Le Premier ministre turc, samedi, dans une interview au Rheinische Post : « La population turque attend que l'Allemagne joue son rôle de moteur de l'UE dans l'affaire des négociations d'adhésion turque, comme c'était le cas avec les précédents gouvernements CDU. De toute évidence, l'évolution du processus d'adhésion, jusqu'à présent, donne l'impression d’une discrimination. »
Dimanche, devant des Turcs à Düsseldorf : « Nous observons la xénophobie, dans certains pays européens, notamment en Allemagne, avec un grand malaise… L’islamophobie est un crime contre l’humanité, tout comme l’est l’antisémitisme. » « Je veux que vous tous appreniez l'allemand et obteniez le meilleur niveau d'éducation que vous pouvez... Je veux que Turcs soient présents à tous les niveaux en Allemagne, dans l'administration, dans la politique, dans la société civile. »
Recep Tayyip Erdogan devait rencontrer Angela Merkel ce lundi, et se rendre à la Commission européenne mardi. Mais il est reparti pour Ankara afin de participer aux obsèques de Necmettin Erbakan, mort dimanche. Erbakan, fondateur de l’organisation islamiste Milli Görüs, du Parti du salut national interdit après le coup d’Etat militaire de 1980, puis du Parti du bien-être qui remporta les élections en 1995, Premier ministre en 1996, poussé à la démission par l’armée l’année suivante, fut le mentor d’Erdogan.
Ces derniers jours, Erdogan s’en est également pris à Nicolas Sarkozy, qui est allé en Turquie non en tant que président de la République française mais en tant que président du G20. « Nous aurions aimé lui souhaiter la bienvenue en tant que président de la France... Je pense que ce n'est pas une visite au niveau de l'amitié entre la Turquie et la France. La Turquie et les liens turco-français méritent mieux que cela », a dit Erdogan. En outre, Sarkozy est descendu de l’avion en mâchant un chewing gum. Lorsqu’il est reparti, le maire d’Ankara l’a salué en mâchant ostensiblement un chewing gum…