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Chine - Page 5

  • Sarkozy joue au ping-pong

    Selon l’Elysée, le dîner entre Nicolas Sarkozy et le président chinois Hu Jintao, hier soir à Pékin, a été « une partie de ping-pong élégante et sans smash ». Les deux présidents ont établi « une relation naturelle, chaleureuse et constructive ».

    Ils ont parlé de tous les grands sujets du moment, et des contrats commerciaux, bien sûr, et des « droits de l’homme », naturellement, mais « le moment où la divergence a été la plus forte » a été celui où les deux hommes ont évoqué la question du yuan...

    Bref, la seule divergence sérieuse est une question monétaire. Pour le reste, tout va bien. Nicolas Sarkozy joue gentiment au ping-pong avec le président de la plus grande dictature du monde, le chef d’un régime qui n’admet aucune liberté politique, qui censure internet, qui continue de faire croupir des centaines de milliers de personnes dans des camps de concentration, qui par ailleurs a développé un libéralisme économique sans foi ni loi où les travailleurs, tenus dans des conditions de misère, n’ont aucun droit, pas même celui de circuler dans la ville dont ils construisent les gigantesques banlieues.

    D’ailleurs, Nicolas Sarkozy est d’accord avec le régime chinois pour dire que le Tibet et Taïwan font partie intégrante de la Chine , et pour dénier aux Taïwanais le droit de faire un référendum sur l’indépendance de l’île.

    En ce qui concerne les « droits de l’homme », Nicolas Sarkozy s’est contenté de demander qu’il y ait un peu plus de liberté... au Tibet. Il avait pris soin de ne pas emmener avec lui Rama Yade, dont la présence paraissait pourtant aller de soi, puisqu’elle est secrétaire d’Etat aux droits de l’homme dans le monde. Mais Nicolas Sarkozy avait décidé que c’était lui qui parlait des droits de l’homme.

    En réalité, Nicolas Sarkozy est allé en Chine pour signer des contrats. Pour 20 milliards d’euros, nous dit-on, dont 12 milliards d’airbus. Fort bien. Mais qu’il se contente alors de souligner son rôle de représentant de commerce. Un VRP ne joue pas au ping-pong quand il conclut des affaires.

  • La Chine verrouille les blogs

    Les hébergeurs de blogs chinois et étrangers (Yahoo, MSN...) ont signé un « code de conduite » par lequel ils s’engagent à respecter les lois chinoises, à ne pas diffuser de messages « illégaux et erronés », et à « protéger les intérêts de l’Etat  et du public chinois ».

    Le communiqué officiel souligne : « Afin de promouvoir un environnement médiatique favorable pour le 17e congrès du parti communiste chinois, la Société Internet de Chine a décidé de standardiser les services pour blogs. »

    Cela a le mérite d’être clair. C’est la normalisation communiste. Et Yahoo, MSN, etc., s’engagent à se faire de vigilants auxiliaires de l’oppression.

    Mieux encore, le code de conduite « encourage » les hébergeurs à identifier les blogueurs.

    Autrement dit à se faire eux-mêmes délateurs. Mais ça va avec...

  • Pas de cochon à la télé chinoise

    La censure communiste ne suffisait pas à la Chine. Elle y ajoute la censure du politiquement correct occidental : alors que c’est l’année du cochon, la télévision d’Etat a interdit de son antenne toute image de porc. Pour ne pas choquer les musulmans, bien sûr. On n’avait pas remarqué jusqu’ici un quelconque respect de la religion de la part des communistes chinois… Mais les catholiques restent en prison ou dans leurs caves, bien sûr.

  • Imposture

    Jacques Chirac est à Pékin, où il a vendu un certain nombre d’airbus et conclu divers autres contrats commerciaux. Ces visites sont toujours accompagnées de commentaires sur les « droits de l’homme » en Chine. On presse le dirigeant occidental de « parler des droits de l’homme », et l’on se désole qu’il ne l’ait pas fait, ou trop discrètement. Cette fois, Chirac est fier d’avoir, non seulement évoqué ouvertement la question, mais d’avoir fait franchir à la Chine un pas de géant dans ce domaine. En effet, les deux présidents ont signé une déclaration, par laquelle  la Chine s’engage à protéger les droits de l’homme et les libertés fondamentales.

    La déclaration dit même explicitement que c’est du « devoir des Etats de promouvoir et de protéger tous les droits de l’homme et toutes les libertés fondamentales », en « respectant l’universalité de ces droits » conformément à la charte de l’ONU.

    En réalité, cette déclaration n’a strictement aucune valeur d’engagement à quoi que ce soit. C’est une petite poudre cosmétique destinée à faire plaisir aux lobbies de défense des droits de l’homme et à faire croire aux gogos que le commerce n’empêche pas l’éthique…

    La déclaration n’engage à rien, pour la bonne raison que tout cela figure déjà dans la Constitution chinoise, qui garantit la liberté de croyance ou de non-croyance religieuse, d’expression, de presse, d’association, de procession (sic), et de manifestation. Et comme si cela ne suffisait pas, un amendement de 2004 stipule que « l’Etat protège et respecte les droits de l’homme ».

    Dans la réalité, c’est tout le contraire. Parce qu’une batterie de lois interdit toutes ces libertés. La répression des religions non autorisées (notamment catholique) a même été récemment renforcée, et la dernière loi en date est celle qui censure internet. A l’arrivée de Jacques Chirac, un internaute était d’ailleurs condamné à trois ans de prison pour avoir émis sur son site des idées non conformes.

    Le 8 octobre dernier, l’agence zenit interrogeait le célèbre opposant Harry Wu, qui vit en exil après avoir passé 19 ans en camp de concentration pour avoir dénoncé l’invasion de la Hongrie par les Soviétiques. Voici sa réponse à la question sur la situation des droits humains en Chine. Elle dit tout et se passe de commentaires. Vous avez eu la fiction Chirac. Voici la réalité.

    « La situation est tout simplement tragique. Dans les laogai plusieurs millions (on ne sait pas le nombre exact) d’hommes, de femmes et d’enfants souffrent, contraints à travailler dans des conditions inhumaines, dans le seul but d’apporter un profit au gouvernement chinois et aux nombreuses multinationales. Et ce n’est pas tout. Des exécutions de masses sont perpétrées. Celles-ci sont suivies de vente d’organes humains. L’exploitation des enfants soumis à des travaux forcés est largement répandue. Les diverses Eglises et communautés de croyants subissent des menaces et des représailles. Avortements et stérilisations forcées sont pratiqués à grande échelle. La psychiatrie en tant qu’instrument d’oppression politique est utilisée de manière abusive. Il s’agit de graves violations des droits humains qui sont perpétrées dans la Chine d’aujourd’hui ! Des faits ignorés par les mass media du monde libre qui ne veulent pas perturber le commerce international. »