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  • Chine : un séminaire contraint de fermer

    Les évêques des huit diocèses « officiels » du Shanxi ont dû prendre la décision de fermer, au moins provisoirement, le grand séminaire de la région, au lendemain d’une réunion, le 6 janvier, où le Bureau des affaires religieuses a exigé la réintégration du P. Anthony Chang Tongxi comme recteur du séminaire.

    En 2010, les évêques avaient choisi le P. Anthony Chang Tongxi  pour remplacer le recteur qui devenait évêque. Mais il apparut rapidement qu’il n’était pas à la hauteur, et qu’il se montrait trop proche des autorités communistes. L’année suivante, Mgr John Huo Cheng, l’évêque « officiel » du diocèse de Fenyang, président du conseil d’administration du séminaire, démettait de ses fonctions le P. Chang. Depuis lors c’était un bras de fer entre les évêques et le pouvoir. Il semble que la volonté des autorités communistes soit de fermer les séminaires des provinces pour ne garder que ceux de Pékin. On remarque qu’au grand séminaire de Seshan (qui est celui de Shangaï), où a été interné Mgr Ma Daqin depuis son coup d’éclat, les cours ont été suspendus sine die. Il y a quatre ans, deux autres séminaires avaient été fermés. Il n’en reste plus que six en activité en dehors des deux de Pékin.

    Davantage d’explications sur Eglises d’Asie.

     

  • Le nouveau code pénal chinois et les catholiques

    En Chine, et particulièrement dans le Hebei, prêtres et fidèles se sont mis à espérer après la mise en œuvre, le 1er janvier, du nouveau code pénal. Selon le nouveau texte, personne ne peut être obligé de s’incriminer soi-même, toute arrestation doit être fondée sur une preuve obtenue de façon légale, les parents du suspect doivent être informés des circonstances et du lieu de détention, et personne ne peut être détenu plus de six mois sans accusation.

    Il en résulte notamment que, si ces dispositions sont appliquées, tous les prêtres et évêques emprisonnés sans procès sans qu’on sache où ils sont, parfois depuis 15 ans, comme Mgr James Su Zhimin, doivent être libérés.

    Mais d’autres chrétiens ne partagent pas ces espoirs. Ils font remarquer que le pouvoir judiciaire dépend toujours du parti communiste, lequel a le dernier mot sur toute décision. Et qu’en 2004, déjà, un amendement à la Constitution stipulait « le respect et la protection des droits de l’homme », comme le nouveau code pénal…

    (Asianews)

  • Vous connaissez le frère jésuite Giuseppe Castiglione ?

    C’est ça :

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    Etonnant, non ?

    Là, il s’appelait Lang Shining, « homme des mers occidentales », et il fut (pendant 50 ans !) le peintre préféré des empereurs de la dynastie Qing. Un film va être réalisé sur sa vie par le studio de production télévisuel des Jésuites de Taipei (Taiwan) et il sera diffusé sur la chaîne de télévision d’Etat de la Chine communiste (CCTV) et d’autres chaînes de la Chine continentale. Les précédents documentaires tournés par le même studio, sur Paolo Xu Guangqi, disciple de Matteo Ricci, et sur le Père Adam Schall, avaient eu plus de 200 millions de téléspectateurs. « Les documentaires veulent donner une image véritable et aussi complète que possible des meilleurs exemples de l’activité missionnaire initiale des Jésuites en Chine. Nous pensons que ces productions sont parvenues à corriger et à améliorer la perception que la majorité des Chinois a de l’activité missionnaire catholique », déclare le Père Jerry Martinson S.J., vice-président du studio.

  • Persécution dans le diocèse de Wuhan (Chine)

    Fin novembre, au cours d’une retraite, les prêtres du diocèse de Wuhan décidaient un remaniement des affectations des curés, car cela n’avait pas été fait depuis longtemps. Des prêtres reçurent aussitôt des avertissements d’autorités disant que la réunion était invalide et illégale.

    Lors d’une messe solennelle, le 30 novembre, le P. Shen Guoan, administrateur du diocèse, annonçait les transferts de curés. Des prêtres furent alors interrogés par des représentants du gouvernement, les mettant en garde contre tout changement.

    Néanmoins, le 8 décembre, les prêtres officialisaient les transferts et envoyaient des notifications aux autorités.

