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  • Purification de la Sainte Vierge

    L’antienne de la procession Adorna thalamum tuum Sion est d’origine grecque. L’antiphonaire du Mont-Blandin (vers 800) en donne d’ailleurs une version étonnante, alternant le grec (translittéré) et le latin :

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    Chathacosmyso thon niphona su Sion Adorna thalamum tuum, Sion coe ipodexe ton basileon Christon et suscipe Regem Christum aspase thyn Mariam amplectere Mariam thyn epuranion phylyn quae est caelestis porta authy bastazi thon Basileon thys doxis ipsa enim portat regem gloria nephyli photos yparchy parthenos novo lumine subsistit Virgo ferusa en chersin Yon proeosforu adducens in manibus filium ante luciferum on labon Symeon en anchales autu quem accipiens Simeon in ulnis suis ekyrixen lais praedicavit populis despotyn authon ene Dominum eum esse Zois ce thanatu vitae et mortis ce Sothyra tu chosmu et salvatorem mundi

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    Orne, ô Sion, ta demeure, et accueille le Christ Roi ; reçois avec affection Marie, qui est la porte du ciel ; car elle tient entre ses bras le Roi de gloire à qui nous devons une lumière nouvelle. La Vierge s’arrête, offrant de ses mains un Fils engendré avant que fût l’astre du jour. Siméon le prenant entre ses bras, annonce aux peuples qu’il est le Maître de la vie et de la mort, et le Sauveur du monde.

    Dom Gajard :

    L’antienne Adorna est remarquable de lyrisme. C’est une invitation à Sion à accueillir avec joie le Christ-Roi, que lui présente la Vierge Marie, et qui est « le Maître de la vie et de la mort et le Sauveur du monde ». Le souffle d’enthousiasme qui soulève la mélodie depuis le début ne se dément pas un instant au cours de cette longue ovation, ample, large, tout à fait processionnelle, jusqu’à ce qu’éclate à la fin le vibrant Dominum eum esse vitae et mortis, d’une grande puissance expressive.

    Voici cette antienne par les moniales d’Argentan, dirigées par… dom Gajard :
    podcast

  • Des chaldéens de retour

    Une première famille chaldéenne est revenue hier dans une des villes chrétiennes de la plaine de Ninive qui avaient été prises par l’Etat islamique. Le patriarche Raphael Louis Sako a exprimé sa joie. Il a expliqué que Naoiq Quliaqus Atto, sa femme, leurs trois enfants, et son frère, sont revenus hier à Telesqouf après avoir passé deux ans et demi dans un camp à Dohouk.

    La ville avait été libérée il y a… deux ans, mais en mai 2016 les pechmergas y avaient mené leur « pire bataille » contre l’Etat islamique qui avait mené une contre-offensive.

    La famille a été accueillie par le curé, le P. Salar Bodagh, qui préside la commission de reconstruction.

    Le processus de retour est long car il faut non seulement reconstruire mais déminer…

  • Entre eux

    Vendredi dernier, Nicolas Hulot a remis à Mgr Jean-Luc Brunin, évêque du Havre, les insignes d’officier de la Légion d’Honneur. Il lui a dit:

    Vous êtes, Monseigneur, un esprit qui cherche, qui comprend, toujours ouvert avec une approche la plus laïque qui soit. J’oserai même vous qualifier d’ultra-progressiste, un homme qui privilégie toujours votre conscience à la consigne. Vous n’êtes pas un homme de dogme, ni un idéologue.

    Et Mgr Brunin a dit à Nicolas Hulot :

    Votre présence est pour moi très symbolique de la mission que j’assume comme évêque du Havre et comme Président du Conseil « Famille et Société » au sein de la Conférence des évêques de France.

    (Via le Salon Beige)

  • Le juge Neil Gorsuch

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    La mise en scène de la nomination de Neil Gorsuch comme nouveau membre de la Cour suprême a montré que cette nomination était vraiment d’une grande importance pour Donald Trump, comme il l’avait dit pendant sa campagne. Il y eut d’abord le tweet de lundi : « J’ai fait mon choix. » Hier, il faisait venir deux juges à la Maison Blanche, pour que le suspense continue. Puis il publiait un tweet incitant les Américains à regarder la télévision à 20h : « Sur le point d’annoncer une décision très importante à 20h. » Et à 20h il annonçait en direct sur Facebook, retransmise par les principales chaînes de télévision, la nomination du juge Gorsuch :

    « Quand le juge Scalia est mort soudainement en février, j’ai fait la promesse au peuple américain de trouver le vraiment meilleur juge du pays pour la Cour suprême. Je suis un homme de parole. Je fais ce que je dis, ce que le peuple américain attend de Washington depuis très très longtemps. »

    La nomination de Neil Gorsuch est très intelligente. Juge d’appel du « 10e circuit » (Colorado, Kansas, Oklahoma, Utah, Wyoming, Nouveau-Mexique), il n’a jamais eu affaire à une question liée à l’avortement et il n’a jamais défrayé la chronique avec une déclaration sur l’avortement. Ce qui devrait faciliter le vote du Sénat. Mais il est connu comme « conservateur » donc pro-vie, et il était de la même mouvance que le juge Scalia, « textualiste et originaliste », comme disent les Américains, à savoir partisan d’interpréter la Constitution telle qu’elle est écrite et selon les intentions dans lesquelles elle a été écrite. la veuve du juge Scalia était à la Maison Blanche pour la nomination de Neil Gorsuch, et celui-ci a raconté qu’il a appris la mort du juge alors qu’il faisait du ski, et qu’il a terminé sa descente « en aveugle » tellement il pleurait.

