Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Rechercher : missel

  • Saint Clément Ier

    La messe de saint Clément a toujours eu un introït propre, alors que les autres pièces étaient prises d’autres messes. Lorsque Pie XII inventa son « propre des papes », il fit disparaître les messes propres des saints papes, mais, par exception, pour une raison que je ne connais pas, il conserva l’introït de saint Clément.

    Le texte est librement inspiré de deux versets d’Isaïe (59,21 et 56,7). Il n’est complet que dans les Graduels et missels notés. Dans les missels qui ne comportent que les textes, il manque la proposition « adest enim nomen tuum » (car ton nom m’est présent).

    Dicit Dóminus : Sermónes mei, quos dedi in os tuum, non defícient de ore tuo, adest enim nomen tuum : et múnera tua accépta erunt super altáre meum.

    Le Seigneur dit : Mes paroles que j'ai mises dans ta bouche ne cesseront pas d'être sur tes lèvres, car ton nom m'est présent, et tes offrandes seront accueillies sur mon autel.

    Le voici sur le plus ancien graduel noté, le codex 121 d’Einsiedeln, vers 960-970.

    e-codices_sbe-0121_308_large.jpg

    Puis sur le codex 376 de Saint-Gall, qui date du milieu du XIe siècle. On voit qu’est indiqué un alléluia, qui ne figure pas dans la messe de l’autre codex.

    e-codices_csg-0376_264_large.jpg

    Enfin, la notation moderne, et on peut l’écouter, dans une version très basique, ici.

    in_dicit_dominus_sermones.png

  • Recordare, Domine

    . Recordare, Domine, testamenti tui, et dic Angelo percutienti: Cesset iam manus tua, * Ut non desoletur terra, et ne perdas omnem animam vivam.
    . Ego sum qui peccavi, ego qui inique egi: isti qui oves sunt, quid fecerunt? Avertatur, obsecro, furor tuus, Domine, a populo tuo.

    . Ut non desoletur terra, et ne perdas omnem animam vivam.

    Souvenez-vous, Seigneur, de votre alliance, et dites à l’Ange exterminateur : “Que ta main s’arrête désormais”, afin que la terre ne soit pas dévastée, et que vous ne causiez la perte de toute âme vivante. C’est moi qui ai péché, moi qui ai agi de façon inique ; ceux-là sont des brebis, qu’ont-ils fait ? Que s’éloigne votre fureur, Seigneur, de votre peuple, afin que la terre ne soit pas dévastée, et que vous ne causiez la perte de toute âme vivante.

    Ce répons des matines reprend des éléments de II Rois 24, 15-17 ou I Chroniques 21, 14-17. Les deux textes sont quasiment identiques. Mais on n’y trouve pas « Recordare Domine testamenti tui », et c’est Dieu qui demande à l’ange d’arrêter le massacre par lequel il punissait David pour avoir recensé le peuple.

    Le texte du répons à proprement parler (la première phrase) fut choisi en 1348, par Clément VI (Pierre Roger, né en Corrèze, pape d’Avignon), comme antenne d’introït pour la messe contre la peste qui ravageait l’Europe. Cette messe existe toujours dans les missels, comme messe votive en « temps d’épidémie » (n° 23 dans le nouveau missel du Barroux). Et son épître est la lecture du passage du livre des Rois dont s’inspire l’introït (ou plutôt le répons qui lui préexistait).

  • Saints Prote et Hyacinthe

    Beatórum Mártyrum tuórum Proti et Hyacínthi nos, Dómine, fóveat pretiósa conféssio : et pia iúgiter intercéssio tueátur. Per Dóminum.

    Faites, Seigneur, que le magnifique témoignage de vos bienheureux Martyrs Prote et Hyacinthe nous encourage et nous anime, et que leur pieuse intercession nous protège toujours.

    Pro sanctórum Martyrum tuórum Proti et Hyacínthi commemoratióne, múnera tibi, Dómine, quæ debémus, exsólvimus : præsta, quǽsumus ; ut remédium nobis perpétuæ salútis operéntur. Per Dóminum.

    Nous accomplissons nos obligations, Seigneur, en vous offrant ces biens que nous vous devons pour commémorer vos saints Martyrs Prote et Hyacinthe : accordez-nous, nous vous en prions, qu’ils opèrent en nous comme un remède pour le salut éternel.

    Ut percépta nos, Dómine, tua sancta puríficent : beatórum Mártyrum tuórum Proti et Hyacínthi, quǽsumus, ímploret orátio. Per Dóminum.

