La communauté syriaque orthodoxe d’Istanbul compte aujourd’hui 17.000 membres : pour beaucoup, ce sont des descendants des assyro-chaldéens génocidés il y a un siècle, qui ont fui leur région (le sud-est de la Turquie) dans les années 80 en raison des combats entre les Turcs et les Kurdes. Elle vient d’obtenir du Premier ministre et du président turcs l’autorisation historique de construire une église. Le terrain sera même fourni par la municipalité d’Istanbul.
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Une église syriaque à Istanbul
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Une église rouvre en Turquie
Après une bataille judiciaire de neuf ans, les syriaques ont obtenu de pouvoir de nouveau célébrer le culte dans une église qui avait été fermée au moment du génocide, il y a près de cent ans, à Adiyaman, capitale de la province du même nom, et siège métropolitain syriaque.
Des centaines de syriaques venus de Turquie et de pays voisins (Syrie et Irak, sans doute) ont participé à la reconsécration de l’église métropolitaine Saints Pierre et Paul, et à la liturgie qui a suivi, célébrées par le métropolite d’Adiyaman et celui d’Istanbul.
C’est la première fois depuis le temps de l’empire ottoman que les syriaques peuvent rouvrir une église.
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Turquie : prenons l’ambassadeur au mot
Communiqué de Bruno Gollnisch
L’ambassadeur de Turquie auprès de l’Union européenne, M. Selim Kuneralp, a déclaré à un journal en ligne européen que l’Union européenne avait perdu toute influence sur les réformes internes qu’envisage le gouvernement turc après les dernières élections législatives. En d’autres termes que le pays ne prendrait plus en compte les recommandations de Bruxelles, et ce d’autant plus que les négociations d’adhésion sont enlisées.
M. l’ambassadeur n’a certainement pas exprimé une opinion personnelle. On peut très bien comprendre l’exaspération du gouvernement turc placé devant les exigences répétées, changeantes, et très hypocrites, de l’Union Européenne. Si la Turquie veut poursuivre des réformes sans droit de regard de Bruxelles, libre à elle. Mais alors il faut mettre un point final définitif à cette situation malsaine, et réorienter d’urgence les négociations vers une autre forme de relations avec l’UE. Qui du coup n’aura plus à payer les 750 millions d’euros annuels d’aide de « pré-adhésion » à la Turquie (800 en comptant l’aide au Nord de Chypre occupé). Voilà une économie en perspective pour le budget de l’UE alimenté par les contribuables européens.
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Turquie : un député chrétien…
Insolite. Erol Dora, un chrétien syriaque, a été élu député de Mardin (qui était une capitale assyro-chaldéenne avant le génocide). Avocat, notamment de chrétiens persécutés, Erol Dora était un « candidat indépendant » présenté par la plateforme « Travail Démocratie et Liberté », dont le parti principal est le « Parti pour la paix et la démocratie » (BDP), lequel est la nouvelle vitrine légale du PKK. Bref, Erol Dora arrive au Parlement turc dans les valises kurdes : il bénéficie de la forte progression du vote kurde, qui fait passer le groupe des députés « indépendants » de 22 à 36.
Il n’en faut pas plus pour que certains (à commencer par Erol Dora, bien sûr) y voient l’hirondelle qui fait le printemps…
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Turquie : l’AKP à 50%
L’AKP a obtenu 50% des voix (49,9 exactement) aux législatives. Il avait obtenu 34 % en 2002, ce qui lui avait permis d’arriver au pouvoir, puis 47% en 2007.
Le prétendu « islamisme modéré » est donc fermement installé aux commandes, obtenant une large majorité absolue de sièges (mais nettement moins des deux tiers requis pour imposer une nouvelle Constitution).
On rappellera que Erdogan rejette l’idée d’un « islamisme modéré » : « Ces descriptions sont très laides, elles sont blessantes et sont une insulte à notre religion. Il n'y a pas d’islam modéré ou immodéré. L'islam est l'islam et voilà tout. » Et les élections montrent que l’islam qui est l’islam réel (1) ne cesse de progresser, face aux fantasmes entrentenus chez nous d’une Turquie de plus en plus occidentalisée.
(1) « Les mosquées sont nos casernes, les coupoles nos casques, les minarets nos baïonnettes et les croyants nos soldats » (« Poème » cité par Erdogan quand il était maire d’Istanbul).
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Les funérailles d’Erbakan
Des centaines de milliers de personnes, les hommes coiffés du fez (interdit depuis 1925) et les femmes voilées, ont assisté à Istanbul aux obsèques de Necmettin Erbakan, fondateur du nouvel islamisme turc et éphémère Premier ministre. L’actuel Premier ministre, Recep Tayyip Erdogan, et le chef de l'Etat, Abdullah Gül, tous deux disciples d'Erbakan, étaient au premier rang pour la prière à la mosquée Fatih. Le cercueil, orné d'un drapeau vert, a été porté par la foule.
Erbakan était notamment le fondateur de Milli Görüs, qui est la plus importante organisations islamique en Allemagne et en Europe.
