Sarah Mullally est devenue « la première femme évêque de Londres ». Selon les anglicans.
Le blog d'Yves Daoudal - Page 823
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Mardi gras
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L’attentat
La déliquescence de l’Eglise catholique a atteint un tel degré que l’attentat de François contre sa constitution divine, le 3 mai, est passé presque inaperçu. Il n’y a gère eu que l’inattendu cardinal Eijk, honneur à lui, et le cardinal Müller, pour souligner l’horreur de la situation. Qui nous ramène en ces temps où il n’y avait que saint Hilaire et saint Athanase pour défendre la doctrine catholique.
Le 3 mai, il y a eu une réunion au Vatican avec le cardinal Marx et le cardinal Woelki, autour de Mgr Luis Ladaria, préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi, pour résoudre le problème de la motion de la conférence des évêques allemands permettant de donner la communion aux conjoints protestants de fidèles catholiques. Or une conférence épiscopale n’a absolument pas le pouvoir d’adopter un texte de ce genre, et en outre celui-là est hérétique. La question était donc réglée d’avance.
Mais, à l’issue de la réunion, la salle de presse du Saint-Siège a publié un communiqué disant que « le pape François apprécie l’engagement œcuménique des évêques allemands et leur demande de trouver, dans un esprit de communion ecclésiale, un résultat possiblement unanime ».
Le pape est censé « confirmer ses frères dans la foi ». François refuse de le faire (y compris dans la foi en la vraie communion de l’Eglise), et leur demande de se débrouiller pour inventer la foi qu’ils veulent. A la seule condition qu’ils soient unanimes. Unanimes dans l’hérésie, si l’on suit la pente majoritaire.
Car il ne s’agit pas d’une question disciplinaire de second ordre, il s’agit d’une question de foi. Et du cœur même de la foi : l’eucharistie.
Pour n’importe quel enfant du catéchisme d’antan, il va de soi qu’un protestant ne peut pas communier à la messe catholique. On ne peut pas communier avec des gens avec qui on n’est pas en communion, ce n’est pas plus compliqué que cela. Si je fais partie d’un club de foot et que ma femme qui fait partie d’un club de natation décide de participer à un tournoi de foot au nom d'un même idéal sportif, on lui dira que ce n’est pas possible. A plus forte raison, tout de même, quand il s’agit de Dieu présent dans l’hostie.
On n’avait pas assez fait attention à la volonté de François, affichée dès le début de son pontificat, de donner une autonomie, même doctrinale, aux conférences épiscopales, en contradiction patente et évidente avec la constitution divine de l’Eglise. Et on n’avait pas fait assez attention au fait qu’il avait aussitôt commencé à illustrer son projet, en citant abondamment dans ses textes magistériels des conférences épiscopales. Certes, les citations étaient anodines. Mais ce ne sont pas les citations qui importent, c’est le fait de citer des conférences épiscopales comme des autorités doctrinales au même titre que les documents antérieurs du magistère.
Avec l’affaire de la communion aux « divorcés remariés », François a commencé à montrer de quoi il s’agit. Aux conférences épiscopales de décrypter le propos sibyllin du texte magistériel. Encore que là on sache ce que veut le pape. Et il le dira ouvertement en écrivant que l’interprétation la plus contraire à la doctrine catholique est la seule bonne, et en insérant cette lettre dans les actes du magistère. Toutefois, libre aux Untermenschen, comme dit la langue du cardinal Kasper, à savoir les nègres et les Polaks, de rejeter cette interprétation. Les demeurés ont le droit de rester demeurés, car les conférences épiscopales ont désormais une autonomie doctrinale.
Mais cette fois on passe un nouveau palier. Le pape demande explicitement à une conférence épiscopale de trancher une question qui est tranchée depuis toujours parce qu’elle ne se pose pas. Donc il demande à une institution qui n’en a pas le pouvoir de prendre une décision, et une décision qui ne peut qu’être contraire à la doctrine catholique.
Comme il y a tout de même, avec le cardinal Woelki, quelques évêques allemands qui renâclent, on attend la suite avec intérêt.
N.B. Peut-être est-il bon de souligner le caractère proprement aberrant de la proposition allemande. Le conjoint protestant qui veut communier doit professer la foi catholique en l'eucharistie. Il doit donc manifester qu'il n'est pas en communion avec sa communauté protestante, puisqu'il n'a pas la même croyance en l'eucharistie, alors qu'il n'est pas en communion non plus avec l'Eglise catholique puisqu'il reste protestant, et cela pour... communier...