    Pour que vos saints mystères reçus nous purifient, nous vous le demandons, Seigneur : que la prière de vos bienheureux Martyrs Prote et Hyacinthe parvienne à vous.

    Les trois oraisons « propres » de la messe des saints Prote et Hyacinthe sont en fait les trois oraisons de la 5e des six messes de plusieurs martyrs en dehors du temps pascal dans le Missel de Braga. Messe qui a le même introït que la première messe du Missel Romain de plusieurs martyrs, mais n’a pas d’autre point commun.

    On peut relire le récit de la découverte de la tombe de saint Hyacinthe le vendredi saint 1845.

    Et le récit hyper rocambolesque, dans la Légende dorée, des aventures de Prote et Hyacinthe en compagnie de la fille de leurs maîtres, Eugénie, qui devint père abbé… mais ne sacrifiait à aucune théorie du genre…

  • Une perle (et même un collier)

    La 16 juillet 2021, le pape François a publié un motu proprio « Traditionis Custodes » (Gadiens de la Tradition) sur l’usage de la Liturgie romaine avant la Réforme de 1970. Il est précisé, à l’article 1, « les livres liturgiques promulgués par les Saints Pontifes Paul VI et Jean Paul II, conformément aux décrets du concile Vatican II, sont la seule expression de l’ex Orandi du Rite romain ». Par conséquent, si des prêtres de passage veulent célébrer en latin, ls renvoyer à l’évêque. On ne peut surtout pas célébrer selon le missel de Pie V.

    C'est la prose de Mgr Aubry, évêque de La Réunion. Il s’agit bien de la dernière « circulaire » de l’évêque lui-même. La 16 juillet, les gadiens, ls… et l’on se demande ce qu’est l’ancien Orandi qui est la seule expression du rite romain actuel… Mais aussi pourquoi il faut « renvoyer » à l’évêque les prêtres qui veulent célébrer en latin, donc selon les livres promulgués par Paul VI et Jean-Paul II (car ils ont été promulgués en latin), étant entendu qu’ils sont différents de ceux qui voudraient célébrer « selon le missel de Pie V », ce qu’on « ne peut surtout pas »…

  • Chronique des dictatures

    L’archevêque de Chicago le cardinal Blase Cupich, très défavorablement connu sur tous les sujets, a publié un décret obligeant tous les prêtres et tous les employés du diocèse à être « vaccinés » dans les cinq semaines après l’approbation définitive « d’au moins un des trois vaccins » par la FDA. Selon les rumeurs, la FDA pourrait donner son approbation définitive au « vaccin » de Pfizer lundi prochain.

    Cupich entend donc ne pas perdre un seul jour de dictature. Et comme il est l’âme damnée de François aux Etats-Unis, d’autres évêques suivront le mouvement…

    *

    Les évêques du Costa Rica avaient immédiatement mis en œuvre le motu proprio de François sur la messe en interdisant purement et simplement toute messe de saint Pie V sur le territoire. Dans le diocèse d’Alajuela, un prêtre qui disait la messe traditionnelle s’est mis à dire la messe de Paul VI ad orientem, tout en entreprenant une discussion avec l’évêque. S’en est suivi un décret de l’évêque : non seulement l’utilisation des livres liturgiques d’avant 1969 est interdite, mais il est interdit également d’utiliser le missel de Paul VI en latin et de célébrer ad orientem. Le prêtre a fait appel de ce si évident abus de pouvoir. Il y a eu alors un nouveau décret, indiquant que le seul missel autorisé est celui de la conférence épiscopale en espagnol (sans autre précision), et que l’argument du groupe de fidèles qui demande l’ancienne liturgie ne tient pas, puisque ce groupe n’existait pas en 1969. Sic. Le prêtre a voulu faire un deuxième appel. Il a été suspendu et renvoyé dans sa famille, avec interdiction de célébrer la messe.

  • Mgr Aillet et la restauration de la liturgie

    L’évêque de Bayonne préface un « Cérémonial de la Sainte Messe à l'usage ordinaire des paroisses suivant le missel romain de 2002 et la pratique léguée du rit romain » :

