Extrait de l'homélie que le pape Benoît XVI a prononcée jeudi au cours de la messe qu'il a présidée à Saint-Pierre à l'occasion du quatrième anniversaire de la mort de Jean-Paul II.
Chers jeunes, on ne peut pas vivre sans espérer. L'expérience montre que chaque chose, et notre vie elle-même, sont menacées, peuvent s'écrouler pour un motif qui nous est propre ou étranger, à tout moment. C'est normal : tout ce qui est humain, et donc même l'espérance, n'a aucun fondement en soi, mais a besoin d'un « roc » auquel s'accrocher. Voilà pourquoi Paul écrit que les chrétiens sont appelés à fonder l'espérance humaine sur le « Dieu vivant ». Ce n'est qu'en Lui qu'elle devient sûre et fiable. Plus encore, Dieu seul qui en Jésus-Christ et qui nous a révélé la plénitude de son amour, peut être notre espérance solide. En effet, en Lui, notre espérance, nous avons été sauvés (cf. Rm 8, 24).
Toutefois faites attention : dans des moments comme celui-ci, étant donné le contexte culturel et social dans lequel nous vivons, le risque de réduire l'espérance chrétienne à une idéologie, à un slogan de groupe, à un revêtement extérieur, pourrait être plus fort. Rien de plus contraire au message de Jésus ! Il ne veut pas que ses disciples « récitent » un rôle, comme par exemple celui de l'espérance. Il veut qu'ils « soient » l'espérance, et ils ne peuvent l'être que s'ils restent unis à Lui ! Il veut que chacun de vous, chers jeunes amis, soit une petite source d'espérance pour son prochain, et que vous deveniez tous ensemble une oasis d'espérance pour la société au sein de laquelle vous êtes insérés. Or, cela n'est possible qu'à une condition : que vous viviez de Lui et en Lui, à travers la prière et les Sacrements, comme je vous l'ai écrit dans le Message de cette année. Si les paroles du Christ demeurent en nous, nous pouvons diffuser la flamme de l'amour qu'Il a allumée sur terre ; nous pouvons porter haut la flamme de la foi et de l'espérance, avec laquelle nous avançons vers Lui, tandis que nous attendons son retour glorieux à la fin des temps. C'est la flamme que le pape Jean-Paul II nous a laissée en héritage. Il me l'a remise, en tant que son successeur ; et ce soir, je la remets idéalement, une fois de plus, de façon spéciale à vous, jeunes de Rome, afin que vous continuiez à être des sentinelles du matin, veilleurs vigilants et joyeux en cette aube du troisième millénaire.