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Europe - Page 30

  • Leur Europe

    Thank you, goodbye and good riddance. « Merci, au revoir et bon débarras. » Tels ont été les derniers mots de l’Union européenne au Royaume-Uni. Précisément de Irena Andrassy, présidente de séance comme représentante de la Croatie qui assure la présidence tournante de l’UE, à Sir Timothy Earl Barrow, représentant permanent du Royaume-Uni auprès de l’Union européenne.

    Il est apparu que la Croate n’a pas voulu offenser les Britanniques, mais qu’elle a cru utiliser une expression qui voulait dire « bonne chance ». Telle est du moins l’explication diplomatique qui circule à Bruxelles : « Les Britanniques ont vu le côté amusant et ont compris ce qu’elle voulait dire. Mais l’histoire retiendra que ce furent les derniers mots de l’UE » au Royaume-Uni…

  • La phrase du jour

    Non seulement personne n’évoque plus l’inéluctable apocalypse dans laquelle allait s’autodétruire le Royaume-Uni, mais il y a maintenant des experts qui prévoient que le Brexit va être très bon pour les Anglais et mauvais… pour l’UE. Bernard Antony l’a lu dans Le Figaro :

    « N’en doutons pas : si les Britanniques s’en tirent trop bien, les Danois et les Suédois, dans quelques années, seront tentés de sortir eux aussi de l’Union Européenne. »

  • Orbán, le PPE et le souverainisme

    Le PPE devait décider hier du sort des députés européens du Fidesz, le parti de Viktor Orbán, suspendu depuis près d’un an. Le nouveau président du PPE, Donald Tusk, ne faisait pas mystère de sa volonté d’expulser le Fidesz. Dans son discours, il a souligné que la situation s’était encore détériorée depuis la suspension. Mais le PPE a perdu beaucoup de plumes aux dernières élections, et le parti du Premier ministre de la petite Hongrie… est l’un de ceux qui ont le plus de députés (13, contre 8 pour Les Républicains, par exemple). Il est donc plus urgent de sauver les meubles que l’idéologie. Malgré les objurgations de Tusk et des excités belges, il n’y a pas eu de majorité pour exclure le Fidesz. Lequel reste donc suspendu… pendant un an supplémentaire.

    Lundi soir, Viktor Orbán était à Rome, pour l’ouverture d’une « conférence nationale-conservatrice » intitulée « Dieu, honneur, patrie, le président Ronald Reagan, le pape Jean-Paul II, la liberté des nations », organisée par la Fondation (américaine) Edmund Burke, en collaboration avec divers « think tanks » conservateurs dont Nazione Futura, proche de la Ligue. Matteo Salvini était donc également prévu comme participant, avec le président du groupe ECR au PE Ryszard Legutko, le président de Vox Santiago Abascal, Marion Maréchal, Rod Dreher, Yoram Hazony (auteur de La vertu du nationalisme, récemment paru en italien), etc.

    On a appris hier soir que Matteo Salvini ne serait pas là. Aucune raison n’a été donnée. Certains persiflent que c’est parce que toutes les interventions sont en anglais…

    Viktor Orbán en a profité pour avoir hier un entretien avec le Premier ministre italien Giuseppe Conte, et pour déjeuner aujourd’hui avec Silvio Berlusconi.

  • Brexit

    Le Brexit, c’est fait. Depuis minuit.

    Curieusement, depuis plusieurs semaines déjà, les sirènes de l’apocalypse se sont tues…

    Je ne vois plus non plus ce lecteur qui ponctuait chacune de mes notes sur la question d’un lapidaire : le Brexit n’aura jamais lieu.

    C’est un jour historique parce que c’est la première fois qu’un Etat quitte l’UE. Or c’est une énorme claque pour les idéologues de l’européisme. Pendant longtemps il était hors de question qu’un Etat membre puisse quitter l’UE, et les traités ne le prévoyaient pas. Comme on ne pouvait plus le cacher, ni cacher que c’était du pur totalitarisme, on avait fini par ajouter, en 2007, le fameux article 50. Conçu de telle façon qu’il paraisse inapplicable à quiconque aurait l’idée absurde et suicidaire de quitter le paradis européen. Et, le jour venu, on a tout fait pour le rendre réellement inapplicable. Mais les Anglais l’ont appliqué. Bravo.

    Au suivant…

  • Mais quand même…

    on va le regretter…

    Voici le dernier discours de Nigel Farage au Parlement européen. On peut lire le compte rendu détaillé de RT ici.

  • Les grotesques

    Le 31 mai dernier, les gilets jaunes qui occupaient un rond-point au Plateau d’Hauteville (Ain) avaient décidé de planter quelques légumes sur… deux mètres carrés. Le maire, Philippe Emin, fit aussitôt arracher les plants… et saisit la justice. Les gendarmes identifièrent l’un des coupables, Rémi, lequel se retrouve devant des juges qui, comme le maire et les gendarmes, n’ont rien d’autre à faire. Il est poursuivi pour avoir « dégradé et détérioré volontairement un bien destiné à l’utilité ou à la décoration publique, en l’espèce un rond-point […] en causant un dommage grave (détérioration du gazon recouvrant le rond-point) ». Et les juges de Nantua ont pris « l’affaire » au sérieux, alors que cela s’était fait un peu partout, mais ici il y avait un maire susceptible qui ne badine pas avec le respect de son autorité. (Pourtant il ne ressemble pas à Ubu.) Le tribunal a donné le choix à Rémi entre une journée de stage de citoyenneté qu’il devra lui-même financer (150 euros), ou une comparution devant le tribunal correctionnel…

