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  • Irak : la décomposition se poursuit

    La journée de l’Epiphanie a été marquée à Mossoul, la grande ville du nord de l’Irak, par une vague d’attentats antichrétiens. Une voiture piégée a explosé devant l’église chaldéenne Saint-Paul, puis une autre voiture piégée a explosé devant une église assyrienne. Une bombe a explosé devant un monastère, et deux autres bombes ont explosé devant l’ancien évêché chaldéen, près d’une église. L’un des attentats a blessé quatre passants, les autres n’ont fait que des dégâts matériels... et psychologiques : on imagine l’état d’esprit des chrétiens après une telle vague de terreur, le jour d’une grande fête religieuse.

    Mossoul est une ville majoritairement sunnite, et selon l’armée américaine l’une des plus dangereuses d’Irak aujourd’hui, car les partisans d’Al Qaïda s’y seraient concentrés.

    Les informations qui proviennent d’Irak semblent montrer que les Arabes sunnites, qui sont minoritaires sur l’ensemble du territoire, et qui ne sont plus représentés au gouvernement, sont déchirés entre trois groupes principaux. Il y a « Al Qaïda », les autres groupes de résistance anti-américaine, et les groupes ralliés aux Américains.

    Le principal groupe de résistance serait actuellement l’Armée islamique, qui est en conflit ouvert et violent avec Al Qaïda. Les deux factions tentent de prendre le contrôle de l’insurrection sunnite.

    L’armée américaine semble avoir concentré son action contre Al Qaïda, dont elle a repris plusieurs bastions. Chaque fois, elle recrute des hommes, dont de nombreux anciens membres d’Al Qaïda (et aussi de l’Armée islamique), pour assurer la sécurité...  Autrement dit elle met en place des milices à sa solde. Dans la localité de Hadid, près de Baqouba, il y a ainsi depuis fin décembre des milices pro-américaines portant les doux noms de Hamas, Brigades de Salaheddine, Armée des moujahidine et Brigades de la révolution de 1920, qui se partagent le contrôle des quartiers sunnites, non sans heurts entre elles, naturellement, et théoriquement sous la coupe des policiers, qui sont quant à eux chiites, avec lesquels elles sont en très mauvais termes... Chaque volontaire touche environ 300 dollars par mois, versés par l’armée américaine. Mais ces miliciens se plaignent de ne pas recevoir d’armes et de munitions, et la majorité d’entre eux menace de « partir », tandis que d’autres, qui veulent entrer dans la police, constatent que leurs candidatures sont barrées, parce que la police veut rester chiite...

    Les Américains appellent ces milices les forces du Réveil. Mais elles peuvent aussi bien se réveiller contre eux...

    A priori la situation est « meilleure » dans les régions chiites. Mais le retrait des Britanniques de Bassorah n’a fait que souligner que diverses factions chiites, munies chacune de sa milice, se disputent le contrôle de la grande ville du sud.

    C’est une situation de multiple guerre civile larvée, que les Américains tentent de contenir par des dollars. Pour l’heure il y a un peu moins d’attentats... mais on ne peut en aucun cas parler de succès de la « nouvelle stratégie », quand on voit à quel point tous les ingrédients sont réunis pour de nouvelles explosions.

    Addendum. L'un des chefs de la milice Le Réveil d'Adhamiyah, le colonel Riyad al-Samarrai, a été tué dans les locaux de la Fondation sunnite, à Bagdad, par un kamikaze venu lui donner l'accolade. Peu après, une voiture a explosé au passage du convoi transportant les blessés. 14 morts en tout. Dans l'est de Bagdad, un engin piégé a fait trois morts et huit blessés devant l'université de technologie. Un autre a fait un mort et quatre blessés près de l'Université de Bagdad. La veille, trois attentats avaient fait 19 morts, surtout des policiers et des soldats irakiens. Les milices du "Réveil" sont la cible d'attaques quasi quotidiennes.

  • L’or de la sagesse

    Mais on peut aussi comprendre différemment l’or, l’encens et la myrrhe. L’or symbolise la sagesse, comme l’atteste Salomon : «Un trésor désirable repose dans la bouche du sage.» L’encens brûlé en l’honneur de Dieu désigne la puissance de la prière, ainsi qu’en témoigne le psalmiste : «Que ma prière s’élève devant ta face comme l’encens.» Quant à la myrrhe, elle figure la mortification de notre chair; aussi la sainte Eglise dit-elle, à propos de ses serviteurs combattant pour Dieu jusqu’à la mort : «Mes mains ont distillé la myrrhe.»

    Au roi qui vient de naître, nous offrons donc l’or si nous resplendissons devant lui de l’éclat de la sagesse d’en haut. Nous offrons l’encens si, dans la sainte ardeur de notre prière, nous consumons nos pensées charnelles sur l’autel de notre cœur, permettant ainsi à nos désirs du Ciel de répandre pour Dieu leur agréable odeur. Nous offrons la myrrhe si nous mortifions les vices de la chair par l’abstinence. Car la myrrhe, nous l’avons dit, empêche la chair morte de pourrir. Or asservir ce corps mortel à la débauche luxurieuse, c’est laisser pourrir une chair morte, comme le prophète l’affirme au sujet de certains hommes : «Les bêtes de somme ont pourri dans leur fumier.» Que les bêtes de somme pourrissent dans leur fumier, cela signifie que les hommes charnels achèvent leur vie dans la puanteur de la luxure. Nous offrons donc à Dieu la myrrhe quand, par les aromates de notre continence, nous empêchons la luxure de faire pourrir ce corps mortel.

    (Saint Grégoire le Grand, suite de l'homélie citée hier)

  • Epiphanie

    Les mages offrent de l’or, de l’encens et de la myrrhe. L’or convenait bien à un roi; l’encens était présenté à Dieu en sacrifice; et c’est avec la myrrhe qu’on embaume les corps des défunts. Les mages proclament donc, par leurs présents symboliques, qui est celui qu’ils adorent. Voici l’or : c’est un roi; voici l’encens : c’est un Dieu; voici la myrrhe : c’est un mortel.

    Il y a des hérétiques qui croient en sa divinité sans croire que son règne s’étende partout. Ils lui offrent bien l’encens, mais ne veulent pas lui offrir également l’or. Il en est d’autres qui reconnaissent sa royauté, mais nient sa divinité. Ceux-ci lui offrent l’or, mais refusent de lui offrir l’encens. D’autres enfin confessent à la fois sa divinité et sa royauté, mais nient qu’il ait assumé une chair mortelle. Ceux-là lui offrent l’or et l’encens, mais ne veulent pas lui offrir la myrrhe, symbole de la condition mortelle qu’il a assumée.

    Pour nous, offrons l’or au Seigneur qui vient de naître, en confessant qu’il règne en tout lieu; offrons-lui l’encens, en reconnaissant que celui qui a paru dans le temps était Dieu avant tous les temps; offrons-lui la myrrhe, en reconnaissant que celui que nous croyons impassible en sa divinité s’est également rendu mortel en assumant notre chair.

    (Saint Grégoire le Grand, homélie de l’Epiphanie)

    Sur les trois mystères de l’Epiphanie, voir ma note de l’an dernier.