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  • National Hebdo N° 1163

    Le numéro de National Hebdo qui paraît ce jour comporte une grande interview de Jean-Marie Le Pen : « Aujourd’hui, il faut d’abord éviter le pire. » Il y a aussi un reportage sur Le Pen à Tours, ainsi qu’un récit du « miracle de la Toussaint  », l’attentat contre Le Pen, dans la nuit du 1er au 2 novembre 1976, qui fit s’effondrer trois étages de l’immeuble où il habitait, mais ne fit aucune victime. Deux autres anniversaires sont évoqués : celui de l’insurrection anticommuniste de Budapest, et celui de l’opération de Suez, où le lieutenant Le Pen s’était fait remarquer par son respect des morts musulmans. A noter aussi une interview de Marine Le Pen sur son voyage refusé en Israël, et une interview d’Eric Pinel sur le film d’Al Gore Une vérité qui dérange. Mon éditorial traite des banlieues : Un palier dans la barbarie.

  • Une recette d’impunité

    Une polémique a éclaté après la décision du patron de la police de Seine-et-Marne de relâcher une soixantaine d’individus interpellés alors qu’ils venaient de dégrader des véhicules. Les syndicats de policiers se sont aussitôt insurgés contre cette décision et ont réclamé une enquête. Interrogé à ce sujet, Nicolas Sarkozy a déclaré avoir « demandé au directeur général de la police un rapport très circonstancié pour comprendre ce qui s’est passé ».

    Les événements se sont déroulés le soir du 27 octobre. Une bande de « jeunes » déambulait dans les rues de Savigny-le-Temple, armés de battes de base-ball, de pistolets à balles de caoutchouc et de bombes lacrymogènes, dans le but d’en découdre avec une bande rivale. Sur leur passage, les voitures en stationnement étaient les premières victimes de leur haine. Les policiers arrivés sur place les ont encerclés et menottés, mais ils avaient eu le temps de se débarrasser de leurs armes.

     Le directeur départemental de la sécurité publique, Jean-Claude Menault, est arrivé sur place, et a fait relâcher tous les « jeunes ».

    Face à l’émotion suscitée par cette décision, il a tenu une conférence de presse pour se justifier. « Rien juridiquement ne tenait », a-t-il fait valoir. Aucune infraction commise ne pouvait être imputée à quelqu’un en particulier, et il n’y avait donc pas matière à garde à vue : « Il aurait été très difficile de prouver que tel individu était pourvu de telle arme, avait dégradé telle voiture. Je n’allais pas mettre en garde à vue soixante individus, et défaire mon dispositif de sécurité au début d’un week-end “chaud“, pour que tout le monde soit relâché le lendemain. » Il a toutefois ajouté qu’une enquête préliminaire était ouverte.

    Le procureur de la République de Melun a apporté son soutien à Jean-Claude Menault, estimant que « mener 60 gardes à vue pendant 48 heures en même temps, dans une procédure où il faut tout démontrer parce qu’a priori personne ne va reconnaître ce qui lui est reproché, c’est mission impossible. »

    Il est probable que le directeur départemental de la sécurité et le procureur aient raison. Mais c’est là une formidable leçon de stratégie qui est donnée aux émeutiers potentiels. Ils ont déjà appris qu’ils devaient être encagoulés pour ne pas être reconnus, et ils vérifient à chaque émeute qu’ils peuvent agresser les policiers sans que ceux-ci aient le droit de réagir, comme on le voit sur des vidéos qui circulent sur internet. Ils apprennent désormais qu’il suffit d’être assez nombreux et pris sans arme pour être assurés d’être aussitôt relâchés. Nul doute que cette leçon-là va être bien apprise.

  • Mémoire des morts

    Requiem æternam dona eis Domine, et lux perpetua luceat eis.

