La postcommunion, dans la messe du propre de France, dit ceci :
Pópulum tuum, Dómine, quem tibi beátus Póntifex Remígius subjécit, contra spirituália nequítiæ, ejus précibus perpétuo defénde ; et redde, percépti virtúte sacraménti, in data tibi fide stábilem. Per Dóminum.
Traduction du missel du Barroux :
Votre peuple, Seigneur, que le bienheureux évêque Remi a prosterné à vos pieds, défendez-le perpétuellement contre les esprits du mal par les prières de celui-ci ; et par la puissance du sacrement qu’il a reçu, rendez-le ferme dans la foi qu’il vous a donnée.
On trouve dans certains livres, notamment le missel d’Amiens de 1826 ou les Heures de Noyon, approuvées par les évêques de Soissons et Beauvais en 1844, une formule plus courte. Après subjecit, il y a seulement :
percepta sacramenta tueantur, et in data fide stabilem efficiant.
que les sacrements qu’ils ont reçus le protègent, et le rendent ferme (solide) dans la foi donnée.
Il y a une ambiguïté dans cette « foi donnée » : qui a été donnée au peuple, ou que le peuple donne à Dieu ? La version retenue par le propre de France appuie la seconde solution. Mais l’on trouve dans d’autres missels (Paris 1760 et 1841, Beauvais 1756, Toulouse 1774, « missel romano-monastique à l’usage de la congrégation des saints Viton et Hydulphe », 1781…), une formule qui après defende donne les deux interprétations en parallèle, dans un beau balancement :
et quos in tradita sibi fide servasti constantes, redde percepti virtute sacramenti in data tibi fide veraces.
et ceux que tu as conservés constants dans la foi qui leur a été transmise, rends-les, par la puissance du sacrement qu’ils ont reçu, véridiques (sincères) dans la foi qu’ils t’ont donnée.