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Le blog d'Yves Daoudal - Page 644

  • Maternité de la Vierge Marie

    Virgo regi Davidicae stirpis eligitur, quae sacro gravidanda fetu divinam humanamque prolem prius conciperet mente quam corpore. Et ne superni ignara consilii ad inusitatos paveret effectus, quod in ea operandum erat a Spiritu sancto, colloquio discit angelico. Nec damnum credit pudoris, Dei genitrix mox futura. Cur enim de conceptionis novitate desperet, cui efficientia de Altissimi virtute promittitur? Confirmatur credentis fides etiam praeuntis attestatione miraculi, donaturque Elizabeth inopinata fecunditas; ut qui conceptum dederat sterili, daturus non dubitaretur et virgini. Verbum igitur Dei Deus, Filius Dei, qui in principio erat apud Deum, per quem facta sunt omnia, et sine quo factum est nihil, propter liberandum ab aeterna morte hominem, factus est homo.

    Une vierge, issue de la race royale de David, est choisie pour porter en elle le germe saint, à la fois divin et humain, qu’elle conçut dans son esprit, avant même de le concevoir en son corps. De peur que, si elle eût ignoré le dessein divin, elle n’eût été effrayée de ses conséquences inattendues, elle apprit de la bouche d’un ange ce que l’Esprit-Saint allait opérer en elle. Celle qui allait devenir la mère de Dieu ne craignit pas que ce ne fût au détriment de sa pudeur. Comment n’eut-elle pas espéré une conception insolite, celle à qui était promise l’efficacité de la puissance du Très-Haut ? La foi de l’âme croyante est encore confirmée par un précèdent miracle : à Elisabeth est donnée une fécondité inespérée ; ainsi ne pourrait-on douter que celui qui avait donné à une femme stérile la possibilité de concevoir, ne l’octroyât aussi à une vierge. Donc, le Verbe de Dieu, Dieu lui-même, fils de Dieu "qui était au commencement auprès de Dieu, par qui tout a été fait et rien sans lui" s’est fait homme pour libérer l’homme de la mort éternelle.

    ingreditur haec mundi infima Jesus Christus Filius Dei, de coelesti sede descendens, et a paterna gloria non recedens, novo ordine, nova nativitate generatus. Novo ordine, quia invisibilis in suis, visibilis factus est in nostris; incomprehensibilis voluit comprehendi; ante tempora manens, esse cepit ex tempore. (…)Nova autem nativitate genitus est, conceptus a Virgine, natus ex Virgine, sine paternae carnis concupiscentia, sine maternae integritatis injuria: quia futurum hominum Salvatorem talis ortus decebat, qui et in se haberet humanae substantiae naturam, et humanae carnis inquinamenta nesciret. (…) Origo dissimilis, sed natura consimilis; humano usu et consuetudine caret, sed divina potestate subnixum est, quod virgo conceperit, quod virgo pepererit, et virgo permanserit.

    Jésus Christ, notre Seigneur, descend de son trône du ciel pour pénétrer notre misère, sans pourtant quitter la gloire de son Père, en des conditions tout à fait nouvelles et d’une manière inusitée. Dans des conditions nouvelles, puisque invisible en soi, il se rend visible à nous, incompréhensible, il accepte d’être appréhendé, éternel, il commence à exister dans le temps. D’une manière inusitée, puisque conçu et né d’une vierge sans la participation d’un homme et sans que soit faite injure à l’intégrité de sa mère. Une telle naissance convenait en effet au futur Sauveur des hommes qui, tout en revêtant la substance de la nature humaine, ignorerait les souillures de la chair. Il serait différent de nous par l’origine, mais semblable par la nature. Nous le croyons, cette naissance fut en dehors du cours normal de la génération humaine, mais elle s’appuya sur la puissance de Dieu, puisque la virginité de la mère demeura intacte dans la conception, l’enfantement et la suite des temps.

    Lecture des matines, extraits des sermons 1 et 2 de saint Léon le Grand sur la Nativité. (Une traduction plus littérale de la fin, notamment, me paraît plus forte, et plus conforme au style des pères : « afin que vierge elle conçût, vierge elle enfantât, vierge elle demeurât ». En traduisant dans un français censé être élégant on affaiblit souvent le propos, surtout quand il s'agit de répétitions voulues.)