    Le 13 décembre, 15 prêtres étaient interpellés et emmenés dans une réunion où on leur fit savoir que le P. Shen était était démis de ses fonctions, ainsi que le P. Shu Zigeng, secrétaire général de l'Association patriotique et de la commission des cultes de la province. Et qu’un nouveau comité de gestion était mis en place, sous la direction du P. Cui Qingqi, qu’on avait fait revenir de Pékin où il suivait des études…

    Asianews rappelle que le gouvernement avait désigné le P. Shen Guoan comme évêque de Wuhan, en 2011, mais que le Saint-Siège n’avait pas donné son autorisation. Le P. Shen et les fidèles avaient alors refusé une ordination épiscopale illicite. Même chez les communistes, la vengeance est un plat qui se mange froid.

  • Provocation chinoise

    Après son coup d’éclat du 7 juillet, quand, tout juste ordonné évêque, il avait annoncé qu’il quittait l’Association patriotique, Mgr Ma Daqin avait été aussitôt assigné à résidence au grand séminaire de Sheshan, avec interdiction de porter ses ornements épiscopaux. Et les prêtres et religieuses avaient subi des cours de rééducation patriotique… Aujourd’hui, selon diverses sources concordantes, il a été révoqué de sa charge d’évêque auxiliaire de Shangaï par la Conférence (officielle) des évêques catholiques de Chine, et en outre suspendu de ministère presbytéral pour deux ans. C’est l’aboutissement de l’« enquête » qui avait été ouverte par les autorités de l’Eglise officielle dès le 11 juillet sur l’ordination épiscopale de Mgr Ma.

    Cette ordination avait reçu l’aval à la fois de Rome et de l’Eglise officielle. Mais le fait que Mgr Ma quitte l’Association patriotique a été un casus belli, d’autant que sa décision avait été accueillie par de longs applaudissements des évêques et prêtres présents…

    Sur le blog de Mgr Ma, le dernier texte est du 3 novembre.

  • Séances de rééducation à Shangaï

    Oui, le régime chinois est toujours communiste, marxiste-léniniste. En témoignent les intenses séances de rééducation « patriotique » auxquelles ont été soumis en septembre les quelque 80 prêtres et quelque 80 religieuses du diocèse de Shangaï.

    Divisés en trois groupes, ils ont dû subir des sessions de trois jours, à raison de 12 heures de « cours » par jour, sur leurs devoirs envers la nation, les réglementations religieuses, et les principes d’indépendance de l’Eglise chinoise. Ces cours étaient strictement obligatoires, sanctionnés par un examen oral, et écrit : les participants devaient rédiger un rapport sur ce qu’ils avaient appris.

    Il s’agissait d’une des mesures de rétorsion du gouvernement chinois après le coup d’éclat de Mgr Thaddeus Ma Daqin, ordonné le 7 juillet comme évêque auxiliaire « officiel », et qui annonça ce jour-là qu’il quittait l’Association patriotique (l’Eglise officielle). Depuis son ordination, on n’a pas revu Mgr Daquin qui observe, selon les autorités, un « temps de retraite »…

    (Eglises d'Asie, Asianews)

  • Evêques de Chine

    La réaction du Saint-Siège à l’ordination de Harbin ne s’est pas fait attendre : le Père Joseph Yue Fusheng, ordonné sans mandat pontifical et donc de manière illégitime, est automatiquement excommunié, « les Evêques qui ont pris part à l’ordination épiscopale illégitime et se sont exposés aux sanctions prévues par la loi de l’Eglise doivent référer au Saint-Siège de leur participation à la cérémonie religieuse ».