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Omnis pulchritudo Domini
Antiphonaire des cordeliers de Fribourg, fin du XIVe siècle
℟. Omnis pulchritúdo Dómini exaltáta est super sídera:
* Spécies eius in núbibus cæli, et nomen eius in ætérnum pérmanet, allelúia.
℣. A summo cælo egréssio eius, et occúrsus eius usque ad summum eius.
℟. Spécies eius in núbibus cæli, et nomen eius in ætérnum pérmanet, allelúia.
℣. Glória Patri, et Fílio, * et Spirítui Sancto.
℟. Spécies eius in núbibus cæli, et nomen eius in ætérnum pérmanet, allelúia.℟. Toute la beauté du Seigneur a été exaltée au-dessus des astres : * Son rayonnement est dans les nuées du ciel, et son nom demeure éternellement, alléluia.
℣. A l’extrémité du ciel est sa sortie, et le terme de sa course à son extrémité.
℟. Son rayonnement est dans les nuées du ciel, et son nom demeure éternellement, alléluia.Ce répons des matines de l'Ascension, repris ce jour, et qui fut ici ou là chanté au matin de l'Ascension à la fin d'une procession des reliques (les saints accompagnant le Christ dans son entrée au Ciel), est une composition ecclésiastique qui ne reprend littéralement aucun texte biblique (mais le verset vient exactement du psaume 18). Le plus proche est le début du chapitre 43 de l’Ecclésiastique, qui célèbre le soleil : « Altitudinis firmamentum pulchritudo ejus est, species cæli in visione gloriæ » : le firmament de la hauteur est sa beauté, l’aspect du ciel dans sa vision de gloire. Et plus loin, le chapitre 46 célèbre les Juges : « et nomen eorum permaneat in æternum… » : et que leur nom demeure éternellement.
Ce texte a été parfois repris par des auteurs spirituels, par exemple le P. Jacques Nouet (grand pourfendeur des jansénistes) dans son dernier livre La dévotion vers nostre Seigneur Jésus-Christ :
Que sera-ce donc de le voir un jour dans la plénitude de sa gloire, où il déploie tous les charmes de sa beauté, ayant quitté le voile de la mortalité, dont il la couvrait durant sa vie passible, pour en modérer l’éclat ? Certes les Anges en furent ravis, quand ils le virent monter au Ciel, qu’ils s’écrièrent par un amoureux transport, que toute la beauté du Seigneur avait été enlevée de la terre, pour être placée au-dessus des Cieux : Omnis pulchritudo Domini exaltata est super sidera. Et véritablement l’on peut dire que Jésus-Christ est un raccourci de toutes les beautés : qu’il enferme toutes les beautés incréées dans sa personne divine, toutes les beautés spirituelles dans son âme, et toutes les beautés visibles dans son corps.
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Dimanche après l’Ascension
Introït
Exáudi, Dómine, vocem meam, qua clamávi ad te, allelúia : tibi dixit cor meum, quæsívi vultum tuum, vultum tuum, Dómine, requíram : ne avértas fáciem tuam a me, allelúia, allelúia.
Dóminus illuminátio mea et salus mea : quem timébo ?Exaucez, Seigneur, ma voix, qui a crié vers vous, alléluia ; mon cœur vous a dit : mes yeux vous ont cherché ; votre visage, Seigneur, je le rechercherai, ne détournez pas de moi votre face, alléluia, alléluia.
Le Seigneur est ma lumière et mon salut, qui craindrai-je ?Par les moniales d’Argentan.
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IVB
Interruption volontaire de blog. Je vais me promener par là (pour court-circuiter divers commentaires, c'est une église catholique dans un pays catholique):
Je reviens dans deux semaines si la Providence n'a pas d'autres projets...
Addendum 14 mai
Le fait que je sois revenu montre l'imposture criminelle du sigle IVG.
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4e dimanche après Pâques
La mélodie de l’introït de ce dimanche est apparentée à celle du premier dimanche après Pâques (« Quasi modo »). « Alleluia ; quia mirabilia fecit Dominus » est même identique à « Alleluia ; rationabiles, sine dolo ». C’est un chant contemplatif, de joie sereine, qui n’extériorise pas le triomphe de la Résurrection, alors que pourtant le texte nous dit que le Seigneur a révélé sa justice devant les peuples… Mais cette justice est le salut de notre âme, et elle chante la tendresse de Dieu, par le motif sol-si bémol-la qu’on a déjà entendu sur mirabilia. On constate cependant que la mélodie s’élargit un peu : d’abord elle tient dans une quarte (ré-la), puis elle parcourt une quinte (ré-si bémol), puis une sixte (do-si bémol), prenant donc sa plus grande extension (et puissance) quand il s’agit de la révélation aux peuples. Mais c’est amené de façon très discrète, et la mélodie reste toujours centrée sur le fa (qui est la tonique).
