. Les souffrances provoquées par les transformations ont généralement été affrontées avec courage. Vivre dans la pluralité des systèmes de valeurs et de repères moraux requiert d'aller jusqu'au centre du moi personnel et au cœur du christianisme, pour renforcer la qualité du témoignage jusqu'à la sainteté, trouver des sentiers de mission jusqu'à la radicalité du martyre.

  • Le mariage est vraiment un « instrument de salut »

    Au terme de sa catéchèse d'hier, Benoît XVI a évoqué le Congrès de la famille qui se tiendra en Suède du 14 au 16 mai :

    « Le mariage est un instrument du salut, non seulement pour les personnes mariées, mais pour toute la société. Comme tout objectif qui en vaut la peine, il est exigeant, il nous met au défi, il nous appelle à être prêts au sacrifice de nos propres intérêts pour le bien de l'autre. Il nous demande d'exercer la tolérance et d'offrir le pardon. Il nous invite à nourrir et à protéger le don d'une vie nouvelle. Ceux qui parmi nous ont la grande chance d'être nés dans une famille stable y découvrent la première et plus fondamentale école d'une vie vertueuse et des qualités d'une bonne citoyenneté. Votre message au monde est vraiment un message de joie, parce que le don que Dieu nous fait du mariage et de la vie de la famille nous permet de faire l'expérience de quelque chose de l'amour infini qui unit les trois personnes divines - le Père, le Fils et l'Esprit Saint. Les êtres humains, faits à l'image et à la ressemblance de Dieu, sont faits pour l'amour : en effet, au cœur de notre être nous aspirons à aimer et à être aimés en retour. Dieu seul peut satisfaire nos besoins les plus profonds, et pourtant, par l'amour entre mari et femme, l'amour des parents et des enfants, l'amour mutuel des frères et sœurs, il nous est offert un avant-goût de l'amour sans limite qui nous attend dans la vie à venir. »