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Chine

  • Les journalistes chinois vont devoir passer un examen de communisme

    Le mois prochain, tous les journalistes chinois vont devoir passer un examen idéologique. C’est une première, qui montre une volonté de verrouiller les médias, dont certains commençaient à croire qu’ils pouvaient ne pas se contenter de suivre aveuglément la ligne du parti.

    Il leur faudra d’abord acheter en librairie un manuel de 700 pages qui leur explique ce qu’est être journaliste. Un manuel à apprendre par cœur pour pouvoir passer l’examen. On y lit par exemple qu’il « n’est absolument pas permis de publier dans des reportages des commentaires qui contredisent la ligne du parti », ou : « La relation entre le parti et les médias et celle du dirigeant et du dirigé. »

    Il faudra passer l’examen avec succès pour pouvoir renouveler sa carte de presse.

    L’Administration générale de la Presse et des Publications a fait savoir que le but de l’examen et de la formation qui l’accompagne est d’« accroître la qualité globale des journalistes chinois et de les encourager à faire du socialisme le cœur de leur système de valeurs ».

    Le Quotidien de Pékin a décrit le combat du parti pour gagner les cœurs et les esprits de « lutte à mort »…

  • Chine : deux prêtres mis en prison

    Deux prêtres de l’Eglise « clandestine » ont été mis en prison début octobre à Baoding. Ils sont « coupables » d’avoir organisé des cours de catéchisme pour adultes. Quatre laïcs qui aidaient les prêtres ont été condamnés à 4.000 yuans chacun (400€), soit plus de deux mois de salaire d’ouvrier spécialisé.

    D’autre part, le pasteur Zhang Shaojie a également été arrêté, le 16 novembre. Plus exactement il a disparu après avoir été convoqué à un « entretien » avec la police. Zhang Shaojie appartient pourtant à l’Eglise protestante officielle, dite « Mouvement patriotique des trois autonomies ». Mais le pasteur aurait « irrité » les autorités en défendant ses fidèles contre des abus commis par des fonctionnaires.

  • Chine : un prêtre arrêté

    Le P. Song Wanjun, prêtre de l’Eglise clandestine, du diocèse de Xiwanzi, dans la province du Hebei, a été arrêté par dix policiers, le 7 août, alors qu’il conduisait une voiture. Il a été emmené dans un endroit inconnu.

    Le P. Song Wanjun, 39 ans, est prêtre depuis 11 ans.

    Nul ne sait ce qu’il deviendra. Ou bien il subira des pressions, voire des tortures, pour qu’il s’affilie à l’Association patriotique (l’Eglise officielle), soit il aura un procès et sera condamné à quelques années de prison, comme c’est arrivé ces dernières années à d’autres prêtres, soit il disparaîtra. Ainsi avait disparu Mgr Su Zhimin, évêque de Baoding, en 1997 ; en 2003 il avait été repéré dans un hôpital, puis il disparut définitivement ; et l’évêque de Yixian, Mgr Shi Enxiang, arrêté en 2001, n’a jamais été revu.

    Le Hebei est l’une des provinces où il y a le plus grand nombre de catholiques. Il y a 120 prêtres, officiels ou clandestins. Depuis des années le pouvoir fait la chasse aux clandestins pour les obliger à rejoindre l’Association patriotique.

     

  • Les irréductibles Chinois

    CINA_-_Donglu_Marian_shrine_ok.jpgQuelque 200 irréductibles catholiques ont participé dimanche à la procession en l’honneur de la Sainte Vierge dans le village de Donglu, près de Baoding, en Chine. Depuis le 1er mai, comme chaque année depuis 1996, le village était bloqué par la police, pour empêcher toute intrusion de pèlerins… Tout le mois de mai, les voies d’accès sont fermées par des barrages gardés jour et nuit par des policiers armés, et seuls les résidents peuvent entrer. Les autorités ont déployé davantage de banderoles rouges que d’habitude, avec des slogans en faveur de l’Eglise officielle et contre les maléfiques influences étrangères…

    C’est que Donglu est un haut lieu marial de l’Eglise clandestine, dans une région qui est catholique à près de 90%.

    tuongducme28.jpgDans ce village a eu lieu l’une des trois apparitions mariales recensées en Chine en l’année 1900 : l’année de la guerre des « Boxers ». Ces boxers, se repliant face à la coalition internationale, menaçaient Donglu. Le curé invoqua la Sainte Vierge, et on vit dans le ciel une belle dame lumineuse. Les Boxers tirèrent dessus puis prirent peur, et s’enfuirent, poursuivis par un cavalier qui était peut-être saint Michel.

    Une église fut construite pour commémorer l’événement, et une peinture de la Vierge à l’enfant fut réalisée, à partir d’un portrait de… l’impératrice Ci Xi (les vêtements de la Vierge sont ceux de l’impératrice).

