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  • Vendredi Saint

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    (D'un disciple de Bernard van Orley, vers 1520, Metropolitan Museum)

    Un des répons des ténèbres du Vendredi Saint, dans le rite ambrosien, chanté par la Chapelle de la cathédrale de Milan :
    podcast

    . Tenebrae factae sunt super universam terram
    dum crucifixerunt Jesum Judaei.
    Et circa horam nonam exclamavit Jesus voce magna:
    Deus, Deus quid me dereliquisti?
    Tunc unus ex militibus lancea latus ejus perforavit.
    * Et inclinato capite emisit spiritum.
    . Ecce terraemotus factus est magnus.
    Nam velum templi scissum est, et omnis terra tremuit.
    * Et inclinato capite emisit spiritum.

    Il se fit des ténèbres sur toute la terre, quand les Juifs eurent crucifié Jésus. Et vers la neuvième heure Jésus s’exclama d’une voix forte ; Ô Dieu, ô Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? Alors un des soldats, de sa lance, perça son côté. Et, ayant incliné la tête, il rendit l’esprit. Voici qu’il se fit un grand tremblement de terre. Car le voile du temple se fendit, et toute la terre trembla. Et, ayant incliné la tête, il rendit l’esprit.

  • Crémisan a gagné !

    La Cour suprême d’Israël a tranché, après une procédure qui aura duré plus de neuf ans, en faveur des chrétiens de la vallée de Crémisan, près de Bethléem. Elle a donné raison aux habitants de Beit Jala qui avaient fait appel contre le tracé du mur, et aux salésiens qui les avaient rejoints. Pour construire le fameux mur de séparation, et la route qui lui est adjointe, de nombreuses parcelles allaient être confisquées, et en outre le mur allait empêcher les habitants de Beit Jala d’aller sur leurs terres restantes, et allait séparer les deux couvents (salésiens et salésiennes). En bref c’était la mort de la vallée de Crémisan, le poumon vert de Bethléem.

    La commission de la Cour suprême, présidée par l’ancien président de la Haute Cour, établit que le tracé prévu n’est pas le seul possible, contrairement à ce que prétendait le ministère de la Défense, et elle enjoint au gouvernement de faire un autre tracé qui soit moins dommageable pour les populations et les couvents… par exemple celui qui est proposé par les plaignants…

    (La photo ci-dessus, celle d’une procession sur le site menacé, est l’illustration de l’article de Palestine News Network. Le curé de Beit Jala célébrait une messe dans la vallée tous les dimanches, et les salésiennes disaient le chapelet tous les vendredis à l’endroit où le mur devait être construit. La photo ci-dessous montre une partie de la vallée menacée, avec l’un des couvents. J’ai déjà évoqué cette affaire : 1, 2, 3.)

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  • L’initiative citoyenne européenne en perdition

    En réponse aux critiques qui s’accumulent à propos de l’« initiative citoyenne européenne », la Commission européenne a répondu qu’elle ne changerait rien. Bref, que la chose allait mourir de sa belle mort, sans qu’il y ait besoin de sédation profonde… Conformément à ce qui était prévu, mais cela elle ne le dit pas.

    Mes lecteurs de Daoudal Hebdo se rappellent que j’avais suivi de près la délirante saga de la mise en place de l’« initiative citoyenne européenne ». Cette innovation démocratique majeure du traité de Lisbonne était censée permettre la participation des citoyens au processus de décision européen. C’était une exigence pour rapprocher les citoyens de Bruxelles, pour combler le « déficit démocratique » dont souffre l’UE, etc. J’avais montré, pas à pas, à quel point c’était du pipeau.

    On remarquera que le texte de la Commission, pour le troisième anniversaire de l’« initiative citoyenne européenne », est daté du 31 mars. Or elle avait été lancée le 1er avril 2012. Comme un poisson d’avril. Mais la réponse aux critiques n’en est pas un.

    Selon le traité de Lisbonne, l’« initiative citoyenne européenne » devait être mise en place dès l’entrée en vigueur du traité, mais la Commission avait encore mis deux ans et demi pour mettre au point le dispositif, en faisant croire que c’était une grande concertation entre le Conseil, le Parlement, et les citoyens, alors qu’elle décidait de tout toute seule (comme d’habitude).

