Un non-lieu a été rendu en catimini dans l’enquête sur l’agression de Sébastien Nouchet. C’est le quotidien La Voix du Nord qui a révélé cette décision. Le procureur de la République de Béthune l’a confirmée. Déjà, en mai 2005, c’est par un article de journal qu’on avait appris la libération de l’agresseur présumé de Sébastien Nouchet.
Pourquoi cette discrétion ? Parce que ce non-lieu est un cinglant démenti à tous les acteurs de la formidable campagne qui s’était développée, et qui avait conduit au vote d’une loi, appelée par certains « loi Nouchet ». En bref, ça fait trop mal au lobby homosexuel.
Rappelons simplement les faits. En janvier 2004, la France découvre avec horreur qu’un jeune homosexuel a été « aspergé d’essence et transformé en torche humaine », dans son jardin, par des individus qui criaient « Crève, sale pédé ! » Il restera dans le coma pendant deux semaines.
L’émotion est énorme. La campagne de presse gigantesque. Des manifestations sont organisées à Paris et en province. Le « soutien à Sébastien Nouchet » est national. Par un communiqué de la Chancellerie, le garde des Sceaux Dominique Perben, « extrêmement choqué par cette agression odieuse à caractère homophobe », annonce qu’il va recevoir la mère et le « compagnon » de Sébastien Nouchet, et il demande au parquet de Béthune « d’agir avec la plus grande fermeté ».
Quelques jours plus tard, Jacques Chirac fait part, dans une lettre au « compagnon » de Sébastien Nouchet, de sa « profonde indignation ». « Soyez assuré, lui dit-il, que tout est mis en œuvre pour que les auteurs de ce crime soient identifiés, arrêtés et sanctionnés comme ils le méritent. »
Le lobby homosexuel lance une grande campagne, exigeant le vote d’une loi contre les propos discriminatoires, et la mise en place d’une haute autorité contre les discriminations, dotée de véritables moyens.
Aussitôt dit, aussitôt fait. La loi contre l’homophobie et instituant la Halde est votée et promulguée en décembre de la même année.
Sébastien Nouchet affirmait avoir été attaqué par trois personnes. Deux vont être identifiées. L’une est un petit caïd : c’est lui qui sera libéré discrètement, lorsqu’il sera avéré qu’il n’y a aucun élément contre lui. Sébastien Nouchet avait désigné un autre de ses agresseurs : manque de chance, celui-là était en prison au moment des faits. Cette découverte des enquêteurs fut elle aussi passée sous silence à l’époque. Mais les journalistes qui tentaient de suivre l’enquête constataient que la police et la justice étaient de plus en plus perplexes. D’autant que Sébastien Nouchet disait lui-même avoir commis 19 tentatives de suicide…
Aujourd’hui il n’y a donc plus d’affaire Nouchet. Mais on a la loi liberticide élaborée sous la pression des lobbies suite à ce faux crime.