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Pologne - Page 8

  • Geremek : Bécassine aussi, évidemment

    Dans l’affaire Geremek, Ségolène Royal demande au gouvernement polonais (à quel titre ?) de se conformer « aux valeurs démocratiques de l’Union européenne ». « Ce grand intellectuel, qui a toujours combattu pour les libertés, nous rappelle que les valeurs démocratiques de l’Union européenne ne sont pas négociables », dit-elle.

    Il a toujours combattu pour les libertés ? Même quand il était un militant conscient et actif du parti communiste stalinien en Pologne ?

  • L’affaire Geremek (suite)

    L’ectoplasme des Affaires étrangères prend position à son tour dans l’affaire Geremek, au nom de la France. Hélas. Douste-Blazy propose que le Parlement européen vote une résolution pour demander aux autorités polonaises de laisser à Geremek son mandat de député européen, et que le Conseil européen demande officiellement aux autorités polonaises qu’elles « retirent leur plainte (sic) vis-à-vis de M. Geremek ».

    Quant à Nicolas Sarkozy, il apporte son soutien à l’historien polonais en ces termes : « Je connais M. Geremek pour qui j’ai beaucoup d’admiration. Soupçonner M. Geremek, ça ne manque pas de sel, lorsqu’on sait le rôle qu’il a joué à Gdansk avec Lech Walesa. C’est particulièrement inadmissible de soumettre M. Geremek à cette nouvelle législation. » Et d’ajouter : « C’est très préoccupant ce qui se passe en Pologne aujourd’hui. »

    On croyait que Sarkozy était pour le respect de la loi. Car il s’agit d’une loi démocratiquement votée par le Parlement polonais et signée par le président de la République.

    D’autre part, ou bien Sarkozy ne sait rien du passé de militant communiste stalinien de Geremek (y compris en France), ou bien il fait l’imbécile (comme le président du PE Pöttering affirmant que Geremek « s’est toujours engagé pour la démocratie dans son pays »...)

    Le « débat » qui a eu lieu hier au Parlement européen fut proprement, et sans surprise, totalitaire. Il s’agissait de montrer que les députés soutenaient unanimement Geremek, d’une seule voix avec Cohn-Bendit dénonçant les « méthodes staliniennes ou fascistes » du gouvernement polonais. Les députés du parti au pouvoir en Pologne n’ont pas eu le droit à la parole...

    Face à la désinformation, là aussi totalitaire, qui règne dans cette affaire, il convient de rappeler ce qu’est la fameuse loi de « lustration ».

    Il ne s’agit en aucune manière d’une « chasse aux sorcières », mais d’une opération de vérité. De la vérité qui rend libre. Les personnages publics doivent faire une déclaration sur leurs éventuelles relations avec les services de la police politique communiste. Ces déclarations sont confrontées avec les éléments dont dispose l’Institut de la mémoire polonaise. Si la déclaration concorde avec ces éléments, il n’y a pas de problème. Quoi qu’ait fait le personnage en question. S’il a collaboré activement avec la police secrète, et s’il le reconnaît dans sa déclaration, il garde son statut actuel, et cette reconnaissance lui garantit même l’immunité : il ne peut pas être inquiété sur le plan pénal. C’est seulement s’il s’avère qu’il a menti, ou s’il refuse de faire la déclaration, qu’il perd, de façon automatique, son emploi public.

    Il s’agit donc exclusivement de savoir la vérité sur ce qu’ont fait ou n’ont pas fait, du temps de la Pologne communiste, ceux qui aujourd’hui ont des postes publics. Cela fait partie de ce que l’on appelle aujourd’hui le « devoir de mémoire ». Mais ceux qui ont cette expression plein la bouche en refusent la mise en œuvre quand il s’agit de connaître la vérité sur le communisme.

    Cela dit, en ce qui concerne Geremek, il a surtout trouvé ce prétexte pour monter une opération politicienne, au niveau européen, contre le gouvernement de son pays, tout en faisant un clin d’œil aux camarades de sa jeunesse, et à la gauche européiste...

  • Le Parlement européen menace la Pologne

    Le Parlement européen a lancé une nouvelle offensive contre la Pologne, hier, en adoptant une résolution dénonçant l’« homophobie » du gouvernement polonais et lui intimant l’ordre de changer d’attitude. La situation est tellement grave qu’il demande à la conférence des présidents de « dépêcher une délégation en Pologne pour une mission de documentation, afin de disposer d’une image claire de la situation et d’entamer un dialogue avec les parties concernées », et qu’il donne mandat à l'Observatoire européen des phénomènes racistes et xénophobes pour mener une enquête sur le climat en Pologne...