Voici cet introït par les Pères du Saint-Esprit de Chevilly (1957-58) :
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Reconquête N° 347
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Saint Louis-Marie Grignion de Montfort
Fin du Traité de la vraie dévotion à la Sainte Vierge
Il faut faire ses actions en Marie.
Pour bien comprendre cette pratique il faut savoir:
1º Que la Très Sainte Vierge est le vrai paradis terrestre du nouvel Adam, et que l'ancien paradis terrestre n'en était que la figure. Il y a donc, dans ce paradis terrestre, des richesses, des beautés, des raretés et des douceurs inexplicables, que le nouvel Adam, Jésus-Christ, y a laissées. C'est en ce paradis qu'il a pris ses complaisances pendant neuf mois, qu'il a opéré ses merveilles et qu'il a étalé ses richesses avec la magnificence d'un Dieu. Ce très saint lieu n'est composé que d'une terre vierge et immaculée, dont a été formé et nourri le nouvel Adam, sans aucune tache ni souillure, par l'opération du Saint-Esprit, qui y habite. C'est en ce paradis terrestre où est véritablement l'arbre de vie qui a porté Jésus-Christ, le fruit de vie; l'arbre de science du bien et du mal qui a donné la lumière au monde. Il y a, en ce lieu divin, des arbres plantés de la main de Dieu et arrosés de son onction divine, qui ont porté et portent tous les jours des fruits d'un goût divin; il y a des parterres émaillés de belles et différentes fleurs des vertus, qui jettent une odeur qui embaume même les anges. Il y a dans ce lieu des prairies vertes d'espérance, des tours imprenables de force, des maisons charmantes de confiance, etc. Il n'y a que le Saint-Esprit qui puisse faire connaître la vérité cachée sous ces figures de choses matérielles. Il y a encore en ce lieu un air pur, sans infection, de pureté; un beau jour, sans nuit, de l'humanité sainte; un beau soleil, sans ombre, de la Divinité; une fournaise ardente et continuelle de charité, où tout le fer qui est mis est embrasé et changé en or; il y a un fleuve d'humilité qui sourd de la terre et qui, se divisant en quatre branches, arrose tout ce lieu enchanté; ce sont les quatre vertus cardinales.
2º Le Saint-Esprit, par la bouche des saints Pères, appelle aussi la Sainte Vierge:
1. la porte orientale, par où le grand prêtre Jésus-Christ entre et sort dans le monde; il y est entré la première fois par elle, et il viendra la seconde;
2. le sanctuaire de la Divinité, le repos de la très Sainte Trinité, le trône de Dieu, la cité de Dieu, l'autel de Dieu, le temple de Dieu, le monde de Dieu. Toutes ces différentes épithètes et louanges sont très véritables, par rapport aux différentes merveilles de grâces que le Très-Haut a faites en Marie. Oh! quelles richesses! Oh! quelle gloire! Oh! quel plaisir! Oh! quel bonheur de pouvoir entrer et demeurer en Marie, où le Très-Haut a mis le trône de sa gloire suprême !Mais qu'il est difficile à des pécheurs comme nous sommes d'avoir la permission et la capacité et la lumière pour entrer dans un lieu si haut et si saint, qui est gardé non par un chérubin, comme l'ancien paradis terrestre, mais par le Saint-Esprit même qui s'en est rendu le maître absolu, de laquelle il dit: Hortus conclusus soror mea sponsa, hortus conclusus, fons signatus. Marie est fermée; Marie est scellée; les misérables enfants d'Adam et d'Eve, chassés du paradis terrestre, ne peuvent entrer à celui-ci que par une grâce particulière du Saint-Esprit, qu'ils doivent mériter.