    Car il fallait faire en sorte qu’il soit impossible qu’une initiative citoyenne puisse aboutir à une remise en cause de quelque diktat que ce soit de la Commission, tout en faisant miroiter le progrès démocratique majeur de la chose.

    On voit, trois ans plus tard, le résultat. 51 initiatives ont été enregistrées par la Commission. Sur ces 51, il y en a… deux qui ont abouti. Qui ont abouti… à rien.

    La première a été celle du « droit à l’eau » (gestion publique de l’eau) qui demandait une proposition de loi reconnaissant le droit humain à l'eau, ou l'engagement formel de ne lancer aucune initiative incitant à libéraliser ce service, et la confirmation que les services d'eau et d'assainissement seraient exclus du Partenariat transatlantique. L’initiative citoyenne a effectivement pour finalité d’obliger la Commission à élaborer un projet de loi. Mais la Commission a répondu par de bonnes paroles strictement verbales…

    La deuxième a été « Un de nous », l’initiative visant à protéger l’embryon humain, notamment en interdisant toute activité qui conduise à détruire un embryon. La Commission a répondu que c’était déjà « réglementé »… Les organisateurs ont porté plainte devant la Cour européenne de Justice, qui a obligé la Commission à formuler une nouvelle réponse. Celle-ci vient de le faire, ce même 31 mars. Elle répond… qu’elle a le droit de répondre comme elle l’entend. Sic.

    Comme, le même jour, la Commission fait savoir qu’elle ne changera rien au processus, on voit que la preuve est faite que c’était une mauvaise farce, et qu’il faut être singulièrement optimiste, ou plutôt inconscient, ou avoir du temps à perdre, pour tenter de nouvelles initiatives.

    D’ailleurs les demandes ont déjà chuté de façon spectaculaire l’an dernier.

  • Un européiste contre l’anglais

    L’européiste patenté de Libération Jean Quatremer publie un nouvel article contre le « monolinguisme anglophone » dans les institutions européennes. On y apprend notamment que notre ministre Michel Sapin écrit en anglais au commissaire européen Pierre Moscovici, que le secrétariat général français aux affaires européennes envoie aux députés français un document en anglais sur la position de la France concernant le plan de relance présenté par Jean-Claude Juncker, que depuis Jacques Chirac il n’y a plus de dirigeant français qui critique la nomination, aux plus hauts postes de Bruxelles, de personnalités qui ne parlent pas un mot de français, et qui sont de plus en plus nombreux, alors que le français est toujours officiellement l’une des trois langues de travail de l’UE. Et la section française de l’Association des journalistes européens (AJE) vient d’envoyer une lettre à Jean-Claude Juncker pour se plaindre de « l’abandon du français dans la communication de la Commission européenne comme du Service européen d’action extérieure et du Conseil européen ». La Commission, ajoute notamment Jean Quatremer, travaille désormais presque exclusivement en anglais, même dans les services où il n’y a aucun Anglais (ou Irlandais).

    On pourra se demander pourquoi un européiste fanatique, farouche militant anti-national et anti-identitaire, se plaint de voir marginalisée une langue qui, manifestement, serait aujourd’hui un frein à la construction européenne si l’on respectait ses prérogatives.

    Erreur, répond-il, car l’anglais que l’on parle et que l’on écrit est ce « globish » qui est très imprécis et qui commence à poser de sérieux problèmes aux juristes.

    Mais surtout… la vraie raison apparaît à la fin du long article : c’est contre-productif pour la construction de l’Europe unie dont on rêve. L’AJE explique que le monolinguisme anglophone est « doublement pénalisant pour les idées européennes : celles-ci paraissent l’apanage d’une minorité technocratique et élitiste, le discours anti-européen (professé dans la langue nationale) paraît supérieur au discours pro-européen »

    En bref, pour lutter contre le Front national, il faut défendre la langue française. Amusant, non ?