    Le pape Jean-Paul II avait souvent insisté sur la nécessité, pour retrouver le sens de la liturgie, de respecter les prescriptions liturgiques : "l'obéissance aux normes liturgiques devrait être redécouverte et mise en valeur comme un reflet et un témoignage de l'Église une et universelle, qui est rendue présente en toute célébration de l'Eucharistie. Le prêtre qui célèbre fidèlement la Messe selon les normes liturgiques et la communauté qui s'y conforme manifestent, de manière silencieuse mais éloquente, leur amour pour l'Église." (L'Eglise vit de l'Eucharistie, n°52). [...] Il reste que les rubriques, beaucoup plus succintes que dans le Missel de 1962, souvent évasives et sujettes à des interprétations parfois douteuses, contraignent célébrant et fidèles à l'improvisation, chaque fois qu'elles ne donnent pas les précisions requises. Ce "flou prescriptif" a pu donner lieu à une sorte "d'obligation de créativité", voire à des "déformations à la limite du supportable", comme le déplorait le pape Benoît XVI, dans sa lettre aux évêques accompagnant le motu proprio Summorum Pontificum, du 7 juillet 2007. Sans compter le risque de mettre en péril l'unité de la communauté ecclésiale par la multiplicité des manières de célébrer ainsi induites.

    C'est dire combien le "Cérémonial de la Sainte Messe à l'usage ordinaire des paroisses" que j'ai la joie de préfacer, en comblant un vide, rendra un service à tous ceux qui veulent retrouver le sens et l'esprit de la liturgie dans la forme ordinaire du rite romain. Dans une grande fidélité aux intentions exprimées dans les livres liturgiques rénovés et en s'attachant aux rubriques qu'ils contiennent, les auteurs ont cherché à préciser les manques en recourant, selon une "herméneutique de la continuité" promue par Benoît XVI, aux gestes pérennes de la liturgie romaine, tels qu'ils étaient codifiés dans le Missel antérieur. Ce faisant, ils proposent une application concrète de la volonté exprimée par le Saint-Père que les deux formes d'usage du rite romain puissent s'enrichir réciproquement.

    Présentation du livre par l’éditeur :

    Les pères conciliaires avaient le souci de promouvoir une réforme sage et prudente de la sainte liturgie. La précision de ce cérémonial, jusqu’à l’attention aux moindres détails, loin de sacrifier à aucun rubricisme, a pour objet de mieux incarner dans la célébration le grand souffle du mouvement liturgique, c’est-à-dire l’esprit de la liturgie qui rejoint l’âme même de l’Église. Une synthèse claire, complète et détaillée des gestes, paroles, mouvements, aidera les ministres ordonnés et tous ceux qui veulent connaître la liturgie romaine de l’intérieur à s’imprégner de ce développement qui, au fil des siècles, a enrichi la « lex orandi ». Enfin, la visée de cet ouvrage est incontestablement éducative avec des propositions originales concernant, par exemple, la participation chantante des enfants ou la catéchèse « appropriée et continuelle » à propos de la réception de la Sainte Communion. Bref, une mine et un outil dont la consultation aisée ne manquera pas de faciliter la préparation et la célébration d’une liturgie.

    (via Perepiscopus)

  • Mardi de la première semaine de l’Avent

    La séquence ci-dessous se trouve dans divers missels depuis qu’il y a des missels. Ci-dessous dans le Missel de Rouen, du XIIIe siècle (BNF). Traduction de l’Année liturgique.

    Graduale_Rotomagense_[Graduel_de_Rouen]_XIIIe.jpeg

    Missus Gabriel de cælis,
    Verbi bajulus fidelis,
    Sacris disserit loquelis
    Cum beata Virgine.
    Verbum bonum et suave
    Pandit intus in conclave
    Et ex Eva format Ave,
    Evæ verso nomine.

    Gabriel, envoyé des cieux, fidèle messager de la parole, converse en un saint langage avec la Vierge bienheureuse. Sa parole bonne et suave se répand en la sainte demeure : et le nom d’Eva, se changeant sur ses lèvres, devient Ave, Salut !

    Consequenter, juxta pactum,
    Adest Verbum caro factum :
    Semper tamen est intactum
    Puellare gremium.
    Patrem pariens ignorat
    Et, quam homo non deflorat,
    Non torquetur, nec laborat,
    Quando parit filium.

    Donc, selon le pacte nouveau, voici que le Verbe se fait chair ; mais toujours demeure intact le sein pudique de la Vierge. Celle qui enfante n’a point vu le père ; et sans que l’homme l’ait ternie, sans souffrance et sans labeur, elle met au jour un fils.

    Signum audis novitatis,
    Crede solum, et est satis :
    Non est nostræ facultatis
    Solvere corrigiam.
    Grande signum et insigne
    Est in rubo et in igne,
    Ne appropiet indigne
    Calceatus quispiam.

    Écoute : c’est un signe nouveau ; crois seulement, et c’est assez ; il n’est pas de notre faiblesse de percer un si profond mystère. C’est un signe grand et sublime ; c’est le prodige du buisson enflammé ; que nul indigne n’en approche sans déposer sa chaussure.