    La commémoration de tous les fidèles défunts incite à penser aux morts en général, aux morts de sa famille en particulier, et, par contrecoup, à notre propre mort. Il y a des gens qui ne pensent jamais à la mort. Je n’arrive pas à comprendre comment c’est possible. Car enfin, s’il y a une seule chose dont on soit certain pour l’avenir, et il n’y en a aucune autre dont nous puissions être certains, c’est que nous allons mourir. C’est donc un événement essentiel. C’est même le seul événement essentiel de notre vie à venir. Or on se prépare pour tous les grands événements. Il faut donc se préparer à la mort. Maintenant, et tout le temps. Cela n’a rien de sinistre. Car penser à la mort, c’est penser à Dieu. C’est se mettre en présence de Dieu, amour, lumière, liberté, miséricorde, plénitude de vie. Si l’on pensait à la mort en permanence, on ne pècherait pas, comme l’ont dit et répété les maîtres spirituels. C’est pourquoi saint Barsanuphe de Gaza donnait cette consigne : « Sois vigilant et attends la mort. » Cette veille constante est un enseignement du Seigneur dans l’Evangile. Il s’agit de veiller en attendant... l’Epoux, qui arrive au milieu de la nuit. Veiller consiste à tenir toujours allumée la lampe de la charité : l’amour de Dieu et du prochain. Attendre la mort, non seulement ce n’est pas triste, mais c’est le secret de la joie.

  • Toussaint

    Parmi les fêtes chrétiennes qui ont pris la suite de fêtes païennes, la Toussaint est la seule qui n’ait pas éclipsé son héritage païen. L’Eglise a eu beau faire, elle n’a jamais réussi à imposer que la fête de tous les saints ne soit pas d’abord la fête des morts. L’explication ne tient pas, selon laquelle c’est parce que le 1er novembre est férié et que le 2 ne l’est pas. Car le phénomène se constate en des lieux très divers, sans considération des jours fériés.

    C’est du reste fort curieux. En effet on souligne souvent, à juste titre, que la Toussaint a été inventée en Occident pour supplanter la très antique fête celtique de Samain, moment du passage d’une année à l’autre, où il n’y a plus de séparation entre le monde des vivants et le monde des morts. Ce sont des moines irlandais du continent qui l’ont demandée à Charlemagne, et c’est son fils Louis le Pieux qui l’a obtenue du pape. La Toussaint a toujours été particulièrement célébrée en Bretagne. Comme fête des morts. Je me souviens que dans le village où j’habitais il y a une trentaine d’année, c’était le seul jour de l’année où l’église était pleine (en dehors des… enterrements). Mais ce n’est pas seulement celtique. Le 1er novembre fête des morts, c’est aussi le cas en Pologne… ou au Mexique, où l’on nous dit que c’est une coutume aztèque…

    En fait, même si cela doit choquer les pourfendeurs d’Halloween (dont je ne conteste pas les raisons), d’une certaine façon, la Toussaint pourrait avoir davantage son aspect de fête des saints dans les pays où l’on célèbre (ou célébrait) vraiment Halloween. Pour la bonne raison que ce mot veut dire « veille de la Toussaint  » : la veille au soir, où l’on se moque des anciens rites celtiques, dégradés en folklore et allègrement christianisés. En Irlande Halloween est appelé oídche na h-aimléise, la nuit des bêtises. On se déguise et on fait des farces en imitant ce que ferait un mort invisible (comme cogner à une porte et s’enfuir sans être vu). Les enfants se maquillent en noir et blanc, se mettent de vieux habits et des grands chapeaux et font le tour des voisins en chantant ceci : « Halloween is coming and the geese are getting fat. Please put a penny in the old man's hat. If you haven't got a penny, a ha'penny will do. If you haven't got a ha'penny then God bless you, and your old man, too! » (Halloween arrive et les oies engraissent. S'il vous plaît mettez un penny dans le chapeau du vieil homme. Si vous n'avez pas un penny, un demi-penny fera l'affaire. Si vous n'avez pas un demi-penny, que Dieu vous bénisse, et votre vieil homme aussi.)

    Peut-être bien que saint Odilon de Cluny s’est trompé quand, plus d’un siècle et demi après l’institution de la Toussaint , il a inventé une commémoration des défunts le lendemain. Il aurait été plus judicieux de le faire la veille, ce qui aurait peut-être permis à la Toussaint d’être vraiment la fête des saints.