  • Routine

    La Commission européenne a saisi une fois de plus la Cour de justice de l'UE contre la Pologne. En demandant la procédure d’urgence. Sic. Cette fois c’est à propos du régime disciplinaire des juges (adopté en 2017), qui « sape leur indépendance ».

    Ce n’est jamais que la troisième fois sur les réformes judiciaires polonaises.

    Il s’agit semble-t-il de tenter de faire pression sur la Cour de Justice qui s’apprête à rendre un jugement dans la procédure lancée par des magistrats polonais. Or, le 24 septembre, l’avocat général de la CJUE, dont l’avis est généralement suivi par la Cour, avait conclu que « la question de savoir si une violation structurelle de l’indépendance des juges a été commise reste hypothétique dans les circonstances des litiges », et avait demandé que la Cour déclare irrecevables les demandes de ces magistrats.

    Il n’échappe à personne que cette initiative est prise trois jours avant les élections générales en Pologne, et a donc pour objectif d’essayer de réduire le score du parti au pouvoir, qui s’annonce une fois de plus historique…

  • Ils ne sont plus que 7 !

    Macron avait inventé, avec ses nouveaux amis italiens, un plan de relocalisation des migrants arrivant par bateau de Libye. En septembre, la France, l’Italie, l’Allemagne, et Malte avaient officiellement adopté ce plan, pour le soumettre aux autres Etats membres.

    Ce qui a été fait mardi. On n’en a guère entendu parler, parce que le résultat est catastrophique (pour les auteurs du plan) : seulement 7 Etats, donc seulement 3 de plus que les auteurs (sur 28), l’ont accepté.

    Ce qui montre tout de même une évolution dans la perception de l’invasion: on est loin du temps où les 4 de Visegrád faisaient figure de moutons noirs et étaient traînés devant la Cour de Justice...

    Parmi les très rares commentaires, celui de Denisa Saková, ministre slovaque de l’Intérieur, qui dit tout en termes feutrés : cette initiative comporte des facteurs de risque potentiels et peut encourager une augmentation des migrations.

  • Une grosse claque à Macron

    Ça confine même au crime de lèse-majesté : les trois commissions du Parlement européen qui avaient à en connaître viennent de dire non à la candidature de Sylvie Goulard comme super-commissaire européen. Après 3 heures d’audition, 50 pages de réponses écrites, et de nouveau 1h30 d’audition.

    Le prétexte est « éthique ». La réalité est très politicienne. Il s’agit à la fois d’une vengeance des Allemands (menée par Manfred Weber qui se voyait président de la Commission), et d’une fronde des députés LR (un message interne a fuité sur Twitter : « We are going to kill Goulard on the vote ».) Mais les socialistes et les élus de Mélenchon n’ont pas été en reste. Si bien que la représentante très patentée de l’européisme pur jus a eu 89 voix contre elle, et seulement 29 pour ! Dont seulement 12 en dehors du groupe macronien Rèniou…

    Le double effet de la claque à Macron est une claque à Ursula von der Leyen : le vote des députés français du PPE est par le fait même un vote contre elle… alors qu’elle n’avait eu que 9 voix de majorité, dont celles-là.

  • Echec aux laïcards

    Des laïcards de Savoie exigeaient que la statue de la Sainte Vierge érigée en 2014 à Saint-Pierre d’Alvey, dans la forêt, au sommet du mont Châtel, soit retirée, parce qu’elle se trouve sur le domaine public, ce qui est contraire à la loi de 1905.

    Leur requête vient d’être rejetée par le tribunal administratif de Grenoble, au motif que selon un texte du Sénat de Chambéry de 1787 et de nombreuses attestations et photographies, « l’emplacement sur lequel cette statue a été édifiée comportait déjà, depuis au moins le 18ème siècle, une croix vers laquelle des processions cheminent à la Pentecôte depuis l’Eglise du village à travers un sentier dans les bois ». Il s’ensuit que cette parcelle « doit être regardée comme affectée à l’exercice public du culte et ainsi comme formant une dépendance de l’Eglise de la commune ».