    Virga sicca sine rore
    Novo ritu, novo more,
    Fructum protulit cum flore :
    Sicque virgo peperit.
    Benedictus talis fructus,
    Fructus gaudii, non luctus !
    Non erit Adam seductus
    Si de hoc gustaverit.

    C’est la verge stérile, qui, sans rosée, d’une façon nouvelle et inouïe, a produit le fruit avec la fleur. Ainsi enfanta la Vierge. Béni est un fruit si doux ; fruit de joie et non de deuil ; non, Adam ne sera pas séduit, s’il ose le porter à sa bouche.

    Jesus noster, Jesus bonus,
    Piae matris pium onus,
    Cujus est in cælo thronus,
    Nascitur in stabulo.
    Qui sic est pro nobis natus
    Nostros deleat reatus
    Quia noster incolatus
    Hic est in periculo. Amen.

    Notre Jésus, le bon Jésus, pieux fardeau d’une Mère si tendre, Jésus, qui dans le ciel a son trône, va naître dans une étable. C’est pour nous qu’il prendra naissance ; qu’il daigne effacer nos péchés ; car notre pèlerinage s’écoule parmi les périls. Amen.

  • Artistes catholiques et messe de saint Pie V

    CAS-2014-Mass-for-Artists_invitation-large.png

    L’association catholique des artistes - Catholic Artist's Society - a été constituée à New York en 2009 en réponse à l’appel de Benoît XVI, qui, le 21 novembre 2009 à la Chapelle Sixtine, demandait aux artistes d’être les « gardiens de la beauté », des « annonciateurs et des témoins d'espérance pour l'humanité ».

    Ce discours de Benoît XVI célébrait les dix ans de la superbe Lettre aux artistes de saint Jean-Paul II.

    L’association catholique des artistes fait célébrer une messe solennelle chaque année en l’ancienne cathédrale Saint-Patrick de New York (érigée en basilique par Benoît XVI en 2010). Cette année, demain 4 mai, la messe marquera le 15e anniversaire de la Lettre aux artistes.

    Fait notable : elle sera célébrée selon le missel de saint Jean XXIII.

    Un chœur professionnel chantera la Berliner Messe d’Arvo Pärt. Il y aura aussi des œuvres de Pérotin, Hassler, Szamotul et Alain.

  • 14e dimanche après la Pentecôte

    Dans la collecte, nous confessons à Dieu notre extrême misère. Cette superbia vitae qui forme l’orgueil des mondains est appelée aujourd’hui dans la sainte liturgie humana mortalitas, laquelle, par conséquent, sans Dieu labitur, c’est-à-dire succombe à la misère, au mal. Nécessaire donc est la divine grâce pour la soulever et la soutenir. Et nous, aujourd’hui, nous l’implorons bien abondante, cette grâce, sur nous-mêmes et sur toute l’Église, afin qu’elle s’oppose comme un bouclier aux attraits du mal, que ceux-ci ne nous séduisent pas, et qu’elle nous pousse à faire notre salut moyennant des actes vertueux, méritoires pour la vie éternelle.

    Combien sont profondes, au point de vue théologique, ces collectes dominicales du Missel, et avec quel fruit la prière antique tirait son inspiration, plutôt que du sentiment, des sources très hautes de la doctrine révélée !

    Bienheureux cardinal Schuster

  • Octave de l’Epiphanie

    L’octave de l’Epiphanie célèbre plus particulièrement le second des trois mystères, celui qui fait l’objet principal de la fête dans la liturgie byzantine : le Baptême de Notre Seigneur. Voici la préface du missel ambrosien :

    Il est véritablement digne, juste, équitable et salutaire, que nous vous rendions grâces partout et toujours, Seigneur saint, Père tout-puissant, Dieu éternel, qui vous êtes manifesté à nous du haut du ciel, dans une voix tonnante, sur les eaux du Jourdain; pour nous montrer le Sauveur céleste, et vous manifester à nous comme le Père de la lumière éternelle, vous avez ouvert les cieux, sanctifié les airs, purifié la fontaine, et désigné votre Fils unique par l'Esprit-Saint apparaissant sous la forme d'une colombe. Aujourd'hui les eaux ont reçu votre bénédiction et ont enlevé notre malédiction ; elles ont reçu la vertu de produire dans les croyants la purification de tous les péchés, et d'opérer l'adoption des enfants de Dieu pour la vie éternelle. Ceux que la naissance charnelle avait produits pour la vie du temps, ceux que, par suite de leur prévarication, la mort tenait en sa puissance, la vie éternelle les a reçus et les a rappelés à la gloire du céleste royaume.