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  • La résistance ukrainienne

    Les Russes ont frappé la nuit dernière de nombreuses installations ukrainiennes de production ou de transport d’énergie. Mais pas seulement, si l’on en croit ce que dit le blogueur ukrainien prorusse Sergueï Lebedev, réfugié à Donetsk :

    « Ce ne sont pas seulement des centrales électriques qui ont été visées, car un hangar avec des avions récemment livrés a été frappé à Ivano-Frankovsk. Deux F-16 y étaient cachés, selon la résistance clandestine. »

    Cette « résistance clandestine » fait de plus en plus parler d’elle. Pour son travail de renseignement. Mais aussi parce qu'il ne se passe plus guère de nuit que des véhicules de l’armée ukrainienne, particulièrement du recrutement militaire, soient incendiées un peu partout dans le pays.

    Ce lundi, le SBU fait savoir qu’il a conduit une « opération spéciale de grande envergure » dans la région de Nikolaïev et « neutralisé un nouveau réseau russe de 13 résidents locaux ». Ces « agents russes » (sic) « recueillaient des renseignements sur l'emplacement des bases et les mouvements des forces ukrainiennes et dirigeaient des attaques aériennes russes ». Ils renseignaient le FSB via un « communicateur », qui n’est autre que le blogueur Sergueï Lebedev.

    Les « coupables » sont passibles de 8 à 15 ans de prison pour « diffusion non autorisée d'informations sur l'envoi et le transfert d'armes, d'armements et de fournitures militaires vers l'Ukraine, le mouvement, le transfert ou la localisation des forces armées ukrainiennes ».

    Quant à Lebedev, qui sera jugé par contumace s’il n’est pas pris d’ici le procès, il est en outre poursuivi pour « trahison commise dans le cadre d'un groupe organisé sous la loi martiale ».

  • Réchauffement climatique

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    Le jeudi 22 août, les prêtres en “service d’été” dans les paroisses du diocèse de Saint-Brieuc ont été reçus à la Maison diocésaine Saint-Yves par Mgr Denis Moutel, le Père Hervé Le Vézouët, vicaire général (c’est le blanc au fond), et Sœur Véronique Bonnevie, déléguée épiscopale à la Mission Universelle (sic), "pour un temps d’échanges et de présentation".

  • La dictature contre Dourov

    Il n’y avait déjà que trop de raisons d’avoir honte d’être français, mais avec l’arrestation de Pavel Dourov on atteint un degré ubuesque du syndrome de censurofolie, à faire pâlir de jalousie le commissaire Breton.

    Dans l’attente de la déclaration du procureur, annoncée dès hier, mais qui tarde, alors que la garde à vue de Dourov a déjà été prolongée pour une raison inconnue, on n’a que les indiscrétions médiatiques. Un mandat de recherche aurait été émis par la France juste avant l’atterrissage de Dourov au Bourget (sic). Et le patron de Telegram aurait été mis immédiatement en garde à vue pour « terrorisme, trafic de drogue, fraude, blanchiment d’argent et pornographie infantile ». Sans doute faut-il comprendre qu’on l’accuse de « complicité » dans ces crimes, en raison de sa responsabilité à la tête de Telegram. Mais, même sous la dictature européenne de Thierry Breton, le propriétaire d’un réseau social n’est pas personnellement responsable des crimes éventuellement commis par l’utilisation détournée du réseau.

    L'équipe de direction de Telegram a publié ce communiqué :

    La plateforme se conforme aux lois de l'UE, notamment à la loi sur les services numériques. Sa modération est conforme aux normes du secteur et est constamment améliorée.

    Le PDG de Telegram, Pavel Dourov, n'a rien à cacher et voyage fréquemment à travers l'Europe.

    Il est absurde de prétendre que la plateforme ou son propriétaire sont responsables de l'abus de cette plateforme.

    Près d'un milliard d'utilisateurs dans le monde utilisent Telegram comme moyen de communication et comme source d'informations importantes.

    Nous espérons que cette situation sera résolue dès que possible.

