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Benoît XVI explique Vatican II

Extraits de son allocution au monde de la culture portugaise

L'Église apparaît comme le grand défenseur d'une saine et haute tradition, dont la riche contribution se met au service de la société ; celle-ci continue à en respecter et à en apprécier le service en faveur du bien commun, mais elle s'est éloignée de la dite 'sagesse' qui fait partie de son patrimoine. Ce 'conflit' entre la tradition et le présent s'exprime dans la crise de la vérité, mais c'est seulement celle-ci qui peut orienter et tracer le chemin d'une existence réussie, aussi bien en tant que personne que comme peuple. En effet, un peuple qui cesse de savoir quelle est sa vérité propre, finit par se perdre dans le labyrinthe du temps et de l'histoire, privé des valeurs clairement établies et sans grands buts clairement énoncés. Chers amis, il y a tout un effort de compréhension à faire autour de la forme dans laquelle l'Église se situe dans le monde, en aidant la société à comprendre que l'annonce de la vérité est un service qu'Elle offre à la société, ouvrant de nouveaux horizons d'avenir, de grandeur et de dignité. En effet, l'Église a « une mission de vérité à remplir, en tout temps et en toutes circonstances, en faveur d'une société à la mesure de l'homme, de sa dignité et de sa vocation. (...)

C'est justement dans le but de « mettre le monde moderne en contact avec les énergies vivifiantes et pérennes de l'Évangile » (Jean XXIII, Const. Ap. Humanae salutis, n.3), qu'a eu lieu le Concile Vatican II, au cours duquel l'Église, partant d'un conscience renouvelée de la tradition catholique, prend au sérieux et discerne, transfigure et dépasse les critiques qui sont à la base des courants qui ont caractérisé la modernité, c'est-à-dire la Réforme et les Lumières. Ainsi, d'elle-même, l'Église accueille et régénère le meilleur des exigences de la modernité, d'une part en les assumant et en les dépassant et d'autre part en évitant ses erreurs et les chemins sans issues. L'événement conciliaire a posé les prémisses d'un authentique renouveau catholique et d'une nouvelle civilisation - la « civilisation de l'amour » - comme service évangélique à l'homme et à la société.

Chers amis, l'Église considère comme sa mission prioritaire, dans la culture actuelle, de tenir éveillé la recherche de la vérité et, en conséquence, de Dieu ; de porter les personnes à regarder au-delà des choses qui passent et à se mettre à la recherche des choses qui demeurent. Je vous invite à approfondir la connaissance de Dieu tel qu'Il s'est révélé en Jésus-Christ pour notre plein accomplissement. Faites des choses belles, mais par dessus tout faites que vos vies deviennent des lieux de beauté. Qu'intercède pour vous Sainte Marie de Bethléem, vénérée depuis des siècles par les navigateurs de l'océan, et aujourd'hui par les navigateurs du Bien, de la Vérité et de la Beauté.
http://www.vatican.va/holy_father/benedict_xvi/speeches/2010/may/documents/hf_ben-xvi_spe_20100512_incontro-cultura_fr.html

Commentaires

  • Je n'aimerais en aucun cas bien sûr jouer les trouble-fêtes mais ce que dit Le Souverain Pontife relève de l'hérésie la plus totale !
    La Tradition Catholique ou l'Eglise de Toujours, comme vous voulez, a toujours proclamé la "Mission", tandis qu'on nous parle aujourd'hui de "Recherche"!
    Ce n'est vraiment pas la même chose !!
    J'espère sincèrement que le Pape après 8 décennies de modernisme, depuis son baptême jusqu'à aujourd'hui en passant bien sûr par sa participation au Concile Vatican II, va retrouver la raison, consacrer la Russie et annuler Vatican II !

  • Si vous vous intéressiez un peu à ce que dit et à ce qu'écrit le pape, vous sauriez qu'il parle très souvent de la mission.

