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Le blog d'Yves Daoudal - Page 1263

  • Chine : deux prêtres arrêtés

    La police chinoise a arrêté hier deux prêtres catholiques qui venaient de célébrer la messe à Mutanjiang (Heilongjiang, au nord-est, à la frontière russe). Il s’agit du P. Shaoyun Quan, 41 ans, et du P. Jianyou Cao, 43 ans.

    Ce sont deux prêtres de l’Eglise « clandestine », dont le ministère sacerdotal est donc illégal pour l’Etat communiste (ce sont même des "activités criminelles"), mais ils étaient connus de la police et ils étaient tolérés tant qu’ils faisaient profil bas, or il n’y a eu aucun changement ces derniers temps dans leur discrète conduite.

    (Asianews)

  • Le Pérou, c’est le Pérou

    Du moins pour la défense de la vie.

    Il y avait plus de 500.000 personnes samedi à la marche pour la vie de Lima.

    Pour dénoncer quelle atteinte à la vie dans ce pays ? Aucune.

    Pour réclamer quoi ? Rien.

    Juste pour rappeler haut et fort qu’ils défendent la vie, en accord avec la Constitution qui garantit le respect de la vie à partir de la conception…

    Et mercredi, jour de l’Annonciation, ils célébreront la journée de l’enfant à naître, ratifiée par la loi.

    (Via le Salon Beige)

  • Anciennement cantonales

    Les journalistes parisiens devraient regarder un peu plus la campagne. Là où j’habite, par exemple. A la campagne, les élections départementales restent les élections cantonales d’antan, même si on a modifié les cantons. Ainsi chez moi on a regroupé deux cantons en un seul, pour faire un ensemble tout en longueur qui ne correspond à rien. Or on peut voir que les gens d’une commune votent toujours pour leur maire si celui-ci est candidat aux départementales et a déjà été réélu comme maire. Celui-ci peut faire 60% des voix dans sa commune, et 5% à l’autre bout du canton. Quelle que soit sa couleur politique.

    Il est incontestable que les élections locales sont de plus en plus politisées. Mais à la campagne elles ne le sont pas autant qu’on le dit ou qu’on le croit.

    Et il convient de tenir compte de cette réalité pour apprécier les résultats nationaux. Notamment en ce qui concerne le PS. Le phénomène que j’évoque est un frein considérable à la chute du parti de président. C’est pourquoi elle est moins forte que ce qu’on aurait pu penser. Et en ce qui concerne le FN, qui a extrêmement peu d’élus locaux, le plus souvent pas du tout, il est clair que le phénomène que j’évoque est un frein encore plus puissant, dans l’autre sens, et que le « vrai » score politique du FN est donc nettement plus élevé que ce disent les chiffres.

    Ceci étant dit en toute « objectivité », ou neutralité, le FN étant devenu, pour moi, un parti comme les autres (ce qui n’est pas un éloge).

    Un dernier mot quand même pour souligner que cette affaire de « binômes » obligeant à la stricte parité sexuelle est insensée et grotesque, digne d’un mauvais gag de parodie de la démocratie, et devait en outre paraître rétrograde et discriminatoire au temps du genre triomphant…

  • Lundi de la Passion

    Le dernier jour de la fête des Tentes, ce jour où l’on apporte en solennelle procession l’eau de la piscine de Siloé et qu’on la verse autour de l’autel du Temple, Jésus se dresse et, debout il crie. Il n’est pas assis comme le maître qui enseigne, il est debout comme le prophète : « Si quelqu’un a soif, qu’il vienne à moi et qu’il boive. Celui qui croit en moi, comme dit l’Ecriture, des fleuves d’eau vive couleront de son sein. »

    Comme dit l’Ecriture. Or il n’y a pas, dans l’Ecriture, de verset qui dise cela.

    Mais le propos rappelle des prophéties célèbres. Celle de Zacharie (14,8-9) :

    Et ce jour-là une eau vive sortira de Jérusalem (…) et le Seigneur sera roi de toute la terre (…).

    Surtout celle d’Ezéchiel (47, 1-2) :

    Et il me conduisit sous les portiques du temple ; et là de l'eau sortait de la cour et coulait à l'orient ; car la façade du temple regardait l'orient, et l'eau descendait à droite au midi de l'autel (…) et voilà que l’eau coulait du côté droit.