    L’arrestation de Dourov a sans doute plusieurs niveaux de motivations. Il semble que l’un des premiers niveaux, le plus évident, soit que Telegram est devenu la plateforme la plus performante en ce qui concerne les informations en temps réel sur la guerre en Ukraine, vue du côté russe. En fait Telegram est tout autant utilisé du côté ukrainien. Mais, précisément, la comparaison fait trop ressortir la supériorité militaire russe et la fiabilité des informations militaires russes face à la propagande insensée des Ukrainiens. Il faut donc que cela cesse, et la France de Macron (sous le regard ému du commissaire Breton) se charge du sale boulot…

    Mais il y a évidemment autre chose, qu’on apprendra, ou non.

    En attendant, ce qu’on appelle l’opposition russe est très mécontente de cette arrestation, qu’elle considère comme un cadeau à Poutine…

    De fait, la diplomatie russe a beau jeu de montrer qu’elle fait tout pour obtenir la libération de Dourov qui n’est pourtant pas dans les petits papiers du Kremlin, se scandalisant qu’on ne lui permette pas d’avoir accès au prisonnier sous prétexte qu’il a été interpellé en tant que citoyen français.

    Et c’est là l’autre aspect ubuesquement ironique de la situation : Pavel Dourov s’est vu gratifié de la nationalité française (et d’un nom français sur son passeport : Paul du Rove) selon une procédure d’obtention rarissime, à titre exceptionnel, comme « étranger émérite », destinée à des étrangers francophones qui font rayonner la France. Sauf que Dourov ne parle pas français et n’a jamais résidé en France. Encore un autre mystère. Et surtout, c’était en 2021. Il y a trois ans. Et Telegram n’a en rien changé depuis trois ans. Mais c’était avant la guerre…

    Addendum

    Quant à Macron, il aurait pu s'abstenir de faire une déclaration qui dans le meilleur des cas est obscène. Et si c'est un pare-feu c'est grotesque.

    Addendum 2

    Le procureur a enfin daigné s'exprimer. Pour dire que l'enquête sur Dourov vise 12 infractions relevant de la "criminalité organisée" et que sa garde à vue peut durer 96 heures, dans le cadre de l'enquête visant la "criminalité organisée" : refus de communiquer les informations nécessaires aux interceptions autorisées par la loi,  association de malfaiteurs, complicité d'administration (sic) d'une plateforme en ligne pour permettre une transaction illicite en bande organisée, de détention et de diffusion de l'image d'un mineur présentant un caractère pédo pornographique, d'infraction à la législation sur les stupéfiants, d'escroquerie en bande organisée, blanchiment de crimes ou de délit en bande organisée, fourniture de prestations de cryptologie visant à assurer des fonctions de confidentialité sans déclaration conforme. Et des ratons laveurs.

  • De la férie

    Dans le martyrologe romain on trouve aujourd’hui, en septième position :

    A Nicomédie, la passion de saint Adrien, fils de l'empereur Probus. Pour avoir reproché à Licinius la persécution déchaînée contre les chrétiens, il fut tué par ordre de cet empereur. Son oncle Domice, évêque de Byzance, fit inhumer son corps dans le faubourg de la ville appelé Argyropolis.

    L’empereur Probus régna vers la fin de ce qu’on a appelé « la petite paix de l’Eglise », entre 260 (Gallien) et 303 (Dioclétien).

    On trouve aussi cet Adrien ce jour dans le calendrier byzantin : "saint martyr Adrien le Prince" :

    Il était, dit-on, fils de l’empereur romain Probus (276-282). Il vivait à Byzance avec son oncle Dométios, qui devint évêque de la ville après Tite. Converti au christianisme après la mort de son père, il désirait ardemment souffrir le martyre pour parvenir à la perfection. C’est dans ce but qu’il se rendit à Nicomédie, pour y trouver l’empereur Licinius et le blâmer des persécutions qu’il infligeait aux chrétiens. Après avoir confessé sa foi, il fut soumis à la torture et gagna finalement la couronne du martyre en étant décapité. Par la suite, saint Métrophane transféra sa précieuse relique à Argyropolis et la déposa près de celles d’Adrien et de Nathalie, et du saint apôtre Stachys.

    Mais il est en deuxième position. Le saint commémoré ce jour par la liturgie byzantine est un autre Adrien, martyr lui aussi à Nicomédie, mais de la persécution de Maximien, en 305, donc un peu avant (Licinius a régné de 308 à 324).