  • Quelquefois la CEF se réveille…

    La conférence épiscopale a publié un texte critique sur le projet de loi « santé », intitulé « Loi santé : la personne humaine risque d’être dégradée ».

    Les évêques dénoncent « la suppression du délai de réflexion avant une IVG » (on déplorera néanmoins le terme mensonger d’IVG au lieu d’avortement, et aussi la citation attribuée faussement à Simone Weil – il s’agit évidemment de l’autre) ; « l’autorisation du prélèvement d’organe » qui doit devenir tacite sauf refus exprimé (les évêques pourraient faire le lien avec la nouvelle loi d’euthanasie, mais il est vrai qu’ils ont oublié de la dénoncer) ; les « salles de shoot » ; et la « contraception d’urgence pour les mineurs », oubliant ici scandaleusement de rappeler qu’il s’agit d’avortement.

    Mais globalement on ne peut que se féliciter de l’existence de ce texte (en espérant qu’il ne s’agisse pas d’un poisson d’avril).

  • Jeudi Saint

    Qui, pridie quam pro nostra omniumque salute pateretur, hoc est hodie, accepit panem : ainsi dirons-nous aujourd’hui dans le Canon de la Messe. « Hoc est hodie » - la Liturgie du Jeudi Saint insère dans le texte de la prière le mot « aujourd’hui », soulignant ainsi la dignité particulière de cette journée. C’est aujourd’hui qu’Il l’a fait : pour toujours, il s’est donné lui-même à nous dans le Sacrement de son Corps et de son Sang. Cet « aujourd’hui » est avant toute chose le mémorial de la Pâques d’alors. Mais il est davantage encore. Avec le Canon, nous entrons dans cet « aujourd'hui ». Notre aujourd'hui rejoint son aujourd'hui. Il fait cela maintenant. Par le mot « aujourd'hui », la Liturgie de l’Église veut nous amener à porter une grande attention intérieure au mystère de ce jour, aux mots dans lesquels il est exprimé.

    Ainsi Benoît XVI commençait-il son homélie de la messe de la Cène, le Jeudi Saint 2009 (photo).

    Cet « aujourd’hui », c’est, a déjà dit l’Hanc Igitur au moment où le Canon se fait plus solennel, « ce jour où Notre Seigneur Jésus-Christ a confié à ses disciples la célébration des mystères de son corps et de son sang ».

    Ce jour d’aujourd’hui est celui de l’institution de l’Eucharistie et du Sacerdoce. Ce qui fonde l’Eglise. Toute Eglise. Donc l’Eglise diocésaine. Celle qui est réunie autour de son évêque, qui est le ministre plénipotentiaire des sacrements dans son diocèse, et le garant de la communion. L’évêque, qui représente le Christ instituant l’Eucharistie et le Sacerdoce, les sacrements de la communion de l’Eglise, ne peut donc pas célébrer cette messe ailleurs que dans sa cathédrale. Celle du pape est Saint-Jean de Latran, et la solennité de cette station a été annoncée et préparée hier, car la station du Mercredi Saint est à Sainte-Marie Majeure : le Jeudi Saint ne peut donc se célébrer qu’à Saint-Jean de Latran, seule église qui dépasse en dignité celle de la Mère de Dieu.

    L’évangile de cette messe est l’épisode du lavement des pieds, du « mandatum », le commandement de l’amour, que rapporte saint Jean à la place du récit de l’institution de l’Eucharistie. Ce qui montre qu’il y a une très étroite connexion entre l’un et l’autre, comme entre l’amour de Dieu et l’amour du prochain qui sont un seul commandement. Le Christ lave les pieds de ses apôtres au moment où il les fait prêtres pour perpétuer le Sacrifice eucharistique.

    Le rite du lavement des pieds se faisait autrefois après la messe de la Cène, et le pape le faisait non à Saint-Jean de Latran mais au Vatican. Il se fait depuis la réforme de 1955 après l’homélie de la messe, et dans toutes les églises où on le souhaite, alors qu’il ne se faisait que dans les cathédrales et les monastères.