    Ce qui renvoie aussi au psaume 77, quand il parle de Dieu qui a fait sortir l’eau du rocher, et en « a sorti des eaux comme des fleuves », et ce rocher qui suivait les Hébreux dans le désert, dit saint Paul rappelant une tradition juive, c’était le Christ.

    Ainsi donc Jésus parle… de lui-même. Puisque le rocher du désert, le Temple d’Ezéchiel, la Jérusalem de Zacharie, c’est lui. C’est lui notamment crucifié, quand la lance ouvrira son côté.

    Pourtant il dit bien que c’est du sein de celui qui croit en lui que jailliront des fleuves d’eau vive. Parce que ceux-là seront devenus des membres du Christ, dans l’Eglise qui est le corps du Christ. Ils auront bu l’eau vive que donne le Christ, cette eau que l’on achète sans argent comme disait Isaïe (55,1), cette eau dont il parlait à la Samaritaine, ses sacrements sortis de son côté, et la grâce les conforme au Christ. C’est l’eau vive qui fait du chrétien un fils adoptif dans le Fils unique. C’est l’eau vive de l’intime communion au Christ, qui devient notre propre eau vive, et qui jaillit dans la vie éternelle, comme il l’a dit à la Samaritaine, parce qu’elle vient de lui qui est la vie éternelle, comme il l’a dit à Marthe avant de ressusciter Lazare (c’était vendredi dernier).

    N.B. Depuis hier, la lecture biblique assignée par la liturgie est le livre de Jérémie. Or au chapitre 2 Dieu dit: "Ils m'ont abandonné, moi la source d'eau vive." Et le cantique des laudes du lundi est le passage d'Isaïe où Dieu dit : "Puisez les eaux dans la joie aux sources du Sauveur."

  • Premier dimanche de la Passion

    La liturgie du carême change aujourd’hui, pour s’orienter uniquement sur la Passion du Christ.

    C’est l’annonce solennelle, à l’épître, du mystère de la rédemption par le sang de la victime qui est le grand prêtre :

    Le Christ ayant paru comme grand prêtre des biens à venir, c’est en passant par un tabernacle plus excellent et plus parfait, qui n’est pas construit de main d’homme, c’est-à-dire, qui n’appartient pas à cette création-ci et ce n’est pas avec le sang des boucs et des taureaux, mais avec son propre sang, qu’il est entré une fois pour toutes dans le saint des Saints, après avoir acquis une rédemption éternelle.

    C’est le Christ dans l’évangile qui souligne qu’il est Dieu, le même que celui du Sinaï :

    En vérité, en vérité, je vous le dis, avant qu’Abraham ne vînt à l’existence, je suis.

    C’est le chant de communion (mon corps livré pour vous, le calice de l’Alliance dans mon sang) qui rappelle les paroles de l’institution de l’eucharistie transmises par saint Paul.

    Ce sont les hymnes magnifiques de la Passion :

    Vexílla Regis pródeunt :
    Fulget Crucis mystérium,
    Qua vita mortem pértulit,
    Et morte vitam prótulit.

    Les étendards du Roi s’avancent :
    il resplendit le mystère de la Croix,
    sur laquelle la Vie a souffert la mort,
    et par la mort a produit la vie.

    Ce sont les antiennes et les répons qui désormais sont tous l’écho des souffrances de Jésus dans sa Passion, telles que les psaumes et les prophètes les chantaient déjà, et maintenant elles sont réelles, devant nous.

    Mais le premier répons des matines est différent. Il est l’annonce solennelle de la Pâque, dans quinze jours. Annonce prophétique elle aussi, puisque c’est par une citation du Lévitique que l’Eglise souligne le temps qui reste avant la célébration de la solennité du Seigneur Très-Haut :

    . Isti sunt dies, quos observáre debétis tempóribus suis : * Quartadécima die ad vésperum Pascha Dómini est : et in quintadécima solemnitátem celebrábitis altíssimo Dómino.

    . Locútus est Dóminus ad Móyses, dicens : Lóquere fíliis Israël, et dices ad eos.

    . Quartadécima die ad vésperum Pascha Dómini est : et in quintadécima solemnitátem celebrábitis altíssimo Dómino.

