L’antienne de la procession Adorna thalamum tuum Sion est d’origine grecque. L’antiphonaire du Mont-Blandin (vers 800) en donne d’ailleurs une version étonnante, alternant le grec (translittéré) et le latin :
Chathacosmyso thon niphona su Sion Adorna thalamum tuum, Sion coe ipodexe ton basileon Christon et suscipe Regem Christum aspase thyn Mariam amplectere Mariam thyn epuranion phylyn quae est caelestis porta authy bastazi thon Basileon thys doxis ipsa enim portat regem gloria nephyli photos yparchy parthenos novo lumine subsistit Virgo ferusa en chersin Yon proeosforu adducens in manibus filium ante luciferum on labon Symeon en anchales autu quem accipiens Simeon in ulnis suis ekyrixen lais praedicavit populis despotyn authon ene Dominum eum esse Zois ce thanatu vitae et mortis ce Sothyra tu chosmu et salvatorem mundi
Orne, ô Sion, ta demeure, et accueille le Christ Roi ; reçois avec affection Marie, qui est la porte du ciel ; car elle tient entre ses bras le Roi de gloire à qui nous devons une lumière nouvelle. La Vierge s’arrête, offrant de ses mains un Fils engendré avant que fût l’astre du jour. Siméon le prenant entre ses bras, annonce aux peuples qu’il est le Maître de la vie et de la mort, et le Sauveur du monde.
Dom Gajard :
L’antienne Adorna est remarquable de lyrisme. C’est une invitation à Sion à accueillir avec joie le Christ-Roi, que lui présente la Vierge Marie, et qui est « le Maître de la vie et de la mort et le Sauveur du monde ». Le souffle d’enthousiasme qui soulève la mélodie depuis le début ne se dément pas un instant au cours de cette longue ovation, ample, large, tout à fait processionnelle, jusqu’à ce qu’éclate à la fin le vibrant Dominum eum esse vitae et mortis, d’une grande puissance expressive.
Voici cette antienne par les moniales d’Argentan, dirigées par… dom Gajard :