  • A Akoulinino

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    Soyouz TV retransmettait ce matin la divine liturgie d’Akoulinino, pour la grande consécration de la nouvelle église par le patriarche Cyrille. Il n’est pas facile de trouver Akoulinino sur une carte : c’est un hameau à quelque 50 km au sud de Moscou. Il y eut bien une chapelle en bois au XVIIe siècle, puis en pierre, construite au siècle suivant par les princes Obolenski, et entièrement détruite sous le bolchevisme.

    En 1995 il y avait huit maisons.

    Pourtant en 2018 le patriarche a béni un projet d’église, construite à partir de 2021.

    Une grande église. On comprend mieux quand on sait que le hameau est le lieu de résidence de l’oligarque Vladimir Iakounine. C’est l’ineffable et regretté Navalny qui avait « révélé » et dénoncé en 2013 l’existence à Akoulinino de la datcha de « 75 millions de dollars » de Iakounine (57 millions d’euros selon Wikipedia), avec sa piscine, son sauna, et sa salle de prière climatisée pour les icônes et les livres précieux.

    Iakounine, qui a été notamment président des chemins de fer russes et de l’Union mondiale des chemins de fer, est le président de la Fondation Saint-André qui fait la promotion de la famille et des valeurs traditionnelles, et il est derrière la Fondation Déploie tes ailes qui vient en aide aux enfants handicapés, malades et orphelins. Il est aussi doyen du département des politiques publiques à la faculté des sciences politiques de l'université de Moscou, président du conseil d’administration de l’Institut de recherche Dialogue des civilisations (Forum de Rhodes), et il a été coprésident avec Thierry Mariani de l’association Dialogue franco-russe (c’est pourquoi il a la Légion d’honneur).

    Il n’est dit nulle part que c’est lui qui a financé cette nouvelle église Saint-Michel d’Akoulinino. Mais cela paraît évident. D’ailleurs on le voit au premier rang pendant presque toute la cérémonie.

    Le curé, le Père Sérapion, est un moine de la Trinité-Saint-Serge (originaire… d’Estonie), qui dit joliment : « La construction de l’église dans le village d'Akoulinino à notre époque est la restauration de la justice historique et de la connexion sacrée des temps. »

  • 14e dimanche après la Pentecôte

    Ce dimanche s’appelait autrefois : Dominica Providentiae, le dimanche de la Providence, à cause du bel Évangile qui nous parle de la bonté paternelle de Dieu. Puisse cette belle formule nous accompagner toute la semaine ! Nous trouvons encore aujourd’hui, dans les deux lectures, l’antithèse aimée des deux royaumes : ici, le royaume de la chair, de Mammon ; là, le royaume de l’esprit, le royaume de Dieu (Ép. et Év.). Les conséquences que nous devons tirer de ces images opposées sont claires. Attachons-nous de toute notre âme à Dieu. Le leitmotiv de la semaine est cette phrase : « Cherchez d’abord le royaume de Dieu ; tout le reste vous sera donné par surcroît » (Év., Comm.). Ce verset termine aussi l’office des Heures du jour (Ant. Magn.). Au début du jour, nous avons entendu cette parole consolante du Christ : « Ne soyez pas en souci et ne demandez pas : Que mangerons-nous et que boirons-nous ? Car votre Père sait que vous avez besoin de cela, Alléluia ».

    Dom Pius Parsch

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    podcast

    Primum quǽrite regnum Dei, et ómnia adjiciéntur vobis, dicit Dóminus.

    D’abord, cherchez le Royaume de Dieu, et tout vous sera ajouté, dit le Seigneur.

    Avec les deux premiers versets du psaume 36 :

    Noli aemulari in malignantibus,
    neque zelaveris facientes iniquitatem:

    Ne porte pas envie aux méchants, et ne sois pas jaloux de ceux qui commettent l’iniquité ; 

    quoniam tamquam foenum velociter arescent,
    et quemadmodum olera herbarum cito decident.

    car ils se dessécheront aussi vite que le foin, et, comme les tiges des légumes ils se faneront promptement.

    (Par la schola et l'école de la Vallée de Los Caidos, 1986.)

  • Saint Barthélemy

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    Andrea di Bonaiuto, 1367 (musée de Houston).

    Commentaire de l’évangile (Luc 6, 12-19) par saint Ambroise (leçons des matines au troisième nocturne).