    Le communiqué poursuit :

    « L’ordination du Père Taddeus Ma Daqin intervenue samedi 7 juillet en tant qu’Evêque auxiliaire du Diocèse de Shanghai constitue en revanche un motif d’approbation et d’encouragement. »

    Mais Mgr Taddeus Ma Daqin a disparu depuis son ordination. A la fin de la cérémonie, il avait déclaré qu’il souhaitait se consacrer entièrement à son ministère épiscopal et que par conséquent il démissionnait de ses fonctions à l’Association patriotique (l’Eglise officielle). Ce qui avait déclenché de longs applaudissements… Au banquet qui a suivi, les trois tables réservées aux représentants du pouvoir sont restées vides. Le lendemain, dimanche, le nouvel évêque n’est pas venu célébrer la messe d’action de grâce. Certains prêtres ont reçu un SMS censé provenir de l’évêque, qui disait qu’il avait « besoin d’un temps de repos et de retraite personnelle ». Toute mention de son ordination a disparu des sites catholiques chinois…

    Addendum

    Les instances de l’Eglise officielle annoncent qu’elles ont ouvert une enquête sur l’ordination de Mgr Ma Daquin, « soupçonnée d’avoir gravement enfreint les règlements de la Conférence épiscopale de Chine à propos de l’élection et de l’ordination des évêques ».

  • Un effet de la politique de l’enfant unique

    La police chinoise a mis au jour un gigantesque trafic d’enfants. L’opération a mobilisé plus de 10.000 policiers dans 15 provinces. Il y a eu 802 arrestations dans les cliniques et les hôpitaux : les femmes enceintes se voyaient promettre une grosse somme d’argent si elles vendaient leur enfant. D’autre part des enfants de plus de deux ans étaient vendus aux enchères (des enfants nés en contravention avec la règle de l’enfant unique). Les médecins gagnaient 700 € par enfant vendu. C’est un « consortium » que les enquêteurs ont découvert, avec des ramifications en Chine et à l’étranger.

  • Harbin: l’ordination a eu lieu

    Le P. Joseph Yue Fusheng a été sacré évêque de Harbin ce matin contre la volonté du pape. La cérémonie était présidée par Mgr Johan Fang Xinyao, président national de l’Association patriotique (l’Eglise officielle). Il y avait quatre évêques co-consécrateurs, tous quatre en communion avec Rome et « réquisitionnés » par le pouvoir. L’administrateur apostolique de Harbin, qui avait été « invité à dîner », a été relâché aussitôt après l’ordination.

  • Le Vatican « barbare et irrationnel », selon la Chine communiste

    En Chine, l’Administration d’Etat des Affaires religieuses (nouveau nom du Bureau des Affaires religieuses) a publié une note en réponse à la note du Saint-Siège concernant le projet d’ordination épiscopale illicite de Harbin.

    L’organisme officiel chinois juge la note du Saint-Siège « outrangeante », « choquante », « pleine de menaces », « barbare et irrationnelle » et il accuse Rome « d’étouffer la liberté » : le Vatican « par son interférence et ses allégations, restreint la liberté, et par son intolérance sape le sain développement de l’Eglise catholique en Chine, ce qui n’est d’aucun bénéfice pour l’Eglise universelle. »

    Le candidat à l’épiscopat, le P. Joseph Yue Fusheng, est « d’une foi fervente, moralement irréprochable et honnête », ajoute l’Administration d’Etat des Affaires religieuses, c’est-à-dire le régime communiste chinois athée, qui souligne que les évêques choisis par le Parti selon la méthode « d’auto-élection et auto-ordination » (sic), sont « les égaux de tous les autres évêques du monde », sont « légitimes », et dispensent des sacrements « valides ». Se disant toujours ouvert au dialogue avec Rome, l’Administration annonce qu’elle poursuivra cette politique…

    Dans la perspective de l’ordination (qui doit avoir lieu demain), de nombreux prêtres du diocèses ont pris la fuite et se sont cachés, pour ne pas être obligés d’y assister. Mais l’administrateur apostolique nommé par le pape à la fin de l’année dernière, le P. Joseph Zhao Hongchun, a été quant à lui « invité à dîner », hier mercredi, par des responsables gouvernementaux. Dans la soirée, il a téléphoné à son assistant pour lui dire qu’il ne pouvait pas rentrer dans l’immédiat parce que les fonctionnaires du bureau des affaires religieuses avaient besoin de parler avec lui et que « la conversation allait durer plusieurs jours »…

    En bref il est mis à l’ombre pour l’empêcher de tenter quelque chose contre l’ordination. Tandis que six évêques en union avec Rome ont également disparu, mais eux ont vraisemblablement été réquisitionnés pour participer de force à l’ordination…

    Et la cathédrale est un no man’s land sous contrôle de la police.

    (AsiaNews 1, 2, 3)