3° Après que, par sa fidélité, on a obtenu cette insigne grâce, il faut demeurer dans le bel intérieur de Marie avec complaisance, s'y reposer en paix, s'y appuyer avec confiance, s'y cacher avec assurance et s'y perdre sans réserve, afin que dans ce sein virginal:
1. L'âme soit nourrie du lait de sa grâce et de sa miséricorde maternelle;
2. y soit délivrée de ses troubles, craintes et scrupules;
3. y soit en sûreté contre tous ses ennemis, le démon, le monde et le péché, qui n'y ont jamais eu entrée: c'est pourquoi elle dit que ceux qui opèrent en elle ne pècheront point: Qui operantur in me, non peccabunt, c'est-à-dire ceux qui demeurent en la Sainte Vierge en esprit ne feront point de péché considérable;
4. afin qu'elle soit formée en Jésus-Christ et que Jésus-Christ soit formé en elle: parce que son sein est, comme disent les Pères, la salle des sacrements divins, où Jésus-Christ et tous les élus ont été formés: Homo et homo natus est in ea.4° Enfin il faut faire toutes ses actions pour Marie, Car, comme on s'est tout livré à son service, il est juste qu'on fasse tout pour elle comme un valet, un serviteur et un esclave; non pas qu'on la prenne pour la dernière fin de ses services, qui est Jésus-Christ seul, mais pour sa fin prochaine et son milieu mystérieux, et son moyen aisé pour aller à lui. Ainsi qu'un bon serviteur et esclave, il ne faut pas demeurer oisif; mais il faut, appuyé de sa protection, entreprendre et faire de grandes choses pour cette auguste Souveraine. Il faut défendre ses privilèges quand on les lui dispute; il faut soutenir sa gloire quand on l'attaque; il faut attirer tout le monde, si on peut, à son service et à cette vraie et solide dévotion; il faut parler et crier contre ceux qui abusent de sa dévotion pour outrager son Fils; il ne faut prétendre d'elle, pour récompense de ses petits services, que l'honneur d'appartenir à une si aimable Princesse, et le bonheur d'être par elle uni à Jésus, son Fils, d'un lien indissoluble dans le temps et l'éternité. GLOIRE A JESUS EN MARIE! GLOIRE A MARIE EN JESUS! GLOIRE A DIEU SEUL!
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Alfie
Deux réactions.
Celle de Nigel Farage :
Tous les parents dans le monde qui ont un enfant malade remueront ciel et terre si quelqu'un d'autre peut leur offrir un traitement différent. Et pourtant, ce qui se passe ici, c'est que notre système médical géré par l'Etat décide qu'il n'y a rien d'autre à faire et, soutenus par les tribunaux, ils décident que ces parents ne sont pas aptes à envoyer leur enfant ailleurs. Cela nous conduit au cœur absolu de la question du degré de liberté de l'individu, du processus décisionnel des parents. Ou bien nos enfants sont-ils maintenant la propriété de l'Etat ? Franchement, ce qui se passe là, maintenant, c’est une forme d'euthanasie parrainée par l'Etat, et je déteste cela.
Celle de Daren Jonescu :
Le gouvernement britannique, désireux de prouver son mérite en tant que véritable Etat socialiste, s’est fait l’artisan d’un modèle de définition des conditions de la propriété collective de l'individu, dans les termes les plus forts. L'année dernière, leur enfant tête d'affiche pour le principe de l'individu comme cellule du collectif socialiste dont on peut se passer s'appelait Charlie Gard. Cette année, c'est Bébé Alfie. Dans les deux cas, les parents se voient absolument refuser la liberté de demander un autre traitement pour un enfant que l'État a décidé de ne pas essayer d'épargner. Dans les deux cas, le traitement ultérieur en question ne coûterait pas un sou au gouvernement britannique sous la forme du National Health Service. Dans les deux cas, l'Église catholique a offert de traiter le bébé à Rome gratuitement. Dans les deux cas, les parents de l'enfant se sont battus longtemps contre leur propriétaire, le gouvernement britannique, pour voir rejetée leur requête à chaque fois au nom de « l'intérêt supérieur de l'enfant », c'est-à-dire sa mort prématurée par suppression de nourriture.
Addendum 28 avril
Alfie est mort à 3h30 cette nuit. Ou plutôt il est né à une vie qu'on ne pourra pas lui enlever.
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Fake News
Le New York Times a donné un fait avéré pour une fausse nouvelle…
Grand chasseur de fake news, le célèbre journal s’est une fois de plus planté. Pour montrer à quel point les réseaux sociaux sont infectés de théories du complot d’extrême droite, il a donné comme exemple que selon l’une des théories l'Autorité palestinienne donnerait de l’argent aux familles de Palestiniens morts en se battant contre Israël…
C’est doublement ahurissant. D’abord tout journaliste un peu au courant des affaires du Proche Orient sait qu’en effet les autorités palestiniennes donnent de l’argent aux familles des « martyrs ». Ensuite on ne voit pas en quoi l’extrême droite serait spécialement concernée…
Le New York Times a fini par admettre qu’il s’était trompé, une fois de plus.