    Pas mal trouvé. Voilà qui pourra faire une intéressante jurisprudence…

  • Le gênant infanticide

    La réelle pratique de l’infanticide en Amazonie (on enterre vivant – pardon, on confie à Mère Terre - l’enfant qui a un défaut, ou un jumeau) fait planer une ombre sur le synode. Certains ne veulent pas y croire, tellement on leur a dit que les Indiens d’Amazonie ont une vie pure et merveilleuse d’avant le péché originel. Certains, qui le savent parfaitement, font semblant de tomber des nues. Quant au Conseil indigéniste missionnaire de la Conférence des évêques du Brésil, il vient de retirer de son site le texte de 12 pages d’une anthropologue qui défend cette pratique au nom des droits des peuples autochtones : Que chaque peuple tisse la trame de sa propre histoire.

    C'est à lire chez Sandro Magister.

  • Le Christ n’était qu’un homme

    C’est ce que dit François en privé, selon Scalfari qui l’écrit dans la Repubblica, et le cite entre guillemets.

    Au lieu de crier très fort que c’est faux et que le pape croit fermement et enseigne que le Christ est Dieu, la salle de presse bredouille comme d’habitude que Scalfari ne reproduit pas exactement les propos du Saint-Père.

    Quant au Saint-Père, comme d’habitude, il ne dit rien, lui qui est si loquace avec les journalistes.

    C’est à lire chez Benoît et moi : les articles de Riccardo Cascioli, Aldo Maria Valli, Steve Skojek.

  • Saint François Borgia

    Extrait de La famille Borgia, par Raphaël Carrasco, chapitre IX :

    Dès l'âge de douze ans notre jeune aristocrate entrait au service de la famille royale en tant que page de l'infante doña Catalina, fille de Jeanne la Folle, pour passer ensuite au service de l'impératrice Isabelle de Portugal dès son mariage avec Charles Quint célébré en mars 1526. La légende a brodé : le jeune François aurait conçu auprès de l'admirable Isabelle un amour intense et pur, platonique et presque mystique. La belle impératrice maria son écuyer avec une dame de sa suite, Leonor de Castro, qui lui donna huit enfants, quatre filles et quatre garçons (1529, il avait dix-neuf ans). En cadeau de noces, l'empereur éleva la baronnie de Llombay, que la famille Borja possédait déjà, au rang de marquisat pour le jeune marié. Celui-ci montra des dons certains pour la vie du palais, à la fois brillant courtisan et guerrier courageux. Lors du désastre militaire de Provence en octobre 1536, il assista dans ses derniers moments son grand ami le poète Garcilaso de la Vega.

    L'existence de François, exemplaire à tous égards, tant comme meneur d'hommes que comme ami et mari, se déroula sans heurts jusqu'au 27 mars 1546, jour où trépassa son épouse chérie et où il décida de changer de vie. L'hagiographie a bien noté des signes avant-coureurs de cette révolution intérieure, ainsi l'épisode archi-fameux survenu en 1538 dans la chapelle royale de Grenade où François, devant le cadavre défiguré de l'impératrice Isabelle, se serait écrié : « Jamais je ne servirai de seigneur qui puisse mourir » — « No más servir a señor que se me pueda morir ». D'autres voix précisent que ce fut le sermon prononcé par le bienheureux Juan de Ávila devant la dépouille de la défunte qui ouvrit les yeux du gentilhomme. La présence ici de cette grande figure de la spiritualité espagnole de la Renaissance n'est pas fortuite, pensons-nous. Juan de Ávila*, tenant de cette spiritualité si particulière qu'on appelle recueillement — recogimiento — que l'Inquisition et l'Église officielle considéraient avec une extrême défiance, s'était entouré de disciples presque tous d'origine judéo-converse qui ne trouvant pas leur compte dans l'offre spirituelle de l'Église officielle allaient rejoindre Ignace de Loyola et ses premiers compagnons dès les débuts de leur extraordinaire aventure. Il est évident que François Borgia partageait avec Juan de Ávila ce besoin de renouvellement spirituel et de réforme de l'Église dans et par l'Église qui animait le futur fondateur de la Compagnie de Jésus. Mais l'heure de la rencontre n'avait pas encore sonné. Elle n'allait pas tarder.