    Tout ceci explique que ce sont seulement des hommes (catholiques), auxquels le pape, l’évêque, le prêtre, lave les pieds. Cela est précisé dans tous les textes, y compris le Missel romain de 2011. Du reste, en 2008, la Congrégation pour le culte divin avait souligné qu’il s’agissait bien d’hommes, de mâles, comme c’est très clair dans le Cérémonial des évêques de 1984.

  • L’Université d'été du Centre Charlier et de Chrétienté Solidarité

    Logo+Centre+Charlier.JPGL’Université d'été 2015 aura lieu du mardi 28 juillet au mardi 4 août, au domaine de la Castille, près de Toulon, comme l’an dernier.

    Sur le thème :

    Les religions et la politique

    Les inscriptions sont ouvertes.

  • Un certain président Muhammadu Buhari…

    Goodluck Jonathan n’a pas eu de chance cette fois-ci malgré son prénom : l’élection présidentielle du Nigeria a été remportée par son rival Muhammadu Buhari.

    On ne peut pas dire que ce soit une bonne nouvelle, même si l’homme assure avoir changé…

    Muhammadu Buhari est un homme du nord islamiste, né à Daura, à la frontière du Niger. Il est de l’ethnie Fulani, celle de ces « bergers » musulmans qui massacrent régulièrement les paysans chrétiens. En 2001 il avait souligné son « engagement total à la charia qui déferle sur tout le Nigeria ». En 2013 il demande au gouvernement d’arrêter de massacrer les gens de Boko Haram et déclare que ce qui est responsable des problèmes de sécurité du pays, c’est… « l’activité militante du Delta du Niger », autrement dit des ethnies chrétiennes du sud. Faut oser… Toutefois il avait plus récemment élevé la voix contre Boko Haram et avait même échappé à un attentat jihadiste.

    Le général Muhammadu Buhari a 72 ans. Dès 1966 il avait participé à un coup d’Etat militaire qui s’était notamment soldé par l’assassinat de la plupart des officiers Ibo (ethnie chrétienne du Delta). En 1976 il est ministre du Pétrole et, en même temps, directeur de la Nigerian National Petroleum Corporation. C’est alors que 2,8 millions de dollars ont disparu des comptes de la dite NNPC.

    En 1983 il est le commandant de la division blindée de Jos. Il fomente un coup d’Etat, prend le pouvoir et instaure une dictature.

    Mais en 1985 il est renversé par un autre coup d’Etat mené par un autre général.

    Il s’était présenté aux présidentielles de 2003, 2007 et 2011. Les trois fois il avait violemment contesté le résultat, alors qu’en 2003 il avait eu 32% des voix, et en 2007 moins de 19%. En 2011 il avait de nouveau frôlé les 32%, et il dira: « Si ce qui est arrivé en 2011 se produit à nouveau en 2015, par la grâce de Dieu, le chien et le babouin seront tous trempés de sang. »

    Ouf… (pour le moment).

  • En Tanzanie

    Un référendum sur la nouvelle Constitution devait être organisé le 30 avril prochain. Il pourrait être repoussé, d’une part pour des raisons d’organisation, d’autre part en raison de l’opposition de l’Eglise catholique.

    Le projet de Constitution étend en effet à tout le pays les tribunaux de la charia qui fonctionnent jusqu’ici dans le seul archipel de Zanzibar à large majorité musulmane.

    La conférence épiscopale dit seulement que certains articles peuvent porter la société dans la mauvaise direction. Certains ecclésiastiques sont plus explicites et rappellent que la Tanzanie est un Etat laïque. Et il y a eu un appel à boycotter le référendum.

  • En Syrie

    La ville d’Idlib, entre Alep et Lattaquié, non loin de la Turquie, a été prise le 28 mars par les jihadistes d’al-Nosra (Al-Qaida). Il y avait un bon millier de chrétiens dans la ville avant la guerre civile. La majeure partie d’entre eux avait fui. Plusieurs orthodoxes ont été arrêtés par al-Nosrah, dont le curé, selon les sources de Fides. Une contre-offensive de l’armée syrienne est en cours.