    Voici les jours de fête que vous observerez en leurs temps : Au quatorzième jour du premier mois, vers le soir, est la Pâque du Seigneur, et au quinzième jour vous célébrerez une solennité en l’honneur du Dieu Très-Haut. Le Seigneur parla à Moïse, disant : Parle aux enfants d’Israël, et tu leur diras : Au quatorzième jour du premier mois, vers le soir, est la Pâque du Seigneur, et au quinzième jour vous célébrerez une solennité en l’honneur du Dieu Très-Haut.

    Ce répons dans l’antiphonaire de Saint-Maur des Fossés, début du XIIe siècle, avec l’initiale « I » spécialement décorée en ouverture de ce temps :

    Isti.jpg

  • Una Voce

    Una Voce.jpgDans ce numéro 301 d’Una Voce, j’ai écrit un article intitulé La Pâque de Marie-Madeleine, où je synthétise notamment des réflexions menées dans trois numéros du défunt Daoudal Hebdo pour la fête de sainte Marie-Madeleine, et où j’évoque le Dialogo per la Pascua de Schütz, dont le texte est celui de la rencontre entre Jésus ressuscité et sainte Marie-Madeleine.

    Mais il y a surtout dans ce numéro un article d’un moine du Barroux sur les chants de la messe vépérale du Jeudi Saint, un article d’un moine de Triors sur l’office des Ténèbres, et un article d’un dominicain de Chémeré sur une particularité des laudes du Triduum dans la liturgie dominicaine.

  • Les dauphins du désert

    Dans sa traduction du livre de l’Exode, le chanoine Osty parle (cinq fois)  de « peaux de dauphins » utilisées pour couvrir le tabernacle.

    Comme sa traduction, surtout de ces chapitres de l’Exode, est quelque peu fantaisiste, je me suis demandé comment il avait pu inventer cette histoire triplement absurde de peaux de dauphins. (Triplement parce que 1 s’il y avait des dauphins dans le désert ça se saurait, 2 le dauphin est dans la Loi un animal impur et il est inconcevable de s’en servir, a fortiori pour le sanctuaire, et en outre au moment même où la Loi est révélée, 3 on ne peut rien faire avec la peau du dauphin.)

    Or, à ma grande surprise, le dauphin est très prisé chez les traducteurs modernes – qui ignorent donc la Loi qu’ils traduisent…

    Pour s’en tenir aux traductions du site très pratique « Références bibliques », on trouve aussi des dauphins dans les Bibles Second, du Semeur, la Colombe, Pirot-Clamer, TOB, Neufchâtel…

    Crampon se veut original et parle de « veaux marins », tandis qu’une autre traduction parle de « phoques », et que la « Bible des peuples » ne craint pas de voir de la « peau de poisson » !

    Olivetan, ami de Calvin, auteur de la première traduction protestante, donc de la première sur les soi-disant « textes originaux », a vu des peaux de « taissons ». C’est le mot qui à l’époque désignait le blaireau. La King James a repris le blaireau. La traduction juive que donne le site Tanak-sources a également « blaireaux ». Petit problème : le blaireau vit dans les forêts, il a besoin d’un abondant sous-bois, et il n’y en a pas au sud du Liban et de la Syrie.

    La Bible de Jérusalem parle de « cuir fin », comme la nouvelle Bible de la liturgie, qui a abandonné ses dauphins… mais il n’y a pas davantage d’explication pour « fin » que pour « dauphin »…

    La Bible du rabbinat a gardé le mot hébreu du texte massorétique : « tahach ». Car en vérité personne ne sait ce que peut vouloir dire « tahach ». Selon une tradition juive c’est un animal que Dieu avait créé pour les tentures du tabernacle, et qui a disparu ensuite…

    Alors d’où sont venus les dauphins du désert à peau tannée ? Je me demande si à force de chercher une signification à « tahach » on ne serait pas allé voir du côté de l’arabe (ou de l'araméen?). Certes, en arabe comme en hébreu, dauphin se dit « dolphin » (c’est le mot anglais), mais en arabe il y a un mot pour dire « marsouin », et ce mot est toukhas. Ce qui est très proche de « tahach » : le mot arabe s’écrit t-kh-s, et le mot hébreu t-h-sh. En arabe comme en hébreu, h et kh, s et sh sont extrêmement proches.

    Or comme les marsouins sont des dauphins, les tahach sont des toukhas (ou un mot araméen encore plus proche)…

    Et voilà comment on vous fabrique la Bible…

    Mais on n’est pas plus avancé.