    Ce sont les grandes âmes, les âmes sublimes qui gravissent la montagne. Car le Prophète ne dit pas au premier venu : « Monte sur une haute montagne, toi qui évangélises Sion ; élève ta voix avec force, toi qui évangélises Jérusalem. » Efforcez-vous, non de vos pieds corporels, mais par de grandes actions, de gravir cette montagne et de suivre Jésus-Christ, afin de pouvoir être aussi vous-même une montagne. Car, parcourez l’Évangile, et vous trouverez que les disciples furent les seuls à monter avec lui sur la montagne. Le Seigneur prie donc, non pour lui, mais pour moi. Car bien que le Père ait tout remis en la puissance du Fils, néanmoins le Fils, pour remplir son rôle d’homme, juge qu’il doit prier pour nous son Père, parce qu’il est notre avocat.

    « Et il passa, dit le texte, toute la nuit à prier Dieu. » C’est un exemple qui vous est donné, ô Chrétien, c’est un modèle qu’on vous prescrit d’imiter. Car, que ne devez-vous pas faire pour votre salut, quand le Christ passa toute la nuit à prier pour vous ? Qu’est-il convenable que vous fassiez, ayant quelque œuvre de piété à entreprendre, puisque le Christ, avant que d’envoyer en mission ses Apôtres, se mit en prière, et pria seul ? Et on ne voit pas ailleurs, ce me semble, qu’il ait prié avec ses Apôtres. Partout il est seul à prier. C’est que les désirs des hommes ne comprennent pas les desseins de Dieu, et personne ne peut pénétrer dans l’intérieur de Jésus-Christ.

    « Il appela ses disciples, dit le texte, et il choisit douze d’entre eux, » qu’il destinait à procurer aux hommes le secours du salut dans tout l’univers, en y répandant la semence de la foi. Remarquez en même temps l’économie du plan céleste. Ce ne sont ni des savants, ni des riches, ni des nobles, mais des pêcheurs et des publicains qu’il a choisis pour cette mission : de peur qu’il ne semblât avoir usé auprès de quelques âmes, soit des artifices de la prudence pour les séduire, soit des richesses pour les acheter, soit de l’autorité du pouvoir et du prestige de la noblesse pour les amener à sa grâce : le Sauveur voulait que ce soit l’empire de la vérité, et non la force de l’éloquence, qui triomphât des esprits.

    La citation du « Prophète » est du chapitre 40 d’Isaïe :

    Ascénde in montem excélsum, qui evangelízas Sion : exálta in virtúte vocem tuam, qui evangelízas Jerúsalem.

    Le texte de saint Ambroise est très proche de celui de la Vulgate, qui ne sera publié que quelques années plus tard :

    Super montem excelsum ascende tu qui evangelizas Sion, exalta in fortitudine vocem tuam qui evangelizas Jerusalem.

    Cette phrase se trouve également dans un répons de l’Avent, comme d’autres expressions de ce très messianique chapitre 40 d’Isaïe (où se trouve aussi la prophétie de saint Jean Baptiste : « Voix de celui qui crie dans le désert », etc.).

  • Saint Philippe Béniti

    Philippe Béniti ou Benizi eut pour patrie Florence, et sortait de la noble maison de Benizi, établie dans cette ville. Ses parents, qui avaient une grande piété, eurent un soin extrême de bien élever leur fils. La grâce seconda leurs vues, et le jeune Philippe, après avoir préservé son âme de la corruption du monde, s'établit solidement dans la crainte de Dieu. Lorsqu'il eut achevé son cours d'humanité dans sa patrie, il vint à Paris pour y étudier la médecine, et ce fut par un motif de charité qu'il voulut s'appliquer à cette science. Galien, tout païen qu'il était, en lui détaillant les effets merveilleux de la nature, le portait continuellement à s'élever vers Dieu, qui en est l'auteur, à le bénir et à l'adorer. De Paris, ses parents le firent venir à Padoue; il y continua les mêmes études et y prit le grade de docteur.