Extrait d’un article de Die Zeit :
Milli Görüs pense à tout et à tous. Avec Milli Görüs, les croyants peuvent jouer au football ou partir en pèlerinage à La Mecque. En cas de décès, un fonds prend en charge le transfert du corps de Berlin ou de Duisburg au cimetière d'Istanbul ou de Konya. Une vie entière accompagnée par Milli Görüs, du berceau à la tombe. Avec l'aide sociale et l'instruction religieuse, l'idéologie s'insinue lentement. "Petit à petit, les jeunes sont embrigadés dans l'organisation", explique Reinhard Hocker, sociologue. Certains n'apprennent que très tard que cette mère si dévouée a pour nom Milli Görüs.
Aucune des organisations liées à Milli Görüs n'en porte le nom ; il est difficile de prouver l'existence de liens directs. "Il n'est nul besoin de liens formels", souligne Thomas Lemmen, spécialiste de l'islam à la faculté de théologie de Sankt Augustin. "Tout le réseau est fondé sur des relations personnelles." Ainsi, le Kölner Haus, siège de l'Institut de pédagogie internationale et de didactique de Cologne, appartient à la famille Erbakan. La cofondatrice de l'institution s'appelle Amina Erbakan : c'est la mère du secrétaire général et la présidente de la Communauté des femmes islamiques germanophones - qui n'a officiellement rien à voir non plus avec Milli Görüs, bien qu'elle ait son siège dans les locaux de la centrale de l'organisation, à Cologne-Ehrenfeld. Thomas Lemmen a pris la peine de consulter les registres des associations et de comparer les adresses, les statuts et les noms des responsables. Il est fréquemment retombé sur les mêmes personnes et les mêmes adresses. Au coeur de l'organisation : la famille Erbakan. -
Erdogan en Allemagne : sans surprise
Le Premier ministre turc, samedi, dans une interview au Rheinische Post : « La population turque attend que l'Allemagne joue son rôle de moteur de l'UE dans l'affaire des négociations d'adhésion turque, comme c'était le cas avec les précédents gouvernements CDU. De toute évidence, l'évolution du processus d'adhésion, jusqu'à présent, donne l'impression d’une discrimination. »
Dimanche, devant des Turcs à Düsseldorf : « Nous observons la xénophobie, dans certains pays européens, notamment en Allemagne, avec un grand malaise… L’islamophobie est un crime contre l’humanité, tout comme l’est l’antisémitisme. » « Je veux que vous tous appreniez l'allemand et obteniez le meilleur niveau d'éducation que vous pouvez... Je veux que Turcs soient présents à tous les niveaux en Allemagne, dans l'administration, dans la politique, dans la société civile. »
Recep Tayyip Erdogan devait rencontrer Angela Merkel ce lundi, et se rendre à la Commission européenne mardi. Mais il est reparti pour Ankara afin de participer aux obsèques de Necmettin Erbakan, mort dimanche. Erbakan, fondateur de l’organisation islamiste Milli Görüs, du Parti du salut national interdit après le coup d’Etat militaire de 1980, puis du Parti du bien-être qui remporta les élections en 1995, Premier ministre en 1996, poussé à la démission par l’armée l’année suivante, fut le mentor d’Erdogan.
Ces derniers jours, Erdogan s’en est également pris à Nicolas Sarkozy, qui est allé en Turquie non en tant que président de la République française mais en tant que président du G20. « Nous aurions aimé lui souhaiter la bienvenue en tant que président de la France... Je pense que ce n'est pas une visite au niveau de l'amitié entre la Turquie et la France. La Turquie et les liens turco-français méritent mieux que cela », a dit Erdogan. En outre, Sarkozy est descendu de l’avion en mâchant un chewing gum. Lorsqu’il est reparti, le maire d’Ankara l’a salué en mâchant ostensiblement un chewing gum…
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Les meurtres de femmes en Turquie : + 1400%
Le nombre de femmes assassinées en Turquie a augmenté de 1400 % entre 2002 et 2009, selon les données révélées par le ministre de la Justice devant le Parlement.
Il y a une corrélation directe entre l’augmentation de l’inégalité entre les sexes et l’augmentation du niveau de violence des hommes envers les femmes, commente le professeur Aysel Celikel, directrice de l’association Support for Contemporary Living. “Les droits des femmes reculent autant que le conservatisme avance dans la société.” Par conservatisme il faut entendre islamisme, évidemment.
(83 femmes ont été assassinées en 2003, 164 en 2004, 317 en 2005, 663 en 2006, 1.011 en 2007, 806 en 2008 et 953 au cours des sept premiers mois de 2009, qui est la dernière année pour laquelle les données étaient disponibles, selon le ministre.)
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Turquie : décrochez la croix !
Selon les journaux turcs du 15 février, un groupe de personnes se sont rassemblées il y a quelques semaines dans la cour de l’église catholique Sainte-Marie de Trébizonde, sur la Mer Noire (là où fut asssassiné le P. Santoro en 2006), et ont exigé que l’on décroche la croix au sommet de l’édifice religieux. Ces agresseurs ont scandé des slogans nationalistes, lancé des cocktails Molotov et des bouteilles dans la cour de l’église aux cris de “si vous ne descendez pas la croix, nous le ferons nous-mêmes !”. Ces derniers n’ont pas été arrêtés pour le moment. La police n’aurait pu identifier personne sur les vidéos des caméras de surveillance, rapporte le quotidien Sabah…
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Erdogan demande des excuses à Angela Merkel
Parce qu’elle a dit au président chypriote : "Nous voyons les nombreux efforts que vous menez et nous voyons aussi que la partie turque n’apporte pas la réponse adéquate."
Voir aussi ici.