    *

    Devant le CSA, Marlène Schiappa a déclaré qu’elle voulait que 50% du sport montré à la télévision soit du sport féminin. Non sans ajouter que c’est un « compromis », parce que en fait il y a 52% de femmes dans le pays. Sic. On touchera le fond le jour où elle exigera que 50% des matchs de rugby soient féminins. Mais, à la longue, cette obsession de l’égalité partout « entre les femmes et les hommes », ce ne serait pas un peu transphobe, et surtout nonbinairephobe ? Bref une atteinte à quelque chose du LGBTQI+ ?

  • Bis repetita

    La Commission européenne demande, ce jour, à la Cour de Justice de l’UE des mesures provisoires ordonnant au gouvernement polonais de suspendre la loi qui permet ) la Cour suprême de prendre des sanctions contre les juges qui rejettent la réforme judiciaire.

    La commissaire Jourova l’avait déjà annoncé, sur Twitter, le 14 janvier.

    Comme ça ça permet d’en parler deux fois. On ne dira jamais assez à quel point les Polonais sont méchants.

  • Le Parlement européen se fâche…

    Le Parlement européen a adopté hier par 446 voix contre 178 et 41 abstentions une résolution dans laquelle il se fâche tout rouge contre le Conseil européen qui ne fait pas ce qu’il faut pour condamner rapidement et sévèrement la Pologne et la Hongrie.

    Le fameux article 7 a été actionné contre ces deux pays. Il implique qu’il y ait des « auditions » des autorités de ces pays. Mais ces auditions ne sont « ni régulières ni structurées », alors même que la situation « s’est détériorée » dans ces pays depuis le déclenchement de la procédure.

    « L’incapacité du Conseil à utiliser efficacement l’article 7 continue de porter atteinte à l’intégrité des valeurs européennes communes, à la confiance mutuelle et à la crédibilité de l’Union dans son ensemble », tonne le Parlement européen : le Conseil est quasiment complice des criminels au pouvoir en Pologne et en Hongrie.

    Le Parlement européen se tourne donc aussi vers la Commission pour lui demander « d’utiliser pleinement les outils disponibles pour faire face à un risque clair de violation grave, par la Pologne et la Hongrie, des valeurs sur lesquelles l’Union est fondée, en particulier les procédures d’infraction accélérées et les demandes en référé devant la Cour de justice ».

    Et la situation montre le « besoin pressant » d’un nouveau « mécanisme » qui évalue « le respect, par tous les États membres de l’Union, des valeurs inscrites à l’article 2 du traité UE et s’accompagne de recommandations par pays, suivi d’un débat interparlementaire », et d’un « cycle politique permanent pour la démocratie, l’état de droit et les droits fondamentaux au sein des institutions de l’Union ».

    Sobre commentaire de la Hongroise Katalin Novak, vice-présidente du Fidesz et ministre de la Famille : « Lorsque le moment sera venu de décider si le Fidesz doit rester au sein du PPE, le vote d’aujourd’hui sera une raison sérieuse de trouver de nouveaux alliés. »

  • Leur Europe

    La Commission européenne demande à la Cour de Justice de délivrer une injonction contre la loi polonaise prévoyant des sanctions contre les juges qui remettent en cause la réforme judiciaire en cours.

    On remarquera la désinvolture avec laquelle une telle procédure est annoncée, qui montre bien le mépris dans lequel la Commission tient les Polonais : c’est par un simple tweet de la commissaire Jourova :

    « Aujourd’hui, la Commission européenne a décidé de demander à la Cour de justice d'imposer des mesures provisoires ordonnant au gouvernement polonais de suspendre le fonctionnement de la chambre disciplinaire de la Cour suprême. »

    Elle ose ajouter :

    « Nous restons prêts à engager un dialogue constructif avec la Pologne fondé sur l'équité et le respect. »

    La gouvernance Twitter est-elle devenue le fin du fin de la démocratie et de l’état de droit européen ? Ou ces crachats sont-ils réservés aux vilains de l'Est?

  • L’UE en Erythrée

    En novembre 2015 l’UE a créé un « fonds fiduciaire d’urgence pour l’Afrique » visant à « aider à répondre aux causes profondes de la déstabilisation, des déplacements et de la migration irrégulière grâce à la promotion d'opportunités économiques non-discriminatoires, de la sécurité et du développement ».

    L’UE avait ainsi alloué 20 millions d’euros à l’Erythrée pour la construction d’une route. Certes, la construction de la route a maintenu sur place un certain nombre de candidats à l’émigration (à la fuite d’un pays hyper-misérable régi par une implacable dictature), mais il s’avère que les ouvriers étaient des travailleurs forcés, des quasi esclaves (ce qui est habituel dans ce pays, comme l’a signalé l’ONU).

    Et cette année, l’UE va donner… 96 millions d’euros à la dictature érythréenne… (qui entre autres facéties a fermé les hôpitaux du pays parce qu’ils étaient catholiques).