    Cette offensive intervient au moment où, d’autre part, le Parlement européen prend fait et cause pour Bronislaw Geremek et conspue le gouvernement et le Parlement polonais qui osent vouloir que la Pologne sache la vérité sur le passé de ses hommes publics dans la Pologne communiste.

    Déjà, en juin 2006, dans une résolution similaire concernant le racisme et l’homophobie en Europe, le Parlement européen visait plus particulièrement la Pologne. Mais cette fois il s’agit d’une charge presque exclusivement anti-polonaise. La résolution condamne le projet de loi annoncé par le vice-Premier ministre et ministre de l’Education Roman Giertych et le vice-ministre de l’Education Miroslaw Orzechowski, visant à permettre « le renvoi, des amendes ou des peines d’emprisonnement pour les directeurs d’écoles, les enseignants et les élèves exerçant des activités militantes pour la défense des droits des lesbiennes, gays, bisexuels et transsexuels (LGTB) dans les écoles ». (En fait il s’agit essentiellement d’interdire aux lobbies homosexuels de faire leur propagande dans les écoles sous prétexte d’information contre les maladies sexuellement transmissibles.)

    Le Parlement européen dénonce aussi le fait que Roman Giertych ait « exprimé le souhait de promouvoir l’adoption de lois similaires au niveau européen », et que la médiatrice des enfants ait déclaré qu’elle « établissait une liste des emplois qu’un homosexuel ne peut occuper ».

    Et le Parlement européen, dont on connaît les soucis planétaires, demande une « dépénalisation mondiale de l’homosexualité », tout en réitérant sa demande aux Etats membres de « proposer des dispositions visant à mettre fin aux discriminations auxquelles sont confrontés les couples du même sexe », de proposer aussi de nouvelles directives pour s’assurer de l’interdiction des discriminations fondées sur l’orientation sexuelle dans tous les domaines... Enfin, il charge la Commission de « traduire en justice les Etats membres en cas de violation de leurs obligations européennes ». Et pour commencer il lui demande de vérifier si les actions et déclarations de Miroslav Orzechowski sont conformes à l'article 6 du Traité sur l'Union européenne...

    La résolution précise qu’elle appelle les autorités polonaises à condamner publiquement et à sanctionner les déclarations « homophobes » des ministres, ajoutant que « toute autre attitude constituerait une violation de l’article 6 du traité de l’Union », entraînant des sanctions...

    Le Premier ministre Jaroslaw Kaczynski a aussitôt réagi par une fin de non-recevoir : « Personne ne limite les droits des homosexuels en Pologne. Toutefois, s’il s‘agit de ne plus avoir de propagande homosexuelle dans les écoles polonaises, alors je suis entièrement d’accord avec ceux qui pensent de la sorte. Une telle propagande n’a pas sa place à l’école, elle ne sert vraiment pas la jeunesse. » Et d’ajouter : « Il n’est de l’intérêt d’aucune société d’augmenter le nombre des homosexuels, c’est évident. »

    Le gouvernement polonais sait qu’il a l’appui de la grande majorité de la population dans cette affaire, et il ne se laissera pas intimider par le Parlement de la décadence européenne.

  • L’affaire Geremek

    Bronislaw Geremek est le seul des 51 députés polonais au Parlement européen qui n’ait pas déposé sa déclaration sur son éventuelle collaboration avec la police secrète communiste. La date limite était le 15 avril. Geremek, menacé d’être déchu de son mandat, dénonce avec vigueur la loi de décommunisation, et appelle à la rescousse tous les « démocrates » européens, qui défendent comme un seul homme ce personnage que l’AFP n’hésite pas à qualifier de « figure légendaire de l’ancienne opposition anticommuniste ».

    Le président du Parlement européen, Hans Gerd Pöttering, déclare : « Bronislaw Geremek est une personnalité politique hautement estimée qui s’est toujours engagée pour la démocratie dans son pays et l’unification de l’Europe. Nous examinerons tous les moyens juridiques pour qu’il puisse continuer son travail. »

    Naturellement la France s’en mêle. Catherine Colonna fait savoir qu’elle a téléphoné à cette « grande figure de la démocratie polonaise » pour « l’assurer de son amical soutien et de sa solidarité », et qu’elle a saisi le Parlement européen. Elle ajoute : « Pays fondateur de l’Union européenne et lieu du siège du Parlement européen, la France est particulièrement vigilante sur le respect des valeurs fondamentales sur lesquelles repose la construction européenne ».