    Pour savoir de quoi il retourne, il suffit de se référer aux vrais textes de la Bible. A savoir la Septante et la Vulgate.

    La Septante nous dit que ce sont des peaux « couleur de jacinthe », qui contrastent avec les « peaux teintes en rouge » qui précèdent immédiatement. Dans la plupart des manuscrits de la Vulgate, il s’agit aussi de peaux « couleur de jacinthe ». Donc teintes en bleu, ou d’un bleu tirant sur le violet. Le « Pentateuque de Tours » dit : « couleur de violette », ce qui a été repris dans la Vulgate sixto-clémentine. En latin c’est presque le même mot : « hyacinthinas » et « ianthinas ».

    Quant à la teinture elle-même elle pourrait fort bien provenir de l’indigotier, dont la culture est très ancienne au Proche Orient, et qui donne une couleur bleue tirant sur le violet…

    On peut donc oublier les dauphins du désert et les laisser à l’imagination des faussaires…

  • Saint Benoît

    Depuis la réforme de 1960, la fête de saint Benoît est supplantée par la férie de carême. Mais dans le calendrier bénédictin c’est toujours la solennité du « transitus » du patriarche des moines d’Occident.

    D’autre part l’office romain est simplement celui du commun des abbés, alors que l’office bénédictin est propre, tissé de citations de la vie de saint Benoît écrite par ce grand bénédictin qu’était saint Grégoire le Grand, dont la fête est le 12 mars.

    Voici le premier répons des matines, qui cite tout simplement les premiers mots du texte de saint Grégoire. Le verset quant à lui est pris quelques lignes plus loin, à la fin du paragraphe : c’est la célèbre double expression paradoxale « scienter nescius » et « sapienter indoctus », qui est impossible à traduire à la fois dans sa concision et dans son ampleur : saint Benoît se retira du monde, se faisant ignorant avec science, et inculte avec sagesse.

    .  Fuit vir vitae venerabilis gratia Benedictus et nomine, ab ipso pueritiae suae tempore cor gerens senile ; * aetatem quippe moribus transiens, nulli animum voluptati dedit.

    . Recessit igitur scienter nescius et sapienter indoctus.

    .  Aetatem quippe moribus transiens, nulli animum voluptati dedit.

    Il y eut un homme d’une vie vénérable, Béni (Benoît) par la grâce et par le nom, portant dès le temps de son enfance un cœur d’ancien ; dépassant son âge par ses mœurs, il ne donna son âme à aucune volupté. Il se retira donc, savamment ignorant et sagement inculte.

    Voici ce répons dans l’antiphonaire de Salzinnes (milieu du XVIe siècle), et dans celui d’Einsiedeln (début du XIVe siècle). - Je m'aperçois que le verset n'est pas le même dans ce dernier manuscrit.

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  • Le « visage hideux » de la France

    Selon Christiane Taubira, le Front national renvoie au monde un « visage hideux » de la France.

    Elle a dit aussi que le FN « s'empare de la République pour construire un discours plus séduisant, plus séducteur surtout, de refus de la démocratie ».

    Alors que ce sont les gens de son espèce qui bafouent la démocratie en faisant des alliances contre-nature pour empêcher la juste représentation du FN.

    Il est vrai que les alliances contre-nature, elle en a fait une loi.

  • L’Eglise grecque-catholique de Hongrie

    Le pape a élevé aujourd’hui l’Eglise grecque-catholique de Hongrie, qui était suffragante de l’archevêché latin d’Esztergom-Budapest, au rang d’Eglise métropolitaine sui juris. Elle compte environ 326.000 fidèles.

    L’évêque de Hajdudorog Mgr Fülöp Kocsis devient donc premier métropolitain de Hajdudorog.

    L’exarchat apostolique de Miskolc devient une éparchie suffragante de Hajdudorog.

    Et il est créé une éparchie de Nyiregyhaza, dont le territoire est démembré de celui de Hajdudorog (qui couvrait la majeure partie de la Hongrie).

    L’éparchie de Hajdudorog fut fondée en 1912 par saint Pie X, qui créait ainsi la première juridiction grecque-catholique de l’histoire hongroise.

    Hajdudorog est dans l’est du pays, entre la Slovaquie, l’Ukraine et la Roumanie.

    L’exarchat de Miskolc (ville de la même région, proche de la frontière slovaque) est quant à lui un héritier de l’Eglise ruthène.