    En 1932, Pie XI reconnut Donglu comme sanctuaire marial.

    China-OL-Donglu_01.jpgEn 1941, l’église fut détruite par un bombardement japonais. Elle ne sera reconstruite qu’en 1992 : c’est la plus grande église de tout le nord de la Chine.

    Le 23 mai 1995, plus de 30.000 fidèles de l’Eglise clandestine sont réunis à Donglu, avec quatre évêques et près de 100 prêtres. Pendant la prière d’ouverture de la cérémonie, puis pendant la consécration, on verra des signes dans le ciel : le soleil tournant de droite à gauche, des rayons de lumière de différentes couleurs, des apparitions de Notre Dame et de l’enfant Jésus… Les phénomènes durèrent une vingtaine de minutes. Le lendemain, la police intervint pour fermer les accès et renvoyer les pèlerins dans leurs cars. Mais quelque 100.000 fidèles réussirent à accéder au site pour la fête de Notre Dame auxiliatrice.

    L’année suivante, l’accès au sanctuaire était interdit, 5.000 policiers étaient déployés, avec 30 blindés et des hélicoptères, pour empêcher le pèlerinage.

    En 1900, l’apparition de la Vierge avait été accompagnée de nombreux miracles (surtout de guérisons). Les catholiques de Donglu affirment qu’il y a toujours des miracles.

  • Eglise de Chine : les communistes verrouillent

    Les autorités chinoises ont promulgué un nouveau règlement sur les nominations d’évêques. Notamment, le diocèse qui a besoin d’un nouvel évêque doit désormais obtenir le double accord de la « Conférence épiscopale » et du Bureau des Affaires religieuses de Pékin pour entamer le processus qui mènera du choix du futur évêque à son ordination. Le nouveau texte précise aussi la manière dont doit être composé le comité diocésain chargé d’« élire » le futur évêque, ainsi que le mode de fonctionnement de celui-ci. Auparavant cela se réglait au niveau provincial, om l’on pouvait trouver des arrangements entre Eglise officielle et Eglise clandestine.

    Pour Anthony Lam Sui-ki, spécialiste de ces questions au Centre d’études du Saint-Esprit à Hongkong, ce nouveau règlement « constitue une régression dans la mesure où il bloque toute normalisation de la vie de l’Eglise en Chine ».

    (Eglises d’Asie)

     

  • Shanghai privé d’évêque

    Mgr Aloysius Jin Luxian, évêque de Shanghai, est mort samedi dernier à l’âge de 91 ans. Ses obsèques ont eu lieu hier, en présence de 60 prêtres et d’un millier de fidèles. Elles auraient dû être célébrées par son successeur Mgr Thaddeus Ma Daqin, mais celui-ci a été arrêté dès son ordination, le 7 juillet dernier, parce qu’il venait de déclarer qu’il quittait l’Association patriotique (l’Eglise officielle). D’abord interné au séminaire de Sheshan, Mgr Ma a disparu. Selon certaines rumeurs il aurait été envoyé à Pékin pour des « études »…

    Mgr Jin Luxian a passé au total 18 ans de sa vie en prison et 9 ans en résidence surveillée, avant de se rapprocher du régime et de devenir évêque officiel de Shanghai, sans mandat du pape. En 2005 il s’est réconcilié avec Rome. Il faisait donc partie de l’Eglise officielle tout en étant en communion avec Rome. Et ce devait être le cas de Mgr Ma, prêtre de l’Eglise officielle ordonné évêque avec mandat du pape. Mais après le coup d’éclat de Mgr Ma, les autorités de l’Eglise officielle l’ont privé de son titre d’évêque coadjuteur de Shanghai. Pour Rome, a rappelé Mgr Savio Hon, secrétaire de la congrégation pour l’évangélisation des peuples (et ami personnel de Mgr Jin Luxian), Mgr Thaddeus Ma Daqin est l’évêque de Shanghai.

    Mgr Jin Luxian avait fait le choix de l’Eglise officielle en se disant que le temps finirait par réconcilier les deux parties de l’Eglise en Chine…

  • En Chine

    Li Wenxi tient une librairie chrétienne à Pékin. En décembre dernier, il est allé à Taiyuan, la capitale du Shanxi, avec un stock de livres, pour aider les chrétiens locaux à ouvrir une librairie du même type. Juste après l’ouverture, des policiers sont arrivés et ont confisqué tous les livres. Quelques jours plus tard, ils ont téléphoné à Li Wenxi pour lui dire qu’ils allaient lui restituer les livres. Il s’est donc rendu au siège de la police… et depuis lors on n’a plus de nouvelles de lui. Sa femme Li Caihong a juste pu apprendre qu’il était inculpé de commerce illégal, et qu’il ne pouvait pas être libéré sous caution en raison de la gravité de son crime…

    C’est pourquoi Li Caihong a fini par faire connaître ces faits par internet. Son message a été répercuté plus de 4.000 fois, et a donné lieu à de très nombreux commentaires, dont celui-ci : « Shanxi est l’un des endroits où les chrétiens sont persécutés le plus durement. »

    Les autorités ont tenté de répliquer en publiant sur leur site internet un article où elles se félicitaient d’avoir lutté avec succès contre un groupe de chrétiens clandestins. Le site a été tellement inondé de commentaires virulents que le texte a été retiré…

    Mais ça fait plus de trois mois que l’on n’a aucune nouvelle de Li Wenxi.