    Quant à François Bayrou, il défend bec et ongle son « ami » Geremek et s’en prend avec une violence ahurissante au gouvernement polonais...

    En réalité, Bronislaw Geremek est le type même du personnage qui devrait déclarer ce qu’ont été exactement ses relations avec le parti communiste polonais.

    Il le doit déjà en tant qu’historien. Car voilà un curieux historien qui refuse de témoigner de sa propre histoire...

    Mais surtout, avant d’être un européiste libéral, Bronislaw Geremek a été un militant communiste. Ayant été convaincu de la vérité du marxisme au cours de ses études, il a adhéré en 1950 au parti communiste polonais, dont il a été un militant actif pendant 18 ans. C’est ainsi qu’il était engagé pour la démocratie dans son pays, comme dit Pöttering. Il a quitté le parti en 1968, quand les chars soviétiques sont entrés à Prague.

    En 1956-57, il a étudié à Paris, à l’Ecole pratique des Hautes Etudes, ayant donc signé des papiers de collaboration avec la police secrète de l’Etat dirigé par le parti dont il était un membre actif. Fin 1962, il prend la direction du Centre de civilisation polonaise qui vient d’être créé à la Sorbonne. Dans ces années-là il rejoint le courant dit révisionniste du Parti communiste français. Entre 1965 et 1980, il est enseignant à l’université de Varsovie. Il va ensuite faire partie des intellectuels communistes antistaliniens autogestionnaires (qu’on dit souvent « trotskistes »), qui vont participer à la création de Solidarité, et il va devenir « conseiller personnel » de Walesa.

    Si l’on va au-delà de la mythologie de Solidarité (dont les effets ont été bien réels) pour se reporter aux textes de revendications du syndicat, on constatera qu’ils sont empreints de l’idéologie socialiste révolutionnaire que leur insufflaient ces intellectuels. Geremek n’était certainement pas une figure anti-communiste, il était alors un dissident du communisme officiel au pouvoir, après avoir été un militant de ce communisme officiel. En 1989, il sera l’un des principaux médiateurs entre le gouvernement et Solidarité...

    Après la chute du communisme, il va devenir libéral et européiste, tout en restant ancré à gauche. Il est membre du comité d'orientation scientifique de l'association À gauche en Europe, fondée par Michel Rocard et Dominique Strauss-Kahn, et depuis l’an dernier il préside la Fondation Jean-Monnet pour l'Europe.

    On remarquera que face à l’agitation vertueusement « démocratique » de ceux qui cherchent tous les prétextes pour s’en prendre à la Pologne, la Commission européenne fait savoir qu’elle n’a pas à se prononcer sur une loi polonaise.

    Selon cette loi, Geremek doit être déchu de son mandat de député européen. Ce qui serait tout simplement normal. Non seulement la notoriété internationale du personnage ne le met pas au-dessus de la loi, mais cette notoriété, et ses qualités universellement reconnues d’historien, devraient au contraire l’inciter à donner l’exemple.

    Cela dit, la loi en question n’est pas encore définitive. Elle sera examinée entre le 9 et le 11 mai par la Cour constitutionnelle polonaise, qui a été saisie par l’opposition et par le médiateur. La décision de déchoir Geremek de son mandat appartient au président de la Diète , qui pour l’heure est toujours Marek Jurek. Celui-ci a indiqué qu’il demanderait des « expertises juridiques complémentaires »...

  • Pologne : Marek Jurek soutient le gouvernement

    Le chef du groupe parlementaire du PiS, Marek Kuchcinski, a déploré le départ de Marek Jurek et de quatre députés en ces termes : « C’est une nouvelle désagréable. Un groupe de députés du PiS ont annoncé leur départ, alors que ce parti s’est employé depuis des années à unir la droite. La politique de notre parti et celle de la coalition gouvernementale peut en être affaiblie, avec ce signal que la droite est à nouveau divisée. »

    Mais Marek Jurek a tenu à rassurer sur ses intentions : « Nous coopérerons avec le PiS, c’est notre partenaire naturel. Mais la réalisation de nos aspirations butait sur des obstacles et nous voulons agir de façon autonome. » Il a précisé : « Notre parti sera engagé dans la défense de la vie et des droits de la famille. Nous œuvrerons en faveur du caractère chrétien de la coopération européenne. »

    Selon lui, beaucoup de députés « s’intéressent » à sa démarche. Mais, en dehors des questions de personnes, on ne voit guère ce qui distingue les orientations de son nouveau parti, qui n’a pas encore de nom, de celles de la Ligue des familles polonaises de Roman Giertych, qui participe également à la coalition gouvernementale.