    En tant que juge d’appel, Neil Gorsuch s’est opposé deux fois à l’Obamacare. Il a contribué à un jugement en faveur de la chaîne de magasins Hobby Lobby qui refusait de vendre des contraceptifs. Il a pris une position dissidente dans le jugement qui avait condamné les Petites Sœurs des Pauvres à une amende pour refus d’appliquer l’Obamacare en matière de contraception. Il a également pris une position dissidente dans le jugement qui avait bloqué la décision de l’Utah de ne plus financer le Planning familial.

    Intelligent aussi de la part de Donald Trump de nommer un juge de 49 ans, le plus jeune de la Cour suprême. « Un juge de la Cour suprême peut être actif durant 50 ans et ses décisions peuvent avoir des conséquences pendant un siècle, voire davantage », a-t-il dit. Ce qui supposerait que Neil Gorsuch vive 100 ans, pourquoi pas… Mais le fait est que, sauf accident de santé, le nouveau juge sera actif pendant plusieurs décennies, et que c’est évidemment important.

    On notera que Neil Gorsuch a terminé ses études à Oxford, où il a eu comme professeur et directeur de thèse John Finis, philosophe du droit, converti au catholicisme, thomiste, et dont on dit qu’il eut une influence sur l’encyclique Veritatis splendor de Jean-Paul II. Neil Gorsuch a fait de sa thèse un livre publié en 2006 par l’université de Princeton : L’avenir du suicide assisté et de l’euthanasie, où il explique les raisons de s’opposer à l’un et à l’autre en se basant uniquement sur la loi naturelle.

    Neil Gorsuch est épiscopalien (pratiquant). Curieusement, il sera le seul membre protestant de la Cour suprême, qui compte actuellement trois israélites et cinq catholiques (pas forcément pratiquants).

  • Saint Ignace

    Moi, j'écris à toutes les Églises, et je mande à tous que moi c'est de bon cœur que je vais mourir pour Dieu, si du moins vous vous ne m'en empêchez pas. Je vous en supplie, n'ayez pas pour moi une bienveillance inopportune. Laissez-moi être la pâture des bêtes, par lesquelles il me sera possible de trouver Dieu. Je suis le froment de Dieu, et je suis moulu par la dent des bêtes, pour être trouvé un pur pain du Christ. Flattez plutôt les bêtes, pour qu'elles soient mon tombeau, et qu'elles ne laissent rien de mon corps, pour que, dans mon dernier sommeil, je ne sois à charge à personne. C'est alors que je serai vraiment disciple de Jésus-Christ, quand le monde ne verra même plus mon corps. Implorez le Christ pour moi, pour que, par l'instrument des bêtes, je sois une victime offerte à Dieu. Je ne vous donne pas des ordres comme Pierre et Paul : eux, ils étaient libres, et moi jusqu'à présent un esclave. Mais si je souffre, je serai un affranchi de Jésus-Christ et je renaîtrai en lui, libre. Maintenant enchaîné, j'apprends à ne rien désirer. (…)

    Puissé-je jouir des bêtes qui me sont préparées. Je souhaite qu'elles soient promptes pour moi. Et je les flatterai, pour qu'elles me dévorent promptement, non comme certains dont elles ont eu peur, et qu'elles n'ont pas touchés. Et, si par mauvaise volonté elles refusent, moi, je les forcerai. Pardonnez-moi ; ce qu'il me faut, je le sais, moi. C'est maintenant que je commence à être un disciple. Que rien, des êtres visibles et invisibles, ne m'empêche par jalousie, de trouver le Christ. Feu et croix, troupeaux de bêtes, lacérations, écartèlements, dislocation des os, mutilation des membres, mouture de tout le corps, que les pires fléaux du diable tombent sur moi, pourvu seulement que je trouve Jésus-Christ.

    Rien ne me servira des charmes du monde ni des royaumes de ce siècle. Il est bon pour moi de mourir (cf. 1 Co 9, 15) pour m'unir au Christ Jésus, plus que de régner sur les extrémités de la terre. C'est lui que je cherche, qui est mort pour nous ; lui que je veux, qui est ressuscité pour nous. Mon enfantement approche. Pardonnez-moi, frères ; ne m'empêchez pas de vivre, ne veuillez pas que je meure. Celui qui veut être à Dieu, ne le livrez pas au monde, ne le séduisez pas par la matière. Laissez-moi recevoir la pure lumière ; quand je serai arrivé là, je serai un homme. Permettez-moi d'être un imitateur de la passion de mon Dieu. Si quelqu'un a Dieu en lui, qu'il comprenne ce que je veux, et qu'il ait compassion de moi, connaissant ce qui m'étreint.

    Le prince de ce monde veut m'arracher, et corrompre les sentiments que j'ai pour Dieu. Que personne donc, parmi vous qui êtes là, ne lui porte secours ; plutôt soyez pour moi, c'est-à-dire pour Dieu. N'allez pas parler de Jésus-Christ, et désirer le monde. Que la jalousie n'habite pas en vous. Et si, quand je serai près de vous, je vous implore, ne me croyez pas. Croyez plutôt à ce que je vous écris. C'est bien vivant que je vous écris, désirant de mourir. Mon désir terrestre a été crucifié, et il n'y a plus en moi de feu pour aimer la matière, mais en moi une eau vive qui murmure et qui dit au-dedans de moi: "Viens vers le Père". Je ne me plais plus à une nourriture de corruption ni aux plaisirs de cette vie ; c'est le pain de Dieu que je veux, qui est la chair de Jésus-Christ, de la race de David, et pour boisson je veux son sang, qui est l'amour incorruptible.

    (Lettre d’Ignace d’Antioche aux Romains. Ce même site donne la traduction des sept lettres de saint Ignace.)