Depuis la réforme de 1960, la fête de saint Benoît est supplantée par la férie de carême. Mais dans le calendrier bénédictin c’est toujours la solennité du « transitus » du patriarche des moines d’Occident.
D’autre part l’office romain est simplement celui du commun des abbés, alors que l’office bénédictin est propre, tissé de citations de la vie de saint Benoît écrite par ce grand bénédictin qu’était saint Grégoire le Grand, dont la fête est le 12 mars.
Voici le premier répons des matines, qui cite tout simplement les premiers mots du texte de saint Grégoire. Le verset quant à lui est pris quelques lignes plus loin, à la fin du paragraphe : c’est la célèbre double expression paradoxale « scienter nescius » et « sapienter indoctus », qui est impossible à traduire à la fois dans sa concision et dans son ampleur : saint Benoît se retira du monde, se faisant ignorant avec science, et inculte avec sagesse.
℟. Fuit vir vitae venerabilis gratia Benedictus et nomine, ab ipso pueritiae suae tempore cor gerens senile ; * aetatem quippe moribus transiens, nulli animum voluptati dedit.
℣. Recessit igitur scienter nescius et sapienter indoctus.
℟. Aetatem quippe moribus transiens, nulli animum voluptati dedit.
Il y eut un homme d’une vie vénérable, Béni (Benoît) par la grâce et par le nom, portant dès le temps de son enfance un cœur d’ancien ; dépassant son âge par ses mœurs, il ne donna son âme à aucune volupté. Il se retira donc, savamment ignorant et sagement inculte.
Voici ce répons dans l’antiphonaire de Salzinnes (milieu du XVIe siècle), et dans celui d’Einsiedeln (début du XIVe siècle). - Je m'aperçois que le verset n'est pas le même dans ce dernier manuscrit.