  • Crise en Pologne

    Marek Jurek annonce la fondation d’un nouveau parti politique.

    Il avait annoncé sa démission de la présidence de la Diète à la suite de l’échec des tentatives de modifier la Constitution dans le sens du respect de la vie dès la conception.

    En fait cet échec a provoqué une grave crise au sein du PiS, le parti des frères Kaczynski, dont Marek Jurek était vice-président. Reprochant à Jaroslaw Kaczynski l’absence d’un débat au sein du parti sur les raisons de l’échec (plusieurs députés PiS ayant voté contre tous les amendements), il a quitté le PiS, en compagnie de plusieurs députés.

    Après la chute du communisme, Marek Jurek était le secrétaire général d’un groupuscule national-catholique, concurrent de nombre d’autres groupuscules ou partis qui se disputaient l’électorat catholique et patriote, et dont l’extrême émiettement faisait que la gauche pouvait garder le pouvoir. Le PiS des frères Kaczynski est à l’évidence hétérogène, mais il a le mérite d’avoir permis à la droite de prendre le pouvoir, au point même de se payer le luxe de mettre les libéraux dans l’opposition. Espérons que Marek Jurek ne soit pas l’artisan d’une nouvelle atomisation de la droite catholique polonaise. A la « droite » du PiS, il y a déjà la Ligue des familles, et du côté nationaliste, Samoobrona, deux mouvements dont l’alliance avec le parti majoritaire est fragile...

  • Un échec polonais

    « La simple arithmétique parlementaire a pris le dessus sur le droit fondamental à la vie de tout être humain », déclare le présidium de l’épiscopat polonais à la suite des votes à la Diète sur les amendements à la Constitution. « Que le résultat négatif du vote n’affaiblisse pas les efforts pour atteindre un consensus sur une question aussi fondamentale pour l’avenir de la nation que celle de l’inviolabilité de la vie humaine », ajoute-t-il en exprimant sa gratitude aux députés qui ont voté en faveur des amendements.

    Pas moins de cinq amendements différents avaient été soumis au vote vendredi dernier, depuis le plus explicite sur le droit à la vie dès la conception, émanant de la Ligue des familles polonaises, au plus général, émanant du président de la République, sur la dignité de l’homme dès la conception. Aucun d’eux n’a obtenu les deux tiers des voix nécessaire à une réforme constitutionnelle.

    Le président de la Diète , Marek Jurek, qui s’était personnellement et intensément impliqué dans cette affaire, a annoncé qu’il donnerait sa démission à l’ouverture de la prochaine session.

    Si l’on ne peut que saluer cet esprit de responsabilité, on ne peut que regretter dans le même temps une telle décision. Il y a longtemps que je connais Marek Jurek, dont j’ai suivi de près les diverses étapes de l’ascension politique. C’est un vrai patriote et un vrai catholique. C’était une très bonne nouvelle qu’il accède au poste de « maréchal de la Diète  », selon la terminologie toujours en vigueur. Souhaitons qu’il retrouve très vite à un autre poste important. La Pologne a besoin de gens comme lui.

  • La Pologne sous un feu roulant

    La Pologne fait plus que jamais figure de mouton noir de l’Europe, depuis que le pays est gouverné par deux frères qui ne partagent ni les dogmes européistes ni ceux de la culture de mort, et ont pour alliés des personnalités qui les partagent encore moins.

    La Cour européenne des droits de l’homme vient de condamner la Pologne pour ne pas avoir accédé à une demande d’avortement. La plaignante a obtenu 25.000 euros au titre du « dommage moral ».