    De retour à Florence, il prit quelque temps pour délibérer sur le genre de vie qu'il devait embrasser, et pria le ciel avec ferveur de lui faire connaître la route qu'il devait suivre pour accomplir parfaitement la volonté divine. Il y avait quinze ans que l'ordre des serviteurs de la vierge Marie, autrement appelés Servites, avait été institué. Leur supérieur, Bonfiglio Monaldi, à la prière de quelques personnes de piété, fonda près d'une des portes de Florence un petit couvent avec une chapelle dédiée sous le titre d'Annonciation de la sainte Vierge. Philippe Béniti étant entré dans cette chapelle pour y entendre la messe, le jeudi de la semaine de Pâques, fut singulièrement frappé à la lecture de ces paroles de l'épître, adressées par l'Esprit Saint au diacre Philippe : Avancez et approchez-vous de ce chariot. Comme il portait le nom de Philippe, il s'appliqua ce texte de l'Ecriture, et il crut que c'était une invitation que lui faisait le Saint-Esprit de se mettre sous la protection de la Mère de Dieu dans le nouvel ordre.

    La nuit suivante, il eut un songe mystérieux, où il s'imaginait être dans un vaste désert rempli de précipices, de rochers, d'épines, de pièges et de serpents venimeux, en sorte qu'il ne voyait pas le moyen d'échapper à tant de dangers. Pendant qu'il était dans la crainte et la consternation, il crut voir la sainte Vierge qui l'invitait à entrer dans le nouvel ordre, comme dans un lieu de refuge. Le lendemain matin, il réfléchit sérieusement à ce qui lui était arrivé. Il reconnut sans peine que cet affreux désert était le monde, et qu'il fallait une vigilance extrême et une grâce extraordinaire pour en éviter les écueils. Il se persuada donc que Dieu l'appelait dans l'ordre des Servites et qu'il lui offrait la protection de la sainte Vierge, comme un asile assuré. Il alla trouver le bienheureux père Bonfiglio, qui lui donna l'habit dans la petite chapelle où il avait entendu la messe. Il demanda par humilité à être reçu en qualité de frère convers. Ayant fait sa profession le 8 septembre 1233, il fut envoyé, par son supérieur au mont Senario, pour y être occupé aux divers travaux de la campagne. Il les offrit à Dieu en esprit de pénitence et y joignit le recueillement le plus parfait. Lorsqu'il était libre, il se renfermait dans une petite grotte située derrière l'église, pour y vaquer à l'exercice de la prière. Les délices célestes qu'il y goûtait lui faisaient souvent oublier le soin de son propre corps.

    Il cachait avec grand soin son savoir et ses talents, qui cependant à la fin furent découverts. Ceux qui conversaient avec lui admiraient sa prudence toute céleste et la lumière avec laquelle il parlait des matières spirituelles. Etant au couvent qui avait été depuis peu fondé à Sienne, il eut à s'expliquer sur certains points controversés, en présence de plusieurs personnes très éclairées; il le fit avec tant d'habileté, que ceux qui l'entendirent en furent frappés d'admiration. On engagea les supérieurs à tirer cette lumière de dessous le boisseau, pour la placer sur le chandelier. Ceux-ci obtinrent une dispense du Pape pour lui faire recevoir les saints ordres; mais il ne consentit à ce changement d'état que par obéissance. Peu de temps après, on le fit définiteur et assistant du général; il devint lui-même général en 1267. Après la mort du pape Clément IV, les cardinaux assemblés à Viterbe jetaient les yeux sur lui pour l'élever à la papauté. Dès qu'il fut instruit de leur dessein, il se retira dans les montagnes, avec un religieux de son ordre, et y resta caché jusqu'à l'élection de saint Grégoire X. Sa retraite lui fut d'autant plus agréable qu'elle lui fournit l'occasion de redoubler ses austérités et de se livrer uniquement à la contemplation. Il ne vivait que d'herbes desséchées et ne buvait que de l'eau d'une fontaine qui est connue aujourd'hui sous le nom de Bain de saint Philippe et située sur une montagne appelée Montagnat.

    Il quitta son désert, brûlant d'un nouveau zèle pour allumer dans les cœurs le feu de l'amour divin. Ayant prêché en plusieurs endroits de l'Italie, il nomma un vicaire pour gouverner son ordre en sa place, puis il partit avec deux de ses religieux pour faire une mission qui devait avoir une grande étendue. Il prêcha avec un succès incroyable à Avignon, à Toulouse, à Paris, et dans d'autres grandes villes de France; la Flandre, la Frise, la Saxe et la Haute-Allemagne furent aussi les théâtres de son zèle. Après deux ans d'absence, il revint, en 1274, tenir à Borgo le chapitre général de son ordre. Il voulut s'y démettre de sa place; mais on ne lui accorda point ce qu'il demandait; il fut, au contraire, confirmé dans le généralat pour toute la vie. La même année, il alla au second concile général de Lyon, où le pape saint Grégoire X présidait en personne, pour y solliciter la confirmation de son ordre, qu'il obtint.