    (Asianews)

  • Ploutocratie communiste

    L’Assemblée nationale populaire de la Chine communiste, qui est réunie ces jours-ci, compte 31 membres dont la fortune personnelle est supérieure à 1 milliard de dollars. Le plus riche est Zong Qinghou, patron d’un groupe alimentaire : 12,5 milliards. La Conférence consultative politique du peuple chinois, elle aussi réunie ces jours-ci, compte 52 délégués milliardaires. Le plus riche est Li Ka-shing, de Hong Kong : 32 milliards de dollars.

    Ce qui fait 83 milliardaires en tout dans les deux instances représentatives suprêmes de la Chine communiste.

    Il n’y a pas de milliardaires dans les instances représentatives américaines. Le plus riche député du Congrès américain, Michael McCaul, a une fortune estimée à un petit demi-milliard de dollars…

  • D’autres évêques, en Chine…

    Le Congrès national du peuple chinois se réunit à partir d’aujourd’hui, et la Conférence consultative politique du peuple chinois est réunie depuis avant-hier.

    On constate que l’évêque de Shantou, Huang Bingzhang, ordonné illicitement et officiellement excommunié, fait désormais partie du Congrès (le Parlement).

    A la Conférence consultative, on note la présence de trois autres évêques illicitement ordonnés : Ma Yinglin, le président de la prétendue « Conférence des évêques chinois », Zhan Silu, le vice-président de la dite conférence, et Lei Shivin, vice-président de l’Association patriotique (c’est le nom officiel de l’Eglise inféodée au pouvoir), lui aussi excommunié.

    Dans le secteur « religions » de la Conférence consultative il y a cinq autres évêques, dont l’archevêque de Pékin qui s’y trouve pour la première fois.

    La « Conférence consultative politique du peuple chinois » est la représentation, sous la conduite du parti communiste, des huit partis démocratiques indépendants et autres organisations qui ont fait alliance avec le parti communiste (on ne rit pas). Son nouveau président est Yu Zhengsheng, membre permanent du bureau politique du parti et secrétaire du parti à Shanghai. Il remplace Jia Qinglin, qui avait reçu les participants à la 8e « Assemblée nationale des représentants catholiques », en décembre 2010. Il les avait exhortés à « défendre le principe de l’indépendance et de l’autogestion de l’Eglise » et à « résister à l’infiltration de forces étrangères ». Le Saint-Siège avait vivement réagi à cette réunion.

  • Le cardinal Zen : Benoît XVI, le Saint-Siège et la Chine

    L’agence Asianews publie un texte fort intéressant du cardinal Joseph Zen, évêque émérite de Hong Kong, auteur des méditations du chemin de croix du pape en 2008, et qui n’est pas, comme on le sait, un adepte de la langue de bois. Voici une rapide traduction de ce texte.

    Benoît XVI est un grand pape, un homme amoureux de la vérité. Pour lui, Dieu est la vérité, et l’homme ne peut pas vivre sans la vérité. Malheureusement, aujourd’hui, la vérité n’est pas « à la mode », et ce qui domine réellement est ce que Benoît XVI a qualifié de « dictature du relativisme ». Mais il a toujours tenu la barre pour garder le cap selon la vérité. Cela est sa contribution à la culture mondiale, et aussi à la Chine. Il faut ajouter que ce pape a fait pour la Chine ce qu’il n’a fait pour aucun autre pays : à aucune autre Eglise particulière il n’a écrit une lettre spécifique, aucun pays n’a une commission spéciale issue des deux plus importants dicastères du Saint-Siège, d’une trentaine de membres, qui lui soit dédiée. Nous devons lui en être profondément reconnaissants.

    Mais, malheureusement, je dois ajouter que, souvent, il a été une voix isolée dans le désert. Je l’ai dit et je le répète : son travail a été ruiné par d’autres qui sont proches de lui, qui ne suivaient pas sa ligne. Je n’ai pas à juger les consciences : il est probable que ces conseillers pensaient que peut-être il n’en savait pas assez sur la situation, qu’il n’était pas en mesure de suivre la bonne stratégie. Quoi qu’il en soit, ces gens-là n’ont pas mis en œuvre ce que Benoît XVI avait établi comme lignes directrices pour l’Eglise en Chine.

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