    Alicia Tysiac, enceinte de son troisième enfant et atteinte d’une forte myopie, avait consulté trois ophtalmologistes, qui avaient conclu que sa grossesse entraînait des risques pour sa vue, mais pas au point de la faire entrer dans les cas d’avortement que la loi autorise. Elle a ensuite consulté un généraliste qui lui a délivré un certificat indiquant qu’elle encourait un risque de rupture de l’utérus consécutif à ses deux précédentes césariennes. Mais le chef de service de la clinique où elle s’est rendue a jugé que les arguments des médecins n’étaient pas suffisants, et a refusé l’avortement. Alicia Tysiac a accouché, puis elle a porté plainte contre le médecin, soulignant qu’elle avait presque complètement perdu la vue. Une expertise a été ordonnée, qui a conclu que la grossesse et l’accouchement n’ont eu aucun effet sur la détérioration de sa vue. L’affaire a été classée sans suite. Alicia Tysiac a fait appel, et le jugement en appel a été identique. Alors elle s’est tournée vers la Cour européenne des droits de l’homme.

    Au cours du procès, les organisations entendues (le Comité des droits de l’homme de l’ONU et deux lobbies européens) ont été unanimes pour dénoncer la loi polonaise sur l’avortement qui porte atteinte aux droits des femmes etc.

    Mais le « droit à l’avortement » n’est pas (encore) inscrit dans la Convention européenne des droits de l’homme. Alicia Tysiac, manifestement bien conseillée par les lobbies de la culture de mort qui ont voulu faire de cette affaire un ballon d’essai, ou plutôt un précédent, a fait valoir qu’elle avait été victime d’une violation de l’article 8 de la Convention, sur le droit au respect de la vie privée.

    Et la Cour a en effet conclu qu’il y avait eu violation de l’article 8, car la loi sur l’avortement touche au domaine de la vie privée, et l’Etat polonais n’a pas satisfait à son obligation d’assurer à la requérante le respect effectif de sa vie privée...

    Ce qui ouvre une porte à la contestation radicale de la loi polonaise sur l’avortement, puisque tout refus d’avortement peut être ainsi considéré comme une atteinte à la vie privée.

    La Pologne s’attire d’autre part une nouvelle fois les foudres des lobbies homosexuels, et par eux des lobbies des droits de l’homme, depuis que le vice-ministre de l’Education a annoncé la préparation d’une loi qui permettra de limoger les enseignants qui feront la promotion des attitudes homosexuelles, et qui interdira aux organisations homosexuelles d’enseigner dans les écoles les méthodes de protection contre les maladies transmissibles. L’organisation américaine Human Rights Watch a écrit au Premier ministre polonais pour dénoncer une loi qui « bloquera la liberté d’expression et d’accès à l’information » dans les écoles et « créera un climat d’intolérance et de menace contre les droits civils et politiques des enseignants polonais, des homosexuels, des bisexuels et des transsexuels », et « privera les élèves d’informations pouvant sauver la vie »...

    Une autre loi fait des vagues chez les défenseurs des droits de l’homme, celle qui étend la loi de décommunisation de 1997. Celle-ci obligeait les députés, ministres, hauts fonctionnaires et magistrats à remplir une déclaration sur leur passé durant la dictature communiste, indiquant s’ils ont collaboré ou non avec la police politique. La nouvelle loi étend cette disposition notamment aux journalistes, universitaires, avocats, directeurs d’école, soit en tout à 700.000 Polonais, dont les déclarations seront vérifiées par l’Institut de la mémoire nationale.

    Bien entendu cette loi a été dénoncée à Bruxelles. « On regrette très fort qu’il y ait cette loi », a déclaré une porte-parole de la Commission européenne, tout en avouant qu’il n’y avait hélas aucun moyen de la remettre en cause.... Car s’il y a une directive contre la discrimination sur la base de l’âge, du sexe, du handicap ou des convictions religieuses, elle ne couvre pas les convictions politiques... On regrette donc à Bruxelles que la conviction politique qui consiste à être le corbeau d’une dictature communiste ne puisse être une garantie de l’emploi.

    Mais il va y avoir là de quoi occuper la Cour européenne des droits de l’homme : l’article 14 de la Convention stipule l’interdiction de toute discrimination selon « les opinions politiques ou toutes autres opinions »...

  • Pologne : les évêques parlent

    « Le rôle joué par la chrétienté est un fait historique et culturel indéniable, qui se rapporte aussi à l'époque contemporaine. Le Traité constitutionnel ne peut pas l'omettre », écrivent les évêques de Pologne dans un communiqué publié à l'issue de leur conférence plénière.