    Il annonçait la parole de Dieu dans tous les lieux par lesquels il passait. Il avait reçu du ciel un talent extraordinaire pour la conversion des pécheurs, de ceux surtout qui étaient divisés par des haines. L'Italie était alors déchirée par des discordes intestines, et principalement par les factions politiques des Guelfes et des Gibelins. On avait souvent essayé, quelquefois avec succès, de remédier à ces maux; mais on n'avait réussi qu'à l'égard de quelques personnes. Le feu de la discorde s'était rallumé dans la plupart des esprits avec plus de violence que jamais. Philippe calma l'animosité des factions prêtes à s'entre-déchirer, à Pistoie et dans plusieurs autres lieux. Il rétablit aussi la paix à Forli, mais ce ne fut pas sans courir de grands dangers. Les séditieux l'insultèrent et le battirent dans les différents quartiers de la ville. Leur fureur cependant se laissa désarmer à la fin, par la douceur et la patience invincibles du saint (Acta Sanct., et Godescard, 23 août).

    Rohrbacher, Histoire universelle de l’Eglise catholique, tome 8, ch. 75.

  • Eviter la recoupe…

    Depuis que Poutine a signé, lundi dernier, un décret facilitant l’immigration en Russie de familles qui rejettent les « idées néolibérales destructrices qui sont en contradiction avec les valeurs traditionnelles », de nombreuses demandes affluent dans les ambassades russes, selon Maria Zakharova : « Un grand nombre de citoyens des États membres de l'OTAN se rendent dans nos ambassades pour obtenir un permis de séjour, un visa ou tout autre document permettant de préserver leurs biens. Ils viennent parce qu'ils ont des enfants. Pour certains pays d'Europe occidentale, il s'agit de milliers de personnes. »

    Selon elle, ces personnes ne le font pas pour la Russie, ni pour « un plus grand bien ». Il s'agit de personnes fortunées qui veulent éviter à leurs enfants « la déformation et la recoupe des organes reproductifs »…

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    A ce propos, je n’avais pas signalé que YouYube a supprimé une chaîne qui donnait la parole aux étrangers installés en Russie, ceux qui ont une chaîne YouTube et ceux qui n’en ont pas.

    Parmi ceux qui ont une chaîne YouTube, il y a cette incroyable famille de Canadiens, un couple et huit enfants, dont j’ai parlé il y a plusieurs mois. Depuis ils ont acheté des terres, et ils sont en train de construire leur maison, eux-mêmes…

    Ils ont acheté un tracteur, et le marchand de tracteurs en a fait une publicité de 20 minutes, faisant en même temps la publicité pour le fabricant d’accessoires qui leur a fait cadeau d’un godet qu’ils avaient commandé. Il faut savoir que chaque vidéo des Canadiens est vue entre 60.000 et 150.000 fois. Jusqu’à ce que YouTube les supprime ?

  • De Jirovitch à Minsk

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    L’Eglise orthodoxe biélorusse a mis en ligne quelques images du début du pèlerinage de Jirovitch à Minsk, ce qui fait 250 kilomètres. Il se déroule entre le 18 et le 26 août, arrivant pour la fête de la Dormition dans le calendrier julien.

    Рэльефны_абразок_Жыровіцкай_Маці_боскай.pngOn voit que les armoiries de Jirovitch représentent une icône de la Mère de Dieu. C’était en 1470. Des bergers virent quelque chose qui brillait dans un poirier. C’était une toute petite icône de moins de 6 cm, taillée dans une pierre de jaspe. Ils l’apportèrent au propriétaire des terres, qui la mit dans un coffret. Lorsqu’il voulut la montrer à des invités, elle avait disparu. Elle réapparut sur le poirier. Alors on construisit une église, puis un monastère, sur la source miraculeuse qui jaillit de cet endroit.

    L’affiche dit que le pèlerinage de 9 jours traverse quatre diocèses et visite 21 églises.

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    Soyouz retransmettait aujourd'hui la divine liturgie depuis l'ancienne cathédrale du monastère Sretenski de Moscou. Les sublimes peintures murales et l'iconostase sont mises en valeur tout au long de l'office.