    Un petit exemple, le début de son homélie lors de sa première messe au Portugal:

    « Allez donc ! de toutes les nations faites des disciples, […] apprenez-leur à garder tous les commandements que je vous ai donnés. Et moi, je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde » (Mt 28, 19-20). Ces paroles du Christ ressuscité revêtent une signification particulière en cette ville de Lisbonne, d’où sont parties en grand nombre des générations et des générations de chrétiens – évêques, prêtres, personnes consacrées et laïcs, hommes et femmes, jeunes et moins jeunes –, obéissant à l’appel du Seigneur et armés simplement de cette certitude qu’il leur a laissée : « Moi, je suis avec vous tous les jours ». La place que le Portugal s’est acquise parmi les nations pour le service offert à la diffusion de la foi est glorieuse : dans les cinq parties du monde, il y a des Églises locales qui ont tiré leur origine de l’action missionnaire portugaise.

  • Bonjour,

    Je vous suggère d'acquérir, de consulter ou d'étudier l'ouvrage référencé ici :

    http://www.jesuites.com/2015/02/le-concile-vatican-ii-quel-avenir-christoph-theobald-sj/

    Il y a quelques jours, je suis tombé en arrêt sur le paragraphe qui chevauche les pages 7 et 8 de ce livre.

    Christophe THEOBALD y écrit en substance ce qui suit (A, B, C) :

    A - Compte tenu de la complexité et de la dimension du corpus textuel et de l'événement du Concile, il est de plus en plus difficile de savoir à quoi le Concile nous engage, en quoi le Concile nous implique, vers quoi le Concile nous oriente ;

    (Evidemment, si l'on considère a priori comme peu légitime ou peu signifiante l'interprétation la moins imprécise et incomplète, la plus explicite et objective, de ce qui a vraiment été voulu, au Concile, interprétation qui est celle de Jean-Paul II et de Benoît XVI, quoi que l'on pense, par ailleurs, sur le Concile et sur cette interprétation, on ne risque pas de savoir à quoi le Concile nous engage, en quoi le Concile nous implique, vers quoi le Concile nous oriente, pour aujourd'hui et pour demain.)

    B - Si la connaissance du Concile, au sein même de l'Eglise, continue à être à caractère uniquement schématique, le risque est que la référence à Vatican II, à l'intérieur de l'Eglise, s'apparente de plus en plus à la référence à un mythe ;

    (Evidemment, si l'on persiste à faire du Concile Vatican II un objet totem, une référence symbolique et sympathique, relevant de la pensée liquide et magique, intuitive et novatrice, partisane de l'ouverture et de la plasticité,

    - dans l'ignorance volontaire sur les origines du Concile, notamment pendant l'avant-Concile sous Pie XII,

    - dans l'inculture volontaire sur son contenu, son contexte, son déroulement, son dispositif, ses limites et ses mérites,

    - dans l'aveuglement volontaire sur les conséquences du Concile, notamment pendant l'après Concile sous Paul VI,

    on risque fort de réduire le Concile Vatican II à un mythe initiateur et utopique, à un imaginaire plus légitimateur que mobilisateur, à une instance de légitimation d'incantations et d'orientations de plus en plus éloignées, notamment, du Catéchisme de l'Eglise catholique, fruit du Concile, s'il en est.)

    C - à partir de là, pour donner un avenir au Concile, la solution ne consiste-t-elle pas, selon Christoph THEOBALD,

    a) à renoncer à voir en Vatican II une initiative d'actualisation de l'orthodoxie catholique, telle qu'elle s'est manifestée hier,

    b) à s'efforcer de voir en Vatican II une initiative d'anticipation du pluralisme chrétien, notamment "évangéliste" et "pentecostal" (sic), tel qu'il se manifeste aujourd'hui ?

    (Evidemment, si l'on considère que l'on ne doit pas prendre appui sur le Concile, ni sur ses développements doctrinaux et pastoraux, par et sous Jean-Paul II et Benoît XVI, pour contrer la mentalité dominante, propice à un spiritualisme spontanéiste de plus en plus indépendant de toute référence explicite et spécifique à une dogmatique normative et objective, on ne peut que donner raison à Christoph THEOBALD, mais ce qu'il envisage, pour donner un avenir au Concile, est-il bien conforme à ce qu'ont voulu les Papes et les Pères du Concile, ainsi que les deux Papes de l'après-Concile mentionnés ci-dessus ?)

    Bonne journée et à bientôt.

    A Z

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