Il est mort le jour de Noël, lui qui avait si souvent chanté l’Oratorio de Noël de Bach.
Vous pouvez me menacer, fiers ennemis, comment pourriez-vous m’effrayer ? Mon trésor, mon bien-aimé est près de moi…
Il avait été repéré par Rudolf Mauersberger au sein du Chœur d’enfants de la Sainte-Croix de Dresde, et un disque entier témoigne encore de l’exceptionnelle maîtrise vocale et musicale dont faisait preuve cet enfant. Et c’est pour lui que Mauersberger composa plusieurs pages, dont les solos de son beau et tragique Requiem de Dresde…
Ici dans Es ist vollbracht de la Passion selon saint Matthieu.
Il est rarissime qu’un enfant très doué devienne un grand chanteur après la mue. Peter Schreier est l’exception. Il va devenir le grand évangéliste et le grand ténor des oratorios et cantates de Bach. Et aussi le grand ténor des opéras de Mozart.
Et aussi… on n’en finirait pas, car il a tout interprété du répertoire pour ténor, et toujours de façon exceptionnelle.
Le plus exceptionnel de ses enregistrements demeure peut-être ce chef-d’œuvre absolu de l’histoire du disque qu’est son interprétation du Voyage d’hiver de Schubert, avec au piano un Sviatoslav Richter lui aussi particulièrement inspiré, le 17 février 1985… à Dresde.