    Entre 1539 et 1543, François Borgia, nommé vice-roi de Catalogne, réside à Barcelone. C'est là qu'il entre en contact pour la première fois avec des membres de la Compagnie de Jésus et pas des moindres puisqu'il s'agit de deux compagnons de saint Ignace et co-fondateurs de la Compagnie, le Basque Antonio Araoz et le Savoyard Pierre Favre. C'est alors que débutent ses échanges épistolaires avec Ignace de Loyola. En janvier 1543 il hérite du duché de Gandía à la mort de son père. De retour sur ses terres, il montre un saint penchant pour la justice, se montrant très généreux envers les pauvres et les nécessiteux, fort proche de ses vassaux. Ces derniers sont dans leur majorité des morisques récemment convertis au catholicisme (1526) ce qui conduira le jeune duc à s'intéresser aux questions d'évangélisation des néophytes. C'est dans cet esprit qu'il accorda sa protection et employa comme précepteur de ses enfants Bernardo Pérez de Chinchón, traducteur d'Érasme, chanoine dans la collégiale de Gandía et auteur de deux traités de controverse antimusulmane, l'Antialcorano (Valence, 1532) et les Diálogos cristianos contre la secta mahomética (Valence, 1535). C'est aussi dans le but d'aider efficacement à la sincère conversion des morisques et à leur assimilation qu'il créa en 1545 le premier collège destiné à l'instruction religieuse des enfants morisques, collège qu'il léguera à la Compagnie en 1646 lorsqu'il prendra des engagements définitifs d'entrer dans l'ordre. Tout en œuvrant à la conversion des morisques, François Borgia développe des activités qui reposent sur le savoir-faire de ces populations : la canne à sucre et la soie, les deux piliers de la prospérité du duché au XVIe siècle.

    Son épouse, doña Leonor de Castro, décède le 27 mars 1546. C'est pour lui un coup terrible. Désormais plus rien ne le retient dans le monde. Il fait les exercices spirituels sous la direction du P. Andrés de Oviedo, le patriarche de l'Ethiopie, et dès le 2 juin, trois ans à peine après avoir hérité le duché de Gandía, François fait vœu de chasteté et d'obéissance auprès du supérieur de la Compagnie de Jésus et fait aussi le vœu d'y entrer au plus tôt. Ignace de Loyola lui fait savoir qu'il est ravi de l'accueillir tout en lui recommandant de garder son adhésion secrète — car, dit le saint, le monde n'avait pas d'oreilles pour entendre un tel fracas — le temps de mettre ses affaires en ordre et de faire un peu de théologie. À compter de cette date et jusqu'à sa mort, survenue à Rome le 30 septembre 1572, François de Borja voua tout son génie et toute son énergie à l'apostolat jésuitique.

    * Jean d’Avila, canonisé par Paul VI en 1970, et proclamé docteur de l’Eglise par Benoît XVI en 2012.

  • Leur synode

    D’autres séquences de l’ouverture du synode sur l’Amazonie ?

    Voici la procession de la Parole de Dieu.

    Et la prière au tombeau de saint Pierre.

    De profundis.

  • Evêque laïque

    Histoire de suivre l’évolution du haut clergé français vers le néant (à savoir l’apostasie), voici un communiqué de Mgr Guy de Kerimel, évêque de Grenoble. Personne ne peut sérieusement prétendre qu’on ait besoin d’évêques pour promouvoir la liberté de conscience (maçonnique), la liberté de culte (musulman) et la qualité du vivre-ensemble (avec les envahisseurs).

    Contrairement à ce qui avait été annoncé après l’incendie de l’église Saint-Jacques, au mois de janvier dernier, l’origine de ce drame est criminelle, comme nous l’avons appris récemment. Nous en sommes d’autant plus attristés. L’Eglise Catholique en Isère est à nouveau meurtrie par cette révélation. Cette action criminelle est une atteinte à la liberté de conscience, à la liberté de culte, et à la qualité du vivre-ensemble.

    J’assure les paroissiens de mon soutien et de ma prière. Comme je l’avais promis, cette église sera reconstruite.

    Cet attentat semble s’inscrire dans une vague d’incendies criminels qui visent des lieux symboliques dans l’agglomération grenobloise. La tentation serait de céder à la peur ; au contraire, les événements nous invitent à relever le défi de construire une société respectueuse des libertés et soucieuse du bien commun.