    Et d’insister sur « deux lacunes principales » du texte qui a été rejeté par la France et les Pays-Bas : « La première concerne la référence à Dieu et la seconde le rôle indéniable de la chrétienté dans le processus de la formation de l'Europe ».

    En outre, ils soulignent « une nouvelle fois que l'homme et sa dignité personnelle inaliénable dès sa conception jusqu'à la mort naturelle, devraient constituer le sujet, le cœur, le centre et l'objectif même de l'Union européenne ».

    A ce sujet, « la conférence épiscopale de Pologne exprime sa reconnaissance à ceux qui persévèrent à prier et à agir en faveur de la protection légale efficace de la vie humaine dès sa conception jusqu'à la mort naturelle ». Ils ajoutent même : « Les évêques apportent leur soutien sans réserve aux démarches visant à apporter des garanties constitutionnelles à cette protection », ce qui est un soutien explicite (qui faisait débat jusqu’ici au sein de l’épiscopat) au projet d’amendement à la Constitution présenté par la Ligue des familles polonaises (le mouvement politique dirigé par Roman Giertych, vice-Premier ministre et ministre de l’Education).

  • Roman Giertych réclame une politique européenne de la vie

    Ci-dessous la traduction, par Monika Karbowska, envoyée au site d’extrême gauche Bellaciao, d’une dépêche de l’agence polonaise de presse, relatant des propos de Roman Giertych, vice-Premier ministre du gouvernement polonais, ministre de l'Edcuation nationale, et président de la Ligue des familles polonaises, mouvement politique membre de la coalition au pouvoir. Merci au Salon Beige de l’avoir signalée.

    Le ministre polonais de l’Education nationale appelle à l’interdiction de l’avortement partout en Europe. Communiqué de l’Agence PAP, 1er mars 2007.

    Roman Giertych a appelé à interdire l’avortement dans toute l’Europe au cours d’une réunion informelle des ministres de l’Education nationale européens à Heidelberg en Allemagne. Il a également proposé la création d’une Grande Charte des Droits des Nations. A l’origine, la réunion de Heidelberg devait être consacrée au Traité constitutionnel européen, mais tout a changé lors du discours de Roman Giertych. Le ministre polonais a parlé dans son discours de l’avortement et de l’homosexualité. Il a souligné que « si nous n’allons pas de toutes nos forces soutenir la famille, il n’y a pas d’avenir pour notre continent. Nous serons un continent occupé par des représentants de nations qui savent valoriser la famille, les nations islamiques ».

    Pendant la réunion ministérielle Giertych a dit que tout être humain a besoin d’être protégé dès sa conception. « Une des plus horribles réalités de notre temps est le manque de vérité au sujet de millions d’Européens tués dans des avortements. Cet acte criminel légalisé par de nombreux parlements est une nouvelle forme de barbarie. Une nation qui tue ses enfants est une nation sans avenir. Un continent qui tue ses enfants sera dominé par les nations qui ne les tuent pas », a-t-il expliqué.

    Selon Giertych, avant de discuter des programmes éducatifs communs ou des programmes comme « tolérance zéro », il faut discuter des choses essentielles. Le Vice-premier ministre polonais a proposé la rédaction d’une « Grande Charte des Droits des Nations d’Europe » qui doit garantir « la liberté et l’identité selon les valeurs de la vie humaine et de la famille ». Selon Roman Giertych, cette Charte pourrait voir le jour et être adoptée par l’UE d’ici 2015. Comme il l’a exprimé aux journalistes, les valeurs de l’Union européenne seraient à la base de cette Charte, des valeurs telles que l’identité nationale, la famille et le respect de la vie. « Dans le cadre de la politique familiale nous proposons l’interdiction de l’avortement en Europe et de la propagande homosexuelle ». a expliqué Giertych.

    Les représentants des autres Etats de l’Union européenne ont accueilli le discours de Giertych avec calme. Une discussion a eu lieu, mais elle concernait le fait que le sujet de la réunion était la Constitution européenne. Tous ceux qui étaient présents dans la salle étaient d’accord sur le fait qu’il faut rediscuter les valeurs de l’Union.

    Pour Giertych, l’opinion qu’il a présentée pendant la réunion des ministres de l’Education européens n’est pas un ultimatum, mais une opinion. Cependant, il a souligné que ce discours a été présenté auparavant au gouvernement polonais et donc a été approuvé par le gouvernement. C’est donc l’opinion officielle du gouvernement polonais qui y a été présentée.